Windsor – Avec des listes d'attente pour le traitement dépassant parfois un an pour les jeunes qui ont des problèmes de comportement ou de santé mentale, le prochain budget ontarien doit inclure davantage de fonds afin d’empêcher qu’un problème déjà grave ne se transforme en une véritable crise, a-t-on entendu dire aujourd’hui devant un comité législatif.
Dans le cadre d’une consultation pré-budgétaire qui a eu lieu à Windsor, Philip Shearer, membre du Conseil exécutif du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO), a déclaré que plus de 9 000 enfants et jeunes en Ontario sont sur une liste d'attente pour recevoir des services de psychothérapie de longue durée.
« C'est inacceptable », a dit Monsieur Shearer au Comité permanent des finances et des affaires économiques, qui voyage à travers la province à l’approche du budget du printemps prochain. « En tant que société qui prétend s’intéresser à tous et à toutes – et qui a les ressources financières pour fournir des soins à tous et à toutes – nous devrions avoir honte de cette profonde négligence. »
L’énorme réduction du nombre de lits disponibles fait que les listes d’attente pour le traitement s’allongent dans chaque région de la province, a déclaré Monsieur Shearer. En 2006, nous comptions 24 800 lits résidentiels autorisés par permis dans la province. Aujourd'hui, ce chiffre est tombé à environ 16 100, soit une baisse de 35 %. Cela veut dire que les enfants et les jeunes qui ont des problèmes de santé mentale inondent les salles d’urgence des hôpitaux et les hôpitaux eux-mêmes, deux endroits qui sont loin d’être prêts à faire face à la demande croissante.
Citant les chiffres de l’Institut canadien d'information sur la santé, Monsieur Shearer a déclaré qu’un investissement stratégique de 65 millions de dollars dans les centres de santé mentale pour enfants permettrait de réduire les temps d'attente et de faire en sorte que les jeunes soient admis à un traitement en temps opportun. En le faisant, la province pourrait économiser jusqu'à 145 millions de dollars en coûts hospitaliers, a-t-il ajouté.
« Arrêtons de dire qu’on n’a pas les sous », a dit Monsieur Shearer aux membres du comité. « Les enfants sont notre atout le plus précieux et si nous ne pouvons les traiter aujourd’hui, nous ne faisons que reporter les coûts à demain, quand leur état aggravé mettra encore plus de pression sur le système. »
Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, qui s’adressera au comité le 18 janvier prochain, a déclaré que les fonds sont disponibles, mais que le problème est une question de priorités du gouvernement.
« Nous avons l'argent. Ne regardons pas plus loin que le rapport de la vérificatrice générale, qui dit que le gouvernement flambe notre argent sur des partenariats public-privé (P3) comme s’il n’y avait pas de demain. »
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Pour plus d’information : Philip Shearer, 519-494-7301