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Définitions

Personne alliée

Personne qui s’engage et s’efforce de reconnaître ses privilèges (fondés sur le sexe, la classe, la race, l’identité sexuelle, etc.) et qui travaille en solidarité avec les groupes opprimés dans la lutte pour la justice. Les personnes alliées comprennent qu’il est dans leur propre intérêt de mettre fin à toutes les formes d’oppression, même celles dont elles peuvent bénéficier de manière concrète.

Les personnes alliées s’engagent à réduire leur propre complicité ou collusion dans l’oppression de ces groupes et à investir dans l’amélioration de leurs propres connaissances et prise de conscience de l’oppression.

Sources :

  • OpenSources : Leadership Strategies, « The Dynamic System of Power, Privilege, and Oppression » (2008).
  • Center for Assessment and Policy Development.

Racisme anti-Noirs

Est défini ici comme des politiques et des pratiques enracinées dans des institutions canadiennes telles que l’éducation, les soins de santé et la justice, qui reflètent et renforcent les croyances, attitudes, préjugés, stéréotypes et/ou discrimination à l’égard des personnes d’ascendance africaine noire.

Sources : https://blackhealthalliance.ca/home/antiblack-racism/

Antiracisme

L’antiracisme est défini ici comme l’opposition active au racisme, préconisant des changements à la vie politique, économique et sociale. L’antiracisme tend à être une approche individualisée, mise en place en opposition aux comportements et impacts racistes individuels.

Sources : Race Forward, « Race Reporting Guide » (2015).

Antiraciste

Une personne antiraciste est une personne qui soutient une politique antiraciste par ses actions ou par l’expression d’idées antiracistes. Ceci inclut d’exprimer la notion que les groupes ethniques sont égaux et n’ont pas besoin d’être développés, et de soutenir des politiques qui réduisent l’inégalité raciale.

Sources : Ibram X. Kendi, How To Be An Antiracist, Random House, 2019.

Idées antiracistes

Une idée antiraciste est une idée qui suggère que tous les groupes ethniques sont égaux dans toute leur différence apparente et qu’il n’y a rien de mal avec un groupe ethnique ou un autre. Les antiracistes soutiennent que ce sont les politiques racistes qui causent les injustices raciales.

Sources : Ibram X. Kendi, How To Be An Antiracist, Random House, 2019.

Caucus (groupes d’affinité)

Un caucus est un espace créé intentionnellement pour ceux qui partagent une identité, où se réunir pour apprendre, obtenir du soutien et nouer des liens. Les caucus basés sur l’identité raciale sont souvent compris de personnes de couleur, de personnes blanches, de personnes qui ont plusieurs identités raciales ou de personnes qui partagent des identités raciales ou ethniques spécifiques.

Pour promouvoir l’équité raciale, les personnes blanches et les personnes noires ont du travail à faire, ensemble et séparément. Les caucus leur fournissent l’espace nécessaire où travailler avec leurs propres groupes raciaux/ethniques. Pour les personnes blanches, un caucus fournit un espace et le temps nécessaire pour travailler explicitement et intentionnellement à la compréhension de la culture blanche et des privilèges blancs, et pour développer une analyse critique de ces concepts. Un caucus blanc oblige aussi les personnes blanches à apprendre les unes des autres à propos de ces notions, plutôt que d’attendre que des personnes de couleur les instruisent. Pour les personnes de couleur, un caucus est un endroit où travailler avec des pairs pour aborder l’impact du racisme, interrompre les expériences de racisme intériorisé et créer un espace de guérison et de travail pour la libération individuelle et collective. Parfois, les personnes de couleur peuvent aussi former des caucus plus spécifiques axés sur la race ou une expérience avec un problème particulier, tel que la violence policière, l’immigration ou les droits fonciers. Les groupes qui recourent à des caucus dans le cadre de leur travail sur l’équité raciale, en particulier dans les milieux de travail et les coalitions, se rencontrent généralement séparément et créent un processus par lequel ils se rejoignent et travaillent ensemble par la suite.

Sources : RacialEquityTools.org, “ACT / Strategies / Caucus and Affinity Groups”

Collusion

Quand des personnes agissent de façon à perpétuer l’oppression ou empêchent d’autres personnes d’éliminer l’oppression.

Exemple : Des personnes physiquement aptes qui, en raison des coûts, s’opposent aux stratégies visant à rendre les bâtiments plus accessibles.

Sources : Teaching for Diversity and Social Justice: A Sources: livre, édité par Maurianne Adams, Lee Anne Bell, et Pat Griffin (Routledge, 1997).

