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Il ne reste plus rien à couper: L'Ontario est en dernière position en matière de dépenses de programmes

Dans le cadre de ces prochaines élections ontariennes, les trois partis parlent de réduire les dépenses de programmes.

Le chef du parti conservateur Tim Hudak veut mettre à la porte 100 000 employés et réduire le déficit provincial de 8,5 milliards de dollars en un an. Kathleen Wynne et les libéraux veulent couper jusqu'à ce que le déficit disparaisse et trouver un autre 1,25 milliard de dollars en économies non budgétisées au cours des trois prochaines années. Et Andrea Horwath, la chef du NPD, veut, elle, éliminer 600 millions de dollars en « gaspillage » du gouvernement.

Les deniers publics sont-ils dépensés à mauvais escient? Ça arrive. Le gouvernement paie plus qu'il ne devrait lorsque des entreprises privées fournissent les services de technologie de l'information, les analyses médicales en laboratoire, l'entretien des autoroutes et d'autres services. Le gouvernement paie plus qu'il ne devrait lorsqu'il doit payer les taux d'intérêt du secteur privé et les marges bénéficiaires de projets d'infrastructure telle que les hôpitaux et les usines à gaz. [1]

Mais l'Ontario dépense-t-elle trop d'argent pour l'ensemble des services publics? La réponse à cette question est NON

L'Ontario dépense moins par habitant sur les programmes du gouvernement que toute autre province du Canada, selon le ministère des Finances. Et pas un peu moins, beaucoup moins.

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En 2013-2014, l'Ontario a dépensé 8 598 $ par personne sur les programmes du gouvernement. La Colombie-britannique a dépensé 8 979 $. Si l'Ontario avait dépensé la même chose que la Colombie-Britannique, nous aurions eu 5,2 milliards de dollars de plus à dépenser sur les services et l'infrastructure publics.

Et les autres provinces dépensent encore plus. L'an dernier, le Manitoba a dépensé 11 128 dollars par personne sur les programmes. Si l'Ontario avait dépensé la même chose que le Manitoba, nous aurions eu 34,4 millions de dollars de plus. En d'autres termes, nous pourrions rembourser notre déficit actuel et il nous resterait encore 21 milliards de dollars à dépenser sur :

  • les soins de santé
  • les écoles
  • les transports en commun
  • l'éducation postsecondaire
  • la sécurité de nos communautés
  • le logement
  • la protection des enfants
  • les maisons de refuge pour femmes
  • des mesures de soutien pour les personnes handicapées
  • l'analyse de l'eau potable
  • la sécurité alimentaire
  • la protection de l'environnement

… ou n'importe lequel des autres besoins importants que nous n'arrivons pas à combler dans cette province.

Les services publics de l'Ontario sont désespérément sous-financés. Les gens qui fournissent ces services sont forcés à faire plus avec moins chaque année. Il est temps que les Ontariens le sachent : nos services publics ont besoin d'un financement approprié, pas d'autres coupures.

Une question pour les politiciens

Q. Comme vous le savez sans doute, l'Ontario dépense moins par personne que toute autre province au Canada. Qu'envisagez-vous de faire pour porter le financement des services publics à un niveau adéquat? Si vous envisagez de couper dans les services publics, à quels services vous attaquerez-vous et pourriez-vous nous expliquer comment ces coupures affecteront notre communauté?


Le véritable scandale, c'est la privatisation : Nous avons essayé. Ça n'a pas marché.

Aucune politique gouvernementale des 20 dernières années ne possède de pire bilan que la privatisation. Pourtant, en Ontario, les politiciens conservateurs et libéraux veulent que le secteur privé fournisse davantage de services publics.

Ils disent que la concurrence favorise l'efficacité et de meilleurs services à un prix inférieur. Les faits prouvent le contraire.

