- Le gouvernement Ford veut faire croire aux Ontariens que seules la privatisation et la réduction des effectifs peuvent « réparer » les soins de santé, mais les travailleurs de la santé et les politiciens progressistes savent mieux
- Les idées ne manquent pas pour améliorer et renforcer le système des soins de santé
- Tout le monde y gagne quand nous nous battons pour des effectifs conformes à la sécurité, un plus grand nombre de lits et de meilleurs soutiens communautaires
- Nous avons éliminé le projet de loi 124 — nous pouvons aussi vaincre les bénéfices excessifs au sein du système des soins de santé
Le gouvernement Ford veut faire croire aux Ontariens que seules la privatisation et la réduction des effectifs peuvent « réparer » les soins de santé, mais les travailleurs de la santé et les politiciens progressistes savent mieux
Wendy Lee, section locale 575, Comité enSolidarité
La conférence très attendue intitulée « De meilleurs soins pour notre avenir », organisée par la Division des professionnels hospitaliers (DPH), a eu lieu le 3 décembre 2024, à l’Hôtel Sheraton Centre. Quarante-neuf personnes y ont participé en présentiel et 21 en virtuel. La présidente du secteur, Sara Labelle, a demandé aux participants de « rêver » au plan et à la vision que nous pouvons élaborer en travaillant ensemble pour les soins de santé?
La journée a été divisée en quatre parties, chacune avec sa propre animatrice ou son propre animateur et des panélistes spécialisés.
JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO, a ouvert la conférence en accusant le gouvernement de Doug Ford de « semer délibérément le chaos » dans notre système de santé. JP Hornick a vivement encouragé les participants à essayer « d’éliminer les blocages qui nous envahissent la tête » pour voir à quoi « un système fonctionnel pourrait ressembler ».
Selon Laurie Nancekivell, première vice-présidente et trésorière de l’OPSEU/SEFPO, les Ontariens méritent qu’on apporte des améliorations au système des soins de santé, des améliorations qui ne bénéficient pas seulement aux gens de Doug Ford. »
Le gouvernement a jeté les Ontariens dans la misère, essayant de nous convaincre que les fonds disponibles ne suffisent pas pour porter le poids des coûts toujours plus élevés des soins de santé. Tandis qu’il en réduit la taille, Ford veut privatiser notre système public de soins de santé, affirmant que c’est la seule solution envisageable.
Les idées ne manquent pas pour améliorer et renforcer le système des soins de santé
Toutefois, pendant la conférence, de nombreux intervenants dynamiques ont proposé des idées sur la façon dont notre système de soins de santé pourrait être amélioré et renforcé.
Sara Labelle, qui préside la Division des professionnels hospitaliers, s’est jointe au Dr Abdu Sharkawy, de l’Université de Toronto, et au Dr Dick Zoutman, de l’Université Queen’s, pour fournir des outils et stratégies simples pour assurer la sécurité des professionnels de la santé, tels que des mesures de prévention et de contrôle des infections, y compris la purification de l’air au moyen de filtres HEPA, l’utilisation de lampes UV et d’autres en plus du port de masques.
La mise en œuvre de ces mesures ne coûteraient pas très cher, et à long terme, elles permettraient d’économiser des millions de dollars en protégeant à la fois les professionnels de la santé et les patients contre la COVID longue. Selon le Dr Zoutman, « 1 personne sur 10 développe une COVID longue après un épisode de la maladie », « les infections nosocomiales au virus de la COVID comptent pour 30 % au Canada ». Le Dr Zoutman a cité une étude d’une revue britannique qui prédit qu’un tiers de tous les professionnels de la santé connaîtront des symptômes de la COVID longue. Une once de prévention vaut une livre d’or! Ne devrions-nous pas toutes et tous commencer à y songer?
Le Dr Adil Shamji, député provincial, a déclaré que « notre système de soins de santé actuel n’est pas ce que les gens veulent voir, recevant des soins dans des endroits non conventionnels, tels que dans les toilettes, dans des espaces publics et dans les couloirs ». Selon le Dr Shamji, les Ontariens veulent « plus que de simples pistes cyclables et un meilleur accès à l’alcool », mais ils sont malheureusement devenus « conditionnés à accepter des normes inférieures ».