Colonisation

La colonisation peut être définie comme une forme d’invasion, de dépossession et de soumission d’un peuple. L’invasion n’a pas besoin d’être militaire; elle peut commencer, ou se poursuivre, comme une intrusion géographique sous forme d’empiétements agricoles, urbains ou industriels. Le résultat de cette incursion est la dépossession de vastes quantités de terres des premiers habitants. Cela est souvent légalisé après coup. L’inégalité institutionnalisée découle à long terme d’une telle dépossession massive. La relation colonisateur/colonisé est, par nature, une relation inégale qui profite au colonisateur au détriment du colonisé.

La poursuite du colonialisme et le colonialisme hérité ont un impact sur les relations de pouvoir dans la plupart des pays du monde d’aujourd’hui. Par exemple, la suprématie blanche en tant que philosophie a été développée en grande partie pour justifier l’exploitation coloniale européenne de l’hémisphère Sud (y compris l’asservissement des peuples africains, l’extraction des ressources d’une grande partie de l’Asie et de l’Amérique latine, et le fait de consacrer les normes culturelles de blanchité comme souhaitables à la fois pour les nations colonisatrices et colonisées). Voir aussi : Décolonisation.

Sources : Emma LaRocque, PhD, “Colonization and Racism,” (Aboriginal Perspectives). Voir aussi Racism and Colonialism, édité par Robert Ross (1982) et Andrea Smith, “Indigeneity, Settler Colonialism, White Supremacy” (Racial Formation in the Twenty-First Century, 2012).

Appropriation culturelle illicite

L’appropriation culturelle illicite se distingue de la neutralité de l’échange, appréciation et appropriation culturels en raison de l’existence du colonialisme et du capitalisme; l’appropriation culturelle illicite se produit lorsqu’un élément culturel d’une culture ou d’une communauté marginalisée est copié, imité ou recréé par la culture dominante contre la volonté de la communauté originale et, surtout, commercialisé. On peut comprendre l’utilisation de « l’appropriation illicite » comme outil distinctif parce qu’elle suppose 1) qu’il existe des cas d’appropriation neutre, 2) que l’instance spécifiquement mentionnée est non neutre et problématique, même si l’intention est bienveillante, 3) qu’un acte de vol ou d’attribution malhonnête a eu lieu, et 4) que le jugement moral de l’acte d’appropriation est subjectif à la culture spécifique qui en fait l’objet.

Sources : Devyn Springer, “ReSources:s on What ‘Cultural Appropriation’ Is and Isn’t” (2018, consulté le 7 octobre 2019).

Racisme culturel

Le racisme culturel se rapporte aux représentations, messages et récits véhiculant l’idée que les comportements et les valeurs associés aux blancs ou à la « blanchité » sont automatiquement « meilleurs » ou plus « normaux » que ceux associés à d’autres groupes définis selon des critères raciaux. Le racisme culturel se manifeste dans la publicité, les films, les livres d’histoire, les définitions du patriotisme, ainsi que dans les politiques et les lois. Le racisme culturel est également une force puissante dans le maintien de systèmes de suprématie et de racisme intériorisés. Il le fait en influençant les croyances collectives de ce que constitue un comportement approprié, de ce qui est considéré beau et de la valeur qu’on accorde à différentes formes d’expression. Toutes ces normes et valeurs culturelles aux États-Unis ont explicitement ou implicitement racialisé des idéaux et des hypothèses (par exemple, ce que signifie « nu » comme couleur, quels traits du visage et types de corps sont considérés comme beaux, quelles pratiques d’éducation des enfants sont considérées appropriées).

Sources : RacialEquityTools.org, “FUNDAMENTALS / Core Concepts / Racism”

Culture

Un système social de signification et de coutumes qui est développé par un groupe de personnes pour assurer son adaptation et sa survie. Ces groupes se distinguent par un ensemble de règles tacites, qui façonnent les valeurs, convictions, habitudes, modes de pensée, comportements et styles de communication.

Sources :

  • Institute for Democratic Renewal and Project Change Anti-Racism Initiative, A Community Builder’s Tool Kit, Appendix I (2000).

Décolonisation

La décolonisation peut être définie comme la résistance active contre les puissances coloniales et un déplacement du pouvoir vers l’indépendance et le pouvoir politiques, économiques, éducatifs, culturels et psychiques, qui proviennent de la propre culture indigène d’une nation colonisée. Ce processus se produit politiquement et s’applique également à la déconstruction psychique, culturelle, politique, agricole et éducative personnelle et sociétale de l’oppression coloniale.

Selon Eve Tuck et K. Wayne Yang: “Decolonization doesn’t have a synonym”. Le terme décolonisation n’a pas de synonyme, ce n’est pas un substitut pour « droits de la personne » ou « justice sociale », même si, sans aucun doute, ces termes sont reliés d’une façon ou d’une autre. La décolonisation exige un cadre autochtone et un centrage des terres, de la souveraineté et des modes de pensée des peuples autochtones.