Depuis 1995, la privatisation a été attribuée à de nombreux décès et maladies. Il suffit de penser à la tragédie de Walkerton. Et à l'explosion mortelle chez Sunrise Propane. Aux accidents mortels de la route, souvent attribués à un entretien médiocre.

La privatisation coûte cher. Pour les services de technologie de l'information, le secteur privé coûte plus que le secteur public. Idem pour les ambulances aériennes (ORNGE). Et pour les analyses médicales en laboratoire. Entre temps, les magasins-agences de la LCBO à gros volume gonflent des poches privées de leurs bénéfices, des bénéfices dont nous payons le prix. Et nous ne récupérerons jamais notre argent d'arnaques telles que la vente de l'autoroute 407 et Teranet.

Les soi-disant « partenariats publics-privés » (P3) mis en place pour la construction d'infrastructures telles que les hôpitaux forcent le public à payer pour les marges  bénéficiaires du secteur privé, les taux d'intérêt plus élevés et les « primes de risques » visant à protéger les profits. L'expérience montre que les P3 coûtent plus et offrent moins.

L'annulation des usines à gaz à Mississauga et Oakville a suscité beaucoup d'attention. Mais on a oublié quelque chose ici, et c'est que le scandale des usines à gaz en était un de privatisation. Lorsque les libéraux ont annulé les usines, des fonds spéculatifs aux États-Unis et dans les îles Caïmans se sont enrichis de 149 millions de dollars – plus de deux fois le montant investi.

Le véritable scandale, c'est la privatisation.

Dans cette campagne électorale, le chef du parti conservateur Tim Hudak est clair : il privatiserait tout, en allant de l'entretien des bâtiments aux jeux de hasard. De son côté, la chef du parti libéral, Kathleen Wynne, veut « recycler les biens » et « valoriser les biens provinciaux ». Ses propositions sont vagues, mais elles impliquent toujours la privatisation.

Pour plus de détails sur les résultats de la privatisation en Ontario, consultez www.opseu.org/epicfail (en anglais seulement).

Questions pour les politiciens

Q. Quand il s'agit d'en avoir pour son argent, aucune politique gouvernementale des 20 dernières années n'a de pire bilan que la privatisation, comme nous pouvons le constater avec le bail de l'autoroute 407, la tragédie de Walkerton, le fiasco d'ORNGE et le scandale des usines à gaz. Si votre parti vient au pouvoir, ferez-vous en sorte que les services et biens privatisés retournent aux mains du secteur public ou appuierez-vous encore davantage de privatisations, en dépit de leur échec lamentable?

Q. Chaque année, de plus en plus des revenus du gouvernement de l'Ontario sont dépensés pour acheter des services du secteur privé plutôt que pour fournir ces services directement. Étant donné le rôle de plus en plus important du secteur privé dans le gouvernement, de nombreuses personnes estiment que le secteur privé devrait être tenu responsable de la même façon que le secteur public l'est. Si vous gagnez les élections, ferez-vous en sorte que toutes les entreprises ou individus fournissant des services ou des fonds au gouvernement ou à ses agences soient couverts par les dispositions de la Loi sur la divulgation des traitements dans le secteur public, pour que le public voie qui bénéficie vraiment le plus des dépenses publiques?

Q. Depuis 1995, les Ontariens ont été témoins du transfert des services publics et projets d'infrastructure à des entreprises et établissements financiers privés. Comme en témoignent les résultats de la privatisation, ça s'est souvent fait sans règles précises pour déterminer si ces projets offraient des services adéquats ou utilisaient à bon escient l'argent du contribuable. Estimez-vous que ce soit une bonne idée de privatiser les services publics? Si oui, seriez-vous d'accord de soumettre chaque projet de privatisation à un « test de privatisation » pour déterminer si la privatisation est une bonne idée avant qu'elle se fasse? Votre parti serait-il d'accord d'attribuer au directeur de la responsabilité financière de l'Ontario la responsabilité et les ressources nécessaires pour superviser le test de privatisation?

