SEFPO En Solidarite

Le bulletin d’information des délégués et activistes du SEFPO - hiver 2013

In Solidarity, winter 2013 cover. OPSEU member holding a flag
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Au nom des 99 pour cent!

Laurie Sabourin, En Solidarité

Le SEFPO est toujours à son meilleur lorsqu'il organise des campagnes et des rassemblements pour bâtir un Ontario plus compatissant.

Le 26 janvier 2013, des membres de toute la province s'étaient donné rendez-vous tôt le matin à l'extérieur du Maple Leaf Gardens, à Toronto, pour envoyer un message aux délégués qui entraient au Congrès à la chefferie du Parti libéral de l'Ontario. Ils ont demandé plus de compassion et de prospérité aux militants du Parti libéral de l'Ontario, ainsi qu'aux candidats à la chefferie, qui étaient en lice pour remplacer le chef sortant, Dalton McGuinty.

Les membres ont exprimé leurs préoccupations et demandé au gouvernement de mettre fin aux inégalités, d'investir dans les services de soutien aux familles, de taxer équitablement les sociétés rentables et de protéger les droits démocratiques de tous les citoyens. En dépit du slogan libéral « avancer ensemble », la plupart des membres du SEFPO s"inquiètent plutôt de faire marche arrière. Alors qu’on s'attaque aux salaires et conditions de travail, de nombreux membres craignent de perdre leur emploi en 2013 en raison des coupures majeures et de la privatisation des services publics. Dans le même temps, on laisse les banques et les sociétés récolter des bénéfices sans précédent aux dépens de la population. Comme l’a déclaré Smokey Thomas, le président du SEFPO, « Nous avons besoin d'un premier ministre qui défende les 99 pour cent! »

Tout au long de la journée, la FTO et les syndicats d'enseignants ont rassemblé quelque 30 000 personnes qui ont demandé des changements à leur gouvernement. Au fur et à mesure, le petit groupe de manifestants, qui au début bloquait une voie de circulation sur la rue Carlton, a rapidement pris de l"ampleur, finissant par bloquer tout le quartier, de la rue Yonge jusqu'à la rue College. Dans le même temps, commentaires et photos de l'événement déferlaient sur Twitter et Facebook.

Le gouvernement libéral de l'Ontario a maintenu les réductions de l'impôt sur les sociétés qui font perdre 15 milliards de dollars à la province chaque année. L'automne dernier, avec l'appui des progressistes-conservateurs de Tim Hudak, les libéraux de Dalton McGuinty ont adopté la Loi 115, qui impose un contrat de travail aux enseignants et au personnel de soutien des écoles, sans se donner la peine de négocier de bonne foi. Les conservateurs, qui ne valent pas mieux, ont déjà fait savoir que s'ils gagnent les prochaines élections, ils déclareront la guerre aux travailleurs syndiqués et forceront les employés du secteur public à rivaliser avec le secteur privé en mettant leurs emplois en concurrence. Les libéraux et les conservateurs ont créé un précédent qui menace les droits de tous les travailleurs de l"Ontario.

À cause des coupures de financement du budget de l'Ontario 2012, des milliers d'emplois sont menacés dans les services publics essentiels, qui jouent un rôle de premier plan dans toutes les communautés.

Il est clair que ni les libéraux ni les conservateurs ne travaillent pour le bien commun de toute la population ontarienne. Ils travaillent peut-être pour les dirigeants de sociétés et les nantis qui font partie du un pour cent, mais certainement pas pour les travailleurs.

Le Parti libéral a un nouveau chef, mais l'ordre du jour politique reste le même. Après le troisième tour de scrutin, Kathleen Wynne a été élue pour diriger son parti jusqu"aux prochaines élections. Elle se doit d’écouter la voix des citoyens les plus démunis et de la classe moyenne. Le SEFPO parle haut et fort au nom des 99 pour cent et il continuera de les défendre dans sa lutte pour la justice sociale.

Le SEFPO et les travailleurs d'un bout à l'autre de la province demandent de nouvelles priorités pour l'Ontario afin que l'on fasse passer les gens avant les profits des entreprises. Donnons la priorité aux gens, et non pas au profit, pour créer une nouvelle prospérité en Ontario.

Les syndicats : sont-ils toujours pertinents?

Glen Archer, En solidarité

Nous avons déjà tous entendu quelqu'un dire : « Les syndicats avaient une raison d'être il y a une centaine d'années » ou « Les syndicats servaient à quelque chose dans le temps! » De nos jours, les syndicats sont plus pertinents que jamais auparavant, et leur bien-fondé est toujours légitime.

Le fossé entre les syndicats et les grandes entreprises n'a jamais été aussi profond. Il semble pourtant que les gouvernements ne cessent de le creuser. Aux États-Unis, plusieurs événements ont permis de mettre en évidence l'implication des gouvernements durant les dernières années. Malheureusement, nombre de ces pratiques et idéologies se propagent vers le Nord.

Au cours des deux dernières années, les travailleurs du Wisconsin sont passés à l'action pour protester contre l'infâme « Loi 10, 2011 du Wisconsin », aussi appelée, « Loi du retour à l'équilibre budgétaire ». En deux mots, on a fait payer les difficultés budgétaires de l'État aux travailleurs du secteur public. La stratégie du retour à l'équilibre budgétaire a essentiellement consisté à mettre à pied des travailleurs, à couper dans les salaires et les avantages sociaux et à recalculer les cotisations aux régimes de retraite des travailleurs municipaux et du secteur public. Ça vous rappelle quelque chose?

L'ironie de cette histoire tient au fait que la négociation collective des travailleurs de la fonction publique avait été enchâssée dans la législation du Wisconsin en 1959. De plus, le Wisconsin a été le premier État à instituer la négociation collective. Comment ne pas s'inquiéter du fait qu'un État avec une aussi longue histoire pro-syndicale puisse faire une telle volte-face sur des valeurs aussi fondamentales. Comment ne pas penser que c'est de mauvais augures pour le reste des États-Unis et, bien sûr pour le Canada?

Ce n'est pas tout. Dernièrement, l'État du Michigan a promulgué une loi appelée « Right to work » (droit au travail). À ne surtout pas confondre avec la Déclaration universelle des droits de l'homme qui stipule que « Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ». Non, cette loi s'attaque directement aux syndicats en permettant à chaque employé de profiter des avantages qui ont été obtenus par le syndicat – salaires, avantages sociaux, sécurité d'emploi – sans être obligé de payer les cotisations syndicales et d'adhérer au syndicat.

Ce qui est sûr, c'est que la loi du « droit au travail » devrait faire gagner beaucoup d'argent aux grandes entreprises.  Si les grandes entreprises arrivent à leurs fins, les employés non syndiqués qui ne payent pas de cotisations seront plus nombreux que les employés syndiqués qui payent des cotisations, ce qui finira par affaiblir les syndicats. Une fois qu'il ne restera plus qu'une poignée d'employés syndiqués, il sera alors beaucoup plus facile pour les employeurs de réduire proportionnellement l'échelle salariale et les avantages sociaux par exemple.

Il est vraiment déplorable de voir que ces campagnes ont été lancées, approuvées ou du moins tolérées par les grandes entreprises. Quoi qu'il en soit, elles sont les grandes gagnantes.

Est-il possible de faire une comparaison similaire avec l'Ontario? Les travailleurs syndiqués devraient-il se préoccupés de l'avenir des syndicats en Ontario? Certainement!

Nous négocions actuellement avec un gouvernement provincial dont les politiques des dernières années comportaient des réductions d'impôt pour les grandes entreprises et des attaques contre les services publics.

Dalton McGuinty, a proposé, entre autres, un gel des salaires pour tous les employés de la fonction publique, une diminution des droits à pension, une grille salariale à deux vitesses, de nouvelles privatisations et la vente de biens de la Couronne, des mises à pied et des fermetures.

Plus récemment, les libéraux ont imposé le projet de loi 115 aux enseignants de l'Ontario, qui tout en promettant de donner la priorité aux élèves, accordait des pouvoirs sans précédent à l'employeur et s'attaquait durement au processus de négociation collective.