Sources :

  • The Movement for Black Lives (M4BL), “Glossary.”
  • Eric Ritskes, “What Is Decolonization and Why Does It Matter?”
  • Voir aussi RacialEquityTools.org, “FUNDAMENTALS / Core Concepts / Decolonization Theory and Practice”

Discrimination

Fait de distinguer et de traiter différemment (le plus souvent plus mal) quelqu’un ou un groupe en fonction de leur race, genre, classe sociale, orientation sexuelle, aptitude physique, religion et autres.

Ces formes de discrimination sont condamnées par la Loi canadienne sur les droits de la personne. Il est également illégal d’user de représailles contre une personne parce qu’elle s’est plainte de discrimination, a déposé une plainte pour discrimination ou a participé à une enquête ou à une poursuite pour discrimination au travail. La loi exige également des employeurs qu’ils accommodent les postulants et employés qui suivent des pratiques religieuses profondes, à moins que cela n’impose une contrainte excessive au déroulement de leurs activités.

Sources:

  • Institute for Democratic Renewal and Project Change Anti-Racism Initiative, A Community Builder’s Tool Kit, Appendix I (2000).
  • U.S. Equal Employment Opportunity Commission, “Laws Enforced by EEOC” (consulté le 28 juin 2013).

Appartenance ethnique

Une construction sociale qui divise les gens en plus petits groupes sociaux en fonction de leurs caractéristiques, telles qu’un sens partagé d’appartenance à un groupe, leurs valeurs, comportements, langue, intérêts politiques et économiques, histoire et base géographique ancestrale.

Exemples de différents groupes ethniques : Du Cap Vert, Haïtien, Afro-américain (noir), Chinois, Coréen, Vietnamien (asiatique); Cherokee, Mohawk, Navaho (amérindien), Cubain, Mexicain, Portoricain (latin); Polonais, Irlandais et Suédois (blanc).

Sources :

  • Teaching for Diversity and Social Justice: A Sources : livre, édité par Maurianne Adams, Lee Anne Bell, et Pat Griffin (Routledge, 1997).

Groupes visés par l’équité

Groupes sociaux dont les membres ont été historiquement privés de l’égalité d’accès à l’emploi, à l’éducation, aux services sociaux, au logement, etc. en raison de leur appartenance au groupe. Cette marginalisation pourrait être causée par des obstacles attitudinaux, historiques, sociaux et environnementaux fondés sur l’âge, l’origine ethnique, l’invalidité, le statut économique, le sexe, la nationalité, la race, l’orientation sexuelle et le statut transgenre, etc.

Sources :

  • https://conseildesarts.ca/glossaire/groupes-vises-par-l-equite

Biais implicites

Aussi appelés biais inconscients ou insidieux, les biais implicites sont des mécanismes mentaux négatifs qui se déclenchent automatiquement chez une personne, sans qu’elle s’en rende compte. Ils s’expriment automatiquement, sans conscience consciente. De nombreuses études ont indiqué que les biais implicites se manifestent par des comportements ou des actions concrètes, qui sont perpétrés par des personnes qui ne sont même pas conscientes du fait qu’elles entretiennent ces biais. Notamment, on a démontré que les biais implicites éclipsent les engagements d’une personne envers l’égalité et l’équité, produisant ainsi un comportement qui diverge des attitudes explicites que de nombreuses personnes prétendent adopter.

Le test d’association implicite (IAT) est souvent utilisé pour mesurer les biais implicites basés sur la race, le sexe, l’orientation sexuelle, l’âge, la religion, etc.

Sources :

  • Cheryl Staats, State of the Science: Implicit Bias Review 2013, Kirwan Institute, The Ohio State University. Voir aussi RacialEquityTools.org, “ACT / Communicating / Implicit Bias”

Inclusion

Intégrer authentiquement des personnes et/ou des groupes traditionnellement exclus dans les processus, les activités, la prise de décisions et la formulation de politiques, d’une manière qui contribue à un partage du pouvoir.

Sources :

  • OpenSources : Leadership Strategies

Racisme individuel

Le racisme individuel se rapporte à nos convictions, attitudes et actions qui soutiennent ou perpétuent le racisme. Le racisme individuel peut être délibéré ou inconscient, lorsqu’une personne perpétue ou soutient le racisme sans s’en rendre compte.