Q. Récemment, le gouvernement de l'Ontario a manifesté son intérêt d’utiliser des « obligations à impact social » pour permettre aux investisseurs privés d'investir et de tirer des bénéfices de la vente de services sociaux tels que le traitement des toxicomanies et la protection de l'enfance. Les obligations à impact social sont essentiellement des P3 à petite échelle. Appuyez-vous la notion d'obligations à impact social ou plutôt un financement public accru pour les services sociaux?


Guerre aux syndicats, guerre aux salaires : Hudak vous prend pour cible

Les bons emplois ne tombent pas du ciel.

On sait que les employeurs préfèrent payer leurs travailleurs le moins possible. L'histoire nous montre que la seule façon pour les travailleurs d'obtenir des salaires, avantages sociaux et pensions décents, dans des milieux de travail sûrs, est de s'organiser. C'est pourquoi on a créé des syndicats. Et à une époque où de plus en plus d'emplois sont à temps partiel, temporaires et précaires, les syndicats sont plus importants que jamais.

Mais le chef du PC ontarien Tim Hudak est dans le camp des employeurs. Il sait que les syndicats réussissent lorsqu'ils lancent un défi aux entreprises – et au gouvernement – de partager les richesses créées par les travailleurs. Lorsqu'il s'agit du droit du travail, Hudak ne poursuit qu’un seul but, celui de faire baisser les salaires. Et pour le faire, il s'attaque aux syndicats.

En 2012, Hudak avait dit que s'il devenait premier ministre, il permettrait aux travailleurs de bénéficier d'une représentation syndicale sans payer les cotisations qui rendent ces avantages possibles. Son idée de législation du « parasitisme » n'avait pas trop bien été reçue, toutefois. Les syndicats s'y sont opposés. Même certaines personnes au sein du parti conservateur s'y étaient opposées. Et en février 2014, Hudak abandonnait l'idée. « Notre programme est beaucoup plus important et plus ambitieux que ça », a-t-il dit.

Cela signifie-t-il que les travailleurs n'ont rien à craindre d'Hudak? Oh que non!

Premièrement, il est possible qu'Hudak disent quelque chose de différent après les élections. C'est ce qui s'est passé au Michigan, où le gouverneur se disait contre la législation du parasitisme juste avant d'être élu, mais l'adoptait un mois plus tard. Mais même si Hudak dit la vérité, il garde la main-d'œuvre dans sa visée. Compte tenu des projets de loi d'initiative parlementaire des conservateurs et de leur document d'orientation « Des marchés de travail flexibles », voici ce qu'Hudak aimerait voir en Ontario :

  • Option de non participation aux négociations collectives. Les conservateurs pourraient demander que chaque travailleur d'une unité de négociation paie des cotisations, mais leur donner le choix de ne pas faire partie de l'unité de négociation. Ce n'est pas exactement comme la loi du parasitisme, mais l'effet pourrait être le même. Les conservateurs ont proposé ça dans deux projets de loi d'initiative parlementaire.[2]
  • Détruire l'ancienneté. Les conservateurs veulent annuler toute clause contractuelle qui accorde une préférence d'emploi aux membres d'un syndicat. C'est une attaque directe sur l'ancienneté, et ce n'est pas négligeable si Hudak supprime 100 000 emplois. Aussi, dans le secteur public, cette proposition ouvrirait la porte au bon vieux favoritisme, où les emplois au sein de la fonction publique deviennent une récompense pour des services politiques.
  • Bureaucratie. Les conservateurs n'aiment pas imposer de règlements aux entreprises mais ça ne les dérange pas d'en imposer aux syndicats par contre. Les conservateurs veulent que les syndicats recueillent les cotisations directement auprès de leurs membres, et plus au moyen des retenues salariales. Ils veulent que tous les votes de grève soient supervisés par la Commission des relations de travail ou par Élections Ontario.  Ils veulent que tous les revenus et dépenses des syndicats supérieurs à 5 000 $ soient communiqués au gouvernement et publiés. Toutes ces mesures nécessiteraient des ressources syndicales habituellement réservées à la représentation des membres.
  • Faire taire les syndicats. Tim Hudak veut empêcher les syndicats de faire valoir leur opinion sur les questions politiques – comme par exemple la question de son plan sur le droit du travail. Museler l'opposition en empêchant les syndicats démocratiques de s'exprimer est chose courante dans de nombreux pays, bien sûr pas le genre de pays que nous voulons imiter.
  • Faire baisser les salaires. Toutes ces mesures ne feraient que contribuer à une baisse des salaires, pas à un affaiblissement des syndicats. Mais Hudak et ses acolytes conservateurs ne s'arrêtent pas là. Ils veulent imposer un gel salarial pour tous les employés à la fonction publique. Ils veulent  truquer les arbitrages pour que les salaires des fonctionnaires ne puissent plus que baisser et jamais augmenter. Et ils veulent privatiser encore plus de services publics, une manœuvre qui invariablement conduit à une baisse des salaires.

