Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes 2022

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Le 6 décembre est la Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes. Aujourd’hui, nous nous souvenons des 14 jeunes étudiantes en génie de l’École polytechnique de Montréal, abattées par un tireur simplement parce que c’étaient des femmes. Il y a plus de 30 ans, cette tragédie a entamé un dialogue qui a contribué à renforcer les lois sur le contrôle des armes à feu et à améliorer les interventions d’urgence. Elle a également mis en lumière la violence sexiste à laquelle les femmes continuent de se heurter aujourd’hui.

Le soir de l’attaque à l’École polytechnique de Montréal, les médias avaient qualifié le tueur de « fou ». Ce n’est qu’en 2019 que la ville de Montréal a mis à jour le libellé de la plaque commémorative située sur la Place-du 6-décembre-1989 pour qualifier correctement cette tragédie d’attaque antiféministe.

Trente ans entre l’attaque et la reconnaissance officielle du véritable motif de cette tragédie, c’est 30 ans de trop. Lorsqu’on a affaire à de la discrimination de quelque nature que ce soit, les conséquences nuisibles doivent immédiatement être reconnues, et des mesures doivent être prises pour empêcher d’autres tragédies de se produire.

Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, qui a examiné les données de 161 pays entre 2000 et 2018, une femme sur trois est victime de violence sexiste au moins une fois dans sa vie. Ce chiffre est resté pour la plupart inchangé au cours des dix dernières années.

Les données en Ontario sont tout aussi inquiétantes. Chaque année, l’Ontario Association of Interval & Transition Houses publie un rapport sur les cas qui tombent sous la définition du féminicide. Cette année, on a compté 52 cas confirmés de féminicide, dont le décès tragique d’une mère et de sa fille, Anne-Marie et Jasmine Ready, poignardées et assassinées à leur domicile d’Ottawa en juin dernier par le fils d’un voisin. Une troisième victime, la fille aînée, Catherine, a survécu à cette atroce attaque.

Les femmes autochtones sont affectées de manière encore plus disproportionnée par la violence sexiste. Selon l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues ou assassinées, les femmes autochtones sont 12 fois plus susceptibles d’être assassinées ou portées disparues au Canada que la population féminine générale et 16 fois plus que les femmes blanches. Le niveau de violence dont sont victimes les femmes autochtones est choquant. On l’a encore vu la semaine dernière alors que la police de Winnipeg annonçait l’arrestation d’un tueur en série présumé suite au décès de Morgan Beatrice Harris, Marcedes Myran, Rebecca Cantois et d’une quatrième femme autochtone non identifiée. Une veillée aux chandelles a été organisée la semaine dernière pour rendre hommage à ces femmes, des mères, des filles et une grand-mère tant aimées.

Les membres de la communauté LGBTQ2S+ courent également un risque élevé de violence en raison du sexisme, de l’homophobie et de la transphobie. Les femmes défavorisées, sans abri ou vivant avec une invalidité sont également plus exposées à des risques d’abus.

Aujourd’hui, nous rendons hommage aux victimes de la fusillade de masse de l’École polytechnique de Montréal et réaffirmons l’engagement de l’OPSEU/SEFPO à lutter pour apporter des améliorations sociales et prévenir toutes les formes de violence sexiste.

En toute solidarité,

JP Hornick, présidente

Laurie Nancekivell, première vice-présidente/trésorière

Dianne Clarabut, présidente du Comité provincial des femmes

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