(TORONTO) – Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, a été expulsé aujourd'hui même du Centre Sheraton pour avoir posé une question gênante sur le Centre de santé mentale Waypoint. Thomas assistait à la 23e conférence nationale du Conseil canadien pour les partenariats public-privé (CCPPP).
Pendant une période de questions et réponses conduite par des avocats du gouvernement et des avocats du privé, Thomas a demandé qui assumerait la responsabilité financière du P3 raté au Centre Waypoint… si possible avant qu’on n’y soit témoin d’un meurtre. Thomas a poursuivi en expliquant les énormes problèmes qu’ont créé des P3 comme Waypoint, des cafouillages qui ont coûté jusqu’à maintenant aux Ontariens 8 milliards de dollars non prévus au budget, selon la vérificatrice générale, Bonnie Lysyk, et on continue de compter.
Suite à sa question, l’administratrice du CCPPP, Carla Walmsley, a demandé au personnel de sécurité de l'hôtel d’escorter Thomas hors de la salle. « Je me suis soudain trouvé entouré de trois gardes de sécurité. On m’a demandé de quitter les lieux, sans explication aucune. J’ai dû toucher une corde sensible chez les organisateurs et les conférenciers avec ma question sur le Centre Waypoint, et on a donné l’ordre de me faire taire. »
La violence au Centre Waypoint, un nouvel établissement psychiatrique issu d’un partenariat public-privé, a fait l’objet de nombreux articles dans le Toronto Star et dans le Toronto Sun. Le ministère du Travail a été appelé à enquêter sur une foule d’incidents violents ayant menacé la vie de membres du personnel et de détenus dans cet établissement P3. Le bâtiment est bourré de défauts de conception et de problèmes technologiques, lesquels mettent en danger le personnel. Les chambres des patients, les clôtures, l’éclairage, les portes et les systèmes de caméra vidéo ne sont que quelques-uns des mécanismes de sécurité qui auraient besoin d’être modernisés.
« Quand ils entrent à Waypoint, les membres du personnel ne savent pas s’ils en ressortiront vivants. Incroyable mais vrai, l’employeur refuse de collaborer avec ses travailleurs pour corriger ces dangers. Il ne veut pas dépenser un sou de plus, même si c'est pour sauver des vies. C’est ce qui arrive quand on choisit les profits au détriment de la vie.
Thomas a rappelé que les Libéraux sont reconnus pour faire leur travail de privatisation en cachette. « Kathleen Wynne a mis fin au débat à l'Assemblée législative sur la vente d’Hydro One. Elle demeure sourde aux avertissements du directeur de la responsabilité financière, à qui on a interdit accès aux documents du Cabinet sur la vente d’Hydro One. Elle n’a fait aucun cas des conseils de huit fonctionnaires indépendants de l’Assemblée législative qui lui ont dit qu’ils ne pourraient pas protéger les consommateurs en Ontario. Et plus important encore, elle ignore les 80 % des Ontariens qui s’opposent à la vente.
« Elle est maintenant en Californie, évitant les questions de l’opposition à l’Assemblée législative. On ne peut que supposer qu’elle a confié son propre travail au gourou de la privatisation, Ed Clark. L’état de la démocratie dans cette province est bien triste.
« Et tout cela nous vient d’un gouvernement qui se proclame être le plus transparent au pays. Si cette déclaration n’était pas si monstrueuse, je rirais. Les Libéraux se bouchent les oreilles et obéissent à l’ordre de tout écraser sur leur passage, tout ce qui pourrait se mettre en travers de leurs décrets de privatisation. »