Tim Hudak va chercher ses idées sur de droit du travail directement au sud de nos frontières. Là-bas, même les états qui n'ont pas adopté de loi du parasitisme ont trouvé des façons créatives d'anéantir les syndicats. Au Wisconsin, par exemple, les lois permettent aux employés du secteur public de négocier collectivement, mais leurs syndicats ne peuvent négocier que les salaires, et aucune augmentation salariale au-dessus du taux d'inflation n'est autorisée.

Ne nous y trompons pas, Tim Hudak a notre syndicat dans sa ligne de tir. Il envisage de réduire votre salaire. Vous êtes sa prochaine victime.

Questions pour les politiciens

Q. Au cours des deux dernières années, on a largement débattu le sujet du droit du travail. Pourriez-vous expliquer les changements spécifiques que votre parti apporterait aux lois sur le travail, si vous êtes élu, et pourquoi apporteriez-vous de tels changements?

Q. Si vous êtes élu, votre parti adoptera-t-il une législation qui permettrait aux travailleurs dans les milieux de travail syndiqués de choisir de ne pas payer de cotisations, ou de ne pas faire partie du tout de l'unité de négociation?

Q. Une idée que les conservateurs abordent dans leurs documents stratégiques est celle que n'importe qui devrait avoir le droit de soumettre sa candidature dans une unité de négociation, quelles que soient les dispositions de la convention collective. Appuyez-vous cette idée ou permettriez-vous aux employeurs et syndicats de continuer de négocier librement les dispositions sur la sécurité d'emploi? Appuyez-vous l'ancienneté comme principe de réduction du favoritisme dans les décisions d'embauche?

Q. Pour ce qui est du droit du travail, quelle est l'intention générale de votre parti à ce sujet? Appuyez-vous les mesures visant à aider les syndicats à réussir dans le cadre de leurs efforts de syndicalisation et de négociation collective visant à améliorer les emplois de leurs membres, ou votre objectif est-il de limiter le succès des syndicats et, par là, de maintenir les charges salariales basses?


Allez VOTER!: Parce que les enjeux sont élevés cette fois-ci

Certaines élections sont plus importantes que d'autres. Les élections provinciales du 12 juin font partie de ces élections majeures.

Tim Hudak, le chef du PC ontarien, représente la plus grande menace qui soit pour les membres du SEFPO et leurs familles depuis l'arrivée au pouvoir de Mike Harris, en 1995.

Hudak nous dit que s'il est élu, il mettra à la porte 100 000 agents publics. On parle ici des personnes qui travaillent à la fonction publique. Dans les soins de santé. Dans les services sociaux. Dans les conseils scolaires. Dans les collèges et universités. Dans les municipalités. Dans les entreprises publiques comme la LCBO.

