Lutter efficacement et sans relâche
Lutter efficacement et sans relâche était le thème de la réunion que les présidents de la FPO ont tenue à Toronto, le 4 février dernier, avec le soutien des membres du Conseil exécutif et d’observateurs de diverses sections locales de la FPO, afin d’élaborer et de planifier leur stratégie en vue des négociations qui auront lieu plus tard cette année avec le gouvernement.
La réunion était présidée par Roxanne Barnes, présidente du Comité central d"exécution et de renouvellement (CCER). Le CCER et les comités des relations avec les employés du ministère (CREM) ont défendu le droit à la sécurité d’emploi des membres dans la plus grande vague de mises à pied depuis l’époque Mike Harris.
La convention collective du SEFPO avec la province expire le 31 décembre. Les membres se rassembleront dans leurs sections locales pour établir et voter les revendications de leur prochaine convention collective.
Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, a dit aux présidents : « Le combat va être rude, mais nous sommes prêts. »
Thomas a déclaré que la façon dont le gouvernement a annoncé, le 1er février dernier, la fermeture de la Place Ontario est un présage pour l’avenir. Le syndicat n’a reçu aucun préavis, laissant 75 employés à temps plein, dont beaucoup sont à deux ou trois ans de la retraite, sous le choc de la nouvelle de l’élimination potentielle de leur emploi, et 600 étudiants sans emploi d’été, à un moment où le chômage des jeunes atteint un sommet sans précédent.
« En prenant cette décision purement politique, le gouvernement a enfreint des relations de travail équitables et honnêtes », a déclaré Thomas. « Nous pouvons nous attendre à être traités de cette manière partout. »
Thomas a déclaré que le syndicat se préparait à la publication du rapport de la Commission du banquier Don Drummond, le 15 février prochain. Le SEFPO travaille avec la Fondation des services publics du Canada (FSPC), qui fait son propre examen du secteur public. La Fondation tient des audiences et des assemblées publiques à travers l’Ontario et publiera un rapport final avant le dépôt du budget provincial, au printemps.
Thomas a indiqué qu’il travaillait étroitement avec d’autres dirigeants syndicaux des secteurs public et privé afin d’élaborer une stratégie unifiée pour lutter contre les coupures. Il a ajouté que le syndicat continuait de travailler avec le mouvement des Indignés qui a mis en lumière l’inégalité des revenus aux quatre coins de la planète.
« Nous combattrons astucieusement et nous gagnerons », a déclaré Thomas. « Si nous restons unis et dirigeons nos craintes et notre colère là où il le faut, soit le gouvernement et les grandes sociétés, nous pouvons gagner. »
« Nous utiliserons toutes les ressources nécessaires pour lutter contre les coupures », a déclaré Eddy Almeida, premier vice-président/trésorier du SEFPO. Il a indiqué que le syndicat avait examiné plusieurs possibilités de réaliser des économies, comme en remplaçant les réunions habituelles par des vidéoconférences, lorsque c’est possible. Il a expliqué que le syndicat proposerait une augmentation temporaire des cotisations lors du Congrès d’avril 2012 afin de disposer des ressources nécessaires pour défendre vigoureusement les emplois des membres et les services qu’ils fournissent. Si elle est acceptée, cette augmentation temporaire fera passer le taux de cotisation de 1,375 à 1,5 pour cent, à compter du 1er mai 2012.
Dan Sidsworth, président du CREM des Services correctionnels, a expliqué que ses membres, qui exercent une des professions les plus difficiles de la FPO, sont sur le point de traverser une période difficile. Malgré que les agents correctionnels ne reçoivent aucune nouvelle formation et que de nombreux établissements ne possèdent pas de lignes directrices et de procédures appropriées, les membres des services correctionnels se font critiquer et s’exposent à des mesures disciplinaires lorsqu’ils ont recours à la force contre des délinquants. Il s’inquiète également des recommandations de coupures du rapport prochain de la Commission Drummond, qui auraient des conséquences graves sur la santé et la sécurité, et de privatisation des services, une expérience qui a déjà été tentée en Ontario et qui a échoué.
Roxanne Barnes, la présidente du CCER, a remercié les présidents pour leur activisme en réponse aux nombreuses mises à pied et coupures dans les services.
« Vous avez formulé des griefs afin de protester contre ces mises à pied », a-t-elle déclaré. « Vous avez participé à 26 réunions des délégués syndicaux aux quatre coins de la province et vous avez été nombreux à faire une présentation aux audiences et assemblées publiques de la Commission sur la qualité des services publics et l’équité fiscale. »
Barnes a énuméré les priorités pour les mois à venir : se préparer à défendre la convention collective à la table de négociations, prévenir le démembrement des services publics et renforcer la présence du syndicat sur les lieux de travail.
« Nous allons devoir faire preuve de ténacité et de rapidité sur le terrain pour répondre et résister au programme d’austérité du gouvernement de l’Ontario », a déclaré Barnes.
Après les allocutions, Chris Cormier et Ron Langer, du CCER, James Cushing, président du CREM des Services gouvernementaux, et le personnel ont fait des présentations détaillées sur :
- la Commission sur la qualité des services publics et l"équité fiscale de la Fondation des services publics du Canada;
- les mises à pied jusqu’à ce jour, y compris les chiffres concernant les redéploiements, les affectations temporaires et les déplacements en vertu de l’Article 20;
- les attaques contre les pensions au sein du secteur public par les groupes de pression (lobbying) droitistes du milieu des affaires;
- les politiques d’austérité, y compris des sondages montrant que le public ne soutient pas les coupures dans les services publics et;
- la menace de privatisation de ServiceOntario.
Le CCER a également mis en lumière le calendrier des négociations et fait une présentation concernant les revendications proposées. On a demandé aux membres de se poser les questions suivantes :
- Quels changements pourrait-on apporter à la convention collective pour protéger les services publics en Ontario?
- Quelles sont les plus grandes menaces pour mon emploi ?
- Quelles sont les revendications qui empêcheraient l’employeur de nous diviser et de nous vaincre?
- Quelles mesures puis-je m’engager de prendre?
Dans l’après-midi, les présidents de la FPO ont travaillé avec les délégués du personnel et les membres de leur Conseil exécutif afin de discuter des ressources nécessaires pour défendre les services et les emplois dans leurs collectivités et lieux de travail.