Plus de 700 travailleurs en santé mentale et toxicomanie tirent la sonnette d’alarme au sujet de la crise financière à l’ACSM de la Vallée de la Thames et des nouvelles restructurations et réductions du personnel qui toucheront près de 15 % de la main-d’œuvre. Les travailleurs, qui se rassemblent cet après-midi devant le siège social de l’ACSM à London, craignent l’impact de ces compressions sur les services de première ligne des quatre comtés d’Oxford, Elgin, London-Middlesex et d’une partie du comté d’Huron.
En raison d’un grave déficit de financement de la province, les membres de la section locale 133 de l’OPSEU/SEFPO font aujourd’hui face à la deuxième série de mises à pied aux Services de santé mentale et de toxicomanie de l’Association canadienne pour la santé mentale de la Vallée de la Thames depuis le printemps dernier. Avec un déficit budgétaire de 2,6 millions de dollars, l’organisation et ses services subissent de graves pressions.
Le syndicat souligne que la réduction des effectifs contribuera bien sûr à de plus longues attentes pour obtenir les services et aura un impact direct sur l’accès aux soins pour les personnes qui ont besoin de services de santé mentale et toxicomanie.
« Le financement destiné à céder des services aux agences communautaires et à répondre aux besoins dans nos villes et nos régions rurales ne répond plus à la demande de soins depuis plus de 20 ans maintenant », a déclaré Tischa Forster, présidente de la section locale 133 de l’OPSEU/SEFPO. « Les besoins de soutien en matière de santé mentale et de toxicomanie se sont intensifiés pendant la pandémie, et nous sommes certains que tout le monde l’a ressenti. Le nombre de personnes ayant besoin de soins et de soutien immédiats demeure élevé, tandis que le financement n’a pas augmenté pour répondre aux besoins de services. Notre système est maintenant en état d’urgence, et les problèmes sont évidents dans toutes les petites et grandes villes de l’Ontario. »
Il est essentiel que les personnes qui font face à des problèmes de santé mentale et de toxicomanie bénéficient d’une certaine continuité dans leurs soins primaires, a encore dit Mme Forster. Les déficits opérationnels et la refonte des services ont une incidence sur cette continuité pour les personnes qui ont besoin de soutien.
L’OPSEU/SEFPO demande au gouvernement Ford de financer immédiatement les Services de santé mentale et de toxicomanie de l’Association canadienne pour la santé mentale de la Vallée de la Thames, lesquels fournissent des services d’intervention en cas de crise, des services de conseillers, des services de logement, des services de sensibilisation et des services spécialisés en toxicomanie à certaines des personnes les plus vulnérables au sein de nos communautés, qui n’ont nulle part ailleurs où aller.
« Cette annonce est un autre échec de la province, qui n’accorde pas, une fois de plus, la priorité à ses résidents. Pour être honnête, elle met des vies en danger », a déclaré Ed Arvelin, président de la Division de la santé mentale et des toxicomanies de l’OPSEU/SEFPO. « Notre province est loin d’être pauvre. Le gouvernement devrait avoir honte de laisser cette crise atteindre un état d’urgence et affecter les plus vulnérables au sein de notre population. Vous, vos amis et vos êtres chers avez peut-être été affectés par le stress, des troubles de santé mentale ou une dépendance, et c’est pourquoi nous avons besoin de pouvoir compter sur ces services pour sauver des vies! Nos communautés méritent mieux des impôts que nous versons tous dans les coffres de notre système de soins de santé essentiel. »
Réduire le personnel dans un contexte d’intensification de la demande de soins de première ligne ne fera qu’aggraver l’épuisement professionnel et les problèmes de santé et de sécurité qui existent pour le personnel restant, un problème de santé majeur dans la profession. Le syndicat affirme que ces mesures affecteront l’accès aux soins et au rétablissement à une époque où de nombreux membres de nos communautés traversent des crises existentielles importantes.
« Notre gouvernement a gravement sous-financé nos hôpitaux, nos sociétés d’aide à l’enfance et nos organismes de santé mentale pour enfants, ainsi que nos organismes de santé mentale et de lutte contre les toxicomanies de première ligne de tout l’Ontario », a déclaré JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO. « Ce n’est pas l’Ontario que nous voulons pour nos voisins, nos familles, nos enfants.
Cessons donc de mettre la vie des gens en danger. Nous avons besoin d’investissements immédiats dans les services de soutien en santé mentale et toxicomanie, ainsi que dans les services sociaux », a ajouté JP Hornick. « Ford a l’occasion de soutenir des centaines de membres vulnérables de nos communautés et de leurs familles dans le sud de l’Ontario. L’alternative est inimaginable. »
Le sous-financement systémique des services de santé mentale et de toxicomanie n’est pas quelque chose d’exceptionnel; en effet, l’ensemble du secteur des services sociaux est gravement sous-financé depuis longtemps. Les membres de la section locale 133 de l’OPSEU/SEFPO demandent au gouvernement Ford de remédier à l’insuffisance de fonds dès maintenant au moyen d’une campagne par courriel ciblant le premier ministre Ford, Sylvia Jones, ministre de la Santé, et Michael Tibollo, ministre associé de la Santé mentale et des Dépendances.
Faits supplémentaires :
- La « restructuration » prévue de l’ACSM de la Vallée de la Thames affectera près de 15 % de l’effectif total et augmentera la charge de travail de ceux qui restent.
- Tandis qu’ils se préparent à l’impact de nouvelles compressions, les travailleurs ressentent encore l’impact de la première série de mises à pied et des fermetures de programmes précédentes.
- L’ACSM de la Vallée de la Thames, la plus grande ACSM de l’Ontario, a mentionné que 30 autres postes à temps plein devront être éliminés si le gouvernement de l’Ontario ne fournit pas l’aide financière nécessaire.