Seules les infirmières, les médecins et les policiers seraient épargnés, a dit Hudak. Pour ce qui est du reste, une personne sur neuf serait congédiée. Une telle mesure nuirait à la qualité des services publics dont nous dépendons. Et elle nuirait à l'économie que nous partageons tous.

Et si cela ne suffisait pas, Hudak nous parle aussi de privatiser davantage de services publics, de geler les salaires et d'amender les lois sur le travail pour faire baisser encore davantage les salaires.

Entre temps, Kathleen Wynne et les libéraux promettent de privatiser encore davantage, eux aussi. Ils envisagent de couper dans les services publics jusqu'à l'exercice 2017-2018 et de trouver 1,25 milliard de dollars de plus en coupures, en plus de celles qui sont déjà prévues au budget. Les augmentations salariales que nous verrons, si nous en voyons, seront payées par des mises à pied et/ou des réductions au niveau des prestations.

Quant au NPD, il nous promet de trouver 600 millions de dollars « gaspillés » dans les dépenses de programmes du gouvernement. Jusqu'à présent, Andrea Horwath, la chef du parti NPD, ne nous a pas dit si l'argent viendrait de l'annulation des entreprises de privatisation ratées effectuées plus tôt ou s'il viendrait d'ailleurs.

Mais voici la bonne nouvelle : Les membres du SEFPO peuvent largement influencer le résultat de ces élections. Et pour cela, il nous suffit de faire une chose : VOTER.

Avec près de 130 000 membres, nous représentons en gros 1,5 pour cent des électeurs admissibles dans la province. Mais si nous votons tous, ce pourcentage pourrait approcher les 3 pour cent. Pourquoi? Parce que dans les dernières élections, moins de la moitié des électeurs admissibles sont allés aux urnes. Si c'est ce qui se passe encore cette fois-ci, chaque bulletin déposé dans les urnes comptera à double.

Les enjeux sont grands dans ces élections. Renseignez-vous. Écoutez le débat des chefs. Assistez aux réunions de tous les candidats qui ont lieu dans votre circonscription. Visitez www.opseu.org/vote2014 pour comparer les partis et pour lire nos feuillets d'information. Parlez à vos collègues, à vos amis et aux membres de votre famille. Dites-leur ce qui est en jeu.

Choisissez le candidat qui répond le mieux à vos besoins, aux besoins de votre famille et aux besoins de votre communauté. Et puis, allez voter.


Supprimer des emplois d'un côté élimine des emplois de l'autre : Raisons pour lesquelles le « plan » d'Hudak ne fonctionnera pas

Le chef du PC ontarien a dit qu'il pourrait créer un million d'emplois d'ici les huit prochaines années. Comment? Et bien, pour commencer, il congédierait 100 000 employés au sein de la fonction publique.

Vous trouvez pas ça bizarre, vous? Moi oui. Le hic, avec le plan d'Hudak,  c'est qu'il ne fonctionnera pas.

Le plan d'Hudak est fondé sur l'illusion qu'on peut créer des emplois en soutirant des fonds de l'économie.  C'est impossible. Les dépenses provinciales versent plus de 100 milliards de dollars sur la province chaque année. Les salaires des employés de la fonction publique permettent de manger, de se loger et de se chausser. Les salaires des employés du secteur public font partie intégrante des dépenses de consommation. Et quand on coupe sur les dépenses de consommation, on coupe sur les emplois.

L'économie de l'Ontario n'est pas très forte en ce moment. Les dépenses du gouvernement baissent. Les investissements des entreprises baissent. Et nous dépensons davantage sur les importations que nous ne gagnons sur nos exportations. Cela laisse donc aux consommateurs le soin de maintenir l'économie à flot. Le problème est que ça fait des dizaines d'années que le revenu du consommateur moyen n'a pas augmenté, et l'endettement des ménages a atteint des niveaux record. C'est pourquoi les gens consomment moins.

