On fête chaquee année le 14 juin la Journée mondiale du don de sang; elle vise à sensibiliser les gens sur le besoin de sang et de produits sanguins sains et à remercier les bénévoles qui font don de leur sang pour sauver des vies.
Syndicat du secteur public le plus grand de l’Ontario, fier de représenter plus de 1 200 membres à la Société canadienne du sang, nous tenons également à remercier tout particulièrement les travailleurs de première ligne en charge de la bonne marche du système d’approvisionnement en sang.
Le sang est une ressource publique et l’accès à du sang sain fait partie intégrante de notre système des soins de santé public. Mais pour faire en sorte que l’approvisionnement en sang soit sûr, il faut un système de collecte et de distribution du sang coordonné à l’échelle nationale, basé sur des dons de sang volontaires et non rémunérés. L’Organisation mondiale de la santé le reconnaît. C’est pourquoi l’OMS continue de demander qu’on interdise la rémunération des dons de sang et de plasma.
Malheureusement, la pression en faveur de la privatisation du sang et du plasma, comme bien acheté et vendu à profit, est énorme dans notre province et dans notre pays.
À titre de travailleurs du secteur public, les membres du SEFPO comprennent le véritable coût de la privatisation; la privatisation contribue à faire augmenter les prix et à faire baisser la qualité. Nous comprenons aussi que c’est notre devoir moral de nous battre pour protéger les services publics et les ressources publiques du mercantalisme des entreprises.
C’est pourquoi chaque année à l’occasion de la Journée mondiale du don de sang, nous prenons le temps de nous rappeler et de réfléchir au scandale du sang contaminé des années 1980 et 1990, qui a vu 30 000 Canadiens infectés par le VIH et l’hépatite C. Une tragédie que nous n’oublierons jamais. Grâce au Juge Horace Krever et à son enquête nationale, des règles de sécurité ont été mises en place pour sauver des vies et faire en sorte qu’une telle tragédie ne se reproduise pas.
Mais tandis que les forces de la privatisation continuent de faire pression, nous devons les repousser avec plus de force que jamais auparavant.
Tandis que le Canada est entièrement autosuffisant en terme de collecte et de distribution du sang pour utilisation directe, nous comptons encore sur le plasma rémunéré des États-Unis, lequel est utilisé pour les traitements médicaux et pour les médicaments. Bien que les provinces les plus grandes du Canada, soit l’Ontario, la Colombie-Britannique et le Québec, aient toutes interdit la rémunération du plasma, le gouvernement fédéral continue d’autoriser l’exploitation de cliniques de plasma privées au Nouveau-Brunswick et en Saskatchewan. Cela n’aide pas les Canadiens et cela ne fait que nuire à notre système public.
Avec l’élection de premiers ministres de droite comme Doug Ford, Francois Legault et Jason Kenney, nous devons nous battre encore plus fort pour protéger notre système national public et exiger que ces provinces maintiennent leur interdiction.
Au lieu de céder à des intérêts privés, le Canada doit faire plus pour recueillir son propre plasma et réduire sa dépendance vis-à-vis des marchés étrangers.
Avec les élections fédérales à l’horizon, nous devons continuer de demander que tous les partis politiques s’engagent à investir dans de nouveaux centres de collecte de plasma et à soutenir les investissements visant à élargir la capacité publique. Nous devons également demander que les pratiques de dépistage homophobiques discriminatoires soient remplacées par l’exclusion de donneurs axée sur le comportement.
En cette Journée mondiale du don de sang, nous devons renouveler notre engagement à l’égard d’un système national de collecte et distribution du sang et du plasma entièrement public, parce que le sang public est du sang plus sûr.
Warren (Smokey) Thomas
Président, SEFPO
Eduardo (Eddy) Almeida
Premier vice-président/trésorier, SEFPO