Toronto – Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO) exprime un optimisme prudent face à l’introduction aujourd’hui même de la législation visant à transformer le système correctionnel de la province.
Le projet de loi a été présenté par la ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, Marie-France Lalonde. Il fait suite à des années de pression du SEFPO, qui a systématiquement mis en garde le gouvernement sur la crise correctionnelle grandissante, une crise jusqu’à maintenant largement ignorée par ce gouvernement.
« Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour encourager le gouvernement à reconnaître l’existence de la crise correctionnelle et à prendre des mesures immédiates pour y remédier », a déclaré Monte Vieselmeyer, le président de la Division des Services correctionnels du SEFPO. « Le gouvernement a enfin convenu que le système était en crise et avait besoin d’une refonte complète. »
« Toutefois, nous estimons que la question de la sécurité du personnel de première ligne n’est pas clairement abordée dans le projet de loi, et ça, c’est inquiétant », a-t-il encore dit. « Le gouvernement a promis qu’aucune transformation ne serait faite sans l’apport continu du personnel. Ainsi, nous savons que la question de l’amélioration de la sécurité du personnel sera revisitée à plusieurs reprises. »
Selon Monsieur Vieselmeyer, le manque de personnel contribue largement à la détérioration des conditions de sécurité. « Le gouvernement prétend avoir embauché 1 100 nouveaux agents correctionnels. Mais ce sont des agents engagés pour des durées déterminées, qui remplacent les agents réguliers qui sont absents. En réalité, seuls 24 nouveaux postes d’agent correctionnel ont été créés. »
Le projet de loi aborde un certain nombre de problèmes liés aux services correctionnels, dont la ségrégation. Monsieur Vieselmeyer a déclaré que les agents correctionnels attendent toujours des solutions de rechange à la ségrégation. « Si le gouvernement veut aborder la question de la ségrégation, il faut qu’il fournisse des solutions de rechange aux diverses raisons pour lesquelles on y recourt actuellement. Un détenu par cellule résoudrait le problème. Compte tenu de la jurisprudence canadienne, nous avons besoin de réponses. »
Qualifiant le projet de loi de « conversion préélectorale », le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, a déclaré que le gouvernement avait finalement reconnu que le système était brisé et avait désespérément besoin de ressources humaines et de reconstruction. « Nous vérifierons que le budget du mois de mars contient les fonds nécessaires à cette transformation. Nous garderons aussi un œil sur les échéances. Nous avons besoin de nouvelles infrastructures maintenant, pas dans dix ou quinze ans. »
« À part ça, je suis particulièrement heureux que le gouvernement ait reconnu que ses partenariats public-privé pour la construction et la gestion des prisons ont été de véritables échecs et des désastres coûteux. On peut dire la même chose de tous ses autres projets P3 ratés. Il est temps que le gouvernement cesse d’utiliser l'argent du contribuable pour remplir les poches de développeurs privés et fasse en sorte que l’infrastructure publique soit construite par des travailleurs publics avec du savoir-faire public. »
Pour plus d’information : Monte Vieselmeyer, 705-627-1942