Exemples :

  • Raconter des blagues racistes, utiliser une épithète raciste ou croire en la supériorité inhérente des blancs.
  • Éviter les personnes de couleur que vous ne connaissez pas personnellement, mais pas les blancs que vous ne connaissez pas personnellement (par exemple, des personnes blanches traversent la rue pour éviter un groupe de jeunes latinos; verrouiller sa porte d’entrée parce que des familles afro-américaines se tiennent près de sa porte dans un quartier urbain; ou ne pas embaucher une certaine personne de couleur parce que « quelque chose nous chicane »).
  • Accepter les choses telles qu’elles sont (une forme de collusion).

Sources :

  • Flipping the Script: White Privilege and Community Building de Maggie Potapchuk, Sally Leiderman, Donna Bivens et Barbara Major (2005).

Racisme institutionnel

Le racisme institutionnel renvoie précisément aux façons par lesquelles les politiques et les pratiques institutionnelles ont des répercussions différentes selon le groupe racial auquel on appartient. Il se pourrait que les politiques institutionnelles ne mentionnent jamais de groupe racial, mais elles ont pour effet de créer des avantages pour les blancs et une oppression ainsi que des désavantages pour les personnes issues de groupes classés comme des personnes de couleur.

Exemples :

  • Les politiques gouvernementales qui restreignent explicitement la capacité des gens à obtenir des prêts pour acheter ou améliorer leur maison dans les quartiers où les concentrations d’Afro-américains sont élevées (on parle aussi de « redlining »).
  • Les politiques du département d’assainissement d’une ville qui concentrent les centres de transfert des déchets et autres dangers environnementaux de manière disproportionnée dans les communautés de couleur.

Sources :

  • Flipping the Script: White Privilege and Community Building de Maggie Potapchuk, Sally Leiderman, Donna Bivens et Barbara Major (2005).

Racisme intériorisé

Le racisme intériorisé est la situation qui se produit dans un système raciste lorsqu’un groupe racial opprimé par le racisme soutient la suprématie et la domination du groupe dominant en maintenant ou en participant à l’ensemble d’attitudes, de comportements, de structures sociales et d’idéologies qui sous-tendent le pouvoir du groupe dominant. Il comprend quatre éléments essentiels et interconnectés :

Prise de décisions – en raison du racisme, les personnes de couleur n’ont pas le pouvoir de décision ultime sur les décisions qui contrôlent nos vies et nos ressources. Par conséquent, personnellement, on peut croire que les personnes blanches en savent plus que nous sur ce qui doit être fait pour nous. Au point de vue interpersonnel, on risque de ne pas soutenir l’autorité et le pouvoir de l’autre – surtout s’il s’oppose au groupe racial dominant. Structurellement, il existe un système qui récompense les personnes de couleur qui soutiennent la suprématie et le pouvoir blancs et qui contraint ou punit celles qui ne le font pas.

Au sens large, les ressources (p. ex., argent, temps, etc.), sont inégalement réparties dans les mains et sous le contrôle des blancs. Le racisme intériorisé est le système en place qui rend difficile pour les personnes de couleur d’accéder aux ressources pour nos propres communautés et de contrôler les ressources de notre communauté. Nous en venons à croire que servir et utiliser les ressources pour nous-mêmes et notre communauté particulière ne sert pas « tout le monde ».

Normes – avec le racisme intériorisé, les normes en ce qui concerne ce qui est approprié ou « normal », que les personnes de couleur acceptent, sont des normes blanches ou eurocentriques. Nous avons de la peine à nommer, communiquer et respecter nos valeurs et nos normes les plus profondes, ainsi qu’à nous tenir responsables les uns les autres envers ces normes et ces valeurs.

Identifier le problème – Le système en place identifie le problème du racisme comme un problème des personnes de couleur ou causé par celles-ci, et rejette la responsabilité de la maladie – émotionnelle, économique, politique, etc. – sur les personnes de couleur. Le racisme intériorisé pourrait faire croire aux personnes de couleur, par exemple, que nous sommes plus violents que les blancs, et ne pas tenir compte de la violence politique sanctionnée par l’État ou de la violence cachée ou privatisée des blancs et des systèmes qu’ils mettent en place et soutiennent.

Sources :

  • Donna Bivens, Internalized Racism: A Definition (Women’s Theological Center, 1995).

Intersectionnalité

Exposer les identités multiples d’une personne peut aider à clarifier les façons dont une personne peut simultanément faire l’expérience du privilège et de l’oppression. Par exemple, une femme noire et une femme blanche en Amérique peuvent être victimes de formes d’inégalités entre les sexes différentes, et la femme noire peut ressentir l’oppression raciale différemment d’un homme noir. Chaque intersection entre la race et le sexe produit une vie qualitativement distincte.

