Le SEFPO est un syndicat composé de travailleurs du secteur public, et bon nombre des services que nous procurons sont en définitive financés par le gouvernement fédéral. Afin d’informer ses membres, le SEFPO a comparé les plateformes et engagements des partis qui briguent vos suffrages pour cette élection fédérale. Dans ce document, vous trouverez les points saillants de notre analyse.
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Pour lire les plateformes des partis, visitez :
Parti conservateur : https://www.andrewscheer.ca/fr/platforme
Parti vert : www.greenparty.ca/fr/plate-forme
Parti libéral : https://2019.liberal.ca/fr/notre-plateforme/
Nouveau Parti démocratique : https://www.npd.ca/vision
Les droits des travailleurs
En tant que syndicat, le SEFPO s’engage, d’abord et avant tout, à faire en sorte que ses membres – et tous les travailleurs – aient le pouvoir d’exiger des salaires équitables et des conditions de travail décentes.
- Parti conservateur : La plateforme des conservateurs ne mentionne pas la question des droits des travailleurs. Tout au long de leur histoire, le Parti conservateur et son homologue provincial ont légiféré pour imposer des plafonds de rémunération, adopter des lois spéciales pour régler des négociations collectives, bloquer ou annuler des augmentations du salaire minimum, et dresser des obstacles devant les travailleurs pour les empêcher d’adhérer à un syndicat.
- Parti vert : Les verts disent qu’ils n’auront pas recours à « une loi spéciale sur le retour au travail comme outil de négociation », et promettent de « consulter les travailleurs et leurs syndicats » pour assurer une transition équitable vers une économie verte. Les verts promettent également un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure et des protections pour les pensions des travailleurs si leur entreprise fait faillite. Il faut cependant souligner le fait que le Parti vert provincial de la Colombie-Britannique a voté contre des mesures visant à faciliter l’adhésion des travailleurs à un syndicat.
- Parti libéral : La plateforme libérale est muette sur les syndicats, mais les libéraux promettent d’instaurer un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure. Comme les conservateurs, les libéraux et leurs homologues provinciaux ont un lourd passé en ce qui concerne l’adoption de lois pour imposer des restrictions salariales et régler des négociations collectives.
- NPD : Le NPD promet d’interdire les recours à des travailleurs de remplacement, de faciliter l’adhésion des travailleurs à un syndicat et d’instaurer un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure. Le NPD promet également d’empêcher les sociétés de verser des primes et dividendes quand leur régime de retraite est sous-capitalisé et de protéger les pensions des travailleurs lorsqu’une entreprise fait faillite.
Les impôts et les taxes
Nos impôts sont investis dans les services publics qui contribuent à redistribuer équitablement les richesses et opportunités.
- Parti conservateur : Le thème principal de la plateforme conservatrice est les baisses d’impôt. De la réduction du taux d’imposition sur le revenu à l’abolition de la taxe sur le carbone, les réductions d’impôt des conservateurs coûteront à leur gouvernement au moins six milliards de dollars par an – de l’argent qui aurait pu être investi dans les services publics. Les conservateurs s’engagent à prélever un impôt sur les géants du web comme Facebook et Google, mais ils annuleront l’impôt si la multinationale choisit de localiser ses affaires au pays et de payer des impôts sur son chiffre d’affaires chez nous.
- Parti vert : Les verts proposent une série de mesures fiscales pour s’assurer que les riches paient leur part de l’investissement nécessaire pour faire la transition vers une économie verte. Le taux fédéral d’imposition des sociétés passerait de 15 à 21 pour cent. Le Parti vert imposerait une surtaxe de cinq pour cent sur les profits des banques et une taxe de 0,2 pour cent sur les transactions financières des multinationales de commerce en ligne.
- Parti libéral : Les libéraux copient essentiellement la réduction du taux d’imposition des conservateurs, ce qui coûtera au moins six milliards de dollars par an en recettes perdues. Une taxe de 10 pour cent sur les voitures de luxe et les bateaux et la promesse de taxer les profits des géants du web vont dans la bonne direction.
- NPD : Le NPD prélèverait près de 70 milliards de dollars pour investir dans les services publics sur 10 ans en instaurant une nouvelle taxe sur la richesse de 1 pour cent sur les fortunes dépassant 20 millions de dollars et en augmentant le taux d’imposition des sociétés de 15 à 18 pour cent.
Les services publics et la privatisation
Chacun de nous sait que les services publics jouent un rôle essentiel pour aplanir les inégalités : ils permettent au plus grand nombre d’avoir accès à l’éducation, aux soins de santé, et de procurer des opportunités à chacun – qu’il soit riche ou pauvre ou qu’il connaisse ou non des gens importants.
