SEFPO En Solidarite

L’édition du printemps 2012

In Solidarity Spring 2012
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Rapport Drummond : Comment fabriquer une crise

Diablogue, SEFPO

Ça fait des années que Don Drummond nous dit que la dépense publique de santé est hors de contrôle et que si rien n’est fait, elle consommera bientôt 70 pour cent du budget provincial. Depuis ces prévisions, la part des dépenses de programmes provinciales des dépenses de santé a en fait baissé, passant de 46 à 42 pour cent.

Curieusement, en dépit d’une tendance qui va dans l’autre sens, Drummond maintient ces prévisions.

Aujourd’hui commissaire à la réforme des services publics, il nous dit que si nous n’entrons pas dans une période d’extrême austérité, nous deviendrons bien vite la Grèce du Canada.

Ne sortons toutefois pas encore la sauce tsatziki.

Il est vrai que nous avons un déficit, mais il n’est vraisemblablement pas aussi important que Drummond et Dwight Duncan, notre ministre des Finances, nous le laissent croire.

Qu’est-ce qui nous fait dire ça? Drummond et Duncan se sont toujours montrés très pessimistes dans leurs prévisions, lesquelles ont toujours été démenties le jour du budget. Il n’y a rien de magique à ça et ce n’est pas le résultat d’une bonne gestion – on a affaire ici à une manipulation publique des faits.

Le déficit réel en 2010-2011 était 43 pour cent inférieur à ce que Duncan avait prévu un an plus tôt. C’est une grosse différence. Si leurs prévisions sont aussi mauvaises qu’elles l’ont été jusqu’à maintenant, le déficit réel sera vraisemblablement plus près de 12 milliards de dollars cette année.

Ce qui signifie que le raisonnement de Drummond est fondé sur des données erronées.

Aussi, l’économiste Hugh MacKenzie dit que Drummond prévoit un taux d’intérêt beaucoup plus élevé sur la dette de l’Ontario – en fait, Drummond s’attend à ce que les taux d’intérêt doublent presque. Comment justifie-t-il ce raisonnement, et plus particulièrement lorsque les États-Unis se sont déjà engagés à maintenir leurs taux d’intérêt bas au moins jusqu’à la fin de 2014?

Avec des taux d’intérêt plus bas que jamais, l’Ontario ne paie pas plus pour amortir sa dette aujourd’hui qu’il y a dix ans. Tandis que les obligations de la dette viennent à échéance, de nouvelles obligations seront émises à un taux d’intérêt beaucoup plus bas, réduisant encore davantage les frais associés au service de la dette.

Fausses hypothèses, estimation largement exagérée des taux d’intérêt et intérêts composés… et on a la recette parfaite d’une crise.

Drummond aime aussi féconder la peur en comparant des pommes à des oranges, mettant en rapport les prévisions sur le taux de croissance « réelle » et les dépenses publiques « nominales ». Qu’est-ce que cela signifie?

Les dépenses nominales ne correspondent pas toujours à la réalité économique actuelle. Le chiffre de ces dépenses semble toujours plus élevé que les prévisions de croissance « réelles » parce que la croissance réelle soustrait le taux d’inflation.

Par exemple, pour illustrer combien notre situation actuelle est insoutenable, Don Drummond peut parler d’une augmentation de 3,2 pour cent du coût des programmes (nominal) alors que l’économie croît à un taux de seulement 2 pour cent (réel). Et c’est ce qu’il fait depuis quelques semaines dans les médias.

Toutefois, si l’inflation est de 2,5 pour cent – comme on l’a mentionné ce matin – et le taux de croissance réelle est de 2 pour cent, cela signifie que l’augmentation nominale dans l’économie est de 4,5 pour cent. Les choses paraissent fort différentes avec un tel scénario.

Les revenus du gouvernement ne croissent jamais moins que la croissance nominale dans l’économie.

En fait, il n’est pas rare que les revenus du gouvernement augmentent légèrement au-dessus du taux de croissance nominal.

Et maintenant, voici le véritable défi : la croissance économique provient de deux sources – le secteur privé et le secteur public. Chaque dollar dépensé par le secteur public peut avoir un effet d’entraînement dans l’économie d’environ 1,50 $. Si le secteur public supprime des emplois trop rapidement, le secteur privé doit compenser cette perte ou courir le risque de nous voir entrer dans une récession. C’est ce qu’on appelle le freinage fiscal. L’économiste Jim Stanford nous dit que si les recommandations de Drummond de limiter les dépenses sont acceptées, on pourrait voir un ralentissement de la croissance économique d’entre 1,6 et 2,8 pour cent au cours des quatre prochaines années. C’est un obstacle énorme à surmonter pour le secteur privé.

Si nous sombrons dans une récession, les revenus du gouvernement baissent encore davantage, créant le besoin d’un autre cycle de réductions. C’est alors que nous pourrons sortir la tsatziki.

À quel point sommes-nous responsables de notre malheur?

Tandis que le gouvernement cherche à nous faire comprendre que nous devons tous faire des sacrifices, il n’a fait qu’insinuer la suspension de la dernière phase de réductions des impôts des sociétés, même si nos taux sont déjà plus que concurrentiels.

Fait-on vraiment un sacrifice en se forçant à ne pas sortir un autre biscuit du pot?

Un véritable sacrifice pourrait par exemple impliquer de demander au secteur des entreprises de remettre les biscuits qu’ils ont sortis du pot ces deux dernières années, pour prélever 2,4 milliards de dollars supplémentaires en impôts. Un tel montant ne manquerait pas de faire baisser le déficit.

En tout, les réductions d’impôts des gouvernements Harris et McGuinty se montent à 16 milliards de dollars, 16 milliards de dollars que le gouvernement de l’Ontario ne reçoit pas chaque année.

Seize milliards de dollars? Hmm… n’est-ce pas le déficit dont parlent aujourd’hui Drummond et Duncan?

De toute évidence, on peut faire mieux. Comme un observateur l’a astucieusement souligné, le rapport de Drummond a été écrit par les 1 pour cent pour les 1 pour cent.

Quant à nous, il est temps que nous agissions si nous ne voulons pas voir notre province vandalisée pour faire plaisir à quelques-uns.

Les conseils de district jouent un rôle essentiel  

Felicia Fahey,  En Solidarité

À l'échelle de notre syndicat, il est primordial que nous ayons la capacité de communiquer et de former des réseaux. Dans notre rôle d'activiste, nous avons la chance de disposer de plusieurs outils qui facilitent la communication, à l'instar des conseils de district du SEFPO. Les conseils de district permettent aux présidents et délégués locaux de se rencontrer pour faire progresser les idées et les plans du mouvement syndical.

Les sections locales du syndicat situées dans un district géographique donné peuvent former un conseil de district. Une fois que le conseil de district est créé, on établit ses règlements et on élit les membres de l'exécutif, comme pour une section locale. Les réunions et leur format varient d'un conseil à l'autre et en fonction du besoin et des décisions des membres. Les conseils se réunissent mensuellement, bimensuellement ou trimestriellement.

Présents aux quatre coins de la province, les conseils de district jouent un rôle de premier plan au SEFPO. Ils permettent aux délégués des diverses divisions du SEFPO et d'un même district géographique de se rencontrer. Le SEFPO tire également sa force de la diversité exceptionnelle de ses membres. Venant de tous les services publics de l'Ontario, ils possèdent les connaissances et l'expertise nécessaires pour s'entraider.

Grâce aux conseils de district, les membres peuvent discuter avec d'autres activistes, informer d’autres sections locales de leurs campagnes en cours et prochains événements communautaires et de bienfaisance dans leur secteur géographique, comme les événements, comme la fête du Travail, les grèves et les piquets de grève, qui doivent être organisés, puis soutenus par l'action politique, des collectes de fonds, les débats des candidats, et de nombreuses autres activités.

Avant le Congrès, les conseils de district sont très occupés à rédiger les résolutions et les amendements constitutionnels qu'ils doivent soumettre au nom de chaque district géographique. Nombre de ces propositions sont débattues pendant le Congrès.

Le SEFPO soutient et encourage la participation des sections locales en remboursant 90 pour cent des frais d'affiliation de celles qui adhèrent à un conseil de district. Les frais d'affiliation des sections locales sont perçus une fois par an, au mois de janvier. Pour se faire rembourser, il suffit de télécharger le formulaire de remise des frais d'affiliation au Conseil de district dans la section « services aux membres » sur le site Web du SEFPO, à sefpo.org. Les sections locales et les conseils de districts sont gagnants sur toute la ligne, puisqu’elle récupère la majeure partie des frais d'affiliation. Les délégués locaux peuvent ainsi rencontrer et rester en contact avec d'autres activistes et discuter de questions importantes.

S'il n'y a pas de conseil de district dans votre district géographique, parlez-en à votre représentant du personnel ou à un membre de l'exécutif afin d'obtenir l'aide nécessaire pour en mettre un en place. L'objectif est d'établir un conseil de district dans chaque district de la province. S'il y a un conseil de district aux environs de votre section locale, envisagez votre affiliation et assistez à l'une des réunions afin de voir de quoi il s'agit. Vous ne le regretterez pas. À présent, il est temps de s'impliquer! 

Garder vos yeux sur la @#&%* route!

Lisa Bicum, En Solidarité

Je n'aurais jamais pensé que je souhaiterais un jour que les gens se remettent à téléphoner tout en conduisant. Absurde, dites-vous? Mon trajet quotidien est très différent de celui que la plupart des gens effectuent dans les centres urbains. Mon trajet se passe sur une section de route de 30 kilomètres, large et à deux voies, avec quelques virages, panneaux d'arrêt et feux de signalisation, ainsi que des vaches en train de brouter dans les prés alentours. Je cours, cependant, le même risque que la plupart d'entre nous — celui de me faire percuter par un automobiliste en train d’envoyer un message texte. Quand les gens parlaient au téléphone, on pouvait encore se rassurer en se disant qu'ils regardaient au moins la route.