Selon Kimberlé Williams Crenshaw : L’intersectionnalité est un point de vue pris pour étudier d’où vient le pouvoir, où il frappe, et où il s’entrechoque et s’entrecroise.  Il s’agit essentiellement d’une lentille, d’un prisme qui permet de voir que les diverses formes d’inégalité agissent souvent ensemble et s’exacerbent les unes les autres. Nous avons tendance à parler d’inégalité raciale indépendamment de l’inégalité fondée sur le genre, la classe, la sexualité ou le statut d’immigration. Nous oublions souvent que certaines personnes se heurtent à toutes ces formes d’inégalité, et que l’expérience n’est pas seulement la somme de ses parties. Alors, quand la justice raciale ne se montre pas critique à l’égard du patriarcat et de l’homophobie, la manière dont le racisme est vécu et exacerbé par l’hétérosexisme, le classisme, etc. ne relève pas de notre organisation politique.  Cela veut dire que, dans nos communautés, un grand nombre de personnes ne sont pas bien servies par les cadres de justice sociale parce que ceux-ci ne s’attaquent pas à la discrimination telle qu’elle est vécue par ces personnes. (traduction)

Sources :

  • Intergroup Resources : « Intersectionality » (2012).
  • Otamere Guobadia, « Kimberlé Crenshaw et Lady Phyll parlent d’intersectionnalité, de solidarité et de soins personnels » (2018) (traduction).
  • Voir aussi RacialEquityTools.org, « FUNDAMENTALS / Core Concepts / Intersectionality »

Micro-agressions

Échanges verbaux et non verbaux quotidiens, et injures, rebuffades ou insultes environnementales, intentionnelles ou pas, qui envoient des messages hostiles, dénigrants ou négatifs à certaines personnes en raison de leur appartenance à un groupe marginalisé.

Sources :

  • Derald Wing Sue, PhD, « Microagressions: More than Just Race » (Psychology Today, 17 novembre 2010).

Oppression

Assujettissement systématique d’un groupe social par un groupe social plus puissant au bénéfice social, économique et politique du groupe social plus puissant. Rita Hardiman et Bailey Jackson affirment que l’oppression existe lorsque les 4 conditions suivantes sont réunies :

  • le groupe oppresseur a le pouvoir de définir sa propre réalité et celle des autres;
  • le groupe cible absorbe et intériorise les messages négatifs à son sujet et finit par coopérer avec l’oppresseur (en pensant et en agissant comme lui);
  • le génocide, le harcèlement et la discrimination sont systématiques et institutionnalisés, de sorte qu’ils persistent sans personne; et
  • les membres du groupe oppresseur et les membres du groupe cible sont conditionnés dans des rôles qui leur semblent normaux et appropriés.

Pouvoir

Le pouvoir est inégalement réparti dans le monde et dans la société américaine; certaines personnes ou groupes exercent un plus grand pouvoir que d’autres, leur permettant ainsi d’accéder plus facilement aux ressources et de les contrôler. Richesse, blanchité, citoyenneté, patriarcat, hétérosexisme, et éducation ne sont que quelques-uns des mécanismes sociaux clés au travers desquels le pouvoir s’exerce. Bien que le pouvoir soit souvent conceptualisé comme étant un « pouvoir sur », exercé sur d’autres individus ou groupes, d’autres variations sont le « pouvoir avec » (renvoie à la capacité de s’organiser dans un but commun) et le « pouvoir intérieur (fait référence à l’image et à l’estime de soi et à la force intérieure). Apprendre à « voir » et à comprendre les relations de pouvoir est essentiel pour s’organiser en vue d’un changement social progressif.

Le pouvoir peut également être compris comme la capacité d’influencer autrui et d’imposer ses convictions. Tout pouvoir est relationnel et nos relations sont capables de renforcer ou de perturber l’équilibre des pouvoirs. L’importance de la notion de pouvoir par rapport à l’antiracisme est claire : le racisme ne peut être compris sans comprendre que ce n’est pas seulement une question de relations individuelles, c’est aussi une question de relations culturelles, et que les rapports de pouvoir évoluent constamment. Le pouvoir peut être utilisé de façon pernicieuse et intentionnelle; aussi, les personnes d’une culture donnée peuvent bénéficier d’un pouvoir dont elles n’ont pas conscience.

Sources :

  • Ressources intergroupe : “Power” (2012).
  • Alberta Civil Liberties Research Centre, “Racism and Power” (2018) / “CARED Glossary” (2020).

Préjugé

Opinion préconçue ou attitude injustifiable et habituellement négative d’un type de personne ou groupe envers un autre groupe et ses membres. Ces attitudes négatives sont généralement fondées sur des généralisations (ou stéréotypes) non vérifiées, qui privent les membres individuels de certains groupes du droit d’être reconnus et traités en tant qu’individus avec des caractéristiques qui leur sont propres.

