TORONTO – Les pompiers forestiers, qui sont représentés par l’OPSEU/SEFPO, dénoncent les fausses déclarations de Graydon Smith, ministre des Richesses naturelles et des Forêts, lors d’une conférence de presse à huis clos, à Timmins, qui a exclu les travailleuses et travailleurs qui combattent les feux de forêt en première ligne.
Ils ont tenu leur propre conférence de presse pour exiger des solutions réelles et des mesures immédiates afin de résoudre la crise de rétention qui frappe les Services d’urgence, d’aviation et de lutte contre les feux de forêt (SUALFF) de l’Ontario. Ils demandent, en autres, la reclassification de leurs postes – un processus qui tienne compte du travail réel qu’ils accomplissent, des dangers auxquels ils sont confrontés, une rémunération adéquate; une prime de danger et une prime de disponibilité; et des possibilités d’emploi permanent à long terme.
« Nous sommes extrêmement déçus par la désinformation du ministre », a déclaré JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO. « Il peut prendre la décision de les reclassifier dès maintenant. Le ministre peut le faire d’un trait de plume. En fait, cela doit être fait – car il y a des communautés et des vies qui sont en jeu dans le Nord. »
En dépit des paroles contraires du ministre Smith, le Conseil du Trésor peut reclassifier, et procède à des reclassifications, selon les directives du ministre. Bien que l’OPSEU/SEFPO ait demandé des mesures à la fois au Conseil du Trésor et au ministre, c’est le ministre qui est responsable d’assurer l’équité et de témoigner du respect à l’égard des pompiers forestiers.
« S’il y a une crise de rétention dans les Services d’urgence, d’aviation et de lutte contre les feux de forêt, c’est parce que les travailleuses et travailleurs qui combattent les incendies de forêt sont injustement rémunérés pour le niveau de risque qu’ils prennent », a déclaré Tara Maszczakiewicz, vice-présidente de la Région 6 de l’OPSEU/SEFPO. « Ils mettent leur vie en jeu pour assurer notre sécurité, celle des communautés du Nord et pour protéger la forêt boréale – les poumons de l’Ontario. »
C’est la pire saison des feux de forêt jamais enregistrée à ce jour au Canada. Au lieu de s’attaquer à la crise de rétention du personnel et veiller à ce que notre système de lutte contre les feux de forêt dispose des ressources suffisantes pour affronter la saison des feux de forêt de l’an prochain, le gouvernement annonce qu’il investit dans des drones. Ils savent pourtant que ce n’est ni une solution adéquate ni ce que réclament les pompiers forestiers. C’est la raison pour laquelle le ministre a exclu les travailleuses et travailleurs de sa conférence de presse.
« Nous n’avons pas besoin de drones, nous avons besoin de salaires équitables et de respect », a déclaré Noah Freedman, chef d’une équipe de pompiers forestiers et vice-président de la section locale 703 de l’OPSEU/SEFPO. « Parce que ce travail n’attire pas les gens ou parce que des pompiers quittent leur travail à cause de salaires plus élevés ailleurs, d’une part, nous perdons des années d’expérience, et d’autre part, il y aura encore moins d’équipes la saison prochaine. Il faut de nombreuses années d’expérience pour être chef d’équipe, mais personne ne reste maintenant assez longtemps pour le devenir. Cette année, nous avions 50 équipes de moins en raison du manque de personnel chevronné. »
« Cela signifie que les petits incendies deviennent incontrôlables parce qu’ils ne sont pas éteints en temps opportun et que les pompiers passent plus de temps à lutter contre les feux, ce qui prolonge leur exposition à l’inhalation de fumée et aux situations de chaleur intense », a ajouté Noah Freedman. « Ne pas tenir compte des demandes des pompiers forestiers, c’est faire fi de leur santé et de leur sécurité. Et c’est inacceptable! »
Autrefois, les équipes de pompiers forestiers pouvaient avoir jusqu’à 100 ans d’expérience combinée; de nos jours, elles n’ont en général que cinq ans d’expérience totale. C’est la connaissance des situations qui permet d’assurer la sécurité – on apprend ce travail en travaillant sur le terrain. Mais le roulement du personnel est élevé parce que les gens ne sont pas rémunérés adéquatement pour le niveau de risque élevé associé à ce travail.
Alors que la balle est dans le camp du ministre, le syndicat affirme qu’il continuera à accentuer la pression, comme aujourd’hui.
« Nous ferons en sorte que le ministre Smith assume ses responsabilités. C’est une question de vie ou de mort », a déclaré JP Hornick. « Le gouvernement doit corriger la situation avant que d’autres communautés ne soient déplacées et que des vies ne soient perdues. »