Au cours des derniers mois, j'ai profité de mon trajet quotidien pour mener ma petite enquête et observer le comportement de mes concitoyens au volant. Mes conclusions ne sont pas très encourageantes. Dans le temps, on voyait des gens en train de manger, se maquiller, lire, ajuster la radio, ou parler au téléphone et on pensait que c'était dangereux. Aujourd'hui, j'ai le sentiment que la situation s'est dégradée comme jamais auparavant.

De nos jours, tout le monde sait qu'il est interdit d'envoyer des messages textes en conduisant, mais certains estiment probablement qu’ils sont capables de le faire sans courir de risque. La courbe des statistiques indique pourtant le contraire.

Un sondage de la compagnie d'assurance Liberty Mutual Insurance Group, effectué en 2006 auprès de plus de 900 adolescents américains, a montré que 37 pour cent d'entre eux estiment qu'envoyer un message texte est une activité très ou extrêmement distrayante. Une étude menée par AAA a révélé que 46 pour cent des adolescents avaient déjà envoyé des messages textes tout en conduisant.

D’après une étude de 2009 de la revue automobile, Car and Driver Magazine, conduire en envoyant un message texte est plus dangereux que de conduire en état d'ébriété. À une vitesse de 70 miles à l'heure, un conducteur avec facultés affaiblies a parcouru quatre pieds de plus pour arrêter son véhicule qu’un conducteur ayant tous ses moyens. En revanche, un conducteur qui lisait un courriel a parcouru 36 pieds de plus et celui qui envoyait un message texte 70 pieds.

Selon une étude de l'University of Utah, le nombre d'accidents causé par un conducteur en train d’envoyer un message texte a été multiplié par six.

Les résultats d'un sondage réalisé en 2010 par la Fairleigh Dickinson University ont montré que 25 pour cent des résidents du New Jersey en âge de voter ont admis avoir envoyé un message texte tout en conduisant – en hausse par rapport à 15 pour cent en 2008. Plus de 35 pour cent des conducteurs du New Jersey âgés de 30 à 45 ans et 17 pour cent des conducteurs de plus de 45 ans ont admis avoir déjà envoyé des messages textes en conduisant, une augmentation de 5 à 10 pour cent depuis 2008.

Quelle est la situation au Canada? Toutes les provinces ont interdit l'utilisation des téléphones cellulaires portatifs, que ce soit pour parler ou envoyer des messages textes. Seuls les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et le Yukon n'ont pas encore promulgué de lois en la matière. De nombreux états américains ont interdit les appareils portatifs et de nombreux autres prévoit de faire la même chose.

En 2010, l'Alberta a introduit le projet de loi 16, la première législation sur les dangers de la distraction au volant dans cette province. Bien que le projet de loi n'ait pas encore été adopté, le gouvernement et plusieurs médias ont discuté publiquement du texte de loi.

Nous connaissons tous cette législation. On trouve en outre sur Internet plusieurs vidéos et appels de gens dont un membre de la famille a, ou est présumé avoir, été tué par un conducteur distrait ou en train d'envoyer un message texte. De nombreuses organisations exhortent les gens à éviter les distractions et à ne pas envoyer de messages textes lorsqu'ils sont au volant.

Puis, il y a ceux qui estiment que les gouvernements ne devraient pas se mêler de leurs affaires quand ils sont au volant de leur voiture –  plus ou moins les mêmes arguments que l’on a entendus contre les législations sur les gilets de sauvetage ou les ceintures de sécurité. Dans une autre mesure, des inventeurs ont mis au point des systèmes empêchant les conducteurs ayant des capacités affaiblies de démarrer leur voiture. Je pense que le moment est venu d'envisager sérieusement cette possibilité.

En examinant mes messages-textes ou appels téléphoniques, je me suis rendu compte qu’aucun n’était urgent. Aucun d'entre eux ne justifie le fait que je prenne des risques pour y répondre.  Pensez-y à deux fois quand vous êtes au volant. Quand on y réfléchit, c'est vraiment plus sage d'être prudent.

Le travail des enfants – une série de trois articles

Le prix de l'or  

Lisa Bicum, En Solidarité

Au moment où j'écris ces lignes, je suis éblouie par les décorations clinquantes et bombardée par le matraquage publicitaire qui accable chaque consommateur à l'approche de Noël. Je m’efforce de ne pas sombrer dans l'hystérie qui caractérise la période des Fêtes de fin d’année. Je dois, toutefois, concéder que j’ai d’excellents souvenirs des noëls de mon enfance, et que j'ai beaucoup de plaisir à aller voir mes enfants à l'occasion des récitals et activités des fêtes de fin d'année. Notre société en fait quand même un peu trop durant la période de Noël, surtout quand on pense aux gens, ici et à l'étranger, qui vivent dans des conditions déplorables.

Puisque c'est la période de l’année où les enfants reçoivent beaucoup d'attention, j'ai pensé qu'il serait approprié de parler des conditions de vie des enfants qui sont forcés à travailler dans le monde. Des groupes de défense des droits de la personne s’efforcent de dénoncer cette situation. Informer constitue déjà un premier pas.

Un rapport, publié le 6 décembre 2011, sur le site Web de Human Rights Watch (www.hrw.org) donne un aperçu des conditions affreuses et de l'environnement toxique des mines d'or du Mali où travaillent des enfants de nos jours.

Des mines, artisanales et dénuées de toute organisation, dans lesquelles travaillent des enfants, aussi jeunes que six ans, qui portent des charges plus lourdes que leur propre poids, creusent des puits, circulent dans des tunnels instables, touchent et inhalent du mercure, l'une des substances les plus toxiques au monde. Plus de 20 000 enfants travaillent dans ces mines non réglementées qui utilisent souvent des méthodes rudimentaires pour extraire l'or.

Non seulement ces enfants effectuent un travail dangereux pour leur dos, mais ils sont en outre exposés à un très grave danger en étant en contact avec le mercure qui est utilisé pour séparer l'or du minerai. Le mercure s'attaque au système nerveux central et entraîne divers troubles neurologiques, y compris des tremblements, des problèmes de coordination, de concentration et de la vision, des maux de tête, et des pertes de mémoire. Tragiquement, les effets toxiques du mercure n'apparaissent pas immédiatement, mais se développent au fil du temps. C'est bouleversant de savoir que des enfants sont exposés à des doses importantes de mercure.

L'exposition au mercure n'est pas le seul danger de ces mines d'or. Les enfants mineurs souffrent de douleurs au dos, à la tête, au cou, aux bras, aux articulations, ainsi que de problèmes de toux et respiratoires.

Pourquoi est-ce que des enfants vivent-ils dans ces tragiques conditions? La plupart d'entre eux travaillent avec leurs parents pour compléter le maigre revenu de la famille qui vend son or à des négociants locaux. Des orphelins se rendent également dans les mines et sont exploités et maltraités par des proches ou des inconnus qui leur volent leur salaire. Des filles sont victimes d'agression sexuelle pendant que d'autres travaillent dans le commerce du sexe pour survivre. Ces mines attirent des enfants de nombreuses régions du Mali, de la Guinée, du Burkina Faso, et d'autres pays voisins.

Que font les gouvernements? En juin 2011, le gouvernement du Mali a adopté un plan d'action national pour mettre fin au travail des enfants, mais le plan n'a toujours pas été mis en place. Il n'y a aucune inspection périodique des mines artisanales et l'interdiction du travail des enfants dans des conditions dangereuses (au contact du mercure) n'a pas été mise en application. Le gouvernement n'a rien fait pour améliorer l'accès à l'éducation des enfants-mineurs. Les écoles, qui sont souvent éloignées, demandent des droits de scolarité et n'encouragent par la participation des enfants qui viennent d'ailleurs. Curieusement, les fonctionnaires profitent souvent de la vente de l'or.

Par ailleurs, un expert a souligné le fait que les pays qui achètent cet or bon marché (Suisse, Émirats arabes unis et Dubay) doivent assumer leur responsabilité et prendre des mesures afin de veiller à ce qu'il ne provienne pas de mines où travaillent des enfants. Les acheteurs d'or doivent exercer des pressions sur les gouvernements locaux et les agences internationales pour éliminer le travail des enfants.

En regardant mes enfants, bien nourris et instruits, je me dis que nous avons de la chance, même si je ressens de la culpabilité. Bien que je n'achète pas très souvent de l'or, ces informations m'encouragent à être une consommatrice informée, à chercher l'origine des produits que j'achète pour ma famille, et à lire les avertissements de Human Rigths Watch (www.hrw.org).

Le rêve de Shannen 

La première voix d'Attawapiskat 

Nancy Hart-Day, En Solidarité

Nous avons tous entendu parler de la réserve d'Attawapiskat dans les médias – une réserve autochtone située dans le Nord de l'Ontario.

James Anaya, le Rapporteur spécial sur les droits des peuples autochtones pour les Nations Unies, a publié une déclaration sur le site Web de l'ONU que le Globe and Mail a également repris le 20 décembre 2011 : « La situation sociale et économique de  la réserve d'Attawapiskat semble refléter les conditions de vie de nombreuses communautés des Premières Nations à travers le Canada, des conditions de vie proches de celles que l'on retrouve dans les pays du tiers monde » (traduction libre).

Monsieur Anaya a souligné le fait que parmi les 1800 résidents de la communauté, nombre d'entre eux vivent dans des tentes ou des roulottes dépourvues d'eau et de chauffage. Il a expliqué que la Première Nation d'Attawapiskat n'est pas la seule communauté autochtone à vivre dans de telles conditions. En décembre, les chefs des Premières Nations ont demandé à l'ONU de surveiller l'intervention du gouvernement du Canada dans la réserve éloignée. Dans sa déclaration, M. Anaya a mis en évidence le fait que les problèmes de pauvreté, de santé, d'éducation et d'emploi sont beaucoup plus graves dans les communautés autochtones que dans le reste du Canada.

