France Gélinas, porte-parole du parti de l’opposition officielle en matière de santé, a ajouté sa voix aux demandes toujours plus nombreuses d’intervention du gouvernement pour faire en sorte que les soins de santé publics soient protégés contre les propriétaires des cliniques de santé familiale.
Le 19 juillet, à Queen’s Park, Mme Gélinas a exigé reddition de compte et transparence des propriétaires de la clinique de santé familiale d’Owen Sound et du Centre de santé Port Arthur, où la grève dure depuis des semaines.
« Ces personnes sont des professionnels de la santé », a dit France. « Ils ne devraient pas avoir à faire grève pour protéger le système des soins de santé public, mettre fin aux compressions au niveau des soins infirmiers et exiger respect et dignité au travail.
Que fera ce gouvernement pour aider ces travailleurs de première ligne et pour faire en sorte que les gens plutôt que les profits passent avant tout dans notre système de soins de santé? »
Christine Elliott, ministre de la Santé et vice-première ministre, a répondu en déclarant que son gouvernement n’avait pas l’intention d’intervenir, soulignant que c’est une « affaire privée » entre les propriétaires de la clinique et les travailleurs de la santé de première ligne.
Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, n’a guère apprécié cette réponse.
« Ces propriétaires sont rémunérés avec de l’argent public et c’est de notre système de soins de santé public dont nous parlons ici », a dit M. Thomas, « C’est loin d’être une affaire privée, et ces propriétaires doivent être tenus de respecter des normes plus rigoureuses. »
Voici la traduction (libre) du débat entre France Gélinas et Christine Elliott :
Mme France Gélinas : Merci, M. le président. Ma question est pour la ministre de la Santé et des Soins de longue durée. Les fournisseurs de soins primaires à la Family Health Organization d’Owen Sound et au Centre de santé Port Arthur de Thunder Bay sont en grève depuis des semaines.
Dans deux communautés différentes et deux cliniques de santé familiale différentes, les patients n’ont plus accès à leurs fournisseurs de soins primaires parce que ces travailleurs ne peuvent plus accepter les conditions de travail toxiques qui nuisent à leur capacité de fournir des bons soins : salaires bas, contrats précaires, favoritisme, intimidation et roulement extrêmement élevé.
Madame la ministre, au nom des patients d’Owen Sound et de Thunder Bay, comment peuvent-ils compter sur des soins de qualité lorsque leurs fournisseurs de soins de santé primaires travaillent dans de telles conditions?
Hon. Christine Elliott : Je remercie la députée pour cette question. Les soins et la sécurité des patients, bien sûr, nous concernent tous. Je suis au courant de la situation tant à Thunder Bay qu’à Owen Sound. Je crois que cela reflète bien les 15 années de négligence et de mauvaise gestion de la part des libéraux, et nous allons essayer de corriger tout cela.
Ceci dit, cette situation particulière, aux deux endroits, est une discussion privée entre les exploitants de ces cliniques et leur personnel de soutien. J’espère vraiment qu’ils parviendront à une décision très bientôt. J’ai confiance face au processus de négociation qui a été lancé. Nous suivons les événements de près, mais c’est une affaire privée entre les travailleurs et la direction de ces deux organisations.
Mme France Gélinas : Certains employés du Centre de santé Port Arthur de Thunder Bay sont là depuis toujours. Je veux parler d’employés qui y travaillent depuis une trentaine d’années, qui gagnent moins de 15 $ de l’heure. À Owen Sound, les négociations ont été rompues parce que les propriétaires voulaient licencier leurs infirmières. Ce sont des professionnels de la santé. Ils ne devraient pas avoir à faire grève pour protéger le système des soins de santé public, mettre fin aux compressions au niveau des soins infirmiers et exiger respect et dignité au travail.
Que fera ce gouvernement pour aider ces travailleurs de première ligne et pour faire en sorte que les gens plutôt que les profits passent avant tout dans notre système de soins de santé?
Hon. Christine Elliott : Comme la députée le sait, le ministère ne participe pas à ces négociations. C’est une affaire privée entre les cliniques et leurs employés. Nous avons vu de grands conflits être résolus en Ontario. Nous espérons que les parties parviendront à une conclusion très bientôt. Nous ne pouvons pas intervenir. Nous ne sommes pas dans une position pour le faire. Il va de soi que nous accordons une importance primordiale aux soins et à la sécurité des patients, et nous surveillons la situation de près.