Aujourd’hui, c’est la Journée nationale de l"enfant au Canada, commémorée à l"anniversaire de la Convention internationale sur les droits de l"enfant adoptée en 1954 par les Nations Unies.
Au cours des dernières années, depuis l’adoption de la Convention, les enfants à travers le monde ont connu d"énormes progrès en éducation, soins de santé et bien-être économique. Pourtant, malheureusement, malgré de nombreux pas géants, les droits universels des enfants restent un objectif difficile à atteindre dans de nombreux pays du monde.
Le Canada n"est pas exempté de l"écart entre les progrès réalisés et les lacunes actuelles. En effet, nos enfants vivent dans des meilleures conditions que d’autres qui vivent dans d’autres pays – en particulier dans le monde en développement –mais il est beaucoup plus qu"une nation aussi riche que la nôtre peut faire, au point de vue capital humain et économique. Sur trop de fronts, nous manquons notre devoir vis-à-vis de nos biens les plus précieux : nos enfants.
En 2012, la Coalition canadienne pour les droits des enfants (CCDE) a publié un rapport inquiétant qui compromet sérieusement les progrès que nous croyons que nous faisons au nom des enfants. Voici quelques conclusions tirées par la coalition :
- Les enfants (moins de 18 ans) subissent plus de violence, d"exploitation et d"abus que les adultes au Canada;
- Plus de 67 000 enfants sont confiés à l"État. Beaucoup d’entre eux commencent à vivre seuls à 16 ou 18 ans sans le soutien financier que la plupart des autres jeunes reçoivent de leurs familles;
- Un pourcentage plus élevé des enfants canadiens vivent dans la pauvreté que dans d"autres pays comparables de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE);
- Plus de 50 pour cent des enfants handicapés n"ont pas accès à l’aide sociale dont ils ont besoin en raison des coûts;
- Le Canada dépense moins sur le développement de la petite enfance que d’autres pays comparables de l’OCDE;
Ces renseignements ne représentent guère des nouvelles à plus de 3 600 travailleurs de la protection de l"enfance, membres du SEFPO. Les conclusions de la CCDE viennent comme un sombre rappel que nous manquons notre devoir vis-à-vis de trop de jeunes vulnérables et la crise se développe en raison, dans une large mesure, de la négligence du gouvernement et du sous-financement des programmes.
Il est inexcusable que ces conditions doivent exister dans une province aussi riche que l"Ontario où l"inégalité est en hausse.
Nous savons que quand il y a un ralentissement de l"économie, les familles en souffrent et les agences de protection de l"enfance ont plus d"enfants et de familles à s’en occuper.
L"Ontarien moyen ne saurait pas que le gouvernement a mis en place une nouvelle formule de financement pour les Sociétés d"aide à l"enfance. Le gouvernement dit qu"il veut être plus sensible aux besoins locaux des enfants et des familles qui ont besoin de l"appui du système de protection de l"enfance.
Et pourtant, en 2013, l"introduction de la nouvelle formule de financement a produit 50,6 millions de dollars en réductions, créant une crise au lieu de renforcer le bien-être des enfants. Les programmes de prévention sont coupés au hasard par les agences et les emplois de protection de l"enfance sont également éliminés définitivement.
Plus récemment, 40 emplois et une longue liste de programmes de prévention ont été perdus à la Société d’aide à l’enfance de London-Middlesex. La charge de travail reste la même et la population continue à lutter contre la pauvreté croissante et le chômage. Les Services de l’enfance de Chatham-Kent ont suivi en coupant 17 postes et d"autres programmes de prévention.
Le ministère doit se rendre compte qu"il a créé des conditions qui mettent les enfants en danger grave si la seule motivation pour une nouvelle formule de financement est de dépenser moins d"argent sur es enfants vulnérables. La semaine prochaine, je vais rencontrer le ministre de l"Enfance et de la Jeunesse, Teresa Piruzza, et encore une fois, je ferai le nécessaire avec autant de force que possible, pour souligner que les besoins de financement pour répondre aux besoins réels et que la charge de travail reste une question systémique de santé et de sécurité.
Le 20 novembre, les travailleurs de la protection de l"enfance ont choisi de porter des vêtements noirs au travail pour envoyer le message que nous devons mettre les enfants en premier et que le ministère a manqué son devoir vis-à-vis des enfants dans les conditions actuelles.
Je tiens à féliciter les travailleurs de la protection de l"enfance, membres du SEFPO, pour leur dévouement, travail acharné et ingéniosité. Vous assumez des responsabilités qui donnent souvent témoins du côté obscur de la condition humaine.
Les travailleurs de la protection de l"enfance sont parmi les plus généreux de nos membres. Ils essaient toujours de répondre aux besoins des jeunes, de leur donner des conseils et de leur guider. Dans cet esprit, il est utile de rappeler les paroles du secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, à l"occasion de la publication du rapport final du Sommet mondial pour les enfants en 2001 :
« Nous étions tous enfants. Nous partageons tous le désir pour le bien-être de nos enfants, qui a toujours été et continuera d"être l"aspiration la plus universellement précieuse du genre humain. »
En toute solidarité,
Warren (Smokey) Thomas