Le Comité de la campagne de l’eau du Cercle des Autochtones a organisé son 3e Sommet sur l’eau la semaine dernière dans la Région 1. Le sommet de trois jours a été organisé en partenariat avec l’Oneida Nation of the Thames. Il a également suivi la Grassy Narrow’s River Run qui avait eu lieu la semaine précédente. Les membres de l’OPSEU/SEFPO qui ont assisté au Sommet de l’eau ont entendu des aînées et aînés, des dirigeantes et dirigeants communautaires et des jeunes qui, à bien des égards, mènent la lutte pour la vie de nous toutes et tous – après tout, l’eau, c’est la vie. Ce que beaucoup d’entre nous peuvent bien tenir pour acquis a un coût pour les autres. Mais pourquoi?
Les communautés autochtones de l’Ontario et du Canada continuent de se voir refuser l’accès à une eau salubre et propre. Les gouvernements fédéral et provincial qualifient cette question d’« avis d’ébullition de l’eau », mais c’est loin d’être la vérité. Les voies navigables, comme celle de la rivière Wabigoon sur laquelle la première nation de Grassy Narrows s’appuie, sont contaminées, toxiques et dangereuses à consommer ou à manipuler. Les pollueurs et les entreprises comme l’usine de papier et de pâte qui a empoisonné la rivière Wabigoon continuent d’en tirer profit sans impact, ou presque, sur leur vie ou sur leurs profits.
Après des années de tentatives d’attirer l’attention et d’obtenir justice, la Première Nation de Grassy Narrows a lancé en juin une poursuite historique contre les gouvernements de l’Ontario et du Canada.
Ce n’est qu’un exemple de racisme environnemental, un sous-produit direct du colonialisme qui poursuit le génocide actuel des peuples autochtones. Pourquoi nos gouvernements ont-ils normalisé un niveau de vie moins élevé pour les uns, mais pas pour les autres?
Le premier jour de la conférence, Sarah Jayne Kendall, directrice de l’engagement communautaire Water First, un organisme à but non lucratif travaillant avec les communautés autochtones, a parlé des défis locaux liés à l’eau. Sarah Jayne a indiqué que les réserves ne représentent que 0,5 % de la masse terrestre du Canada, mais qu’elles contiennent 29 % des sites contaminés dont le Fédéral a le garde. Le travail de Water First crée directement des solutions durables en tant que partenaire communautaire pour faire face à la crise de l’eau. Son travail continue d’avoir un impact dans des collectivités comme la Première Nation de Whitefish River sur l’île Manitoulin. Cependant, ce travail et cette charge ne peuvent retomber seuls sur des organisations non gouvernementales comme Water First.
Vous pouvez agir! Saviez-vous que l’eau potable et l’assainissement sont reconnus mondialement comme un droit de la personne, mais qu’ils ne sont pas légalement enchâssés au Canada? Water Watchers a lancé une pétition demandant au gouvernement fédéral de reconnaître légalement le droit de la personne à l’eau. Signez la pétition et rejoignez le nombre croissant de personnes qui ont déjà ajouté leur nom. La pétition est coparrainée par des dirigeantes et dirigeants autochtones comme Layla Staats, qui est bien connue de l’OPSEU/SEFPO. Au cours du sommet, Layla a partagé son parcours en tant que défenseuse de l’eau et de la terre, et elle a parlé de son chemin pour récupérer sa langue, sa culture et sa connexion à l’eau.
L’OPSEU/SEFPO a eu le privilège d’être l’invité du territoire de l’Oneida Nation où le chef Todd Cornelius a accepté la main de l’amitié, du respect mutuel et de l’esprit de partenariat avec JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO, et la première vice-présidente et trésorière Laurie Nancekivell. Dans son allocution, le chef Cornelius a parlé stoïquement des responsabilités qu’il assume envers sa collectivité et de l’injustice qu’elle continue de subir, particulièrement en ce qui concerne l’accès à l’eau. La détermination et la générosité du chef Cornelius et du peuple de l’Oneida Nation nous rappellent que nous devons maintenant respecter nos engagements et travailler à nos responsabilités en tant que colons.
La voix de MaryAnn Kechogo et celle de Kristi White sont deux autres voix puissantes de l’Oneida Nation. Elles ont toutes deux partagé leurs expériences d’enfance et leur réalité actuelle en tant que personnes sans accès à une eau salubre et propre. MaryAnn a raconté que sa famille avait un « avis d’ébullition de l’eau » pendant plus de 18 ans alors qu’elle grandissait dans l’Oneida Nation. Lorsqu’un participant lui a demandé si elle pensait que l’Oneida Nation aurait un jour accès à de l’eau potable saine et propre, Maryann a répondu, « Je ne crois pas que cela se produise de ma vie – ces promesses ont été faites et brisées auparavant ». À ce moment-là, la salle est restée silencieuse, et MaryAnn a rappelé à tout le monde que nos actions doivent parler plus fort que nos paroles. Au cours des remarques émouvantes de Kristi, elle a demandé aux participantes et participants, « Combien d’entre vous, quand vous allez chez vos amis, demandent même si l’eau est potable? Cette question fait-elle partie de votre planification de la sécurité de tous les jours? »
Si ce n’est pas votre réalité, est-ce important?
Les participantes et participants au Sommet ont passé la troisième journée à travailler en groupes pour discuter et élaborer une stratégie sur les actions et le rôle que le mouvement syndical et chacun d’entre nous en tant qu’individus peuvent faire pour faire face à la crise de l’eau et marcher sur la voie de la réconciliation.
Les stratégies d’action clés sont les suivantes :
- s’organiser! une campagne syndicale à l’échelle de la province pour faire face à la crise de l’eau
- défendre et légiférer! pousser nos élues et élus locaux à en faire une priorité!
- la langue compte! apprentissage et éducation – pour nous-mêmes, nos amis, nos familles, nos lieux de travail et au-delà – sur l’utilisation de la bonne langue
- amplifier! participez aux diverses campagnes dirigées par les autochtones, soutenez-les et mettez nos muscles syndicaux en action!
Ce sont là quelques faits saillants de la discussion orientée vers l’action que les participantes et participants ont eue avant la conclusion du Sommet sur l’eau. Dans la prochaine étape, le Comité de la campagne de l’eau élaborera un plan de travail et une stratégie. En attendant, communiquez avec les membres du Cercle des Autochtones de votre région et impliquez-vous!