Shannen Noella Jane Koostachin, une élève de huitième année de la Première Nation d'Attawapiskat, a été la première à sonner l'alarme dans la Réserve d'Attawapiskat en 2008. Elle a écrit à une lettre à Chuck Strahl, le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, pour lui décrire les conditions de vie qu'elles et ses camarades de classe devaient endurer dans leur école (Lire la lettre à www.shannensdream.ca). Shannen et ses camarades ont ensuite pris d’autres initiatives pour demander que le gouvernement respecte sa promesse de construire une nouvelle école.

En consultant le site Web de Shannen, on découvre combien ça peut être difficile d'apprendre dans une école située dans une réserve sous-financée. La seule école élémentaire de la réserve d'Attawapiskat, qui accueillait 400 enfants, avait dû fermer ses portes après la contamination du sol de l’école par un déversement de plusieurs milliers de gallons de carburant diesel. À titre de solution temporaire, le gouvernement fédéral avait fait installer des portatives dans la cour de récréation de l'école contaminée en attendant la construction d’une nouvelle école. Neuf années ont passé et il n’y a aucun signe d'une nouvelle école en construction et toujours pas d'eau courante en raison des contaminants dans le sol.

Shannen avait décrit l'état de décrépitude des portatives qui se détérioraient un peu plus chaque année. Les portes déformées, le chauffage souvent en panne et les enfants obligés de sortir dans le froid glacial pour aller se réfugier dans une autre portative. Puis, les enfants d'Attawapiskat ont alors lancé la Campagne de l'École d'Attawapiskat et demandé aux enfants non-autochtones de tout le Canada d'écrire au gouvernement fédéral afin qu'il construise une nouvelle école à Attawapiskat.

Sur le site Web, vous découvrirez comment les élèves ont économisé de l'argent de leur voyage de remise des diplômes aux chutes du Niagara, choisi trois d’entre eux pour aller porter le message des enfants d'Attawapiskat à Ottawa, rencontrer le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien et exiger une nouvelle école. Shannen était la porte-parole de la Campagne de l'École d'Attawapiskat, un mouvement pour demander des écoles plus sûres, avec plus de confort et une éducation de qualité, ainsi que des programmes d’enseignement fondés sur la culture des Premières Nations.

Shannen Koostachin a perdu la vie dans un accident de la circulation, le 31 mai 2010. En sa mémoire, sa famille, ses amis et sa communauté, poursuivent la campagne de Shannen, le rêve de Shannen, afin de demander que les enfants des Premières Nations aient accès à une éducation de qualité d'un bout à l'autre du Canada.

Shannen est – et restera – la première voix d'Attawapiskat. Qui savait qu’elle deviendrait non seulement le symbole de son école, mais aussi de sa communauté?

Le 13e premier ministre du Canada, John Diefenbaker, a un jour déclaré :

« À l'intérieur même de nos frontières, nous devons rester vigilants et veiller à la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales qui font partie intégrante de notre riche patrimoine. Nous ne pouvons pas prendre pour acquis la pérennité de nos droits et libertés. » (traduction libre)

Les droits et libertés de notre pays sont menacés quand les membres des Premières Nations vivent dans les conditions d'un pays du tiers-monde et que la voix de nos enfants résonne dans le vide?

Nous ne pouvons pas rester sourds aux appels au secours de nos enfants. Faisons en sorte de poursuivre le rêve de Shannen, non seulement dans les écoles, mais également dans la communauté. Continuons à soutenir son rêve et la communauté d'Attawapiskat. 

Bob Dematteo : Un chef de file de la santé et sécurité au travail 

Terri Aversa, Santé et sécurité

Imaginez que votre première tâche de nouvel employé consiste à faire en sorte que des milliers de membres du SEFPO soient couverts par la législation sur la santé et la sécurité au travail. C'est ce qu'on a demandé à Bob Dematteo, le jour où il a rejoint les rangs du SEFPO, à titre d'agent de recherche, en 1976.

En raison de son expérience, il était tout désigné pour mener à bien cette lutte qui visait à convaincre les autorités que les membres du SEFPO faisaient face à des dangers bien plus graves que de simples coupures de papier. Antérieurement, il avait été professeur au Collège Humber, où il avait enseigné la science économique du travail et les sciences humaines. Il avait en outre été délégué syndical en chef de la section locale.

DeMatteo et le représentant du personnel, Peter Slee, ont lancé une campagne d'envergure afin que les membres du SEFPO soient couverts par une législation en matière de santé et sécurité. La Couronne n'était pas assujettie par le projet de loi 70, la nouvelle législation sur la santé et la sécurité au travail. Après leur enquête exhaustive sur les dangers qui menaçaient les membres du SEFPO, DeMatteo et Slee ont mené une campagne à l'échelle locale, mobilisant les membres afin d'exercer des pressions sur les politiciens locaux et provinciaux, les dirigeants communautaires, dans tous les secteurs, les médias, et même les syndicats industriels. Il s’agissait de montrer que les membres du SEFPO faisaient aussi face à des dangers importants pour leur santé et sécurité et d’exiger qu'ils soient couverts par une législation sur la santé et la sécurité au travail.

Cette campagne est à l'origine du premier programme de formation en matière de santé et sécurité au travail du SEFPO. C'est ainsi que le SEFPO a mis en place son premier programme de formation des activistes en matière de santé et sécurité à Port Elgin, en août 1976. Chaque fin de semaine, pendant plus d'un an, cent activistes ont suivi des programmes de formation. DeMatteo était convaincu que ces programmes donnaient aux membres du SEFPO un atout majeur pour faire face aux employeurs.

Dans un exposé intitulé Crisis Behind Bars, il a également mis en évidence les problèmes de surpeuplement dans les prisons de l'Ontario. L'exposé, qui a été ensuite réédité par la Criminal Lawyers Association, a conduit à une révision majeure du système carcéral et à des changements dans le milieu institutionnel. Bob a aidé la Dre Jeanne Stellman, de l'Université Columbia, a mené une étude majeure sur le stress subi par les travailleurs en milieu institutionnel –  les prisons, les hôpitaux psychiatriques et les services de développement. L'étude a failli être arrêtée en raison de l'opposition du gouvernement. Grâce à l'organisation, à la participation et aux efforts de mobilisation des membres du SEFPO, l'étude a continué et permis d’apporter des améliorations.

Combattant le processus de désinstitutionalisation, DeMatteo a dirigé des enquêtes importantes sur les conditions de vie dans les établissements désinstitutionalisés, et publié ses conclusions dans un livret intitulé Ontario’s Mental Health Care Breakdown. Le livret a mené à l'inspection des conditions de vie des patients atteints de maladie mentale à l'échelle de la province et à la rédaction du livre, Madness, de John Marshall.

L'engagement de DeMatteo en matière de protection de la santé et de la sécurité pour les travailleurs du SEFPO n'avait pas de limite. Mis au courant d’une crise soudaine, il pouvait raccrocher son téléphone et se rendre en toute hâte à la section locale pour rendre service. Avoir Bob à ses côtés pour résoudre un problème de santé et sécurité se traduisait souvent par un acquiescement rapide de la partie adverse. Grâce à ses compétences universitaires et à son talent d'activiste, il a élaboré des stratégies de premier plan afin d'atteindre tous les objectifs fixés en matière de santé et sécurité dans tous les milieux de travail.

Dans les années 80, Bob rejoint l'équipe des inspecteurs du ministère du Travail et du SEFPO et contribue à mettre en évidence les faiblesses de l'application de la législation sur la santé et sécurité. On décourageait systématiquement et politiquement les inspecteurs de faire leur travail. Avec l'aide de DeMatteo, les inspecteurs ont élaboré un rapport qu'ils ont présenté au ministre du Travail avec l'espoir de renforcer l'application de la législation sur la santé et la sécurité. Le rapport a fait les grands titres des journaux pendant plusieurs semaines et le gouvernement a enfin consenti à déclencher une enquête qui a entrainé une augmentation importante du nombre d'inspecteurs, l'amélioration de la formation et l'embauche de plusieurs inspecteurs du mouvement syndical.

Bob est connu mondialement pour son action concernant les changements informatiques et technologiques en milieu de travail dans les années 1980 et 1990. Conformément à la Loi de 1993 sur la négociation collective des employés de la Couronne, le syndicat n'avait pas le droit de négocier ou même de discuter des changements technologiques. Le gouvernement ne voulait même pas examiner les propositions en matière de santé et sécurité concernant les nouvelles technologies. Comment DeMatteo a-t-il réagi? Il a lancé une initiative majeure concernant l'impact des terminaux d'affichage vidéo (TAV) sur la santé. Il a conduit une étude directement auprès des employés de bureau afin d'étudier les impacts des TAV et écrit un manuel reconnu mondialement, Terminal Shock. Avec ce manuel, qui a attiré l'attention aux quatre coins du monde et qui s’est vendu à plus de 10 000 exemplaires,  il a posé les jalons en ce qui a trait à la santé et la sécurité des opérateurs de TAV au SEFPO et à travers le Canada.

Il est en outre à l'origine d'une coalition avec d'autres syndicats qui a été reconnue à l'échelle internationale, comme une source majeure d'information. Les toutes premières batailles juridiques afin que les femmes aient le droit d'être affectées à d'autres tâches pendant la grossesse et de refuser de travailler sur les TAV. Des modifications à la règlementation et de nouvelles conventions collectives ont suivi, et, au bout du compte, le droit de négocier un changement technologique ayant un impact sur la santé et la sécurité.

DeMatteo a procuré son aide et des conseils lors de la fermeture du palais de justice de Newmarket en raison de moisissures, ainsi que des problèmes qui ont affecté l'édifice de l'assurance-santé de Kingston qui avait été construit sur un site de goudron de houille. 

Peu importe la cause à défendre, on pouvait compter sur Bob pour aider les travailleurs à aller de l'avant. Que ce soit pour «  déposer une dénonciation » auprès du juge de paix afin de poursuivre des employeurs, faire progresser la cause de la santé et de la sécurité ou simplement écouter, DeMatteo a toujours procuré le meilleur soutien possible, pas simplement aux membres du SEFPO, mais également aux travailleurs de partout.