Comment les libéraux ontariens ont-ils pu tomber aussi bas? À un moment où le monde entier traversait ce qu'on a appelé « la grande récession », provoquée par la crise des prêts hypothécaires à risque et d'autres événements, les libéraux n'ont rien trouvé de mieux que demander à un gourou du monde des affaires, Don Drummond, d'examiner la situation de l'Ontario. Avec sa Commission de la réforme des services publics de l'Ontario en 2011, il a asséné un grand coup aux services publics de la province.

Certaines de ces recommandations ont entrainé des coupures drastiques dans les services publics qui sont procurés par les membres du SEFPO. Don Drummond estime, à l'instar d'un grand nombre de personnes du secteur à but lucratif, que le secteur privé peut procurer des services de meilleure qualité que le service public. Si Drummond tenait compte du passé, il s'apercevrait que les privatisations sont souvent catastrophiques.

Prenons par exemple la privatisation désastreuse du Centre correctionnel du Nord, à Penetanguishene, le premier centre correctionnel à avoir été privatisé en Ontario. Cette privatisation fut un tel désastre que l'entrepreneur, Management and Training Corporation Canada (l'ironie de la chose, c'est que son siège social est situé à Centreville, dans l'État de l'Utah), n'a même pas obtenu le renouvellement de son contrat de cinq ans. Le bilan des sociétés privées à but lucratif dans le secteur correctionnel est si mauvais que le gouvernement provincial n'a même pas cherché à renouveler l'expérience depuis que le Centre correctionnel du Nord est à nouveau géré comme un service public en 2006.

Toutefois, certaines recommandations de Drummond ont été mises en œuvre. Une société appelée Active Outdoors, basée à Nashville, Tennessee, est maintenant responsable de la gestion du système de la Carte Plein air de l'Ontario. De la même façon, l'entreprise Australia’s Transfield Services est responsable de l'entretien des routes dans le nord de l'Ontario, après avoir décroché un contrat de douze ans et de 160 millions de dollars en juin 2012. On entend également dire que d'autres services, comme notre système de carte Santé, pourraient faire partie des services qui partiront au sud de la frontière. Paradoxalement, plusieurs améliorations majeures, mises en œuvre pour améliorer la sécurité, visaient à limiter l'utilisation frauduleuse de ces cartes, en particulier dans les villes frontalières, où des Américains avaient obtenu des cartes contrefaites. Au lieu de faire en sorte que le système de la carte Santé de l'Ontario soit administré par des fonctionnaires de la province, on confie l'ensemble du système à des entreprises américaines. Un peu comme si on mettait le renard en charge du poulailler!

Pourquoi est-ce que les grandes entreprises tirent toutes les ficelles? En partie parce que les médias sont aux mains des grandes entreprises qui les contrôlent. Elles vérifient, valident et vendent le message qui est diffusé par les médias. Après avoir contrôlé le message, elles le propagent sous différentes formes et le public le gobe.

Ce même public glorifie les PDG et les magnats des affaires qui passent dans des émissions télévisées comme « Shark Tank » et « Dragons Den » où quelques richissimes personnes s'amusent à jouer les marionnettes.

À la tête de ces émissions, on trouve des gens comme Kevin O'Leary, l'un des plus grands représentants du monde de l'argent au Canada. O'Leary possède une fortune personnelle d'environ 300 millions de dollars et il utilise son émission pour propager sa haine des syndicats. D'après ses déclarations dans la fameuse entrevue avec Chris Hedges, défenseur de Occupy Wall Street, diffusée dans l'émission Lang et O'Leary Exchange en septembre 2011, les syndicats devraient être illégaux et les syndicalistes derrière les barreaux. Il a ensuite ajouté qu'il croyait que les syndicats étaient l'un des grands fléaux de notre temps.

Fort heureusement, cette attaque verbale contre le mouvement syndical n'est pas restée sans réponse. Le Syndicat national des employées et employés généraux du secteur public (SNEGSP) et le SEFPO ont  déposé une plainte auprès de la SRC à propos des commentaires de O'Leary. De nombreuses personnes aiment bien le côté m'as-tu-vu de O'Leary, mais son message résonne malheureusement aussi dans les classes ouvrières. Ces mêmes personnes devraient se demander dans quelles conditions vivraient les travailleurs si des gens comme Kevin O'Leary tenaient les rênes du pouvoir. Si O'Leary était au pouvoir, la main-d'œuvre du Canada d'aujourd'hui ressemblerait à celle des romans de Charles Dickens. Les opprimés seraient exploités dans des asiles de pauvres pendant que les nantis rafleraient tous les bénéfices du travail.

En outre, on constate de plus en plus que les grandes entreprises dirigent ou, à tout le moins, contrôlent les gouvernements. Nous avons enduré les conservateurs de Mike Harris et leurs alliés du monde des affaires. Nous avons jusqu'ici résisté à la tempête Hudak avec son approche déguisée, mais inspirée de son mentor Harris. Le troisième mandat des libéraux de McGuinty semble se terminer sur une fin peu glorieuse avec un parti libéral en plein désarroi. Et la démission de McGuinty et la prorogation de la Législature n'ont pas contribué à calmer le mécontentement des gens.

Après ces événements, nous pourrions bien avoir des élections provinciales très bientôt. Espérons que les Ontariennes et Ontariens feront un choix judicieux et éliront un gouvernement qui comprend qu'un climat économique sain doit surtout répondre aux besoins sociaux de la province. Andrea Horwath et le Nouveau Parti démocratique de l'Ontario ne sont peut-être pas du goût de tout le monde, mais s'ils accédaient au pouvoir, ils instaureraient probablement une plus grande équité entre la prospérité des entreprises et le reste de la société.

Heureusement, grâce aux syndicats, nous ne vivons pas dans un monde tel que O'Leary le voit. Grâce aux efforts déployés par les travailleurs, qui comme nous appartiennent au mouvement syndical, et aux sacrifices de ceux et celles qui nous ont précédés, nous ne sommes plus confinés dans des asiles de pauvres. Nous avons droit aux fins de semaine, aux jours fériés, à un salaire décent, à des avantages sociaux et à des conditions de travail convenables. Parce qu'il est le cœur et l'âme de la classe moyenne, le SEFPO est plus pertinent aujourd'hui que jamais dans l'histoire de l'Ontario.

Le bon côté des « hyper-centres commerciaux »?

Première partie d'une série de quatre articles
Virginie Ridley, En solidarité

Je sais que vous allez penser que j'ai perdu la tête quand j'affirme que les hyper-centres commerciaux ont vraiment des avantages. Le succès croissant des hyper-centres commerciaux dans nos communautés constitue une bonne raison d'en discuter. Je sais que des citoyens ont de bonnes raisons de s'opposer à la prolifération de ces gigantesques centres commerciaux aux quatre coins du pays. Mais pourquoi tant de clients continuent-ils à y magasiner? C'est simplement la loi du commerce après tout. Eh bien, après avoir longuement examiné la question, j'ai constaté que ces hyper-centres commerciaux ont des avantages évidents.

Le premier avantage, c'est l'emploi. Les hyper-centres commerciaux créent des emplois. Dès l'annonce de la construction d'un nouvel hyper-centre commercial, la communauté profite des retombées économiques. Les premières personnes à travailler sur le site sont les entrepreneurs qui construisent le bâtiment. Bon nombre de leurs employés sont syndiqués – les coffreurs de béton, les électriciens, les plombiers, les charpentiers, etc. Puis, il faut acheminer les marchandises. Des marchandises qui proviennent souvent de l'étranger, ce qui crée des emplois dans le secteur de l'expédition et du transport. Des marchandises qui doivent traverser la frontière, ce qui donne du travail aux employés de l'Agence des services frontaliers du Canada. Enfin, on recrute des travailleurs locaux pour recevoir, gérer, entreposer et vendre les marchandises.

Parmi les autres avantages, ajoutons que l'hyper-centre commercial offre plus de choix aux gens de la communauté. Les consommateurs, qui auparavant n'avaient le choix qu'entre un ou deux petits détaillants, peuvent désormais magasiner dans un endroit qui leur offre une multitude de produits. Ils ont le choix entre non seulement plusieurs marques, mais également plusieurs quantités de leurs produits préférés. Ils peuvent acheter des produits fabriqués localement ou à l'étranger. Les clients peuvent comparer les prix par rapport à la quantité et les différentes garanties offertes par les fabricants. Des employés veillent à ce qu'il y ait toujours des marchandises dans les rayons afin que les clients quittent le magasin avec un sac bien plein! Les clients peuvent même acheter une ou deux marchandises qu’ils ne voulaient même pas en entrant dans le magasin.