Sources :

  • Institute for Democratic Renewal and Project Change Anti-Racism Initiative, A Community Builder’s Tool Kit, Appendix I (2000).

Race

La « race » désigne des groupes de personnes avec des caractéristiques différentes, telles que l’accent ou la façon de parler, le nom, la façon de s’habiller, l’alimentation, les croyances et pratiques, les préférences en matière de loisirs, le lieu d’origine, etc.

« Le processus de construction sociale de la race est dit « racialisation », un processus  par lequel les sociétés assoient la notion que les races sont bien réelles, différentes et inégales, de façons qui importent pour la vie sociale, économique et politique. »

Reconnaissant que la race est un construit social, pour donner une description collective de certaines gens, la Commission des droits de la personne de l’Ontario utilise les termes « personnes racialisées » ou « groupes racialisés » plutôt que les termes démodés et inexacts « minorités raciales », « minorités visibles », « personnes de couleur » ou « non-Blancs ».

Sources :

  • Commission ontarienne des droits de la personne

Équité raciale

L’équité raciale est la condition qui serait atteinte si l’identité raciale d’une personne ne prédisait plus, d’un point de vue statistique, comment elle s’en sort. En utilisant ce terme, on pense à l’équité raciale comme une partie de la justice raciale et, de ce fait, on inclut aussi le travail visant à s’attaquer aux causes fondamentales des inégalités, et pas simplement à leur manifestation. Ce travail comprend l’élimination des politiques, pratiques, attitudes et messages culturels qui renforcent les résultats différentiels selon la race ou qui ne parviennent pas à les éliminer.

« Un état d’esprit et une méthode de résolution des problèmes qui durent depuis des générations, semblent insurmontables, nuisent le plus gravement aux personnes et aux communautés de couleur, et affectent en fin de compte les personnes de toutes les races. Cela exigera de voir différemment, de penser différemment et de faire le travail différemment. L’équité raciale est tout à propos de résultats concrets et durables. »

Sources :

  • Center for Assessment and Policy Development.
  • OpenSources : Leadership Strategies.

Inégalité raciale

L’inégalité raciale est lorsque des groupes raciaux ne sont pas sur un même pied d’égalité; pensons notamment au taux de décrochage scolaire chez les divers groupes ethniques, à la possession de maisons unifamiliales, à l’accès aux soins de santé, etc.

Sources :

  • Ibram X. Kendi, How To Be An Antiracist, Random House, 2019.
  • Race Forward, « Race Reporting Guide » (2015).
  • Maggie Potapchuk, “Operationalizing Racial Justice in Non-Profit Organizations” (MP Associates, 2020). Cette définition élargie est basée sur la définition décrite dans Rinku Sen et Lori Villarosa, « Grantmaking with a racial Justice Lens: A Practical Guide” (Philanthropic Initiative for Racial Equity, 2019).

Racialisation

La racialisation est le processus très complexe et contradictoire par lequel des groupes viennent à être désignés comme étant d’une « race » particulière et sur cette base soumis à un traitement différentiel et/ou inégal. En termes simples, « la racialisation [est] le processus de fabrication et d’utilisation de la notion de race à quelque titre que ce soit » (Dalal, 2002, p. 27). Alors que les personnes blanches sont également racialisées, ce processus est souvent rendu invisible ou normatif à ceux qui sont désignés comme blancs. En conséquence, les Blancs peuvent ne pas se considérer comme faisant partie d’une race, mais maintenir le pouvoir de nommer et de racialiser les « autres ».

Sources :

  • Alberta Civil Liberties Research Centre, “Racialization” (2018) / Calgary Anti-Racism Education, “CARED Glossary” (2020).

Racisme

Racisme = préjugé racial + pouvoir social et institutionnel Racisme = un système d’avantages basé sur la race Racisme = un système d’oppression basé sur la race Racisme = un système de suprématie blanche

Le racisme est différent des préjugés raciaux, de la haine et de la discrimination. Le racisme implique qu’un groupe a le pouvoir de discriminer systématiquement en se fondant sur les politiques et pratiques institutionnelles de la société et en définissant les croyances et valeurs culturelles qui soutiennent ces politiques et pratiques racistes.

Racisme (Commission ontarienne des droits de la personne)

Le racisme est une idéologie qui affirme qu’un groupe est supérieur à un autre. Le racisme peut s’exprimer ouvertement par le biais de blagues racistes, d’insultes ou de crimes motivés par la haine. Il peut se retrouver plus profondément ancré dans des attitudes, des valeurs et des croyances stéréotypées. Dans certains cas, ces croyances sont inconscientes et évoluent avec le temps, en s’infiltrant dans les systèmes et les institutions.