Aujourd'hui, on peut encore compter sur lui pour nous rappeler que c'est en travaillant en équipe que nous irons de l’avant. Il n’oublie pas de rendre hommage à tous ses collègues qui l'ont aidé à mener ses combats – Peter Slee pour son rôle dans la mobilisation des travailleurs et Katie FitzRandolph, du Services des communications du SEFPO, qui a fait en sorte que son écriture maladroite soit comprise des lecteurs.

Vingt-six ans plus tard, même si DeMatteo a pris la retraite du SEFPO, il reste toujours très actif. Il est membre du conseil d'administration des Centres de santé des travailleurs de l'Ontario. Il continue à faire de la recherche, à écrire des articles et à mettre à profit son expérience afin de demander un système de santé et sécurité qui protège les travailleurs. Même s'il est à la retraite, il n'est donc pas étonnant que Bob DeMatteo continue à se dévouer à l'amélioration de la santé et de la sécurité des travailleurs. Les activistes, que Bob a formés et guidés, continuent de marcher sur ses pas.

Ce que j'ai appris du Mouvement d'occupation de Toronto

Don Ford, Communications, SEFPO

Les Indignés qui ont occupé le parc St. James l'automne dernier ont fait l'objet de beaucoup d'attention médiatique. Au début du mouvement, de nombreux articles faisaient état du fossé sans cesse plus profond qui sépare les plus riches, les 1 pour cent, du reste de la société. Très vite, cependant, la plupart des commentaires ont pris une tournure négative. Les articles, les éditoriaux, les lettres à l'éditeur, les carnets de blogue et les sites Web ont condamné les Indignés, les traitant d'envahisseurs rebelles et les accusant de tous les péchés, de perturbateurs et d’anarchistes.

En partenariat avec les autres syndicats, le SEFPO a soutenu le Mouvement d'occupation en procurant des ressources et de l'argent. Comme on pouvait s'y attendre, certains de nos membres ont réagi sur-le-champ, téléphoné et envoyé quotidiennement des courriels au siège social, furieux que leur syndicat dépense l'argent de leurs cotisations pour soutenir une bande de « communistes non-syndiqués » qui ne faisaient que déranger la société.

Comme tout le monde, j'avais entendu parler du Mouvement d'occupation, mais je n'avais pas encore pris part aux activités quotidiennes du mouvement local. Du personnel du SEFPO, des membres du Conseil exécutif et des activistes étaient impliqués journellement. Plusieurs d'entre eux rendaient quotidiennement visite aux protestataires. Le SEFPO a produit des mises à jour sur le Web, élaboré des moyens de communications, aidé à financer et à mettre en place les célèbres « yourtes »  – les grandes tentes du style de la Mongolie – qui sont devenues l’un des symboles du Mouvement d'occupation.

Bien que je fusse en accord avec le message des Indignés de Toronto et du reste du monde à l'égard de Wall Street, je n'avais pas pris le temps d'en apprendre beaucoup sur le Mouvement d'occupation à Toronto. Leur message était simple : 99 pour cent de la population en ont assez que la richesse du monde soit aux mains de 1 pour cent de la population. Les grandes sociétés gèrent désormais le monde, gagnent  des millions et des milliards pendant que les travailleurs triment pour joindre les deux bouts. Un système que le SEFPO combat au quotidien en luttant pour de meilleures conditions de travail et de vie pour ses membres.

Environ une semaine ou plus avant la fin du Mouvement d'occupation, j'ai eu l'occasion de passer du temps au parc St. James. Ma première impression n'était pas très bonne : des tentes, de la boue, des panneaux déchirés, des abris de fortune, des rangées de toilettes portables, des sans abri souffrant de maladies mentales…le tout formait une communauté pour le moins chaotique.

Une impression négative qui s’est dissipée très vite – dès ma première rencontre avec deux dirigeants du mouvement de protestation : une jeune femme et un jeune homme. Ébouriffés, débraillés et évidemment très fatigués, mais calmes, intelligents et instruits, avec une étincelle dans leurs yeux où brillaient toute leur détermination. Cette même détermination que j'ai déjà remarquée chez nos activistes syndicaux les plus aguerris.

Une belle surprise pour moi qui en étais arrivé, je l'admets, à avoir une piètre opinion de la jeunesse. J'étais apparemment devenu le grincheux que j'avais JURÉ ne jamais devenir. Jeune, je me moquais pourtant de ces grincheux-là. Vingt-cinq ans plus tard, j’en étais arrivé à penser que les jeunes ne s’intéressent plus qu’à leurs smartphones, Facebook, et à tout ce qu'ils peuvent s'acheter pour eux-mêmes (sans jamais se soucier des autres). J'ai appris depuis que des calomnies semblables étaient gravées sur les murs des Pyramides, mais je m'écarte du sujet.

Retournons aux Indignés. Il y avait là des jeunes qui ne luttaient pas que pour leur gain personnel. Ils étaient là pour défendre leurs convictions. Ils étaient là, malgré tous les sacrifices et les désagréments, pour transmettre un message au public. Leur niveau d'organisation n'avait rien à envier à une armée. Dans les trois yourtes, ils avaient mis en place une infirmerie, une bibliothèque et un centre de communications et de presse avec des ordinateurs. Des volontaires ramassaient les déchets, d'autres recevaient les livraisons de nourriture, pendant que plusieurs autres fabriquaient des bannières et des pancartes. Un autre groupe de bénévoles animaient des séminaires quotidiens dans le parc concernant les problèmes légaux, les enjeux économiques et sociaux. Ce qui ressemblait à un chaos de l'extérieur était en réalité une communauté tout à fait autonome.

J'ai été vraiment impressionné par le règlement de leurs réunions quotidiennes qu'ils appelaient « assemblées générales ». Ceux qui voulaient prendre la parole devaient s'inscrire sur la liste des orateurs. Par le truchement de différents signaux de la main, l’audience pouvait exprimer son approbation ou sa désapprobation avec le problème en question. Tout le monde pouvait faire entendre sa voix et l'organisation et le respect prévalaient. Chaque décision était prise après consensus. D'une manière ou d'une autre, ça marchait. Subitement, j'ai eu une toute autre opinion de ces jeunes gens. Je me suis dit qu'il y avait de l'espoir pour la jeune génération.

Bien sûr, les médias n'ont jamais parlé de cet espoir. Choquant, je sais. Les médias, particulièrement à Toronto, préféraient insister sur le désordre, le bruit et le fait que les résidents aux alentours ne pouvaient plus profiter de leur parc, et bien sûr sur les objectifs futiles que ces jeunes cherchaient à atteindre.

Alors, permettez-moi de poser la question : pourquoi le SEFPO a-t-il soutenu ce groupe? Ayant rencontré les Indignés, je suis plus à même de répondre à cette question. C'est parce que ces jeunes représentent notre avenir. Dans vingt ou trente ans, quand un bon nombre d'entre nous seront à la retraite ou sur le point de la prendre, ils seront devenus nos chefs de file. Ils ont montré qu'ils ne pensent pas qu'à leur propre personne et qu'ils ont la volonté de faire des changements pour le bien des travailleurs partout dans le monde. En d'autres mots, ils seront les activistes et les syndicalistes de demain.

J'estime que le soutien que le SEFPO a apporté au Mouvement d'occupation à Toronto a permis de répondre à un besoin immédiat, mais surtout d'investir dans l'avenir. Peut-être que ces jeunes appartiendront demain à un syndicat, ou qu'ils voudront rejoindre un mouvement syndical. Demain, ils seront les voix qui guident leurs collègues, défendent leurs droits, combattent les employeurs injustes, et rassemblent leurs concitoyens autour d'eux afin de bâtir une vie meilleure pour toutes et tous. Le bon souvenir qu'ils ont du SEFPO restera graver en eux pour toujours.

Nombre de ces jeunes femmes et jeunes hommes sont les activistes syndicaux de demain. Ce que j'ai vu me conforte dans l'idée que notre avenir est dans de très bonnes mains.

De retour à la demande générale et … juste à temps pour le Congrès …

Les non-règles du débat parlementaire

Un petit compendium des non-règles afin que vous puissiez participer pleinement au prochain Congrès du SEFPO!

RÈGLE CONCERNANT LA CRISE DE COLÈRE

À tout moment du débat, tout participant incapable de contrôler sa colère a le droit d'interrompre un autre membre sans attendre la permission du président, et de vociférer afin de se faire entendre.

RÈGLE CONCERNANT UNE INTERRUPTION HORS DE PROPOS

Sans tenir compte de la motion débattue, tout participant a le droit d'interrompre le débat pour une période de cinq minutes au maximum pour discourir d'une question dont la pertinence échappe à tous les autres membres.

RÈGLE CONCERNANT LES ATTAQUES PERSONNELLES

En réponse à un point de vue mis de l'avant par un de ses pairs, un participant a le droit de répliquer par des attaques personnelles. À aucun moment, il n'est obligé d'aborder le sujet de discussion.

RÈGLE CONCERNANT DES RELATIONS CONFLICTUELLES

Un participant a le droit de mettre en doute la solidarité d'un autre membre en alléguant qu'il avait, a, ou aurait, un troisième cousin ou des arrière-petits-enfants qui pourraient être membre(s) d’une organisation qui se consacre à l'anéantissement de la section locale ou du syndicat.

RÈGLE CONCERNANT LE MÉPRIS

Un participant a le droit de grogner, de jeter des papiers sur la table, de secouer vigoureusement sa tête, ou d'afficher ouvertement son mépris à l'égard du décorum.

RÈGLE CONCERNANT LE HARCÈLEMENT

Un participant a le droit de déposer des motions malvenues dans le seul but de retarder le débat. On ne peut avoir recours à la règle concernant le harcèlement qu'au moment où le résultat d'un vote important est imminent.

