Lorsque le virus de la COVID-19 est apparu, l’Ontario a fait figure de chef de file en adoptant le principe de précaution et en rendant obligatoire le port de masques N-95 pour les travailleurs de la santé qui prodiguent des soins aux patients avec un diagnostic potentiel ou posé de la COVID-19. Malheureusement, cela n’a pas duré. Le 10 mars dernier, le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario a fait valoir son droit en vertu du paragraphe 77.7 de la Loi sur la protection et la promotion de la santé (LPPS) de donner la directive no 1, qui déclarait que la COVID-19 est transmissible par voie aérienne (gouttelettes) et par contact direct et qui rendait obligatoire le port de masques chirurgicaux, gants, blouses et lunettes de protection en cas de contact étroit avec des patients au diagnostic posé ou probable et le port de masques N-95 pour les interventions produisant des aérosols.
Il existe des problèmes d’approvisionnement et les ÉPI ne sont pas distribués également dans le système. Le SEFPO a demandé que la province émette une directive afin qu’on distribue l’équipement disponible aux personnes les plus à risque en attendant que les stocks augmentent. Au mieux, la recherche sur la COVID-19 n’est pas claire. Une fois les stocks en place, une protection maximale (respirateurs N-95 et appareils de protection respiratoire à épuration d’air motorisé (APR à épuration d’air motorisé) doit devenir la norme.
Argument de l’Ontario contre la transmission par voie aérienne
Ils disent : Un sommaire des 75 465 cas recensés en Chine ne révèle aucune transmission aérienne du virus.
Le SEFPO dit* : Cela dépend ce qu’on veut dire par transmission aérienne. Les gouttelettes inférieures à 5 micromètres flottent dans l’air (et sont donc considérées « aéroportées »). Mais les gouttelettes entre 5 et 20 mcm pourraient très bien flotter elles aussi selon le degré d’humidité, les courants, la conception des bouches d’aération, etc.
Ils disent : L’absence de grappes suggère que le virus n’est pas transmissible par voie aérienne.
Le SEFPO dit : L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence. La recherche indique que ce n’est pas parce qu’on ne voit pas de grappes que le virus ne peut être transporté par l’air. L’étude sur la transmission du virus survenue dans un autobus a forcé la Chine à amender la 6e version de leurs directives pour inclure la propagation par voie aérienne.
Ils disent : Le suivi actif de 10 cas aux États-Unis révèle que la transmission dans la famille s’est faite par contact étroit, suggérant ainsi que le virus n’est pas transporté par l’air.
Le SEFPO dit : C’est tirer des conclusions trop hâtives. Avec 3 536 cas aux États-Unis (au 18 mars 2020), comment peut-on être certain de quoi que ce soit après avoir étudié les 10 premiers cas?
Ils disent : Les travailleurs de la santé qui ont utilisé des ÉPI les protégeant contre la transmission par gouttelettes et par contact étroit n’ont pas contracté le virus.
Le SEFPO dit : L’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence. Ce n’est pas parce qu’ils ne l’ont pas contracté qu’ils n’auraient pas pu le contracter.
Ils disent : Le virus n’a pas été transmis aux personnes proches dans les avions.
Le SEFPO dit : Même chose qu’au point 2.
Ils disent : Le virus n’a pas été transmis aux personnes à proximité dans les avions.
Le SEFPO dit : D’autres études ont révélé la présence du virus dans des échantillons d’air. C’est vraiment une situation où l’on choisit seulement les études qui conviennent.
Ils disent : Les essais contrôlés aléatoires avec les équipements N-95 ne prouvent pas leur supériorité.
Le SEFPO dit : Nous ne devrions pas réviser nos précautions à la baisse parce que les précautions plus strictes établies causent certains problèmes. Pour que les N-95 fonctionnent, des protocoles d’essai d’ajustement et de formation, de mise en place et de retrait doivent être en place.
Ils disent : Les N-95 ne sont pas confortables et les travailleurs s’infectent eux-mêmes.
Le SEFPO dit : Même chose que ci-dessus.
*Commentaires basés sur la recherche (disponible sur demande)
Position du SEFPO : Les ÉPI disponibles (respirateurs N-95 et APR à épuration d’air motorisé) doivent être distribués et utilisés par les travailleurs à haut risque en attendant que l’approvisionnement augmente. Au mieux, la recherche sur la COVID-19 n’est pas claire. Une fois la production augmentée, une protection maximale sera de rigueur.
Les procédures à haut risque incluent, au minimum, les intubations endotrachéales, y compris pendant la réanimation cardiorespiratoire, l’aspiration des voies respiratoires, les bronchoscopies (diagnostiques ou thérapeutiques), les opérations et les autopsies, l’expectoration provoquée (diagnostique ou thérapeutique), la ventilation mécanique non-invasive en pression positive pour l’insuffisance respiratoire aiguë (CPAP, BiPAP3-5) et l’oxygénothérapie à débit élevé.