Les travailleuses de la Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa ratifient un nouveau contrat, promettant de continuer de se battre contre les coupures en cours

Ottawa (Ontario) – Après plus de trois semaines de grève, les travailleuses de la Société de l’aide à l’enfance d’Ottawa (CASO) ont ratifié une nouvelle entente avec l’agence hier, mais elles nous disent que la lutte est loin d’être terminée.

« La décision de tomber en grève n’a pas été facile à prendre, mais les travailleuses étaient confrontées à un choix impossible », a déclaré Michele Thorn, présidente de la section locale 454 de l’OPSEU/SEFPO, représentant plus de 300 travailleuses à la SAEO. « Les conditions de travail à l’agence sont intenables et compromettent non seulement notre santé mentale, mais aussi l’homogénéité et la qualité des services de soutien que nous sommes en mesure d’offrir. Nous sommes aux premières loges de la destruction des sociétés d’aide à l’enfance en Ontario, et il faut que cela change. »

Selon Mme Thorn, les conditions qui nous ont conduites à cette grève continueront de se détériorer si des mesures interministérielles urgentes ne sont pas prises pour financer les agences de la SAE et apporter de l’aide à l’échelle de la province. Malgré tous leurs efforts, Mme Thorn affirme que les travailleuses d’Ottawa s’attendent encore à des mises à pied massives. Jusqu’à 38 postes à temps plein seront éliminés sur la durée de cette nouvelle entente.

Les pressions auxquelles font face ces travailleuses ne sont pas réservées à la SAEO. Au cours des six derniers mois seulement, des dizaines de postes ont été éliminés dans la province, touchant la Société d’aide à l’enfance de London-Middlesex, section locale 116 de l’OPSEU/SEFPO; la Société d’aide à l’enfance de Kawartha-Haliburton, section locale 334 de l’OPSEU/SEFPO; et les Services de soutien à l’enfance, aux jeunes et à la famille de Linck, section locale 148 de l’OPSEU/SEFPO.

« Le manque de ressources nécessaires pour maintenir des mesures de soutien globales et la transition vers une vie autonome font qu’un nombre record de jeunes tombent entre les mailles du filet », a ajouté Michele Thorn. « Nous pleurons perte après perte tout en réclamant des changements à corps et à cri. Et pendant ce temps, le ministère des [Services à l’enfance et des Services sociaux et communautaires] maintient que le statu quo fonctionne. »

Au cours des dernières semaines, la ligne de piquetage est devenue une plateforme importante pour les travailleuses pour augmenter les appels à l’action visant à apporter des changements systémiques au sein du système. Les travailleuses de la SAEO vont régulièrement au-delà de leurs rôles pour combler les lacunes en matière de services dues au sous-financement de partenaires communautaires et autres soutiens sociaux, la même pression financière qui affecte les agences de la SAE.

« Nous sommes confrontés à une grave crise financière, qui touche le cœur même de nos services », a déclaré Chrisy Tremblay, membre de la section locale 454 de l’OPSEU/SEFPO, membre du Conseil exécutif pour la Région 4 et présidente du secteur 4, Protection de l’enfance, de l’OPSEU/SEFPO. « Les réductions apportées au niveau du personnel et des programmes signifient que nous ne pouvons plus offrir le soutien important dont nos enfants et nos familles ont si désespérément besoin. »

« Tandis que les travailleurs qui soutiennent certains des enfants les plus vulnérables de l’Ontario font face à une crise de la protection de l’enfance, ce gouvernement porte son attention sur les grosses entreprises, l’expansion rapide de la vente d’alcool et la fermeture d’institutions publiques parmi les plus appréciées », a ajouté JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO. « À quel moment accordons-nous la priorité aux enfants? »

Dans une lettre de soutien écrite aux travailleuses la semaine dernière, Irwin Elman, ancien défenseur provincial des enfants et des jeunes de l’Ontario, a noté que « nous sommes depuis six ans dans une « refonte » du système de protection de l’enfance dirigée par le gouvernement, qui a gangréné chaque système de soutien desservant les enfants vulnérables et leurs familles… une tempête parfaite entièrement fabriquée par le gouvernement… qui a entraîné une explosion au sein de nos systèmes de soins » (traduction libre).

L’intervention précoce et le travail de prévention ont été définis comme des priorités provinciales dans la « refonte » du bien-être de l’enfance par le gouvernement Ford, mais les travailleurs soutiennent que le financement n’a pas suivi cette déviation du travail traditionnel de protection de l’enfance vers des approches à forte intensité de ressources, laissant 40 sociétés d’aide à l’enfance sur 44 dans une situation de déficit.

« Cette grève nous a permis pour la première fois de croire que nos défis étaient entendus et vus par le public et par la province », a déclaré Mme Thorn. « Nous n’arrêterons pas de nous battre en vue d’améliorer l’avenir de nos enfants et de leurs familles. »

Related News