RÈGLE CONCERNANT LES RENSEIGNEMENTS SUPERFLUS

À ne pas confondre avec la règle concernant « la question de renseignement ». Tandis que la règle concernant la question de renseignement permet au président d'obtenir des précisions, la règle concernant les renseignements superflus autorise un participant à parler de choses que l'auditoire connait déjà.

RÈGLE CONCERNANT L'EXAGÉRATION

Une motion qui autorise un participant à intervenir pour soulever un sujet de discussion qui a déjà été abordé par l'un des cinq orateurs précédents.

RÈGLE DE L'ODIEUX MENSONGE

Une motion qui autorise un participant à utiliser n'importe quelle règle de droit afin de faire valoir son point de vue, bien qu'une citation exacte le contredise.

RÈGLE CONCERNANT LA RANCUNE

Autorise un participant à soulever une question, ayant été débattue par l'organisation dans les cinq années précédentes, pour laquelle le participant n'a toujours pas pardonné les membres qui l'avaient contredit.

RÈGLE CONCERNANT LA CONFUSION MENTALE

Elle peut être utilisée quand un membre a perdu le fil de la discussion à force de digressions.

Exemple : On vient de voter une motion pour annuler la portion de route que la section locale a « adoptée ». Après plusieurs minutes de discussion, le débat porte essentiellement sur l'attitude des membres (serments d'allégeance, exigences, etc.). À partir de ce moment, le membre "X" invoque la : RÈGLE CONCERNANT LA CONFUSION MENTALE! Mais de quoi parlons-nous au fait? 

RÈGLE CONCERNANT LA BIZARRERIE

Elle peut être utilisée quand un membre estime que le sujet de discussion est d'une nature extrêmement bizarre.

Exemple : On discute pour savoir si le président de la section locale n'aurait pas meilleure mine s'il se couvrait de mortadelle ou se badigeonnait de gelée de raisin. À partir de ce moment, le membre "X" invoque la : RÈGLE CONCERNANT LA BIZARRERIE! La discussion a pris une tournure vraiment bizarre.

La fabrication de la bière, un service essentiel?

Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes/Association canadienne de la presse syndicale

Les tribunaux de la Lituanie ont statué que la production de bière est un service essentiel. Dans un conflit de travail qui dure depuis l'été dernier, la brasserie internationale Carlsberg a reçu le soutien du système judiciaire de la Lituanie.

En juin 2011, les membres du syndicat lituanien des producteurs d’aliments (LPMS) ont voté en faveur d’une grève à la brasserie Carlsberg en Lituanie afin de soutenir leur demande d’une convention collective décente conclue au niveau de l’entreprise.

Cherchant à mettre fin à la grève, la direction a lancé une pétition afin que le Tribunal du district invalide la procédure de vote de grève et déclare la grève illégale, et demandé des compensations financières pour frais de litige. Non seulement l'entreprise a voulu mettre fin à la grève en la faisant déclarer illégale, mais elle a en outre mis en avant le fait qu'aucune grève ne pouvait être déclenchée avant la fin de la saison estivale.

Le Tribunal a reporté de 30 jours le début de la grève prévue, arguant que la production de la bière était « d’une importance vitale » en Lituanie. Le 5 juillet, le Tribunal du district a statué que la grève était légale. La direction de Carslberg Lituanie a fait appel de cette décision et le Tribunal régional a annulé, le 5 août, la décision du tribunal inférieur statuant que la grève annoncée dans la brasserie en juin était en effet illégale.

Pour déclarer la grève illégale, le Tribunal régional a mis en avant les raisons étonnantes suivantes : « La convention collective est en conformité avec le Code du travail puisque les salaires des employés de Carlsberg sont au-dessus de la moyenne du marché, les emplois sont maintenus et les salaires ne sont pas réduits ». En déclarant la grève légitime illégale, le Tribunal régional justifiait la tentative de Carlsberg de geler les salaires pendant trois ans.

Le syndicat a interjeté appel auprès d’un tribunal supérieur en vue d’obtenir l’annulation de la décision du Tribunal régional, qui est toujours frappée d'appel, et a, en outre, déposé une plainte auprès de l’Organisation internationale du Travail (OIT) qui a reçu le soutien formel de l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes – qui sera examinée par le Comité de la liberté syndicale. Il est fort peu probable que le Comité de la liberté syndicale de l'OIT décide de déclarer le secteur des brasseries comme un service essentiel. On s'attend à ce que l'OIT condamne la décision du tribunal qui a suspendu une grève pour une période déraisonnable, dans la mesure où la suspension du droit de grève pendant une période si longue viole les normes de l’OIT.

  • Union internationale des travailleurs de l'alimentation, de l'agriculture, de l'hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes

Sur la trace des minières canadiennes!

En direct du Chiapas

Kaylan Bartholomew, vice-présidente, Comité provincial des jeunes travailleurs et travailleuses

Le Fonds pour la justice sociale du SEFPO vient en aide aux personnes les plus vulnérables en Afrique, dans les Caraïbes, en Amérique latine et en Asie.  Cette année, l'équipe Solidarité du SEFPO a visité l’État du Chiapas, au Mexique.

Accompagnée de Emily Visser, agente des communications au siège social du SEFPO, j'ai eu le privilège de rencontrer les populations locales et des représentants d'agence humanitaires au Chiapas, un État situé dans le Sud du Mexique, du 6 au 15 février 2012. J'aimerais vous parler de deux communautés en particulier : Chicomuselo et Fray Bartholome. Le voyage était organisé par Horizons of Friendship, une organisation de développement internationale, qui travaille en équipe avec d'autres organismes partout en Amérique centrale.

L'un des moments marquants du voyage a été notre rencontre avec des activistes d'une petite ville du Chiapas, Chicomuselo. Jose Luis Abarca nous a parlé de Blackfire, une minière canadienne qui exploitait un gisement dans les montagnes au-dessus du village. En 2009, les gardiens de sécurité de Blackfire ont assassiné le père de Jose Luis, Mariano, à une époque où il mobilisait sa communauté pour bloquer les routes du village.

Aucune loi ne sanctionne les pratiques minières irresponsables des entreprises canadiennes dans les pays étrangers. Le Parlement a rejeté le projet de loi C-300, la Loi sur la responsabilisation des sociétés à l'égard de leurs activités minières, pétrolières ou gazières dans les pays en développement, en octobre 2010. Lorsque la société Blackfire s'est installée à Chicomuselo, elle a promis des emplois, de meilleurs services sociaux et routes. Des promesses alléchantes pour une petite communauté en difficulté. Malheureusement, la minière a fait bien pire que de briser ses promesses. Blackfire a infligé des dommages graves à la communauté et à l'environnement. La société minière a contribué à creuser les inégalités, à diviser, et à causer des tensions – même dans les familles. Jour après jour, Blackfire a contribué à accroître les problèmes écologiques et sociaux dans cette région.

Blackfire nie toutes les accusations en bloc, mais les populations locales, menacées par une montagne précaire de terre extraite en équilibre instable au-dessus de leur village, ont développé des maladies en se baignant dans les ruisseaux contaminés et en buvant de l'eau polluée par les coulées de boue pendant la saison de pluie. Des preuves documentaires montrent que Blackfire a acheté les autorités locales et que ses véhicules sont passés sur des terres protégées en toute illégalité. Traversant le centre du village, des camions de la minière, chargés jusqu'à 80 tonnes, ont causé de nombreux dégâts aux ponts, maisons, et routes. Les efforts de Mariano Abarca pour mobiliser sa communauté et bloquer le passage de ces camions ont immédiatement attiré l'attention des agents de sécurité embauchés par Blackfire. D'abord arrêté, relâché, puis suivi et battu, il a ensuite été assassiné par des agents de sécurité qui portaient des chemises avec le logo de Blackfire.

Depuis cette tragédie, le soutien international pour la lutte de Chicomuselo n'a pas cessé de grandir, mais la bataille continue. Des activistes ont voyagé jusqu'à quatre heures dans chaque sens, pour raconter leur histoire et combat à notre délégation. Nous avons expliqué à Abarca et à ses compagnons que le SEFPO et le mouvement syndical ont leur propre manière de montrer leur solidarité aux travailleurs en lutte et nous avons fait « circuler le chapeau » – « pasear el sombrero » – en signe de solidarité syndicale.

Un autre moment fort de notre tournée au Chiapas a été notre visite dans un village zapatiste autonome, Fray Bartholome, où habitent seulement neuf familles. Les Zapatistes sont un mouvement de gauche formé de populations indigènes.  En 1994, le soulèvement zapatiste a mis sur le devant de la scène la lutte pour défendre les droits des populations indigènes et réclamer leurs droits de propriété territoriale et des ressources locales.  Deux ans plus tard, le gouvernement fédéral et les Zapatistes ont conclu un accord, « les Accords de San Andres ». Ces accords visaient à préserver les droits et à faire progresser la cause des populations indigènes au Chiapas. Du fait que le gouvernement mexicain n'a pas tenu plusieurs de ses engagements, les Zapatistes ont mis en place des communautés autonomes. Ces communautés ne reçoivent aucun soutien ou assistance sociale du gouvernement. Gérées par les Zapatistes, elles ont leur propre système de gouvernement – le Conseil de bon gouvernement. Le pouvoir de décision est entre les mains de membres de la communauté qui changent tous les trois ans.

Toute la communauté de Fray Bartholome s’était réunie dans sa petite école d'une pièce pour nous accueillir. Nous avons salué tous les membres de la communauté et les avons remerciés de nous avoir accueillis si chaleureusement et permis d'en apprendre plus sur leur vie quotidienne. Les communautés zapatistes sont généralement fermées aux étrangers et il faut obtenir la permission du Conseil de bon gouvernement avant de pouvoir s’y rendre. L'agriculture biologique constitue la principale activité économique des familles de Fray Bartholome qui cultivent du maïs, des haricots, la courge, les pois, et d'autres produits locaux. Sur leurs petits lopins de terre, les familles ne produisent pas assez pour nourrir toute la communauté, mais elles échangent des articles ou des services pour obtenir d’autres produits. La communauté essaie de devenir autosuffisante en apprenant de meilleures pratiques agricoles grâce à des séances de formation, qui sont procurées par le programme de développement social et économique des populations indigènes au Mexique (DESMI), auxquelles toute la communauté assiste. Le SEFPO et Horizons of Friendship soutiennent DESMI.