En bout de ligne, le consommateur bénéficie d'un prix défiant toute concurrence du fait que le détaillant achète les marchandises en masse. En achetant d'importante quantité de marchandises, les hyper-centres commerciaux sont en mesure d'offrir des remises supplémentaires sur les marques que les gens recherchent. Pourquoi les gens devraient-il magasiner ailleurs? En un seul et même endroit, ils peuvent faire leur épicerie, acheter des médicaments, des meubles, des appareils ménagers et de la quincaillerie. Un seul magasin pour tous les achats, difficile de faire plus? Ces magasins proposent généralement des cartes de fidélité et des avantages tels que les offres exclusives, les rabais, et les coupons de réduction. Et pour attirer et garder le client, ils sont prêts à fixer le prix le plus bas possible.

Les détracteurs qui critiquent encore ces gigantesques magasins sont pourtant encore nombreux. C'est comme s'ils ne voulaient pas voir le bon côté des hyper-centres commerciaux? En regardant le bon côté, on se rend compte que c'est la voie à suivre. Vraiment? La prochaine fois, j'ai bien l'intention de regarder de l'autre côté.

Une erreur accidentelle

Internet (humour)

Un travailleur payé à la semaine va voir son patron et lui montre son dernier chèque de paye. « J'ai remarqué qu'il manque deux cents dollars sur mon chèque de paye? », demande le travailleur.

« Je sais, répond le patron, mais la semaine dernière, je vous ai payé deux cents dollars en trop et vous n'avez rien dit. »

« Eh bien, je ne suis pas contre une erreur accidentelle, répond le travailleur, mais puisque l'erreur se répète, j'ai estimé qu'il valait mieux que je vous en parle.

Lettres à l'éditeur

Je lis En solidarité depuis 1983, l'année où j'ai été élue pour la première fois déléguée syndicale au Collège Sheridan, au campus de Brampton. J'ai pris ma retraite en 2008 après avoir occupé plusieurs postes dans ma section locale et dans la province, y compris comme éditrice du bulletin de la section locale 244.

Bravo! Je tiens à féliciter le Comité de la rédaction pour le remarquable numéro de l'automne 2012. Un numéro que j'ai beaucoup apprécié et le plus instructif que je me souviens avoir lu. Les questions abordées dans ce numéro concernent aussi bien les membres et leurs conditions de travail que les retraités du SEFPO. J'ai apprécié qu’il y ait moins d’articles concernant les politiques du SEFPO.

Notre grand syndicat est un parfait exemple de solidarité syndicale et des articles, tels que La mariée est une enfant permettent aux lecteurs de découvrir les injustices subies par les femmes du Yémen et d'autres pays du Moyen-orient et d'Afrique du Nord où la Charia a force de loi.

Indépendamment de l'adoption de la Loi sur l'équité salariale de l'Ontario en 1988, les femmes de l'Ontario doivent aujourd'hui encore faire face à des barrières à l'emploi et à l'injustice économique, comme le soulignent très justement les articles Un salaire équitable, ce n'est que justice et L'égalité économique vue par nos jeunes membres. Il est aussi important aujourd'hui de soulever cette question et de continuer à demander des améliorations qu'à l'époque où je siégeais au Comité provincial des femmes et aux comités pour l'équité en matière d'emploi de la section locale des CAAT(A). Chacun de nous a besoin de se nourrir, indépendamment de son sexe, âge, race, couleur ou croyance.

En tant que femme d'âge mûr, ayant des origines autochtones et européennes, et faisant partie du peuple métis, j'ai particulièrement aimé l'article intitulé Autochtones versus Indigènes.

Bien que je sois à la retraite, je continue à faire du bénévolat dans ma collectivité à l'instar de nombreuses personnes âgées. Les personnes âgées de notre société sont trop souvent victimes de discrimination parce qu'elles ne font plus partie de la main-d'œuvre rémunérée. Une situation qui a été très bien mise en exergue dans l'article intitulé Des scénarios apocalyptiques tout simplement invraisemblables. Je suis entièrement d'accord avec la conclusion : Reconnaitre les contributions des personnes âgées nous aiderait à bâtir une société plus inclusive, ouverte à tous les groupes d'âges, et qui n'oppose pas les générations les unes contre les autres. Cela nous aiderait également à voir de quelle manière nous échangeons les uns avec les autres dans notre vie quotidienne.

En tant qu'artiste, j'ai beaucoup aimé l'article sur l'évolution de la petite boîte des crayons de couleur intitulé : Qu'est-il arrivé à ma boîte de crayons? De nos jours, les travailleurs doivent être vigilants et se tenir au courant des changements qui affectent le fonctionnement de la CSPAAT et les réductions de plus en plus importantes qui frappent les régimes d'avantages sociaux des travailleurs ainsi que l'auteur le fait remarquer dans La CSPAAT enfreint-elle la loi?

Et je pourrais citer d'autres articles pertinents de ce numéro d'En Solidarité. En vous remerciant une nouvelle fois, je souhaite longue vie à votre excellent bulletin d'information.
Bobbi Wagner, retraitée, section locale 244

Aïe! Vous pouvez dire que vous m'avez vraiment fichu la frousse.

Je suis membre du SEFPO depuis la nuit des temps, c'est-à-dire l'époque où l'organisation s'appelait encore la CSAO (Civil Service Association of Ontario).

En fait, j'ai même coprésidé (avec Jim Clancy) la campagne de réélection à la présidence de Sean O'Flynn en 1982.

Alors, quand j'ai ouvert le dernier numéro d'En solidarité et vu la photo de Sean sous le titre Un temps fort du SEFPO (En souvenir?), j'ai cru que c'était sa notice nécrologique!

Peut-être que ces hommages pourraient être présentés un peu différemment. La bordure bleu foncé (certes elle n'est pas noire) a de quoi provoqué une syncope. 
Howard A. Doughty, délégué syndical, King Campus, Collège Seneca, section locale 560

Les Canadiens contribuent-ils à l'esclavage des enfants?

Lisa Bicum, En Solidarité

Dernièrement, j'ai reçu un courriel intitulé Les Canadiens contribuent-ils à l'esclavage des enfants?, qui insinuait que les Canadiens contribuaient à perpétuer le phénomène. On m'encourageait à revoir mes choix en tant que consommatrice afin de mettre fin à l'esclavage des enfants.

En tant que mère de deux enfants, j'ai vraiment été intriguée. On me demandait également de cliquer sur un lien pour signer une pétition exhortant le premier ministre Harper a faire quelque chose à propos du travail des enfants. Le courriel contenait le logo d'un organisme réputé. De plus, on me demandait de faire un don.  Non, je n'ai pas envoyé d'argent à cet organisme. Le courriel semblait louche et ne contenait aucune information sur l'utilisation des fonds. Pourtant, comment pouvais-je ignorer un tel appel? Comment pouvais-je, en tant que Canadienne, balayer d'un revers de la main de telles accusations?

Curieuse d'en savoir plus, j'ai décidé de faire des recherches intensives sur la traite des personnes au Canada. En consultant le site Web intitulé dosomething.com, on apprend plusieurs faits importants sur la traite des personnes. Selon ce site, il y a 27 millions d'esclaves dans le monde, en particulier dans la prostitution, la pornographie ou des situations reliées à la servitude pour dettes. Plus grave est le fait que la moitié de ces 27 millions de personnes sont âgées de moins de 18 ans. Ces personnes sont sujettes à la victimisation, au syndrome de stress post-traumatique, au VIH, aux MST ou à des dangers graves pour leur santé génésique. Selon ce site Web, les États-Unis n'ont qu'un seul refuge pour venir en aide à ces personnes, qui ne peut accueillir que de 7 à 9 personnes à la fois.

Selon un autre site Web, UN.GIFT (United Nations Global Initiative to Fight Human Trafficking), près de 2,5 millions de personnes sont enrôlées de force dans le monde chaque année, la plupart d'entre elles sont âgées de 18 à 24 ans. En outre, 1,2 million d'enfants sont vendus chaque année pour servir d'esclaves. (International Labour Organization Forced Labor Fact Sheet, 2007).

