Un nombre alarmant de refus des demandes de prestations pour stress chronique soumises à la WSIB

Un nombre alarmant de refus des demandes de prestations pour stress chronique soumises à la WSIB

A workers at a laptop holds their head in despair.
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La lutte pour faire progresser les droits des travailleurs comprend des pressions pour élargir et faire appliquer une indemnisation juste pour les travailleurs accidentés. Sur un front, certains progrès ont été réalisés pour reconnaître le stress chronique comme une blessure indemnisable en Ontario au cours des dernières années. Mais le grand nombre de refus pour les demandes de prestations concernant le stress chronique ont laissé les travailleurs sans le soutien dont ils ont désespérément besoin. Le Toronto Star a récemment signalé que plus de 90 % des demandes de prestations pour stress chronique sont refusées, comparativement à seulement 25 % des autres types de demandes.

Bien que les modifications apportées en 2018 à la Loi sur la sécurité professionnelle et l’assurance contre les accidents du travail (LSPAAT) aient apporté de l’espoir aux travailleurs souffrant de stress chronique, le système actuel ne parvient pas à offrir un soutien adéquat réel.

La politique de la WSIB sur le stress chronique établit des critères exigeant un facteur de stress « important » relié au travail. En vertu de cette politique, « Un facteur de stress relié au travail est généralement considéré comme important s’il est d’une intensité et(ou) d’une durée excessives par rapport aux pressions et aux tensions normales que subissent les travailleurs dans des circonstances semblables ». Cette politique agit comme un obstacle, car elle crée un seuil plus élevé que les travailleurs doivent respecter.

En vertu de la politique de la WSIB, le stress pathologique éprouvé par les travailleurs peut être considéré « typique » dans leur travail; « Les conflits interpersonnels entre les travailleurs et leurs superviseurs, leurs collègues ou les clients sont généralement considérés comme une caractéristique typique de tout emploi normal. Par conséquent, de tels conflits interpersonnels ne sont pas généralement considérés comme un facteur de stress important. »

Le stress relié aux changements dans le travail et aux décisions de l’employeur a également sa place; « Le travailleur n’a pas droit à des prestations relativement au stress chronique attribuable aux décisions ou aux mesures prises par l’employeur dans le cadre de l’exécution de la fonction « emploi » »… telles que… « les licenciements, les rétrogradations, les mutations, les mesures disciplinaires, la modification de l’horaire de travail ou les changements d’attentes en matière de productivité ».

Ces lacunes délibérées dans la couverture conduisent souvent à des refus injustes, laissant les travailleurs sans les prestations qu’ils méritent. Les demandes de prestations pour stress chronique dû à des milieux de travail toxiques, au harcèlement et/ou à l’intimidation seront refusées parce que la WSIB affirme qu’il s’agit de « conflits interpersonnels et/ou de décisions prises par l’employeur ».

Les refus représentent un fardeau injuste pour les travailleurs, les laissant sans soutien financier et sans autre choix que de faire appel. Ce processus long et difficile exacerbe souvent les symptômes liés au stress dont souffrent déjà les travailleurs. Les échecs des politiques et de l’indemnisation perpétuent la stigmatisation entourant les maladies liées au stress.

Pour apporter un changement significatif, la syndicalisation, la solidarité et la défense sont essentielles. Les syndicats, les organisations de travailleurs et les défenseurs doivent faire preuve de solidarité pour remettre en question le système actuel et exiger des réformes qui donnent la priorité au bien-être des travailleurs. En sensibilisant, en favorisant le changement et en faisant preuve de solidarité avec les travailleurs blessés, nous pouvons œuvrer en vue d’un avenir où les travailleurs sont soutenus, protégés et indemnisés équitablement.