En tant que travailleuse auprès des enfants et des jeunes, j'étais très intéressée d'en apprendre plus sur la vie des enfants dans cette petite communauté. Les enfants vont à l'école quotidiennement pour apprendre les langues, les mathématiques, les sciences humaines, la santé, l'agriculture, l'histoire, et les sciences. Un éducateur de la Junte dispense l'enseignement à tous les élèves dans une pièce. Étant donné que la communauté a très peu d'argent, les fournitures scolaires sont rares. J'étais ravie d'en avoir quelques-unes avec moi pour les distribuer. Après l'école, les enfants aident leur famille avec les taches ménagères, la garde des tout-petits, la cuisine, et le travail de la terre.

Après le discours à l'école, nous avons eu droit à une visite de la communauté avec les dirigeants et les adultes. Sauf qu'Emily et moi-même avons été kidnappées en chemin par les enfants pour participer à des jeux et cueillir des fleurs. Il semble que nous sommes les seules de la délégation à avoir eu droit à une visite détaillée de la communauté. Les enfants étaient très fiers de leur village et de nous montrer leurs maisons et le bétail. Ils se sont également beaucoup amusés à m'enseigner des mots en espagnol. Bien que les enfants ne parlaient pas anglais et que je ne parle pas espagnol, nous avons communiqué par gestes et avec des sourires. Je leur ai chanté des chansons et enseigné quelques jeux de main. Après tant de bons moments, j'étais bien triste de devoir partir. La visite s'est terminée par des rires et des étreintes. J'étais très touchée par le fait qu'au moment de dire au-revoir aux enfants, ces derniers couraient après moi pour une dernière étreinte et m'offrir des fleurs.

Les familles de Fray Bartholome étaient extrêmement reconnaissantes de notre visite et du soutien que nous leur apportons par le truchement du programme de DESMI. Leurs remerciements m'ont aidé à comprendre l'importance du travail que le SEFPO accompli avec ses organismes partenaires par le biais du Fonds pour la justice sociale.  « Savoir que nous ne sommes pas seuls nous donne de la force. Les gens des communautés voisines ont remarqué que vous êtes venues nous soutenir ici, chez nous. Tous les gens des alentours savent que nous avons un soutien international. Merci. »

Pour de plus amples renseignements et savoir ce que vous pouvez faire pour soutenir des communautés comme Chicomuselo, consultez www.miningwatch.ca. Le Fonds pour la justice sociale soutient Mines Alerte Canada qui œuvre pour que les minières canadiennes adoptent des pratiques responsables à l'étranger.

Pour en savoir plus sur le mouvement de Zapatista : http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_zapatiste_de_lib%C3%A9ration_nationale

Pour consulter les photos et les rapports du voyage de Solidarité du SEFPO au Chiapas, veuillez consulter le blogue http://www.opseu-chiapas.blogspot.com.

Le Centre de ressources du SEFPO

Premier contact

Il est 8 h 02, et le téléphone sonne déjà en ce mercredi matin. Une agente du Centre de ressources prend son premier appel de la journée.

« Pourriez-vous me dire si mon chèque de remboursement des dépenses m'a été envoyé? », demande le membre à l'autre bout du fil. Une question de routine pour l'agente du Centre de ressources. Une fois qu'elle a vérifié le nom du membre, son adresse et numéro de section locale, il lui suffit de quelques clics de souris pour lui dire que sa demande a été traitée deux jours auparavant et que le chèque est dans le courrier.

Le Centre de ressources du SEFPO, qui a ouvert ses portes il y a sept ans, a fait beaucoup de chemin depuis sa création. Répondant à des centaines d'appels par jour, les agentes du Centre de ressources sont les premières personnes du SEFPO avec qui les membres, le personnel et le public entrent en contact. Ne croyez pas qu'il s'agisse d'un standard téléphonique de haute technologie. Les agentes du Centre de ressources sont formées pour répondre à toute une panoplie de questions : statut des griefs, remboursement des dépenses, ressources disponibles au syndicat, aide pour remplir des formulaires, trouver des informations dans le site Web, dates et lieux des réunions, membres retenus pour une séance de formation, etc.

La tâche la plus ardue est parfois de mettre en contact l'appelant avec le membre du personnel ou le dirigeant élu pertinents.  C’est parfois compliqué, explique Nicole, qui travaille au Centre des ressources depuis trois ans : « Il arrive souvent que des membres demandent à parler à Smokey Thomas parce que c'est la personne qu'ils connaissent alors qu'ils ont en réalité besoin de parler avec un membre du personnel de l'Unité de santé et sécurité. Il s'agit d'obtenir les renseignements pertinents de notre interlocuteur et de lui expliquer brièvement le fonctionnement du syndicat. »

Expliquer aux membres le fonctionnement du SEFPO, sa structure et la prestation des services constitue une partie importante de notre travail. Un travail qui s'avère payant à long terme. Marisa, agente des ressources, explique qu’il est fréquent que les membres ne savent pas vers qui se tourner quand ils ont besoin d'aide. « Notre rôle est de les guider à travers les différentes étapes : les mettre en contact avec les dirigeants de leur section locale, ou en fonction de leur problème avec leur délégué du personnel. Nous passons plus de temps avec les membres qui n'ont pas de contact régulier avec le syndicat afin qu'ils comprennent la démarche à suivre. »

Indépendamment de la nature de l'appel, notre première priorité est de garantir la discrétion et la confidentialité des renseignements des membres. Ceci entraine parfois de la frustration chez nos interlocuteurs, mais c'est une partie essentielle du processus. « L'une des plaintes les plus fréquentes concerne le fait que nous devons identifier le membre et mettre à jour ses renseignements personnels avant de traiter son appel », indique Cynthia, l'une des premières agentes du Centre de ressources. « Si la personne ne donne pas son nom, nous ne savons pas qui à nous parlons, et nous ne pouvons pas répondre à ses attentes. Nous devons nous assurer que nous parlons bien à un membre, et non pas à un employeur ou à une personne extérieure au syndicat ou à quelqu'un des médias. »

Mettre à jour les renseignements des membres reste une priorité absolue. Les agentes doivent le faire avec chaque membre afin que le syndicat dispose de renseignements à jour. « Pendant la grève du personnel de soutien des CAAT, on s'est aperçu que les coordonnées de nombreux membres n'étaient pas à jour », ajoute Cynthia. « Nous avons reçu de nombreux appels de membres qui se plaignaient de ne pas recevoir des informations essentielles. Beaucoup croient que l'employeur communique au syndicat leurs adresses postales et électroniques, numéros de téléphone. Ce n'est pas le cas. » La majorité des communications syndicales se fait désormais de manière électronique. Notre problème le plus courant est que les membres nous procurent seulement l'adresse électronique de leur travail. Les membres doivent savoir que de nombreux employeurs bloquent les courriels du SEFPO et qu'ils ont légalement le droit de contrôler les comptes de courrier électronique de leurs employés.

Quel que soit la question ou le problème, les agentes donnent le meilleur d'elles-mêmes pour garder leur calme et sang-froid pendant les appels. « Il arrive que les membres qui nous appellent soient mécontents ou bougons », ajoute Toni, agente du Centre des ressources. « Nous le comprenons. Nous essayons de les calmer, et de faire tout notre possible pour les aider. »

Le Centre de ressources reçoit aussi quelques appels que l'on peut qualifier de bizarres. Un membre a appelé pour s'inscrire au cours de bowling organisé par le SEFPO. Ça nous a pris un peu de temps pour comprendre qu'il parlait en réalité d'un cours sur le harcèlement. D'autres ont appelé pour demander quelle couleur du formulaire de grief ils devaient télécopier au SEFPO.

« Les personnes qui nous étonnent toujours sont celles qui appellent pour demander un numéro de téléphone », raconte Carol, employée depuis 12 ans au Centre des ressources. « Dès que nous commençons à donner le numéro, elles nous interrompent : “Attendez!  j'ai besoin de trouver un stylo!‘’ Comme si elles ne pouvaient pas y penser avant? »  « La championne toute catégorie reste toutefois une femme qui voulait adhérer au SEFPO parce que les membres obtiennent de bonnes remises sur les abonnements de téléphones cellulaires. Bien que le SEFPO accueille toujours avec plaisir de nouveaux membres, cette nouvelle adhésion était problématique, car cette dame travaillait à son propre compte. Ce n'est qu'au moment où je lui ai demandé avec qui le SEFPO négocierait sa convention collective qu'elle a enfin compris. »

Très souvent, il suffit d'avoir les connaissances, la patience et un peu de compassion pour répondre aux attentes du membre. « Nous devons faire preuve de jugement en ce qui concerne nos questions et le moment où nous devons arrêter », explique Sue, l'une des agentes bilingues. « Nous faisons tout notre possible pour respecter la vie privée du membre, surtout en ce qui concerne l'équité, les droits de la personne et le harcèlement. Nous rassurons régulièrement les membres sur le fait que leurs renseignements personnels sont tenus strictement confidentiels et que nous ne communiquons aucune information à l'employeur. »

Sue rappelle que les agentes doivent souvent expliquer les limites de leurs fonctions. « Par exemple, nous pouvons dire aux membres où trouver certaines informations dans leur convention collective, mais nous n'avons pas le droit de donner des conseils ou opinions. C'est le travail des délégués syndicaux ou des négociateurs. Nous n'avons pas le droit de communiquer les numéros de postes téléphoniques des membres du personnel ou de téléphones cellulaires. Les membres du personnel peuvent toutefois laisser leurs coordonnées de manière électronique quand ils ne sont pas au bureau. Nous savons ainsi comment les contacter en cas de besoin. De nombreux membres ne veulent pas laisser de message dans le système de messagerie vocale et nous faisons tout notre possible pour les mettre en communication avec un membre du personnel qui pourra les aider. »

C'est la raison d'être du Centre de ressources du SEFPO, qui a été créé en 2005 pour répondre à ce besoin : faciliter le contact personnel dans le syndicat. « Fatigués par le manque de convivialité des nouveaux modes de communications, les gens ne supportent plus d’avoir à appuyer sur de nombreux boutons pour passer d'une application à une autre, à laisser des messages et d'être incapables de pouvoir parler à quelqu'un de vive voix », explique Nadia. « Nous souhaitons que les membres puissent toujours parler à quelqu'un qui les écoute et les aide à trouver une solution à leur problème. C'est notre mission. 