Il est intéressant d'ajouter qu'Oprah s'est également impliquée. À partir d'informations provenant de l'UNICEF, son site indique que la traite des personnes représente un marché industriel de 9,5 milliards de dollars qui asservit deux millions d'enfants – « le deuxième crime le plus grave dans le monde ».

Selon la Gendarmerie royale du Canada, 600 à 800 personnes sont soumises au trafic d’êtres humains chaque année au Canada, et de 1 500 à 2 200 personnes sont transportées du Canada vers les États-Unis. Apparemment, c'est le port de Vancouver qui est le plus préoccupant. Une information qui choque ceux qui croient que ces choses n'existent pas dans notre pays. Cette information ne reflète certainement pas le rôle héroïque qu'avait joué le Canada dans le Chemin de fer clandestin à la fin des années 1800. C'est un peu comme si l'histoire du Chemin de fer clandestin avait mal tourné … vraiment mal tourné.

Que fait le Canada dans tout cela? On peut tout de même se réjouir du fait que le Canada ne cherche pas à fuir ses responsabilités. En 2007, la Colombie-Britannique a ouvert l’Office to Combat Trafficking in Persons (OCTIP) – la première province à s'occuper de cette question. De 2007 à 2011, l'OCTIP a travaillé en étroite collaboration avec la GRC et les Services frontaliers du Canada pour enquêter sur plus d'une centaine de cas impliquant la traite des personnes au Canada. L'OCTIP a travaillé avec diligence pour sensibiliser les gens à ce phénomène et mettre en place des services d'aide. Par exemple, en 2011, l'OCTIP a formé des intervenants de première ligne pour qu'ils puissent localiser les victimes et leur venir en aide. D'immenses progrès ont été faits pour tisser des liens entre les premiers intervenants, les agents d'immigration, les organismes de bienfaisance et d'aide au logement.

En 2011, l'OCTIP avait 30 enquêtes en cours. Malheureusement, la même année, on a réduit le budget de ce service visionnaire de plusieurs millions de dollars pour le fixer à 300 000 dollars par an.

Fort heureusement, il y a du nouveau. Le gouvernement du Canada a lancé le Plan d'action national de lutte contre la traite de personnes du Canada en juin 2012, avec un investissement de 25 millions de dollars sur 4 ans pour lutter contre cette forme de criminalité.

Le gouvernement Harper assure qu'il entend respecter son plan d'action qui permettra de lancer la première équipe intégrée d'application de la loi, d'augmenter la formation de première ligne afin d'être en mesure de cibler la traite de personnes, ainsi que d'augmenter la prévention auprès des communautés vulnérables, d'offrir plus de support aux victimes et de renforcer la coordination avec les partenaires nationaux et internationaux qui contribuent aux efforts du Canada pour lutter contre la traite de personnes.

Les mesures gouvernementales constituent une bonne nouvelle, au même titre que les promesses, mais on a surtout besoin de passer à l'action. Que pouvons–nous faire? La traite des personnes est un crime de nature clandestine, le plus souvent invisible. Nous devons garder nos yeux grands ouverts quel que soit l'endroit où nous vivons. Nous devons être aux aguets pour détecter des signes de violence et d'intimidation. Nous pouvons communiquer avec l'une des organisations suivantes pour signaler un crime : Échec au crime, OCTIP (C.-B.), ou ministère de la Sécurité publique.

Localement, on peut appeler son député provincial ou fédéral. On peut exercer des pressions sur le gouvernement afin qu'il tienne sa promesse de financement. Nous devons agir maintenant et fréquemment pour combattre ces crimes cachés dont on entend rarement parler. Rien ne nous oblige à garder le silence.

Maintenant, plus que jamais …il y a des avantages à adhérer à l'ACPS

L'Association canadienne de la presse syndicale procure de la formation, des nouvelles et des services en ligne à un réseau d'activistes et de rédacteurs syndicaux. Elle a pour objectif de consolider les connaissances médiatiques du  mouvement syndical.

Le site Web

Le site de l'ACPS est un portail qui offre toute une gamme d'outils aux agents de communication du mouvement syndical afin de les aider à mobiliser leurs membres et le public. Il sert également de point de contact à quiconque cherche de l'information sur le mouvement syndical et les moyens de communication.

Les membres peuvent accéder à une page sécurisée où ils peuvent envoyer des bulletins d'information en ligne, chercher des statistiques, consulter les tarifs de base et les taux de clics publicitaires, gérer facilement les listes de diffusion, recueillir et utiliser des photos et des images à partir d'une base de données, accéder à des tutoriels et des bulletins d’information et pronostics pour améliorer leurs communications en ligne et avec les médias, et envoyer des articles, des photos et des bulletins sur les médias sociaux.

Nouvelles, supports visuels, documents graphiques

L'ACPS publie des nouvelles syndicales d'actualité et cumulatives, des avis, des enquêtes, des supports visuels et des documents graphiques que les membres peuvent télécharger et utiliser dans leurs bulletins d'information sur papier ou en ligne.

Prix annuels de l'ACPS

Les prix annuels de l'ACPS visent à reconnaitre l'excellence des publications et productions syndicales dans plusieurs catégories. Le jury est composé d'experts indépendants et les prix sont décernés lors de la Conférence annuelle de l'ACPS.

Conférences de l'ACPS – consolidation des compétences

L'ACPS tient une conférence annuelle au printemps, en alternance entre l'Ouest et l'Est du Canada. La conférence est l'occasion de rencontrer des collègues d'un bout à l'autre du pays et de faire de nouvelles connaissances. Des agents de communication chevronnés dirigent les ateliers conçus pour aider les membres à acquérir de nouvelles compétences dans les domaines de la rédaction, de l'édition, de la photographie, de la conception de vidéos et de sites Web, des communications et de l'organisation stratégique.

Formation aux médias

L'ACPS propose également des ateliers adaptés aux membres qui recherchent une formation plus spécialisée afin d'acquérir des compétences pour développer leurs stratégies de communication avec les médias comme les campagnes à long terme, l'analyse et la rédaction de texte narratif, la compréhension du fonctionnement des médias, et les relations avec les journalistes.

Conseils – stratégie de communication

À l'occasion d'une campagne ou d'un événement, vous doutez de votre stratégie de communication avec les médias. Vous voulez tout mettre en œuvre afin que votre événement ou moyen d'action soit couvert par un quotidien, un journal national ou un média local. Grâce à une session par téléphone ou Skype, nous pouvons vous donner des explications et suggestions constructives sur votre stratégie de communication avec les médias, l'organisation, le contenu et la présentation du message, ainsi que d'autres éléments de votre plan de communication avec les médias.

Pour faire une demande, obtenir des renseignements ou programmer une session, envoyez un courriel à l'éditeur de l'ACPS : editor@calm.ca.

D'autres services sont en préparation :

  • Diffusion alternative des nouvelles syndicales
  • Infocapsules syndicales
  • Baladodiffusion syndicale

Pour savoir comment adhérer à l'ACPS, consultez www.calm.ca 

Un temps fort du SEFPO – James Clancy

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James Clancy est le président du Syndicat National des employés généraux du secteur public (SNEGSP), l'un des syndicats les plus importants au Canada, qui compte 340 000 membres. Le SNEGSP représente des travailleurs des secteurs public et privé. Il a été élu pour la première fois au SNEGSP en 1990. Il est également vice-président général du Congrès du travail du Canada et occupe un rôle de chef de file à l'Internationale des services publics. Auparavant, il a été président du SEFPO pendant six ans. Élu président du SEFPO pour la première fois en 1984, à l'âge de 34 ans, il a été le plus jeune président à diriger un grand syndicat canadien.

Sous son leadership, le SEFPO était le premier syndicat au Canada pour ce qui est des résultats des négociations collectives. Dans le même temps, le SEFPO a réussi à obtenir un large soutien autour de questions de politique publique importantes, à l'instar du droit des travailleurs à cogérer leurs régimes de retraite.

Clancy a apporté au mouvement syndical canadien un style de leadership fort et unique. Activiste social, il est un syndicaliste engagé non seulement à préserver la qualité des services publics, mais également à améliorer les services pour tous les Canadiens. Il a été le premier syndicaliste canadien à créer une alliance solide entre les travailleurs de première ligne et les usagers des services (les pauvres et les dépossédés) afin de combattre les politiques gouvernementales qui nuisaient aux membres les plus vulnérables de la société. « J'ai toujours cru que la mission du service public est essentielle et que la politique publique est primordiale », a-t-il déclaré lors d'une entrevue en 1990.

