Avec un taux de participation record, le personnel scolaire des collèges autorise un mandat de grève historique en votant massivement pour le « oui »

TORONTO, ON – Les membres du personnel scolaire des 24 collèges publics de l’Ontario, représentés par l’OPSEU/SEFPO, ont donné un mandat de grève historique à leur équipe de négociation, et envoyé un message fort pour dire qu’ils ne toléreront pas que les concessions désastreuses de l’employeur l’emportent sur un contrat équitable, qui investit dans une éducation de qualité.

Ce vendredi 18 octobre, les membres du personnel scolaire des collèges ont conclu un vote sur le mandat de grève à l’échelle de la province à la suite d’une prolongation de 21 heures accordée par la Commission des relations de travail de l’Ontario (CRTO). Les membres se sont fortement mobilisés, puisque 76,1 % ont exercé leur droit de vote, avec un taux de participation record. Et ils ont atteint un autre sommet historique, puisque 79 % d’entre eux ont voté « oui » pour autoriser une action de grève, si nécessaire, et parvenir à un règlement équitable.

« Une écrasante majorité des plus de 15 000 membres ont clairement fait savoir qu’ils n’accepteront pas un contrat saturé de concessions », a déclaré Michelle Arbour, présidente par intérim de l’équipe de négociation du personnel scolaire des collèges. « Nous luttons pour aller de l’avant vers un avenir commun où les populations étudiantes et le personnel scolaire pourront prospérer ensemble. »

Michelle Arbour dit que les efforts de négociation ont été contrariés par le Conseil des employeurs des collèges (CEC), qui a gonflé exagérément et sans fondement le coût des propositions du personnel scolaire à un moment où les collèges continuent de récolter des milliards de profits excédentaires.

« Certains de nos membres font du travail au-delà de leurs contrats, et notre libellé sur la charge de travail est dépassé puisqu’il n’a pas changé depuis 40 ans », a ajouté Michelle Arbour. « Au lieu de résoudre les problèmes de charge de travail, le CEC a déposé des propositions, qui équivalent à des réductions salariales en temps réel, et qui dressent des obstacles encore plus redoutables sur le chemin du personnel à charge partielle pour atteindre un semblant de sécurité d’emploi. »

En dépit des deux séances qui ont eu lieu avec le conciliateur nommé par le ministère, Michelle Arbour a expliqué que le CEC n’a toujours pas retiré ses concessions, qui menacent de créer une plus grande instabilité d’emploi dans un contexte de précarité croissante à l’échelle du système. 

« Parce qu’ils travaillent avec des contrats de courte durée, avec peu ou pas d’avantages sociaux, ni de sécurité d’emploi, les trois quarts du personnel enseignant, des conseillères, des conseillers et des bibliothécaires des collèges de l’Ontario ont du mal à joindre les deux bouts. » « Personne ne souhaite vivre et travailler dans de telles conditions. Non seulement la main-d’œuvre précaire n’équivaut pas à de meilleures conditions d’apprentissage, mais elle illustre surtout le fait que les collèges ont changé leur priorité, c’est-à-dire délaisser l’expérience étudiante pour faire la course au profit – un système qui fructifie sur le dos de ses travailleuses et travailleurs. »

Fort d’un puissant mandat de grève en main, le syndicat espère toujours retrouver un partenaire loyal à la table de négociation pour parvenir à un accord qui appuiera les travailleuses et travailleurs qui éduquent l’avenir de l’Ontario. 

« Si nous voulons que nos collèges redeviennent des établissements d’excellence, nous devons faire confiance aux personnes qui font battre leur cœur », a déclaré JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO. « Cela signifie suivre la voie tracée par les membres du personnel scolaire qui travaillent en première ligne et directement auprès des cohortes étudiantes sur les campus des collèges. »

« Le CEC a toujours la possibilité de répondre de manière constructive aux revendications du personnel scolaire, qui sont justes et raisonnables », a ajouté JP Hornick. « Les résultats d’aujourd’hui reflètent la force de la solidarité qui n’a cessé de s’amplifier. Les membres sont prêts à tirer parti de cette force, à déployer la force de leur solidarité, si nécessaire, pour conclure un accord équitable à la table. »

Related News