Même si nous ne pouvons pas satisfaire tout le monde, nous essayons de faire en sorte que chaque communication téléphonique soit le plus agréable possible. » Faire en sorte que ses 130 000 membres reçoivent le meilleur service possible de la manière la plus agréable qui soit, c'est le but du Centre de ressources et du SEFPO.

La Loi et la santé et sécurité au travail

On a le droit de savoir

Nancy Hart-Day, En solidarité

Au mois d'octobre 2011, j'ai eu la chance d'assister à un cours de deux semaines, la Loi et la santé et sécurité au travail, au Centre de santé et sécurité des travailleurs et travailleuses.  En plus d'avoir une formatrice compétente, Noeline, je me suis également faite des amis sur lesquels je peux compter pour m'aider avec les questions de santé et sécurité. Dans ce cours, nous avons appris à décrypter le libellé de la Loi sur la santé et la sécurité au travail.  

Permettez-moi d'abord de vous décrire le contexte. Je suis agente des services correctionnels dans une prison à sécurité maximale.  J'avais donc tout intérêt à ouvrir grands mes yeux et oreilles afin d'en apprendre le plus possible. Les gens trouvent souvent que les questions de santé et sécurité sont ennuyeuses parce qu'ils ont du mal à les comprendre et qu'ils estiment qu'elles ne s'appliquent pas à leur domaine professionnel ou qu'elles font partie du travail. 

En tant qu'agente des services correctionnels, je travaille au contact des détenus. On présume souvent qu'il y a des situations que nous devons assumer nous-mêmes, car elles sont inhérentes à notre travail. Oui, nous avons recours à des règles rigoureuses pour assurer notre sécurité, mais rien n'empêche un détenu de couvrir la porte, les murs, et le plancher de sa cellule, avec des excréments. Or, il n'y a aucune équipe spécialisée pour nettoyer et désinfecter la cellule.  Il est prévu qu'un membre du personnel ou un détenu utilisera une trousse de protection contre les biorisques pour nettoyer la cellule afin qu'elle puisse être réutilisée. Les cellules ne sont pas construites en acier, mais avec du béton poreux. Vous voyez ce que je veux dire?

Dans le passé, nous escortions les détenus dans la communauté, via un service de taxi. En raison du combat mené par le personnel courageux qui a dû endurer cette réalité (qui était perçue comme « inhérente » à notre fonction), nous avons désormais des gilets pare-balles, des vaporisateurs de poivre, des menottes, et des bâtons télescopiques pour mener à bien cette mission. Toutes ces avancées sont le résultat du travail de longue haleine accompli par le personnel – préoccupations, plaintes, refus – dans le domaine de la santé et la sécurité. Le Comité mixte sur la santé et la sécurité au travail s'est battu pour obtenir ces améliorations, mais les agents des services correctionnels ont payé un lourd tribut en travaillant de longues années dans des conditions dangereuses.

Dans les services correctionnels, nous n'avons pas nos propres règlements au titre du Programme de santé au travail et de sécurité du public, contrairement aux établissements résidentiels et de santé, les enseignants, la construction, les mineurs, les agriculteurs et les pompiers. Nous dépendons du règlement sur les établissements industriels conformément à la Loi sur la santé et la sécurité au travail, mais il ne concerne pas le travail très particulier des agents des services correctionnels. Peut-être que cette situation changera un jour et que les établissements correctionnels auront leurs propres règlements au titre de la loi. En attendant, les gens doivent connaître leurs droits selon le Programme de santé au travail et de sécurité du public. Au lieu de s'attaquer au problème de sécurité, l'employeur blâme souvent le personnel pour un accident de travail.

L'un des éléments importants que j'ai retenu de ce cours est le suivant : déterminer la cause de l'accident et les dangers dans le lieu de travail en essayant de répondre à la question "pourquoi" jusqu'à ce qu'on ne trouve plus de réponse, à l’instar de l’exemple ci-dessous.

Question  : pourquoi l’employée est-elle tombée?
Réponse  : parce que l’employée a heurté une boîte qui se trouvait sur le passage.

Question  : pourquoi la boîte était-elle sur le passage?
Réponse  : parce que quelqu’un l’avait déposée à cet endroit.

Question  : pourquoi quelqu’un l’avait-il déposée à cet endroit?
Réponse  : parce que qu’il n’y avait pas d’autre endroit où la mettre.

Question  : pourquoi n’y a-t-il pas un endroit précis pour déposer ces boîtes?
Réponse  : je ne sais pas

Quelle est la raison de l’accident? Le fait qu’il n’y a pas d’endroit précis pour déposer ces boîtes. Il suffit parfois d’une courte analyse pour déterminer les causes d’un accident et écarter un danger.

Le site Web du SEFPO est un outil utile pour en apprendre plus sur vos droits. Une ressource pratique, utile et instructive qui contient des liens pour accéder au Programme de santé au travail et de sécurité du public, aux règlements et au guide du travailleur. Pour en savoir plus sur vos droits, consultez le site Web, à http://www.sefpo.org/hands/index.htm.

Protection syndicale pendant la période d'essai

Bill Barry, directeur du Département d'études syndicales au Community College Baltimore (MD) County

Même quand l'économie tourne au ralenti, de nombreux employeurs doivent embaucher de nouveaux employés afin de remplacer ceux et celles qui démissionnent  ou prennent leur retraite. Une bonne nouvelle pour les nouveaux employés, surtout si leur nouveau milieu de travail est syndiqué. Tout nouvel employé doit, cependant, surmonter un problème décisif : la période de probation.

Il existe un malentendu assez répandu concernant les syndicats, les nouveaux travailleurs, les contrats et les périodes d'essai. La situation est la suivante : chaque contrat prévoit une période d'essai, habituellement d'une durée de 30 jours à deux ans. Le libellé de la convention collective empêche le syndicat d'intervenir pour remettre en cause le licenciement d'un travailleur pendant la période d'essai. La période d'essai permet au patron d'avoir le temps d'évaluer ses nouveaux employés avant de décider de les garder et au syndicat d'éviter les ennuis et les dépenses pour défendre un travailleur « à problème ».

C'est ainsi que s'est répandue l'idée qu'un syndicat ne peut pas défendre un travailleur pendant la période d'essai.

C'est faux.

En même temps, le fait qu'une disposition de la convention collective oblige un nouveau travailleur à se joindre au syndicat bien avant la fin de la période d'essai entraîne parfois des critiques. Le travailleur à l'essai rétorque souvent : « Si le syndicat ne peut rien faire pour moi, pourquoi devrais-je payer des cotisations? »

C'est également faux.

Il est important que les délégués syndicaux, qui sont le premier contact des nouveaux travailleurs, comprennent bien les tenants et les aboutissants de la convention collective qui constitue la force du syndicat dans le lieu de travail. Les délégués syndicaux doivent pouvoir expliquer de quelle manière les dispositions de la convention collective s'appliquent – même pour un nouveau travailleur.

Décrire les avantages

Dès qu'un nouveau travailleur pointe pour la première fois, il bénéficie des avantages inestimables que lui procure la convention collective. Les délégués syndicaux devraient être capables d’expliquer les dispositions de la convention collective aux nouveaux travailleurs.

Travailler dans un milieu de travail syndiqué signifie que le salaire de départ est généralement beaucoup plus élevé que le salaire minimum, avec une progression salariale garantie par la convention collective. Parce que la convention collective l'exige, et non pas parce qu'il est le préféré du patron, un travailleur peut bénéficier d'une de ces augmentations salariales automatiques bien avant la fin de sa période d'essai.

La plupart des conventions collectives exigent une compensation salariale à un taux majoré de moitié pour une journée de travail excédant huit heures. Tous les nouveaux travailleurs, dès le premier jour de travail, sont ainsi payés en heures supplémentaires si leur journée de travail excède le temps normal. En fait, en étant payé en heures supplémentaires pour un seul quart de travail, un travailleur peut empocher plus que ce que lui coûte sa cotisation syndicale mensuelle – un exemple qui illustre bien la valeur en argent d'une convention collective.

De nombreuses conventions collectives permettent à tous les travailleurs – y compris les travailleurs à l'essai –  d'être couverts par un régime d'assurance-maladie complémentaire, de bénéficier de leur congé annuel payé et de tous les autres avantages économiques que le syndicat a négociés. Rappelons, en outre, que la loi énonce seulement le taux du salaire minimum que l'employeur peut verser à ses employés, le taux horaire normal majoré de 50 pour 100 pour une semaine en sus de 40 heures, et le versement des indemnisations.

Éduquer les nouveaux travailleurs

Il est important que le délégué syndical passe le temps nécessaire à expliquer le rôle du syndicat aux travailleurs à l'essai. Surtout parce que les travailleurs ont souvent entendu à la maison ou à l’école que les grandes organisations syndicales n'en voulaient qu'à leur argent. On a endoctriné les nouveaux travailleurs afin de leur faire croire que les avantages dont ils bénéficient sont des cadeaux du généreux et bienveillant patron. C'est ainsi que la première pensée qui leur vient à l'esprit est : « L'entreprise nous procure…»

Un délégué syndical perspicace dénoncera fermement, mais pas agressivement, cette idée fausse. On conseille également d'accueillir les nouveaux travailleurs, de leur distribuer une trousse syndicale de bienvenue et de leur expliquer pourquoi chaque amélioration est le fruit de négociations difficiles et parfois même le résultat de sacrifices, comme une grève. Des étapes à franchir pour qu'un nouveau travailleur devienne un membre actif du syndicat.