Budget et finances du SEFPO : c'est de saison

Eduardo (Eddy) Almeida, premier-vice président/trésorier du SEFPO

Dresser le budget du SEFPO. Ça doit être facile. Vraiment?

À une époque où les priorités, la crise et les imprévus se bousculent, le budget pose les jalons du syndicat et définit son processus de planification. C'est bien plus qu'un document avec des dollars et des cents, des additions et des soustractions. Il est au cœur de la planification stratégique du SEFPO. En plus d'énumérer les opérations et obligations quotidiennes du syndicat, le budget définit également les paramètres de négociation, des campagnes et des activités des membres. Compte tenu de notre système démocratique, un processus transparent, qui est garanti par les Statuts, le budget constitue la clef de voûte de notre organisation. Il est crucial de s'engager dans la bonne direction. Et on n'est pas dans la bonne direction tant que le Congrès n'a pas donné son approbation.

Bien que je sois, en tant que premier vice-président/trésorier, responsable de présenter un budget au Conseil exécutif et, par la suite, au Congrès qui en discute, en débat et l'approuve, il existe en réalité de nombreux autres architectes. Au même titre qu'on n'a pas construit Rome en un jour, on n'établit pas le budget du SEFPO en un jour.

Le cycle budgétaire débute véritablement en novembre lorsqu'une ébauche de budget est présentée au Comité exécutif pour examen. Leur tâche est de s'assurer que le document correspond aux objectifs et orientations établis par nos dirigeants et les politiques qui ont été adoptées.

Ce document de travail est le résultat du travail effectué par notre équipe de gestionnaires supérieurs. En consultation avec le personnel, les comités et les responsables de division, les administrateurs préparent une liste de souhaits et besoins conformes aux directives de l'organisation. Cette ébauche est présentée pour examen détaillé et recommandation au trésorier. Lors d'une réunion avec le trésorier et le directeur financier du SEFPO, les administrateurs présentent l'établissement du budget de leur service. L'ébauche qui est présentée aux dirigeants tient compte des modifications.

Conformément à l’engagement pris en faveur du processus démocratique, les dirigeants ont ensuite l'occasion de passer en revue le budget, et de demander à chaque administrateur d'expliquer les dépenses et de justifier les demandes. Il s'agit de quelques jours de tension pour les responsables principaux et les dirigeants qui doivent prendre des décisions difficiles. Les dirigeants posent généralement des questions très directes. C’est tout à fait normal. Après tout, nous parlons de plus de 90 millions de dollars, de l'argent durement gagné par les membres. Il est important de poser les bonnes questions et d'obtenir les bonnes réponses. Bien que compliqué, le processus est juste et implique le travail d'équipe du personnel et des dirigeants élus qui travaillent ensemble afin d'obtenir les meilleurs résultats pour les membres. Toutes les modifications apportées sont ensuite introduites dans un document qui est soumis à l'examen de tout le Conseil exécutif.

Plus tard, en novembre, le Conseil exécutif se réunit pour discuter, débattre, supprimer et ajouter des éléments au budget. Les membres du Conseil exécutif ont un lien direct avec les membres tout au long du processus budgétaire. Dans leurs déplacements et interactions quotidiennes avec l'ensemble des membres, les dirigeants du Conseil exécutif sont très bien placés pour rapporter les demandes qui sont importantes pour la base syndicale. Ce processus est conçu pour qu'on établisse un budget à la fin du mois de novembre, mais parfois, surtout en périodes litigieuses, il peut se prolonger jusqu'au Congrès. Il y a plusieurs exemples dans l'histoire du Congrès où le Conseil exécutif a dû siéger toute une nuit pour refaire le budget avec les instructions reçues des délégués au Congrès. Ce n'est pas tout.

Le budget est ensuite présenté aux délégués réunis en Congrès pour son adoption. Les délégués ont le droit de modifier ou de supprimer n'importe quel élément du budget. Toute motion visant à modifier le budget doit être adoptée par une majorité de délégués. Toute modification aux Statuts ayant un impact sur le budget, comme une hausse des cotisations, doit être adoptée à la majorité des deux tiers. On peut déplorer que l’établissement du budget fédéral ou provincial ne soit pas aussi démocratique.

Une fois adopté, le budget devient ensuite le plan d'action. Bien qu'il s'agisse du budget élaboré par le premier vice-président/trésorier, je suis convaincu que le processus permet à chaque membre du SEFPO de participer au travail que nous effectuons.

Ma responsabilité est de veiller à ce que le budget soit administré en fonction des instructions reçues. Je suis en contact permanent avec les membres du Conseil et le personnel afin d'évaluer les progrès accomplis. Les états financiers sont envoyés au Conseil exécutif qui examine les dépenses et évalue les nouvelles demandes des membres. Avec les chèques de remise, ces états financiers sont également envoyés aux trésoriers locaux. Le fonds de réserve est l'argent mis de côté en vue de pourvoir à des dépenses imprévues ou de combattre les attaques des politiciens qui chercheraient à faire des gains politiques. Je surveille également les taux de variation de notre effectif, les ententes contractuelles et toutes les dépenses internes imprévues. Bien que nous essayions de respecter scrupuleusement nos engagements, il arrive parfois que nous ayons sous-évalué nos estimations. Le gel de l'augmentation des salaires a eu un impact significatif, mais j'estime que face à ce défi, nous avons, en tant que Conseil exécutif, fait un bon travail pour gérer les ressources et les montants d'urgence dans le meilleur intérêt de tous les membres. Ce n'est pas une science exacte, mais c'est la démocratie, et nous n'y serions pas arrivés sans l'engagement du personnel.

Alors que les groupes de droite menacent constamment l'avenir du mouvement syndical, on peut s'attendre à ce qu'ils mettent notre capacité à l'épreuve dans les mois et les années à venir. Comme nous le faisons toujours au SEFPO dans les bons et les mauvais moments, nous relèverons le défi en nous serrant les coudes. Le débat est sain; son absence met la démocratie en péril. Ne nous voilons pas la face.  Il serait toujours bon d'avoir plus d'argent pour mener la lutte, mais à la fin nous vaincrons parce que nous savons lutter intelligemment.

Il n'y a pas si longtemps, durant l'une des périodes les plus difficiles de l'histoire de l'Ontario, Mike Harris considérait que le mouvement syndical (le SEFPO en particulier) était mort et enterré. Des milliers de membres de la FPO ont perdu leurs emplois et avec eux se sont envolées leurs cotisations syndicales. Il avait anticipé notre épitaphe. Non seulement le SEFPO a survécu, mais il a progressé à pas de géant. Le plein essor des services parapublics illustre notre résistance. Et, en dépit de tous les obstacles que nous trouvons sur notre chemin, nous continuons à croître. Les travailleurs le savent. Le SEFPO, c'est le syndicat de l'Ontario dans un monde qui change. Habile et agile, il est capable de faire face aux attaques contre les travailleurs.

Tout cela commence avec le budget annuel qui est élaboré pour les travailleurs et par les travailleurs. Difficile d'instaurer une reddition de comptes plus importante! » Merci pour votre travail, vos cotisations, et de m'accorder l'immense privilège de gérer notre argent. Je m'engage à ce qu'il soit dépensé à bon escient.

Un aperçu de l'histoire du mouvement syndical canadien

Au XIXe siècle, les syndicats étaient encore illégaux au Canada. Toute adhésion et organisation syndicales et même une discussion syndicale pouvaient entraîner des sanctions : amendes, peines d'emprisonnement ou, pire encore, bannissement à vie du monde du travail.

Malgré la répression, les travailleurs continuèrent à s'organiser. Ils étaient bien conscients d'avoir une meilleure chance d'améliorer leurs conditions de vie en parlant d'une seule voix. C'est ainsi qu'ils commencèrent à se rencontrer et à s'organiser en secret.

La loi autorisait les réunions familiales et pour faire un pied de nez à la loi et protéger leur identité, les travailleurs s'adressaient la parole en s'appelant « Frère » et « Sœur ». De nos jours, nous nous appelons toujours ainsi pour souligner les liens de solidarité qui nous unissent.

