Chaque année le 28 avril, les travailleurs de tout le pays se réunissent pour se remémorer et rendre hommage à celles et ceux qui ont perdu la vie ou été victimes d’un accident ou d’une lésion ou maladie professionnels. En ce jour, nous pleurons toutes les personnes que nous avons perdus, chaque perte ayant pu être évitée, et nous nous engageons de nouveau à prendre des mesures contre les conditions de travail dangereuses afin que chaque travailleuse et chaque travailleur puisse rentrer à la maison après le travail.
Bien que nous allions tous au travail avec l’intention de rentrer à la maison, les taux de blessures et de décès au travail continuent de nous empêcher de le faire bien trop souvent. Le manque généralisé de signalement et de reconnaissance entourant la relation entre les blessures, les décès et les maladies professionnelles et les conditions de travail crée une réaction en chaîne qui fait obstacle à l’indemnisation méritée des travailleurs et encourage le gouvernement et les employeurs à garder le statu quo en ne modifiant pas les conditions de travail dangereuses.
Tant que les dangers propres au milieu de travail ne sont pas contrôlés, qu’il s’agisse de dangers évidents, comme un déversement, ou de risques psychosociaux moins évidents, comme un mauvais équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, du harcèlement, ou un travail précaire, il nous reste beaucoup de chemin à parcourir dans notre lutte commune pour des conditions de travail plus sûres pour tous.
En 2023, on estimait à 2 540 le nombre de décès de travailleurs et à 353 312 les blessures et maladies professionnelles résultant d’un travail dangereux. Pendant ce temps, la WSIB approuvait les demandes d’indemnisation pour seulement 254 décès et 176 656 blessures ou maladies professionnelles. Ce ne sont que des estimations prudentes pour les travailleurs de l’Ontario, reflétant le long chemin à parcourir. Nous méritons toutes et tous de nous sentir en sécurité au travail, sans craindre de perdre la vie ou d’être blessés.
À l’occasion du 40e anniversaire du Jour national de deuil, établi en 1984 par le Congrès du travail du Canada (CTC), rappelons-nous que tandis que nous déplorons ces pertes, nous ne pouvons nous satisfaire de la situation actuelle. Nous devons rester fidèle à notre engagement d’assurer notre propre sécurité et celle des autres travailleurs, et plus particulièrement des travailleurs les plus vulnérables parmi nous.
En cette journée, et tous les jours par la suite, nous réaffirmons notre volonté de nous souvenir de nos morts, de nous tenir aux côtés des travailleurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain et de nous battre de toutes nos forces pour ceux et celles qui vivent encore.