Une des grandes tragédies de la pandémie de COVID-19 est la façon dont elle s’est propagée parmi les travailleurs migrants venus en Ontario pour occuper des emplois temporaires et saisonniers dans des fermes et des serres. Chaque année, quelque 20 000 travailleurs migrants arrivent principalement du Mexique, du Guatemala et des Caraïbes pour travailler en Ontario.
La propagation du virus est suffisamment grave pour que certaines parties du sud-ouest de l’Ontario demeurent soumises à des restrictions qui ont déjà été levées dans le reste de la province. Selon les médias, quelque 470 travailleurs agricoles ont testé positif au virus de la COVID-19 dans la seule région de Windsor-Essex. Et malheureusement, trois de ces travailleurs en sont morts.
Il est difficile de chiffrer de façon précise l’ampleur de la propagation du virus parmi les quelque 8 000 travailleurs migrants arrivés. Seuls 750 d’entre eux ont été testés. Certaines cliniques de dépistage mobiles ont dû fermer en Ontario en raison d’un manque de travailleurs, probablement parce que beaucoup d’entre eux ont peur de perdre leur emploi précaire s’ils reçoivent un diagnostic de COVID-19.
Les travailleurs migrants ont peu de droits et ne bénéficient pas des avantages, comme les congés de maladie payés, qui sont accordés aux membres d’un syndicat influent.
Le SEFPO travaille depuis des années avec le groupe Justicia for Migrants Workers pour essayer d’éduquer les Ontariens sur les conditions de travail des travailleurs migrants.
Cette pandémie nous a montré à quel point ces travailleurs sont vulnérables et le peu d’efforts que les gouvernements consacrent à leur protection.
Le mouvement ouvrier doit être une voix encore plus forte pour exiger de meilleures conditions de travail pour ces travailleurs qui mettent de la nourriture sur nos tables.
Au SEFPO, nous sommes solidaires des travailleurs migrants et nous disons qu’il est temps qu’ils commencent à obtenir les avantages et les droits que le reste d’entre nous tenons pour acquis.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas, président du SEFPO
Eduardo (Eddy) Almeida, premier vice-président/trésorier du SEFPO