Lettre du SEFPO à Deb Matthews à propos de l’entente signée avec McDonald’s

Lettre du SEFPO à Deb Matthews à propos de l’entente signée avec McDonald’s

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L’honorable Deb Matthews
La vice-première ministre et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle
3e étage, Édifice Mowat
900, rue Bay
Toronto (Ontario) M7A 1N3

Madame la vice-première ministre,

Nous vous demandons, en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, de demander à Collèges Ontario de donner aux membres du personnel scolaire des  collèges et aux membres du grand public les détails de l'entente récemment signée avec McDonald's.

Comme vous le savez, Collèges Ontario a annoncé que, aux termes de cette entente, les gestionnaires de McDonald's qui ont suivi une formation en entreprise par le biais du restaurant seront placés directement dans la deuxième année des programmes d'études collégiales.  Même si cela signifie, par exemple, que les étudiants inscrits à un programme de diplôme de deux ans ne recevront que la moitié de leur formation dans le système public, ils recevront le même diplôme que les étudiants qui terminent l'ensemble du programme.

Cela soulève un certain nombre de préoccupations de la part des responsables des résultats d'apprentissage de ces étudiants.

Le personnel scolaire des collèges a soulevé des inquiétudes particulières quant à la façon dont cet accord contourne le processus actuel d'évaluation et de reconnaissance des acquis.  Ce système bien établi par lequel les collèges peuvent attribuer des crédits aux étudiants pour l'expérience précédente est conçu pour soutenir la réussite des étudiants.  Un membre du personnel scolaire examine le travail et l'expérience de vie d'un étudiant sur une base individuelle afin de déterminer les crédits auxquels il est admissible et les cours qu'il doit encore suivre pour s'assurer que l'étudiant peut réussir à des étapes ultérieures du programme.

En revanche, le personnel scolaire est préoccupé par les résultats du personnel de McDonald's entrant dans le programme grâce à cette entente.  Sans détails sur la façon dont les collèges ont déterminé que ces étudiants ont reçu une formation suffisante dans tous les domaines couverts dans la première année d'un programme d'affaires, que ce soit la macroéconomie ou l'éthique des affaires, les professeurs ne sont pas en mesure d’assurer que ces étudiants peuvent réussir dans les dernières années du programme.

Le personnel scolaire soulève également des questions à propos des diplômés décernés dans le cadre de ce nouveau régime s’ils auront l'étendue des connaissances et la formation nécessaires pour réussir dans le monde des affaires.

L'avenir de notre province exige des étudiants qui sont en mesure de réussir dans une économie innovatrice et axée sur la connaissance.  Les étudiants qui obtiennent un diplôme d'affaires doivent avoir les compétences et les connaissances nécessaires dans le monde des affaires, et pas seulement au sein d'une entreprise particulière dans une industrie spécifique.

Ce genre de préparation générale est ce qui est offert par nos collèges.  Lorsque nous sacrifions cette largeur de la formation pour la portée limitée d'un séminaire de formation d'entreprise – le commerce des compétences pour réussir dans la nouvelle économie pour les compétences à fonctionner au sein d'une entreprise spécifique –  nous échouons la prochaine génération d'étudiants et le monde des affaires qui compte sur eux dans les années à venir.

Nous vous demandons, madame la vice-première ministre, d'utiliser votre autorité en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle pour diriger les collèges de l'Ontario pour qu'ils soient transparents au sujet de cette entente et pour fournir au personnel scolaire des collèges des précisions sur la façon dont la formation offerte par McDonald's est équivalente aux cours offerts dans nos collèges publics.

Le secret entourant cet accord soulève d'autres questions sur les raisons pour lesquelles les collèges de l’Ontario ne divulgueront pas les détails.  Étant donné que cet accord a des répercussions importantes sur notre système de collèges publics, pourquoi le public est-il tenu à l'écart ?

Y a-t-il d'autres termes de l’entente que le public ignore toujours ?  L'argent a-t-il changé de mains afin de s'assurer que ce programme de formation ministériel puisse être accepté au lieu d'une véritable éducation ?   Ces questions, et plus encore, resteront sans réponse jusqu'à ce que l’accord intégral soit rendu public.

À tout le moins, les professeurs qui ont besoin d'apprendre à ces étudiants méritent d'être éclairés sur ce que les étudiants qui entrent dans leurs programmes à mi-parcours auront appris.  Et le public mérite d'être bien éclairé sur les promesses faites et sur l'argent qui a changé de mains pour conclure cette entente entre Collèges Ontario et McDonald's.

Nous attendons votre réponse.

Nos sincères salutations.

Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario

RM Kennedy
Président, Exécutif divisionnaire du personnel scolaire des collèges, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario

c.c. : Tous les députés provinciaux
Tous les membres du Conseil exécutif du SEFPO

PDF iconTélécharger la version anglaise de la lettre à Deb Matthews