Sources :

  • Brochure intitulée « La discrimination raciale » https://www3.ohrc.on.ca/sites/default/files/Racial%20discrimination_French_accessible.pdf

Raciste

Se dit de quelqu’un qui soutient une politique raciste par ses actes ou son inaction, ou qui exprime une idée raciste.

Sources :

  • Ibram X. Kendi, How To Be An Antiracist, Random House, 2019.

Idées racistes

Une idée raciste est une idée qui suggère qu’un groupe racial est inférieur ou supérieur d’une façon ou d’une autre à un autre groupe racial.

Sources :

  • Ibram X. Kendi, How To Be An Antiracist, Random House, 2019.

Politiques racistes

Une politique raciste est toute mesure qui produit ou soutient une inégalité raciale entre différents groupes raciaux. Les politiques sont des lois, règles, procédures, processus, règlements et lignes directrices écrits et non écrits, qui régissent le peuple. Il n’y a pas de politique non raciste ou neutre sur le plan de la race. Chaque politique de chaque institution de chaque communauté de chaque nation produit ou soutient ou bien l’iniquité raciale ou bien l’équité entre les groupes raciaux. On utilise aussi les termes « racisme structurel » et « racisme systémique » pour parler des politiques racistes. Le racisme est en soi institutionnel, structurel et systémique.

Sources :

  • Ibram X. Kendi, How To Be An Antiracist, Random House, 2019.

Réparations

Un État a l’obligation juridique de reconnaître et de traiter les violations généralisées ou systématiques des droits de la personne, là où il est responsable de ces violations ou n’a pas déployé l’effort nécessaire pour les prévenir. Les initiatives de réparation visent à remédier aux préjudices causés par ces violations. Une réparation peut prendre la forme d’une indemnité pour les pertes subies, laquelle peut aider à surmonter certaines des conséquences de l’abus. Elle peut aussi être tournée vers l’avenir (p. ex., offrir une réadaptation et une meilleure vie aux victimes) et contribuer à changer les causes sous-jacentes de l’abus. Une réparation affirme publiquement que les victimes ont des droits et ont le droit d’obtenir cette réparation.

Sources :

  • International Center for Transitional Justice. Voir aussi RacialEquityTools.org, “PLAN / Issues / Reparations”

Justice réparatrice

La justice réparatrice est une théorie de la justice qui met l’accent sur la réparation des dommages engendrés par le crime et les conflits. Elle confie les décisions aux personnes les plus affectées par l’acte répréhensible et accorde une égale importance à la victime, au contrevenant et à la collectivité environnante. Les réponses de la justice réparatrice visent à réparer le mal qui a été fait, à rétablir les relations brisées et à aborder les raisons sous-jacentes de l’infraction. La justice réparatrice met l’accent sur la responsabilité individuelle et collective. Le crime et les conflits créent des occasions de créer une communauté et d’accroître le pouvoir du peuple lorsqu’on recourt à des pratiques réparatrices.

Sources :

  • The Movement for Black Lives (M4BL), “Glossary.”

Colonialisme de peuplement

Le colonialisme de peuplement est un système de pouvoir permanent dans lequel des peuples d’une région colonisée sont déplacés, souvent par la force, par des colons qui occupent en permanence des terres. Cela contraste avec le colonialisme où le colonisateur se concentre uniquement sur l’extraction des ressources vers son pays d’origine, par exemple. Le colonialisme de peuplement comprend généralement une gouvernance oppressive, le démantèlement des formes culturelles autochtones et l’application de codes de supériorité (tels que la suprématie blanche). On peut citer par exemple l’occupation de terres par des Européens blancs dans ce qui est maintenant les États-Unis, les colonies espagnoles dans toute l’Amérique latine et le gouvernement de l’Apartheid établi par les Européens blancs en Afrique du Sud.

Selon Dina Gillio-Whitaker, « Le colonialisme de peuplement pourrait être considéré comme une structure plutôt qu’un événement historique, qui a toujours pour fin d’éliminer les natifs afin d’acquérir leurs terres, ce que le colonisateur fait d’innombrables façons visibles et invisibles. Ces techniques sont tissées dans le discours national américain, à tous les niveaux de la société. La destinée manifeste – c’est-à-dire l’inéluctabilité divinement sanctionnée des États-Unis – est comme un programme informatique fonctionnant toujours de manière imperceptible en arrière-plan. Dans ce programme, le génocide et la dépossession des terres sont continuellement justifiés et niés. » (traduction libre)

Sources :

  • Dina Gilio-Whitaker, “Settler Fragility: Why Settler Privilege Is So Hard to Talk About” (2018).