Alors, comment Tim Hudak nous aidera-t-il? En fait, il n'a aucune intention de nous aider. Au lieu de ça, il veut mettre 100 000 consommateurs au chômage. Et quand 100 000 employés du secteur public cessent de dépenser, 65 000 autres employés du secteur privé perdent leurs emplois. C'est ça le point de départ du plan d'Hudak – supprimer 165 000 emplois.

Le plan d'Hudak de supprimer des emplois est bien réel! À titre de premier ministre, il pourrait le faire. Toutefois, les avantages cités d'un tel plan ne sont pas réels. Ils sont imaginaires.

Hudak pense qu'en réduisant les impôts sur le revenu des sociétés de 30 % – au coût de plus de 3 milliards de dollars par année pour le gouvernement – il encouragera les entreprises à investir. Non! Ça fait dix ans que les gouvernements réduisent les impôts des sociétés et les investissements des entreprises continuent pourtant de baisser. Au lieu d'investir, les grandes entreprises canadiennes laissent actuellement dormir 638 milliards de dollars en espèces. Pourquoi? Parce que leurs clients n'ont plus un sou. Et avec le plan d'Hudak, 165 000 personnes supplémentaires seront sans le sou elles aussi.

Un véritable plan pour créer des emplois serait d'investir dans les services et l'infrastructure publics. Un véritable plan serait de créer une véritable stratégie industrielle plutôt que de se contenter d'une approche  non-interventionniste, et d'espérer que « ça ira », comme le pense Hudak avec son plan.

Ça fait 25 ans qu'on promet des emplois aux Ontariens, avec les ententes de libre-échange, les coupures au niveau des services publics, la privatisation et les cadeaux fiscaux aux sociétés et aux plus riches. Tim Hudak est un grand défenseur de ces politiques parce qu'elles font passer l'argent des mains du peuple aux poches des grandes entreprises. Le problème, c'est qu'elles n'aident pas les gens ordinaires comme vous et moi.

Avec le plan d'Hudak, les choses ne peuvent qu'empirer. Parce qu'en supprimant des emplois d'un côté, on élimine forcément des emplois de l'autre.

Une question pour les politiciens

Q. Quelle est votre stratégie en matière de création d'emplois pour l'Ontario? Croyez-vous qu'il soit possible de créer des emplois en licenciant 100 000 employés du secteur public et en prélevant des milliards de dollars sur l'économie?

Q. Croyez-vous que les allègements fiscaux permettent de créer des emplois? Si oui, où sont les preuves? Qu'est-ce qui vous fait croire ça alors que ces dix dernières années les taux d'imposition des sociétés et leurs investissements n'ont fait que baisser? Aussi, à un moment où les sociétés canadiennes sont déjà assises sur 638 milliards de dollars en espèces, qu'est-ce qui vous fait croire qu'en leur donnant plus d'argent vous les encouragerez à investir?


Des milliards de dollars portés disparus : Aux dépens des services publics

L'Ontario a les dépenses de programmes par habitant les plus faibles de toutes les provinces canadiennes. Nous ne dépensons pas trop sur les soins de santé, l'aide à l'enfance ou n'importe quel autre service public.

Pourtant, le budget provincial montre toujours un déficit de plus de 12 milliards de dollars. Pourquoi?

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La réponse est simple : à cause des réductions d'impôt. En ce moment, 18 milliards de dollars par année n'entrent pas dans les coffres provinciaux à cause de ces réductions. [3] Vous ne me croyez pas? Voici ce qui s'est passé :

En 1995, Mike Harris, alors chef du PC ontarien, avait promis de réduire l'impôt sur le revenu personnel des particuliers de 30 pour cent. Et il l'a fait. En 1999, il a promis de réduire cet impôt d'un autre 20 pour cent. Il l'a fait, aussi. Mais ce n'est pas tout ce que les conservateurs ont fait.

