« La meilleure façon de réagir à la haine est d’intensifier la lutte pour le bien. »
C’est ce qu’a dit le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, tandis qu’il ouvrait la quatrième Conférence biennale du SEFPO sur les droits de la personne, le week-end dernier. Dans un récent commentaire sur les élections américaines, Monsieur Thomas avait dit que Donald Trump, candidat républicain, avait « exploité le racisme, l’homophobie, l’islamophobie et le désespoir. Il les a rendu acceptables et a encouragé les gens à se servir de ces communautés comme d’un bouc émissaire.
Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, parle de créer des espaces sécuritaires pour les conversations difficiles et importantes relatives aux droits de la personne.
Mais des activités comme celle-ci offrent une lueur d’espoir dans un monde où règne le désarroi, a-t-il encore dit. « Nous devons créer ces espaces partout, parce que c’est ici que nous pouvons croître et prospérer ensemble. »
La conférencière d’honneur était Renu Mandhane, commissaire aux droits de la personne de l’Ontario. Elle a parlé du travail que nous pouvons et devons tous et toutes faire pour promouvoir l’égalité au sein de la société, « où les droits de la personne de tous et de toutes sont une réalité.
Le Comité provincial des droits de la personne du SEFPO guide les participants tout au long de la conférence.
« Le mouvement syndical », a-t-elle fait remarquer, « est le produit du travail de gens comme vous et moi qui luttent pour défendre les droits de la personne – des choses que beaucoup d'entre nous tenons pour acquis et que trop de gens ont encore du mal à obtenir. »
Renu Mandhane, conférencière d’honneur, commissaire aux droits de la personne de l’Ontario, parle de la façon dont les participants peuvent lutter pour défendre les droits de la personne dans chaque aspect de leur vie.
Madame Mandhane a également fait remarquer que beaucoup de gens croient vivre dans un monde du travail post-discrimination. Mais les chiffres, et plus particulièrement ceux qui concernent l’invalidité au travail, suggèrent le contraire, a-t-elle dit. Au cours des quelques dernières années, près de 75 pour cent des plaintes relatives aux droits de la personne en Ontario (environ 2 000 par année) sont liées au travail. Elle a invité les membres à poursuivre leur travail syndical important de défense des droits des travailleurs, et plus particulièrement des travailleurs qui vivent avec des invalidités.
Syed Hussan, militant des droits des migrants, s’est adressé aux participants après le discours de Madame Mandhane, pour parler de l’intersection entre les droits des travailleurs et les droits des migrants.
Syed Hussan, militant des droits des migrants, parle du besoin d’améliorer la situation de tous les travailleurs.
Monsieur Hussan a fait remarquer qu’un nombre incroyable de travailleurs migrants ne bénéficient pas des protections fondamentales de la Loi sur les normes d'emploi, et qu’un grand nombre d’entre eux sont des travailleurs immigrants racialisés mal payés. Mettant au défi toutes les personnes présentes, Monsieur Hussan a insisté pour dire que nous sommes tous et toutes responsables de lutter pour les droits des travailleurs migrants.
« C'est tout à propos des normes », a-t-il dit. « Si nous ne luttons pas contre la façon dont le gouvernement traite les travailleurs migrants, combien faudra-t-il de temps pour qu’il nous traite de la même façon nous aussi? »
L’artiste hip hop Mohammad Ali « rappe » sur la race, la classe et l’expérience des immigrants.
Mohammad Ali, artiste hip hop socialiste, a proposé un spectacle joyeux en après-midi. Les participants hochaient la tête quand il parlait de son expérience d’immigrant racialisé. Il nous a dit ce que c’était que d’essayer d’obtenir un emploi avec un nom qui suggère que sa peau n'est pas blanche. Il a également souligné les fausses promesses de nos dirigeants politiques, et plus particulièrement du premier ministre Justin Trudeau, comme celle non encore tenue consistant à assurer l’accès à l’éducation postsecondaire aux jeunes Autochtones.
Mais Ali a conclu sur une note positive. « Le peuple a plus de pouvoir que les personnes qui sont au pouvoir », a-t-il dit. Il s’est fait l’écho des autres conférenciers, rappelant aux participants que « nous sommes ici pour apprendre, mais que le véritable travail commence lorsque nous retournons au travail lundi matin. »
Les participants écoutent attentivement et hochent la tête tandis qu’Ali rappe sur des enjeux d’actualité.
Les ateliers sur les droits de la personne et le militantisme syndical qui ont eu lieu samedi et dimanche ont permis aux participants d’améliorer leurs connaissances sur les droits de la personne, les droits des travailleurs et la solidarité globale. Tandis qu’elles exposaient les stéréotypes, préjugés et problèmes systémiques, les discussions ont fourni les outils nécessaires pour réagir au sein de la communauté, des lieux de travail et du syndicat.
Les membres du Comité provincial des droits de la personne du SEFPO posent avec le président Thomas, le vice-président Eduardo (Eddy) Almeida et Glen Archer, agent de liaison auprès des membres du Conseil exécutif.
Samedi soir était la soirée cinéma. Les délégués ont regardé Pride, un drame situé dans les années 1980, alors que des militants LGBTQ britanniques joignaient leurs forces aux forces des mineurs de charbon en grève pour lutter contre un gouvernement conservateur qui attaquait les deux groupes.
Les militants marquent la Journée du souvenir trans
Le 20 novembre est la Journée du souvenir trans. Cette journée commémore les personnes transgenres qui ont perdu la vie à cause de la transphobie. Elle attire aussi l’attention sur la violence et la discrimination auxquelles se heurte encore la communauté transgenre.
À la Conférence sur les droits de la personne du SEFPO, Morgen Veres, représentante au sein du Comité provincial des droits de la personne et de la Rainbow Alliance arc-en-ciel, a parlé de son propre périple. Elle a parlé de la myriade d’obstacles auxquels se heurtent les personnes transgenre, au Canada et dans le monde.
Morgen Veres parle de façon franche et émouvante de la lutte globale pour les droits des transgenres.
Madame Veres a parlé de ce que c’est que de naviguer dans un système compliqué de professionnels de la santé mentale et de chirurgiens. Elle nous a dit combien il est difficile de changer de nom légalement. Elle a expliqué ce à quoi sont confrontées les personnes transgenres dans les communautés éloignées, où l'accès aux soutiens et procédures est limité, voire inexistant. Elle a aussi fait remarquer que ces problèmes poussent certaines personnes à risquer leur vie à la poursuite d'un corps dans lequel elles se sentent à l'aise. Par exemple, les « parties » de silicone, dans lesquelles des participants font des opérations de chirurgie plastique à domicile, ce qui se fait encore à travers le monde.
Madame Veres a reçu une ovation des participants à la conférence à la fin de son discours émouvant.
Tout en reconnaissant le fait que le Canada a une longueur d’avance en termes de droits des transgenres, il reste encore beaucoup à faire pour qu’ils se sentent en sécurité partout où ils vont.
Suite à son discours, Madame Veres a projeté des photos de personnes transgenre décédées victimes de transphobie. La salle entière s'est tue tandis que les participants lisaient le nom et regardaient le visage de ces personnes.
La conférence s'est terminée avec la chanson de départ, interprétée par Krista Maracle, présidente du Cercle des Autochtones du SEFPO.
Le Cercle des Autochtones du SEFPO met fin à la conférence en interprétant la chanson de départ (Travelling Song).