Tout le monde y gagne quand nous nous battons pour des effectifs conformes à la sécurité, un plus grand nombre de lits et de meilleurs soutiens communautaires
Si le gouvernement et le public écoutaient, ils se rendraient compte que les options envisageables sont nombreuses. Que se passerait-il si nos soins de santé étaient dotés d’effectifs sûrs et adéquats, avec plus de lits d’hôpitaux et de soutiens communautaires pour servir nos communautés? Seriez-vous prêt à vous battre avec nous pour cela?
Darryl Galusha, PDG de l’Hôpital de district de Geraldton, a raconté son expérience de côtoiement avec la mort alors qu’il se trouvait dans l’unité des soins intensifs avec une pancréatite nécrosante. Il a pensé à la façon dont cela l’avait changé et rendu assez « brave » pour mettre en œuvre des stratégies novatrices, telles que d’avoir des infirmières praticiennes aux urgences. Monsieur Galusha a déclaré que cet ensemble de compétences supplémentaires avait non seulement permis de garder les portes de son hôpital ouvertes, mais aussi « d’améliorer l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée du personnel des urgences ».
Natalie Mehra, de l’Ontario Health Coalition, a posé une simple question : « Et si les membres du conseil d’administration étaient élus au sein de la communauté? », et si le conseil d’administration était redevable envers la communauté? De nombreux hôpitaux ruraux ont été établis grâce à des initiatives de collecte de fonds communautaires. La communauté ne devrait-elle pas alors avoir une plus grande voix au chapitre? Comment cela se fait-il que le gouvernement puisse prendre des décisions unilatérales et ferme des hôpitaux sans consultation communautaire?
Le rabbin Shalom a parlé de recourir à des mécanismes tels que l’indice de la charge de cas (ICC), divers conseils consultatifs familiaux, des articles de la Loi sur les relations de travail AIIO – pour tirer parti du langage utilisé pour aborder la question des effectifs et la façon d’en parler à la table de négociation avec l’employeur. Par conséquent, les réductions proposées doivent comprendre des résultats qualitatifs mesurables, déguisés en « améliorations » ou en « économies ».
Nous avons éliminé le projet de loi 124 — nous pouvons aussi vaincre les bénéfices excessifs au sein du système des soins de santé
Colleen Fuller, Recherche en matière de politiques de santé, Alia Karim, Ph.D., SCFP, et Rebecca Ward-McRae, Ph.D., Institut Parkland, ont présenté des comptes rendus étape par étape sur la lenteur du système juridique au Canada. Cependant, un esprit d’espérance solide et la passion de la justice peuvent entraîner des changements positifs. En Ontario, nous avons eu notre propre réussite lorsque le projet de loi 124 a été jugé inconstitutionnel et donc révoqué.
La conférence s’est terminée avec Mehra et le Dr Danyaal Raza de l’Université de Toronto et du Decent Work and Health Network. Le Dr Raza a encouragé les participants à abandonner la « mentalité d’insuffisance » et a déclaré que « l’assurance privée n’est pas la soupape de sécurité » de notre système public de soins de santé. Il a mis au défi les participants, disant que « les lois ne sont bonnes que si nous sommes prêts à les appliquer », lorsqu’il s’agit de tenir le gouvernement responsable.
Tous les politiciens locaux étaient invités à la conférence. Doly Begum, députée provinciale de Scarborough Sud-Ouest, Wayne Gates, député provincial de Niagara Falls, et le Dr Adil Shamji, député provincial de Don Valley Est, étaient présents. Chacun a déclaré que les soins de santé seront un sujet brûlant pour les élections prévues au printemps.
En s’appuyant sur des réussites comme celle de l’Hôpital de district de Geraldton, tirer parti de paramètres juridiques qui tiennent le gouvernement responsable et apprendre de ceux et celles qui peuvent influencer notre système de santé à tous les niveaux – du personnel de première ligne aux cadres, en passant par les décideurs, les politiciens, le gouvernement, les patients et leurs familles – est la seule façon de bâtir des partenariats harmonisés.
Prendre des mesures méthodologiques nous permettra d’avoir un système public de soins de santé plus solide, que nous serons fiers de confier à la génération suivante.