Les conservateurs ont aussi réduit l'impôt-santé des employeurs. Ils ont réduit l'impôt sur le revenu des sociétés. Ils ont aussi réduit d'autres impôts. En fait, dans son discours budgétaire de 2000, Ernie Eves, alors ministre des Finances, se vantait d'avoir fait 99 réductions d'impôt depuis son arrivée à ce poste. Et il a continué de couper après ça.

Ces réductions d'impôt n'ont pas été gratuites. Harris a réduit le nombre de postes d'infirmières. Il a sabré dans les taux de l'assistance sociale. Il a fermé les laboratoires d'analyse de l'eau potable. Il a loué l'autoroute 407 et laissé grimper en flèche les péages.

Certaines personnes croient que le Premier ministre libéral Dalton McGuinty a augmenté les taux d'imposition pour les ramener à leur niveau initial. Ce n'est pas vrai. La contribution-santé de l'Ontario, mise en place en 2004, permet aujourd'hui de recueillir près de 3 milliards de dollars par an. Mais les réductions de l'impôt sur le revenu des sociétés de McGuinty nous coûtent bien plus que ça.

Le budget 2014 nous dit que les réductions de l'impôt sur le revenu accordées aux sociétés par les libéraux coûtent 2,3 milliards de dollars par année. L'élimination de l'impôt sur le capital – un impôt sur les énormes réserves d'argent des sociétés – coûte aujourd'hui 2,1 milliards de dollars par année. Et les réductions de l'impôt sur le revenu personnel des particuliers accordées par McGuinty pour rembourser les Ontariens pour la TVH entraînèrent une autre réduction nette du financement des services publics.

Ajoutez jusqu'à deux décennies de réductions d'impôt et qu'obtenez-vous? 18 milliards de dollars par an – disparus.

En d'autres termes, si les taux d'imposition en Ontario étaient restés au niveau de 1995, nous n'aurions pas de déficit aujourd'hui; en fait, nous aurions 6 milliards de dollars supplémentaires à dépenser sur les services publics et l'infrastructure.

Des milliards de dollars sont portés disparus. Aux dépens des services publics.

Une question pour les politiciens

Q.  Suite aux réductions d'impôt effectuées depuis 1995 par les gouvernements conservateur et libéral, la province est privée de 18 milliards de dollars chaque année par rapport à ce qu'elle recevrait si les taux d'imposition étaient restés aux niveaux de 1995. Le résultat est que l'Ontario a les dépenses de programmes les plus faibles et le déficit le plus élevé par habitant de toutes les provinces canadiennes. Étant donné que les revenus disparus suite aux allègements fiscaux sont en grande partie tombés dans les poches de sociétés rentables et d'individus au revenu élevé, envisagez-vous d'adopter des mesures d'équité fiscale pour restaurer notre aptitude à financer les services publics et équilibrer les livres? Quels changements apporteriez-vous au système fiscal, et pourquoi?


Inégalité des revenus : Une préoccupation bien réelle

L'inégalité des revenus préoccupent de nombreuses personnes partout dans le monde.

Ici au Canada, l'inégalité des revenus ne cessent d'augmenter depuis les années 1980. Entre 1980 et 2005, le cinquième des Canadiens les plus pauvres ont vu tomber leurs revenus de 20 pour cent en moyenne, tandis que le cinquième des Canadiens les plus riches ont vu leurs revenus grimper de 16 pour cent, en moyenne. Et dans ce groupe, c'est le un pour cent supérieur qui s'enrichissait le plus rapidement. Entre 1987 et 2007, le un pour cent des Canadiens les mieux payés se sont accaparés 32 pour cent de tous les gains en revenus dans le pays!

Nous en sommes arrivés au point où les 100 PDG les mieux payés au Canada gagnent, en moyenne, 171 fois plus que ce qu'un travailleur moyen permanent à temps plein pendant toute l'année gagne.

Les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.

