Pas de place pour le « mot en N » dans n'importe quelle sphère de la société

Plusieurs visages de diverses origines et couleurs pour illustrer le slogan de la campagne antiraciste du syndicat : Lutter contre le racisme
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Les dirigeants de l’OPSEU/SEFPO s’opposent à l’utilisation du « mot commençant par N » par une professeure de l’Université d’Ottawa, affirmant qu’il n’y a pas d’endroit ni de cadre qui justifie l’utilisation de ce mot.

« C’est une insulte raciale qui porte en elle beaucoup de souffrance », a déclaré le président de l’OPSEU/SEFPO, Warren (Smokey) Thomas. « Il est inacceptable que l’un ou l’autre de nos chefs de file universitaires mette en avant la liberté d’expression ou la liberté académique pour excuser l’utilisation de ce mot. »

La professeure Verushka Lieutenant-Duval aurait prononcé le « mot commençant par N » dans sa discussion en classe sur les arts et le genre, comme un exemple de mot que la communauté noire s’est réapproprié.  La professeure a été placée en congé administratif suite à la plainte d’une étudiante.

Peter Thompson, président de la Coalition des travailleurs racialisés (CoTR) de l’OPSEU/SEFPO, a évoqué les origines de l’insulte raciale, soulignant qu’elle est entrée dans la langue anglaise dans les années 1600 spécifiquement pour humilier et déshumaniser les personnes d’origine africaine et pour légitimer leur asservissement.  Le mot était utilisé dans les plantations pour maintenir les Africains, les personnes originaires des Caraïbes et les Noirs à leur place dans la hiérarchie raciale de la suprématie blanche.

« Ce mot était utilisé quand les Noirs étaient lynchés, pendus à un arbre – c’est dire à quel point le terme avait une connotation malveillante », a déclaré Peter Thompson. « Lorsqu’il est utilisé aujourd’hui, il rappelle encore aux personnes d’ascendance africaine une époque où elles n’étaient pas considérées comme des humains. »

Depuis l’incident, des groupes d’étudiants ont demandé une réponse plus ferme de la part de M. Jacques Frémont, recteur et vice-chancelier de l’Université d’Ottawa, qui a appuyé l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU), qui justifie l’utilisation du mot dans le cadre de la liberté académique.

Le premier vice-président/trésorier de l’OPSEU/SEFPO, Eduardo (Eddy) Almeida, a critiqué le fait que l’ACPPU et M. Fremont expliquent l’utilisation du mot dans le cadre de la « liberté académique », ajoutant qu’il n’y a jamais de moment ni de lieu – et cela comprend le lieu de travail – pour utiliser ce mot dans notre société.

« En tant que dirigeants, nous devons nous lever et dire, sans exception, que l’utilisation de cette insulte raciale ne doit jamais être légitimée dans nos milieux de travail », a déclaré Eddy Almeida. « L’OPSEU/SEFPO est aux côtés de toutes les personnes d’ascendance africaine et nous dénoncerons tous les manques de respect envers la communauté noire tant que la discrimination raciale existera dans notre société. »

C’est un moment de vérité dans l’histoire humaine.  Les injustices qui frappent continuellement la communauté noire nous enseignent que ce sont les différences qui continuent de nous diviser.  Afin de bâtir une société égalitaire pour toutes et tous, nous devons nous efforcer de faire en sorte que chacune et chacun d’entre nous soit libre. Nous pouvons tous apprendre de tels moments si nous sommes prêts à reconnaître les étapes à franchir pour faire mieux.

Les initiatives et informations de l’OPSEU/SEFPO pour lutter contre le racisme sont disponibles sur le site Web du syndicat. Pour toute question et préoccupation ou pour contribuer aux initiatives du syndicat en matière de lutte contre le racisme, veuillez communiquer avec : [email protected]

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