C'est un conservateur, Sir John A. Macdonald, qui a légalisé les syndicats.

En 1872, année électorale, les travailleurs des imprimeries de Toronto mènent une lutte acharnée pour demander la journée de neuf heures et 54 heures de travail par semaine. Macdonald, alors chef de l'opposition, promet de légaliser les syndicats et il remporte les élections. La nouvelle loi légalisait les syndicats, mais elle interdisait les grèves et n'obligeait pas les employeurs à négocier avec le syndicat.

Si un travailleur manquait le travail pour n'importe quelle raison, l'employeur avait encore le pouvoir de le faire emprisonner pour absentéisme.

Il aura fallu de longues grèves brutales avant que les syndicats obtiennent le droit d'exister légalement en 1943, grâce à l'adoption de la loi fédérale qui reconnaitra les syndicats comme l'agent négociateur représentant officiellement et exclusivement leurs membres.

Une tradition d'activisme social

Dès le début de leur existence, les syndicats canadiens luttèrent pour des programmes sociaux universels et de meilleures conditions de travail pour tous les travailleurs, syndiqués ou pas.

Cette volonté d'améliorer les conditions de travail de l'ensemble des travailleurs distingue les syndicats canadiens des syndicats américains. Les syndicats canadiens estimaient qu'il était nécessaire de s'impliquer dans la sphère politique pour faire élire des candidats pro-travailleurs, qui feraient promulguer des lois profitant à tous. Par contre, les syndicats américains concentrent habituellement leurs efforts vers leurs propres membres.

En conséquence, les deux sociétés sont très différentes. Grâce à l'implication du mouvement syndical dans le monde politique, nous avons un système de santé universel, l'assurance-chômage, le Régime de pensions du Canada, les lois sur le salaire minimum et des normes sur la sécurité au travail. Aux États-Unis, ces avantages sont encore négociés et réservés à une minorité de travailleurs syndiqués.

Étant donné que les syndicats ne représentent que 16 pour cent de la main-d'œuvre américaine, il y a des divisions profondes entre les travailleurs. Ceci explique également la volonté des employeurs américains d'éliminer les syndicats, et l'enthousiasme des gouvernements de droite canadiens pour le système américain.

Pourquoi acheter des produits canadiens?

Virginie Ridley, En solidarité

Acheter un produit fabriqué au Canada, c'est comme poser un geste. C'est un geste qui veut dire qu’on soutient les emplois canadiens et la santé et la sécurité au travail.  C'est un geste qui montre également qu’on se préoccupe des répercussions des activités manufacturières sur l'environnement et qu’on estime que personne, les enfants en particulier, ne devrait travailler dans des conditions ne respectant pas les normes. Comme le dit un vieil adage, « On obtient ce pour quoi on a payé. »

Les normes de la production alimentaire varient d'un pays à l'autre. Par exemple, en Amérique, on peut donner des hormones de croissance aux animaux d'élevage et les soigner avec des antibiotiques bien que leur viande soit destinée à la consommation. On peut trouver des renseignements expliquant pourquoi le Canada n'autorise pas l'usage d'antibiotiques ou d'hormones de croissance sur les sites Web de Santé Canada et de l'Agence canadienne d'inspection des aliments.

De plus, le recours aux pesticides et insecticides est plus répandue dans la production agricole au niveau international qu'au Canada. La prochaine fois que vous allez à l'épicerie, demandez-vous pourquoi autant de produits frais sont importés des États-Unis, du Mexique et d'autres pays? Pire encore, pourquoi est-ce rentable d'importer des fruits et des légumes de Thaïlande ou d'autres pays une fois qu'on prend en compte la production, la mise en conserve et les frais d'expédition?

Avant d'acheter des produits importés, on devrait savoir et tenir compte plusieurs éléments importants. Selon les statistiques les plus récentes, il y a plus de 12 millions d'enfants âgés de 5 à 14 ans qui travaillent à temps plein dans le monde. Deuxièmement, il faut savoir que de nombreux pays émergents ont des lois environnementales laxistes ou aucune loi relative à l'élimination des produits chimiques et toxiques dangereux, ce qui permet aux entreprises de polluer l'environnement. En raison de l'inexistence du contrôle des émissions, les fabricants génèrent d'énormes quantités de dioxyde de carbone et de smog.

Enfin, on doit savoir que les lois sur la santé et la sécurité au travail sont bien plus contraignantes au Canada qu'au plan international. Les journées de travail peuvent être de 14 à 18 heures par jour, sept jours par semaine. Les travailleurs n'ont pas le droit de refuser un travail dangereux ou même d'exprimer leurs préoccupations.

D'un point de vue éthique, économique, mais également pour sa propre santé et son bien-être, mieux vaut acheter des produits qui sont fabriqués au Canada.

Consolider l'unité des membres?

Ken Margolies, membre titulaire associé au Worker Institute, Cornell University

L'une des tâches les plus importantes du délégué syndical est de contribuer à l'unité de ses membres afin de pouvoir travailler en équipe et de renforcer la solidarité syndicale. Renforcer l'esprit de solidarité est primordial, durant les périodes difficiles en particulier, mais la tâche peut s'avérer compliquée.

Voici les choses que vous pouvez faire pour cimenter et préserver l'unité :

Présenter les membres les uns aux autres

Organisez des rencontres agréables pour les membres comme des repas ou des activités sociales. Trouvez des membres qui pourront vous aider à connecter les divers groupes entre eux, comme des membres qui parlent plusieurs langues ou qui s'entendent particulièrement bien avec tout le monde.

Informer les membres

Lorsque les membres ne savent pas à quoi vous servez ou ce que font les autres responsables du syndicat, ils ont tendance à imaginer le pire scénario. Ils peuvent supposer que vous ne faites pas grand-chose ou que vous faites des combines dans leur dos. C'est pourquoi il est important d'informer vos membres de votre travail et de toutes les activités syndicales que vous organisez à titre de délégué syndical.

Mettre fin aux rumeurs

Les rumeurs sont souvent une source de disputes, de méfiance et de divisions. Les membres entendent des rumeurs, puis les répètent. Sensibilisez les membres aux conséquences qu'il y a à commencer et à répandre des rumeurs. Encouragez-les à ne pas écouter les rumeurs concernant le travail ou le syndicat, mais plutôt à vous en parler afin que vous puissiez leur donner les bonnes informations. Si vous ne disposez pas de l'information demandée, dites-leur que vous allez vous informer et n'oubliez surtout pas de contacter le membre à nouveau, même si c'est pour lui dire que vous n'avez pas pu obtenir les renseignements.

Être inclusif

Veillez à ce que tous les différents groupes de membres se sentent impliqués et représentés. Il peut s'agir du titre des emplois, des quarts de travail, d'un groupe d'âge, des races, des ethnies, du sexe, de l'orientation sexuelle ou de tout autre caractéristique les concernant. Si vous remarquez qu'un groupe de membres n'est pas impliqué dans le syndicat, communiquez avec une ou plusieurs personnes du groupe en question et demandez-leur pourquoi ils ne participent pas et ce qu'ils souhaiteraient. Vous constaterez souvent qu'ils ne participaient pas aux activités syndicales car ils ne se sentaient pas les bienvenus ou ils avaient l'impression qu'on n'avait pas besoin d'eux.

Prendre des décisions de manière transparente

Veillez à que tout le monde sache de quelle question le syndicat discute, comment et quand la décision sera prise et comment les membres peuvent s'impliquer. Encouragez chaque membre à donner son avis. Discutez avec les membres qui ne donnent pas volontiers leurs avis et donnez-leur la parole. Une fois que la décision est prise, veillez à ce que tout le monde la connaisse et la comprenne.

Combler le fossé entre les générations

On entend souvent les membres les plus anciens dire que les jeunes travailleurs ne comprennent pas ou ne savent pas que le syndicat a mené une lutte acharnée pendant de nombreuses années pour obtenir ces avantages. Quant aux plus jeunes ou aux nouveaux membres, ils peuvent avoir l'impression qu'on ne les prend pas au sérieux.