Racialisation structurelle

La racialisation structurelle évoque le processus dynamique qui crée des inégalités cumulatives et durables fondées sur la race. Les interactions entre les individus sont déterminées par et reflètent des structures sous-jacentes et souvent cachées qui forment les préjugés et créent des résultats disparates, même en l’absence d’acteurs racistes ou d’intentions racistes. La présence d’une racialisation structurelle est mise en évidence par des différences constantes dans les résultats en matière de niveau de scolarité, de richesse familiale et même d’espérance de vie.

Sources :

  • Systems Thinking and Race: Workshop Summary by john a. powell, Connie Cagampang Heller, and Fayza Bundalli (The California Endowment, 2011).

Racisme structurel

Le racisme structurel est la normalisation et la légitimation d’une panoplie de dynamiques – historiques, culturelles, institutionnelles et interpersonnelles – qui avantagent régulièrement les Blancs tout en produisant des résultats négatifs cumulatifs et chroniques pour les personnes de couleur. Le racisme structurel englobe le système complet de domination des Blancs, diffusé et imprégné dans tous les aspects de la société, y compris son histoire, sa culture, ses politiques, son économie et l’ensemble du tissu social. Le racisme structurel est plus difficile à détecter au sein d’une institution en particulier, car il fait intervenir les facteurs qui ont pour effet de renforcer de multiples institutions et normes culturelles, passées et présentes, reproduisant continuellement les anciennes formes de racisme et en produisant de nouvelles. Le racisme structurel est la forme de racisme la plus profonde et la plus envahissante – toutes les autres formes de racisme proviennent du racisme structurel.

On voit par exemple le racisme structurel dans les nombreux facteurs institutionnels, culturels et structurels qui contribuent à réduire l’espérance de vie des hommes afro-américains et amérindiens, par rapport aux hommes blancs. On parle ici notamment d’une plus grande exposition aux toxines environnementales, d’emplois dangereux et de logements malsains, d’une plus grande exposition à la violence, au stress et au racisme et des conséquences mortelles qui en découlent, d’une couverture médicale, d’un accès et d’une qualité des soins inférieurs, et du refus systématique de la nation de corriger ces problèmes.

Sources :

  • Chronic Disparity: Strong and Pervasive Evidence of Racial Inequalities by Keith Lawrence, Aspen Institute on Community Change, and Terry Keleher, Applied Research Center, for the Race and Public Policy Conference (2004).
  • Flipping the Script: White Privilege and Community Building de Maggie Potapchuk, Sally Leiderman, Donna Bivens et Barbara Major (2005).

Fragilité blanche

État émotionnel dans lequel même un minimum de stress racial devient intolérable pour les personnes, caractérisé par une gamme de réactions défensives. Cela se traduit par des émotions comme la peur, la colère, la culpabilité ou des comportements comme argumenter, minimiser ou arrêter la conversation. Le propre de ces interactions est de rétablir l’équilibre racial blanc.

Sources :

  • Robin DiAngelo, “White Fragility” (International Journal of Critical Pedagogy, 2011).

Privilège blanc

Désigne l’ensemble d’avantages, de droits, de bienfaits et de choix inhérents et non acquis qui sont accordés à un groupe de personnes uniquement parce qu’elles sont de race blanche. En règle générale, les Blancs qui profitent d’un tel privilège le font sans en être conscients.

Privilège blanc structurel : Un système de domination des Blancs qui crée et maintient les systèmes de croyance qui font que les avantages et les désavantages raciaux semblent normaux. Le système comprend de puissantes incitations à maintenir le privilège blanc et ses conséquences, et de puissantes conséquences négatives pour tenter de stopper le privilège blanc ou de réduire ses conséquences de manière significative. Le système comprend des manifestations internes et externes aux niveaux individuel, interpersonnel, culturel et institutionnel.

Les avantages et désavantages accumulés et interreliés du privilège blanc qui se reflètent dans les inégalités raciales et ethniques en matière d’espérance de vie et d’autres résultats sur le plan de la santé, du revenu et de la richesse, ainsi que d’autres résultats, en partie grâce à un accès différent aux possibilités et aux ressources. Ces différences sont maintenues en partie en niant que ces avantages et désavantages existent aux niveaux structurel, institutionnel, culturel, interpersonnel et individuel et en refusant de les corriger ou d’éliminer les systèmes, politiques, pratiques, normes culturelles et autres comportements et hypothèses qui les maintiennent.

Privilège blanc interpersonnel : Comportement entre les gens qui reflète consciemment ou inconsciemment la supériorité ou le droit des Blancs.