Nos professionnels hospitaliers valent plus: La décision arbitrale représente un pas en avant, mais ne suffit pas pour résoudre la crise de recrutement et de rétention

Toronto – La Division des professionnels hospitaliers membres de l’OPSEU/SEFPO, qui représente des technologues de laboratoire, des inhalothérapeutes, des physiothérapeutes et bien d’autres, affirme que la décision arbitrale rendue publique aujourd’hui représente un pas en avant, mais qu’elle ne suffira pas à résoudre les problèmes de recrutement et de maintien en poste dans les hôpitaux.

L’arbitre William Kaplan a accordé des augmentations salariales de 8,25 % sur trois ans (en plus du 1 % initial par année précédemment accordé), des paiements forfaitaires de 750 $ à 1 750 $ pour les professionnels hospitaliers exclus de la prime liée à la pandémie en 2020, et des augmentations des primes de quart et de fin de semaine.

Comme de nombreux syndicats restreints par la législation sur le plafonnement des salaires du gouvernement Ford, le projet de loi 124, la Division des professionnels hospitaliers (DPH) de l’OPSEU/SEFPO avait négocié une clause de « réexamen des salaires » dans leur contrat. Cette clause leur permettait de rouvrir les négociations et de renégocier les salaires si la loi venait à être annulée par un tribunal.

« Bien que les augmentations salariales, des primes et des avantages sociaux découlant de la décision arbitrale soient indispensables pour commencer à remédier au manque de personnel dans les hôpitaux de l’Ontario, un problème qu’a reconnu l’arbitre Kaplan dans sa décision, celles-ci sont malheureusement loin d’être assez concurrentielles pour recruter et retenir des professionnels hospitaliers hautement qualifiés », a déclaré Sandi Blancher, présidente de l’équipe de négociation de la DPH. Après des années de stagnation des salaires, un manque de personnel chronique qui nous a empêchés de prendre nos congés et qui a donné lieu à des charges de travail constamment trop lourdes, cette décision est effectivement un début, mais il reste encore beaucoup à faire. »

Le syndicat a ajouté que la décision ne va pas assez loin pour répondre aux pressions inflationnistes et aux défis liés à la hausse du coût de la vie auxquels les travailleurs et les travailleuses font face. Le taux d’inflation réel et anticipé au cours de la période couverte par la décision (soit de 2022 à 2024) est d’environ 12 %. En 2022 seulement, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 10 %, tandis que les coûts du logement augmentaient de 7 %, selon Statistique Canada.

« La décision de l’arbitre Kaplan d’accorder une somme supplémentaire en lieu et place de la prime liée à la pandémie que nos membres n’avaient injustement pas reçu du gouvernement Ford, en 2020, est certainement une victoire attendue depuis longtemps pour nos membres, mais les montants accordés restent inférieurs à ce que nos collègues avaient reçu à l’époque », a déclaré Sara Labelle, présidente de la DHP.

« Il n’en demeure pas moins qu’il existe un problème systémique dans notre système hospitalier : on s’attend à ce que les professionnels hospitaliers acceptent d’être sous-payés par rapport à leurs homologues dans d’autres secteurs de la santé et dans le système privé. La crise dans nos hôpitaux ne sera pas résolue tant que ce problème persistera », a ajouté Mme Labelle.

Le projet de loi 124, qui plafonnait les augmentations salariales des travailleurs du secteur public à 1 % pour une période de trois ans, a été annulé en novembre 2022 par la Cour supérieure de l’Ontario. Le gouvernement Ford fait actuellement appel de cette décision.

« Au lieu de gaspiller l’argent public pour faire appel de la décision du tribunal d’annuler le projet de loi 124, Doug Ford devrait plutôt renforcer notre système public de soins de santé. Et cela inclurait de verser des fonds adéquats pour embaucher plus de professionnels hospitaliers et payer ces travailleurs de la santé spécialisés suffisamment pour pouvoir les garder », a déclaré JP Hornick, présidente de l’OPSEU/SEFPO. « Ces attaques contre les travailleurs et la privatisation des services hospitaliers ne font qu’aggraver les conditions dans nos hôpitaux, tant pour les travailleurs que pour les patients. À l’instar des patients dont ils s’occupent, les professionnels hospitaliers méritent mieux que ça. »

L’OPSEU/SEFPO représente plus de 25 000 travailleurs et travailleuses dans plus de 250 professions hautement spécialisées dans les hôpitaux de l’Ontario.

Cliquez ici pour lire la Décision arbitrale au complet (en anglais).

Contact média :
Sara Labelle, présidente de la Division des professionnels hospitaliers de l’OPSEU/SEFPO, 905-914-4037, [email protected]