Si vous faites partie des membres les plus anciens, une personne plus jeune peut vous aider à comprendre les préoccupations de sa génération. Peut-être ont-ils un problème que le syndicat ne connaît pas? Peut-être se sentent-ils exclus parce que le syndicat ne passe pas leur musique durant les activités sociales ou à cause de l'organisation des réunions? Une fois que vous comprendrez mieux les membres les plus jeunes, vous pourrez trouver des moyens de les impliquer davantage dans les activités syndicales et instaurer un dialogue et une plus grande unité.

Amenez les gens à travailler ensemble pour aborder les questions communes.

Il vous faudra beaucoup communiquer, en particulier en tête-à-tête avec vos membres, pour cerner les problèmes communs et convaincre les membres de travailler ensemble pour trouver des solutions. Commencez par une question qui peut faire consensus et concerne de nombreux membres. Discutez ensemble des moyens de résoudre le problème, puis élaborez un plan d'action visant à convaincre la direction d'accepter. En participant à une action commune, les membres développent souvent un esprit d'équipe qui renforce l’unité du groupe et le prépare à mener les luttes difficiles qui ne manqueront pas de survenir.

Ken Margolies est membre titulaire associé au Worker Institute, Cornell University.

*** This article is reprinted courtesy of Union Communications Services Inc., 1633 Connecticut Ave. NW, Suite 300, Washington, DC 20009. To order a subscription, you can call 1-800-321-2545. By agreement between In Solidarity and Union Communications Services, this material may not be reproduced. ***

Lève-patients et risques pour les travailleurs

Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail

Si vous avez déjà tenté de déplacer ou de soulever une personne vous-même, sans aide, vous êtes bien conscient des difficultés auxquelles font face le personnel soignant et les travailleurs de la santé pour qui la manipulation de patients fait partie intégrante de leur travail quotidien. Bien que les dispositifs de levage mécaniques facilitent davantage le déplacement et le levage des patients et peuvent réduire les risques ergonomiques liés à la manipulation de patients, ils présentent également de nouveaux dangers en milieu de travail. Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a récemment publié une alerte au danger pour réduire le nombre de blessures chez les préposés utilisant des lève-patients (aussi appelés lève-personnes) dans le cadre de leur travail.

On compte de nombreux types de dispositifs de levage  :

  • lève-personnes sur roues / lève-patients mobile au sol
  • lève-personnes stationnaire / dispositif de levage fixé
  • lève-personnes motorisé sur rails au plafond
  • dispositif d'aide au levage en position assise ou debout
  • siège élévateur de bain

Des systèmes de levage mécaniques sont utilisés dans les hôpitaux, les établissements de soins de longue durée et les résidences privées en vue de déplacer ou de repositionner les patients/clients ayant des problèmes de mobilité. Comme le levage des patients présente un risque de blessure pour les préposés et que les tâches connexes de ces derniers ne peuvent pas être éliminées, des solutions techniques de levage mécanique ont dû être mises en œuvre.

Les dispositifs de levage mécaniques se sont toutefois avérés une cause de blessures, voire de décès, chez des clients et des préposés au Canada et dans le monde entier, principalement en raison d'un mauvais fonctionnement, de pannes ou d'un mauvais usage du lève-patients. La présente alerte au danger cible les dangers auxquels font face les préposés (travailleurs).

Parmi les nouveaux dangers liés aux lève-patients, on compte la chute de pièces suspendues, la chute de charges, un bris d'équipement, une défaillance de la structure et des chocs électriques. Il faut aussi compter le risque d'entorse chez les préposés qui tentent de rattraper un client sur le point de tomber lors d'un bris soudain du lève-personnes.

PRÉVENTION DES BLESSURES
Les conseils suivants fournis par le gouvernement de la Nouvelle-Écosse et les pratiques exemplaires de la Food and Drug Administration des États-Unis offrent une orientation pratique pour aider à prévenir les blessures chez les préposés utilisant des lève-patients.

Dispositions législatives
Il convient de connaître les obligations réglementaires imposées par votre sphère de compétence concernant l'utilisation de dispositifs de levage de patients / résidents / clients au sein de votre milieu de travail. Parmi les exigences générales, on compte la présence de dispositifs de levage adéquats; la formation adéquate des employés qui utilisent ces dispositifs; l'installation, la mise à l'essai, le fonctionnement, l'utilisation, l'entretien, la maintenance et la réparation appropriés de tout dispositif de levage, conformément aux spécifications du fabricant ou d'un ingénieur.

Sécurité de la toile
La toile est une composante essentielle du dispositif de levage. Il est donc primordial d'utiliser la toile adaptée à un lève-personne particulier. La charge de travail admissible doit être indiquée clairement sur le dispositif de levage et sur la toile. Vous devez vous assurer que la toile est conforme à la charge limite indiquée sur le dispositif de levage et qu'elle peut supporter le poids du patient. La toile utilisée doit être approuvée par le fabricant du lève-patients, et son entretien doit se faire conformément aux spécifications du fabricant. Inspectez le tissu de la toile et des courroies pour vous assurer qu'il n'est pas effiloché et que les coutures ne sont pas trop tendues. Notez aussi tout signe de dégradation et d'usure du tissu et des courroies et, le cas échéant, ne les utilisez pas.

Inspections de l'équipement
La fréquence des inspections périodiques et préalables à l'utilisation sera probablement précisée dans les spécifications du fabricant. Les inspections périodiques doivent être consignées dans un document pour prouver qu'elles ont été réalisées. Les inspections préalables à l'utilisation servent à s'assurer que les pièces compatibles sont utilisées, qu'elles sont bien ajustées et que les limites de charge ne sont pas dépassées. Elles permettent aussi de détecter tout signe visible de dégradation de l'équipement pouvant entraîner un bris. Il convient de créer un système visant à marquer clairement tout équipement défectueux et à s'assurer qu'il ne puisse pas être utilisé jusqu'à ce qu'il soit réparé ou remplacé.

 

Conseils à l'intention des utilisateurs de lève-patients

  • Avoir une bonne formation sur l'utilisation d'un lève-patients et une bonne compréhension de son fonctionnement.
  • Fixer toutes les attaches et barres de suspension et tous les verrous de façon sécuritaire pendant l'utilisation du lève-patients.
  • Ajuster l'ouverture de la base (pieds) du lève-patients au maximum et positionner ce dernier de façon à en assurer la stabilité.
  • Veiller à ce que les bras du patient soient à l'intérieur des courroies de la toile.
  • Verrouiller les roues du dispositif sur lequel le patient sera transféré, comme un fauteuil roulant, une civière, un lit ou une chaise.
  • Veiller à ce que le poids limite indiqué sur le dispositif de levage et la toile ne soit pas dépassé.
  • Suivre les instructions pour le nettoyage et l'entretien de la toile.
  • Procéder à une inspection de sécurité et d'entretien au moyen d'une liste de vérification pour détecter toute usure ou détérioration des pièces, lesquelles devront être remplacées sur-le-champ.

Tous les milieux de travail, sans égard à leur taille, peuvent bénéficier d'un code de pratiques ou de procédures de travail sécuritaire pour l'utilisation, l'inspection et la maintenance des lève-personnes.

*** Source: Health and Safety Report, (volume 10, issue 8), Canadian Centre for Occupational Health and Safety (CCOHS), 2012. Reproduced with the permission of CCOHS, 2012.

Les nouvelles technologies de communication : une pente glissante vers une société incivilisée

Lisa Bicum, En Solidarité

Je sais bien que je risque de passer pour une rabat-joie, mais j'ai vraiment besoin de dire ce que j'ai sur le cœur. Je suis convaincue que les bonnes manières sont sur le point de disparaître. Que ce soit au volant, à l'épicerie ou au travail, nous glissons chaque jour un peu plus vers un monde de moins en moins civilisé.

Mais de quoi parle-t-elle? Encore une fois, au risque de passer pour quelqu'un de totalement dépassé, je veux parler de notre dépendance à l'égard des nouveaux outils de communication. À de maintes occasions, j'ai remarqué autour de moi que des gens sont amenés à se conduire grossièrement à cause de leur appareil mobile de communication.

Et je ne suis pas la seule à tirer la sonnette d'alarme. Anna Post (www.emilypost.com) souligne un paradoxe étonnant dans ses recherches récentes sur l'usage des appareils mobiles de communication aux États-Unis. Les résultats montrent que 80 pour cent des personnes interrogées sont agacées par les personnes qui utilisent leurs ordinateurs portables, téléphones intelligents, etc., dans les magasins, dans les ascenseurs, pendant un rendez-vous, à une réunion ou à des funérailles, etc., sauf que 77 pour cent d'entre elles admettent avoir déjà utilisé un tel appareil dans un de ces endroits. Un joli paradoxe!