L'inégalité des revenus n'est pas seulement une question d'argent. C'est aussi une question de disparité entre les « privilégiés » et les « démunis ». Dans leur ouvrage révolutionnaire, The Spirit Level, les chercheurs Richard Wilkinson et Kate Pickett ont découvert un lien entre l'inégalité des revenus et :

  • la perte de confiance dans les institutions publiques;
  • le statut social inférieur des femmes;
  • des taux plus élevés de maladie mentale, d'obésité, d'homicide, de grossesse chez les adolescentes et de mortalité infantile;
  • de moins bons résultats scolaires;
  • une espérance de vie plus courte;
  • une réduction de la mobilité sociale; et
  • un ralentissement de la croissance économique.

Il est possible de réduire l'inégalité des revenus. On peut le faire par le biais des salaires. On peut le faire par le biais des impôts et des services publics. Quelle que soit la solution choisie, le gouvernement a un grand rôle à jouer.

En améliorant les normes d'emploi et les lois sur le travail, le gouvernement peut s'assurer que les travailleurs reçoivent une part équitable de l'argent qu'ils gagnent pour leurs employeurs. Grâce à l'équité fiscale, le gouvernement peut utiliser la richesse de la société pour faire en sorte que des services publics de qualité et des occasions de réussir sont disponibles pour tout le monde.

Chaque budget gouvernemental affecte l'inégalité des revenus, d'une façon ou d'une autre. Mais trop souvent, l'impact est caché ou n'est pas mesuré. C'est pourquoi le SEFPO appuie l'idée d'un « test d'équité ».

Le test d'équité est un processus qui permettrait d'évaluer l'impact global de chaque budget de l'Ontario sur l'inégalité des revenus. Le SEFPO propose que le test d'équité soit sous le contrôle du directeur de la responsabilité financière de la province, et que les résultats du test soient publiés chaque année et annoncés par le ministre des Finances dans le discours budgétaire annuel.

De nombreux avantages se rattachent à la réduction de l'inégalité des revenus. En l'évaluant, on lui donne de l'importance. Et en lui donnant de l'importance, on commence à faire des progrès.

Questions pour les politiciens

Q. Au cours des dernières années, la question de l'inégalité des revenus a suscité beaucoup d'intérêt. L'inégalité des revenus a été liée à une perte de confiance envers les institutions publiques, à des taux plus élevés de grossesse chez les adolescentes et de mortalité infantile, ainsi qu'à un ralentissement de la croissance économique. Si élu, votre parti prendra-t-il des mesures pour réduire l'inégalité des revenus en Ontario? Si oui, quelles seront ces mesures?

Q. De nos jours, l'inégalité croissante des revenus préoccupent de nombreuses personnes. Nous en sommes arrivés au point où les 100 PDG les mieux payés au Canada gagnent, en moyenne, 171 fois plus que ce qu'un travailleur moyen permanent à temps plein pendant toute l'année gagne. Les budgets gouvernementaux peuvent servir à améliorer ou à aggraver l'inégalité des revenus, mais les effets des décisions budgétaires sont souvent dissimulés ou non mesurés. Une solution serait de mettre en place un test d'équité pour obliger le gouvernement à créer un processus d'évaluation de l'impact de chaque budget de l'Ontario, et de publier les résultats du test chaque année. Êtes-vous en faveur d'un test d'équité pour les budgets de l'Ontario?

 


[1] Visitez www.opseu.org/epicfail pour plus de détails.

[2] Le dernier de ces deux projets était le projet de loi 64, disponible ici http://www.ontla.on.ca/web/bills/bills_detail.do?locale=fr&BillID=2786&detailPage=bills_detail_the_bill. Les documents d'orientation des conservateurs sur le droit du travail et le secteur public sont disponibles à l'adresse http://www.ontariopc.com/white-papers.

[3] Source : Mackenzie, Hugh (2010). Déficit Mania en Perspective .  Toronto : Centre canadien de politiques alternatives. Mis à jour par l'auteur en novembre 2013.


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