Le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) se joint à l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO) afin de traduire Headwaters Healthcare devant la commission provinciale des relations de travail pour avoir manqué à son devoir de protéger les travailleurs contre la COVID-19.
Selon les syndicats, Headwaters aurait manqué à son devoir de prendre les précautions raisonnables et violé plusieurs articles de la Loi sur la santé et la sécurité au travail de l’Ontario. Ils disent aussi que le ministère du Travail aurait lui-même manqué à son devoir de condamner l’organisation pour ces violations.
« Ce qui se passe à Headwaters est un problème commun à presque tous les établissements de santé », a déclaré le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas. « Les inhalothérapeutes, le personnel du diagnostic et tous les autres travailleurs des soins de santé sont en étroit contact avec des patients qui souffrent de la COVID-19, mais ne reçoivent pas le même ÉPI pour assurer leur sécurité. »
Chez Headwaters, le SEFPO représente les travailleurs de la santé de plus de 14 professions différentes. Bon nombre des travailleurs, comme les inhalothérapeutes et le personnel du diagnostic, travaillent à quelques centimètres des patients, assez près pour partager leur respiration.
« Ces travailleurs courent un risque élevé et doivent avoir accès à l’ÉPI approprié, tel que des respirateurs N95 », a encore dit M. Thomas.
Selon M. Thomas, il est décevant que le leadership du secteur de la santé en Ontario n’ait tiré aucune leçon de l’épidémie du SRAS en 2003. La commission chargée de l’enquête sur la gestion de l’épidémie avait fait remarquer que les systèmes de santé et de sécurité au travail et de contrôle des infections n’avaient pas réussi à protéger adéquatement les travailleurs de la santé et les patients.
Actuellement, les directives en matière d’ÉPI du système d’application des exigences concernant la santé et la sécurité au travail sont fondées sur les déficits d’approvisionnement et sur l’hypothèse que la COVID-19 est contractée uniquement par l’entremise des gouttelettes et au contact des personnes infectées. Cette position ne tient pas compte des nouveaux résultats des recherches qui soutiennent que la COVID-19 se propage aussi par voie aérienne.
« Les travailleurs n’ont nulle part où aller pour assurer leur protection », s’est plaint M. Thomas. « Dans de nombreux cas, ce qui était à l’origine un déficit d’approvisionnement s’est transformé en pingrerie, avec des employeurs peu enclins à distribuer tout l’ÉPI essentiel pour protéger les travailleurs. »
Monsieur Thomas demande également que plutôt que d’utiliser les directives sur la santé du système de santé et de sécurité au travail de l’Ontario au détriment de tous les travailleurs dans la province, on utilise ce système pour permettre l’analyse indépendante des risques.
« Le SEFPO participera à cette affaire et prendra toutes les mesures disponibles pour faire en sorte que tous les travailleurs, du secteur de la santé et d’ailleurs, bénéficient de lieux de travail sécuritaires, avec l’ÉPI dont ils ont besoin pour faire leur travail. »