Les autres avantages

Les travailleurs à l'essai bénéficient tout de suite de la protection du syndicat dans le lieu de travail. Le délégué syndical est ainsi le mieux placé pour :

  • protéger un nouveau travailleur contre des conditions de travail dangereuses ou un superviseur irrespectueux – et ce dès le premier jour de travail!
  • expliquer au travailleur à l'essai sa rémunération ou son droit à prendre des périodes de repos et,
  • veiller à ce qu'elle ou qu’il ne soit pas la victime d’une forme de discrimination telle qu’indiquée dans la convention collective.

Des avantages qui valent bien la peine de verser une modeste cotisation syndicale, même si la convention collective comprend des limites en ce qui concerne l'intervention du syndicat dans les cas de licenciement.

Ainsi, un délégué syndical diligent informera les nouveaux employés des modalités et conditions de la convention collective et leur expliquera que les avantages qui en découlent ne sont pas un cadeau du patron, mais bien le résultat d'un long travail, des sacrifices et de l'organisation efficace du syndicat. Un travailleur à l'essai devrait se réjouir de bénéficier des avantages – et de payer les cotisations syndicales en retour.

Le symbole de l'Arc-en-ciel

Lisa Bicum, En Solidarité

Au mois de juillet 2011, je me promenais avec mes enfants dans le quartier de Church-Wellesley Village, à Toronto, peu de temps après les célébrations de la Fierté 2011. Le quartier était décoré aux couleurs des drapeaux arc-en-ciel.

Mes enfants ont remarqué les innombrables et magnifiques drapeaux et m'ont demandé pourquoi on avait choisi l’arc-en-ciel. Je leur ai dit que les familles ont différentes tailles, origines, formes et que les célébrations de la Fierté de Toronto mettaient en lumière cette réalité. « Cool! », qu'ils m'ont répondu. Mais, ils m'ont posé une autre question à laquelle je n'avais pas de réponse : Pourquoi avait-on choisi l'arc-en-ciel?

J'ai trouvé la réponse quelques mois plus tard en lisant le dernier numéro de la revue Mental Floss (à lire absolument!), qui relatait l'historique du drapeau arc-en-ciel. À la fin des années1970, Gilbert Baker, un militaire à la retraite, habitant en Californie, qui avait appris à coudre tout seul, fabriquait des costumes pour des spectacles de travestis et des bannières pour les événements organisés pour défendre les droits des homosexuels. Il s'est lié d'amitié avec l'organisateur politique Harvey Milk, qui lui a demandé de créer un symbole pour le mouvement de défense des droits des homosexuels de l'époque. Baker a trouvé que l'arc-en-ciel refléterait la diversité de la communauté LGBT.

Le drapeau arc-en-ciel a flotté pour la première fois lors du défilé de la Fierté Gay, organisé à San Francisco, le 25 juin 1978. Quelques mois plus tard, Harvey Milk était assassiné et le drapeau arc-en-ciel est devenu le symbole des droits des homosexuels.

Les bourses d'études : un coup de pouce à la prochaine génération

On prévoit que plus de 30 pour cent de la main-d'œuvre actuelle pourraient partir en retraite dans les cinq prochaines années. Selon Statistique Canada, la proportion entre les travailleurs actifs et inactifs passera de 5 pour 1 à 2 pour 1, d'ici 2040. 

Avec des prévisions aussi stupéfiantes, il est à craindre que la transmission des connaissances ne puisse se faire au moment où tant de travailleurs quitteront le lieu de travail – emportant avec eux leur savoir. Assurer l'avenir du mouvement syndical pour les années à venir, c’est aussi transmettre le savoir, les valeurs de solidarité et de responsabilité à la prochaine génération et aux futurs activistes.

Le SEFPO, le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public (SNEGSP) et la Fédération du travail de l'Ontario  (FTO) offrent des bourses, qui concernent principalement les enjeux du monde du travail et de justice sociale, aux enfants des membres qui suivent des études postsecondaires. La rédaction d'une composition ou dissertation peut faire partie des exigences pour présenter une demande. Les dates-limites de présentation des demandes varient en fonction des bourses.

Le SEFPO dispose de cinq fonds de bourses d'études :

  • Le Fonds de bourses d'études Solidarité globale du SEFPO met l'accent sur les initiatives concernant la lutte contre le VIH/sida et la solidarité internationale entre les travailleurs. La date-limite pour présenter une demande à cette bourse de 1 000 $ est le 15 juin de chaque année.
  • Le Fonds de bourses d'études Larry Cripps a été créé en hommage à la mémoire de Cripps, un agent correctionnel et syndicaliste de longue date, qui est décédé en 2004. La bourse de 2 000 $ récompense des étudiants du niveau postsecondaire qui suivent un programme sur les services correctionnels ou policiers. La date-limite pour faire une demande est le 15 juin de chaque année.
  • Le Fonds de bourse d’études Curt  Bishop met l'accent sur les questions de la santé et de la sécurité dans le lieu de travail. La date-limite pour faire une demande pour cette bourse de 1 000 $ est le 1er août de chaque année. Bishop a passé plus de deux décennies à lutter pour améliorer la santé et la sécurité au travail. Membre de la section locale 678 (Algoma Treatment and Remand Centre), Curt est décédé en juin 2008.
  • Le Fonds de bourses d'études de la Division des professionnels hospitaliers (DPH) offre sept bourses d'études (une par région) par année aux étudiants qui choisissent un programme d'études dans le domaine des professions hospitalières. La date-limite pour faire une demande est le 1er septembre de chaque année.
  • La bourse d'études Carol McGregor est ouverte aux étudiantes ou étudiants ayant un handicap visible ou invisible. Les demandes pour cette bourse de 3 000 $ doivent être reçues avant le 15 septembre de chaque année. Carol McGregor, militante de longue date sur les questions des droits des personnes handicapées, est décédée en 2006. 

Pour en savoir plus sur les bourses d'études du SEFPO, y compris sur les exigences et la présentation des demandes, consultez : http://www.sefpo.org/notices/opseuscholar.htm#CurtBishopScholarship

Le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public (SNEGSP) offre quatre bourses d'études d'un montant de 1 500 $ chacune. La date-limite pour présenter une demande est le 30 juin de chaque année.

  • Le Fonds de bourses d'études Tommy Douglas

Les étudiantes et étudiants doivent expliquer comment Tommy Douglas a contribué à faire du Canada une société plus juste et équitable.

  • Le Fonds de bourses d'études Terry Fox

Les étudiantes et étudiants doivent expliquer pourquoi des services publics de qualité sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des personnes handicapées.

  • Le Fonds de bourses d'études des Canadiennes et Canadiens d'origine autochtone

Les étudiantes et étudiants doivent expliquer pourquoi des services publics de qualité sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des Canadiennes et Canadiens d'origine autochtone.

  • Le Fonds de bourses d'études des membres d'une minorité visible

Les étudiantes et étudiants doivent expliquer pourquoi des services publics de qualité sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des membres des minorités visibles.

Pour en savoir plus sur les bourses d'études du SNEGSP, y compris sur les exigences et la présentation des demandes, consultez : http://www.nupge.ca/scholarshipshttp://www.nupge.ca/scholarships.

La Fédération du travail de l'Ontario offre deux bourses d'études d'une valeur de 2 000 $ chacune. Les renseignements concernant les bourses, les exigences et les dates limites seront disponibles au début du mois d'avril 2012. Pour de plus amples renseignements, consultez www.ofl.ca.

S'engager pour la santé et la sécurité

Lisa Bicum, En Solidarité

Blessure ou décès par suite d'un accident du travail :  des mots qu'aucun d'entre nous ne souhaite entendre. Mais les chiffres nous rappellent la dure réalité : en 2009, les commissions de l'indemnisation des accidentés du travail ont enregistré 939 décès de travailleuses et travailleurs suite à un accident du travail à travers le Canada (Nombre de décès par juridiction, 1993-2009). Malgré les efforts pour améliorer la sécurité, des accidents se produisent et les employés courent toujours le risque d'être frappés d'invalidité par suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle.

On peut se demander quoi faire de plus. En plus de donner la priorité à la sécurité dans notre travail quotidien, nous pouvons également prendre le temps de commémorer la mémoire de celles et ceux qui ont été blessés, qui sont malades, ou qui ont perdu la vie à cause de leur travail. Le Jour de deuil national, célébré chaque année le 28 avril, a été officiellement reconnu par le gouvernement fédéral en 1991. Chaque année, on organise des événements commémoratifs dans les collectivités pour marquer cette journée de deuil. Le drapeau canadien est hissé à mi-mât seulement sur la Colline du Parlement. Les travailleurs allument des bougies, portent des rubans et des brassards noirs, et se recueillent en silence pendant quelques minutes.

Le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (CCHST) souhaite que les  travailleurs prennent le temps de se recueillir à l'occasion de cette journée annuelle et les encouragent à adopter des conditions de travail plus saines et sécuritaires. Pour faire la promotion de cette journée importante, le CCHST a créé plusieurs ressources afin de faciliter la transmission du message.

Nous pouvons tous faire notre part : participer aux activités locales, contacter le CCHST pour demander une affiche ou quelques articles promotionnels, et s’impliquer pour promouvoir un milieu sain et sécuritaire au travail en souvenir de celles et ceux qui sont décédés, malades ou ont été blessés à cause d'un milieu de travail dangereux.

Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec le CCHST en composant le 1-800-668-4284 ou visitant http://www.ccohs.ca/ccohs/inquiries. Une recherche rapide sur Google vous aidera à trouver les activités qui sont organisées dans votre communauté.

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