- Parti conservateur : En raison de leurs importantes réductions d’impôt et de leur engagement d’équilibrer le budget dans un délai de cinq ans, les conservateurs auront besoin de couper 53 milliards de dollars dans les services et programmes publics. Les conservateurs promettent également de réduire de 25 pour cent sur quatre ans les règlements. Bien que la plateforme conservatrice ne mentionne pas de privatisation, les conservateurs ont montré depuis longtemps, tant aux paliers fédéral que provincial, qu’ils appuient ardemment les politiques de privatisation des services publics.
- Parti vert : Afin d’honorer leur engagement de lier le financement provincial de la santé à la démographie, d’instaurer un régime universel d’assurance-médicaments et d’offrir une couverture pour les soins dentaires pour les « Canadiens à faible revenu », les verts auront besoin d’une croissance du PIB extrêmement forte. Les promesses du parti d’effacer la dette des étudiants, d’instaurer la gratuité de l’enseignement postsecondaire et des métiers et d’exclure les profits du privé dans la Banque de l’infrastructure du Canada sont tout à fait louables. Leur promesse d’instaurer un revenu annuel garanti qui remplacerait les programmes et paiements d’aide sociale est plus inquiétante car elle entraînerait la privatisation de programmes et services d’aide sociale essentiels.
- Parti libéral : Les libéraux promettent de mettre en place un régime national d’assurance médicaments et de créer de nouvelles places dans les services de garde d’enfants, mais il faut se rappeler que le parti n’a pas respecté des promesses semblables dans le passé. Les libéraux ont également une histoire troublante concernant leur appui à la privatisation – de la création des projets de partenariats public-privé avec la Banque de l’infrastructure du Canada à leur refus de faire appliquer la Loi canadienne sur la santé concernant les frais d’utilisation et la collecte privée de plasma et de sang. Les augmentations du financement de la santé et des subventions pour l’enseignement postsecondaire, l’aide juridique gratuite pour les victimes d’agression sexuelle et de violence conjugale et les augmentations modestes aux prestations de sécurité de la vieillesse et de survivants du Régime de pension du Canada sont des petits pas dans la bonne direction.
- NPD : Le NPD promet d’améliorer notre système de soins de santé universel en instituant un régime universel d’assurance-médicaments, la gratuité des soins dentaires pour les familles gagnant moins de 70 000 $ par année, et en faisant appliquer la Loi canadienne sur la santé afin de réduire la privatisation des soins de santé et les frais d’utilisation. Il s’engage de surcroît à investir 10 milliards de dollars pour créer 500 000 nouvelles places en garderie durant les quatre prochaines années. La réduction de l’endettement des étudiants, l’augmentation du financement de l’aide juridique, la création d’une stratégie nationale sur l’autisme et le rétablissement de la livraison de courrier à domicile sont des pas, même petits, qui vont dans la bonne direction.
L’environnement
Le changement climatique est réel et il cause des dommages importants, en particulier aux personnes les plus vulnérables. La protection de l’environnement n’est plus une question qui concerne uniquement son voisin, mais bien chacun et chacune d’entre nous.
- Parti conservateur : Bien que les conservateurs se vantent dans leur plan environnemental que c’est Stephen Harper qui avait pris l’engagement de respecter les cibles de l’Accord de Paris, ils ne prennent aucun engagement concret pour atteindre ces cibles. En dépit d’un consensus général concernant l’efficacité de la taxe sur le carbone, les conservateurs promettent de l’éliminer et de la remplacer par une série d’incitatifs et de réductions d’impôt pour les particuliers et les sociétés qui finiront simplement par faire peser plus de pression financière sur nos services publics.
- Parti vert : Un gouvernement vert ferait passer une loi sur le changement climatique afin de réduire de 60 pour cent les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2005 d’ici 2030, et atteindre le seuil de zéro émission d’ici 2050. Des cibles provisoires seraient fixées tous les cinq ans à compter de 2025. Les verts s’engagent également à interdire l’importation de pétrole étranger, à investir dans les infrastructures vertes et à ordonner au RPC de désinvestir dans le charbon, le pétrole et le gaz.
- Parti libéral : Les libéraux tiennent des propos fermes au sujet de l’environnement, mais ils sont loin d’avoir joint le geste à la parole. Durant leur précédent mandat, ils ne sont pas arrivés à respecter les cibles des émissions de gaz à effet de serre qu’ils avaient initialement décrites comme trop timides. L’achat d’un pipeline et le fait de ne pas réduire les subventions aux sociétés pétrolières et gazières en disent également beaucoup. Mais le parti s’engage de nouveau à ce que le Canada atteigne la cible de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050, en partie en plantant deux milliards d’arbres.
- NPD : Le NPD s’engage à créer au moins 300 000 emplois « verts » pendant qu’il fera la transition énergétique pour atteindre la cible de zéro émission nette d’ici 2030 et de zéro d’ici 2050. Il abolira les subventions pour les sociétés pétrolières et gazières et créera une « banque canadienne du climat » pour mesurer les progrès accomplis.