Ci-dessous, une liste de situations où les règles du vivre ensemble devraient s'appliquer.

Marcher tout en envoyant un message texte : Un peu de bon sens, regarde dans ton rétroviseur et avance. Tu crois peut-être gagner du temps en envoyant un message texte tout en marchant, mais tu me ralentis, moi ainsi que toutes les autres personnes derrière moi, dans le couloir, l'escalier, l'entrée, etc. Tu te crois capable de mener plusieurs tâches de front alors que tu fais seulement deux choses différentes à la hâte. Écarte-toi de mon chemin. Dans le dictionnaire urbain, on appelle ça un « bouchon Blackberry », car il est souvent causé par les gens qui sortent du métro, etc., en utilisant leur téléphone intelligent.

Parler au téléphone pendant un dîner : En un mot, range ton téléphone. À moins que tu n'attendes un appel très important (transplantation d'organe, naissance d'un enfant, achat d'une maison, etc.), range ton téléphone. Montre à la personne qui dîne avec toi qu'elle est plus importante que les derniers résultats sportifs ou que tes derniers messages Facebook, etc. Selon Cindy Post Senning (www.emilypost.com), envoyer un message texte ou répondre au téléphone pendant un repas, c’est faire un affront à son vis-à-vis. Dans son dernier livre, Emily Post's Table Manners pour enfants, elle passe en revue les règles de bienséance élémentaire. Elle précise que « le repas doit rester un moment réservé à la famille, et ne pas devenir une activité ou l'on ingère seulement des aliments. » Des conseils qui sont également utiles aux adultes.

Parler au téléphone tout en faisant un achat : Lorsque tu prends un appel ou rédiges un message texte pendant qu'un employé du secteur des services est en train de te servir, tu lui envoies un message à lui aussi. Un message qui lui dit que tu as bien peu de respect pour son travail et l'aide qu'il t'apporte. Les employés du secteur des services doivent déjà subir la mauvaise humeur des acheteurs, alors oublie ton téléphone, souris, et reste courtois. La plupart du temps, faire un achat ne demande que quelques minutes? Je suis sûre que tu peux prendre quelques minutes de ta journée pour faire preuve de courtoisie.

Parler au téléphone à l'épicerie : J'entends souvent des gens qui parlent au téléphone pour savoir quelle marque de pâtes ou de beurre d'arachide ils doivent acheter. De grâce* & ^$ pour une fois, tu peux bien choisir tes céréales comme un grand garçon. Si par malheur tu prends la mauvaise marque, le monde s'arrêtera-t-il de tourner? Kathy Condon, qui rédige le blog, Communication in the Workplace : Tools for Communication Including Face-to-Face Networking, souligne le fait que parler au téléphone est peut-être bon pour nous, mais ça cause beaucoup de dégâts autour de nous. Elle conseille d'utiliser le téléphone pour lire la liste des courses, mais de s'en tenir là. Elle suggère même d'arrêter la sonnerie.

Envoyer des messages (naviguer sur Internet, mettre à jour sa page Facebook, ou gazouiller sur Twitter) pendant une réunion : C'est certainement mon dada (avec les personnes qui envoient des messages textes en conduisant). Lorsque je prends du temps de ma journée afin d'assister à une réunion, je m'attends à ce que toutes les personnes présentes soient attentives. Mes attentes seraient-elles trop élevées? Je ne le crois pas. La prochaine fois que tu me voies dans la salle de réunion, range ton téléphone. Ne le regarde pas, ne le touche pas, ne le place même pas devant toi (à moins, bien sûr, que tu attendes un appel urgent pour t'annoncer la naissance de ton enfant. Range ton ordinateur portable. Et range aussi ta tablette. Ce n’est pas compliqué.

Rédiger des messages textes pendant un cours : Des millions d'élèves le font quotidiennement. Il est clair que l'Internet les intéresse bien plus que le cours de l’enseignant. Sauf que l'Internet n'attribue pas encore les notes.

Lire, envoyer un message texte ou parler au téléphone aux toilettes : Beurk! J'en ai assez dit. À moins que, bien sûr, étant donné ton emploi du temps extrêmement chargé, tu n'aies pas deux minutes pour aller au petit coin. Une personne peut-elle vraiment parler au téléphone et s'essuyer en même temps? D'après ce que j'entends dans les toilettes publiques, c'est une compétence de haut niveau que de nombreuses personnes devraient acquérir.

Envoyer un message texte inapproprié : On ne devrait jamais annoncer une rupture, un décès, un accident, un divorce ou toute autre nouvelle d'importance par un message texte, un gazouillis sur Twitter, un courriel, en laissant un message sur Facebook ou sur un répondeur. Il n'y a rien de drôle à ajouter à propos d'un tel faux-pas. C'est seulement un manque de savoir-vivre.

Envoyer des messages textes pendant les activités des enfants ou de la famille : Plus d'une fois, j'ai entendu des enfants dire : « Maman! Range ton téléphone et regarde-moi! » Ramona Emerson, du Huffington Post, estime que la dépendance compulsive au téléphone relève du même processus d'addiction aux substances psychotropes et souligne que de telles dépendances n'ont pas leur place à un déjeuner de famille, à une sortie au cinéma entre amis ou à un rendez-vous amoureux.

En définitive, on s'aperçoit que la vie est courte et que ce sont les gens autour de nous qui comptent vraiment. Vivre le moment présent, c'est vivre totalement dans l'ici-maintenant. Si tu es entouré de gens tellement ennuyeux que tu as besoin de consulter constamment ton téléphone, cherche de nouvelles fréquentations. Il doit bien y avoir des gens qui t'intéressent sur la terre. Il te suffira d'arrêter de regarder ton appareil électronique une fois de temps en temps pour les voir.

Les réductions de l'impôt sur les sociétés créent un emploi

Communiqué de presse du SEFPO

TORONTO, 1er mars 2013 – Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario est surpris et stupéfait d'apprendre que les réductions de l'impôt sur les sociétés, qui ont été instaurées par la province, ont finalement créé un emploi.

« Nous avons toujours maintenu que les réductions de l'impôt sur les sociétés, qui ont été instaurées par le gouvernement libéral, ne créeraient pas d'emplois pour les Ontariennes et Ontariens, mais la nouvelle, que l'ancien ministre des Finances, Dwight Duncan, a commencé aujourd'hui à travailler pour un cabinet d'avocats de Bay Street, remet en question notre position », a déclaré Warren (Smokey) Thomas, le président du SEFPO. « Si les réductions de l'impôt sur les sociétés ont contribué à créer une emploi pour Dwight Duncan, est-il possible qu'elles créent un emploi pour quelqu'un d'autre? C'est la question au centre du débat. »

Dwight Duncan a accepté un poste au Cabinet McMillan LLP, une sorte de parachute doré pour un des nombreux politiciens qui ont bien servi Bay Street.

« Durant l’ère de Dalton McGuinty et Dwight Duncan, le gouvernement et Bay Street avaient tissé des liens comme jamais auparavant », a déclaré Thomas. « Que ce soit Don Drummond, l'ancien vice-président de la Banque TD, ou Gordon Nixon, le président et chef de la direction de la RBC, les banquiers ont eu une influence sans précédent sur la politique gouvernementale, en particulier depuis 2009. Il n'est pas étonnant que la richesse ait été canalisée du bas vers le haut de la pyramide, au détriment des 99 pour cent de la population. »

Thomas a déclaré que si la nouvelle première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, veut être la première ministre de la « justice sociale », comme elle l'a déclaré, elle devra se rendre compte que la justice sociale ne peut pas se faire sans redistribuer la richesse des nantis aux travailleurs et aux personnes à faible revenu.

« Il y a deux façons principales de faire face au problème des inégalités croissantes », a indiqué Thomas. « La première consiste à transférer la richesse des profits vers les salaires et les services publics. La deuxième, c'est grâce à l'équité fiscale. »

« On jugera l'engagement de la première ministre Wynne en matière de justice sociale de la façon dont elle gère ces deux questions politiques importantes. »

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