Sauvez nos sites ou remplissez vos morgues : Des syndicats publient une lettre conjointe exhortant le gouvernement Ford à revenir sur la fermeture mortifère des sites de consommation supervisée en Ontario

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Toronto, ON – Mercredi après-midi, les dirigeantes et dirigeants des syndicats de la province ont publié une lettre conjointe demandant au premier ministre Ford et à la ministre Sylvia Jones de revenir sur leurs décisions visant à fermer des sites de consommation supervisée (SCS) partout en Ontario, et à interdire toute nouvelle ouverture d’un SCS ou réinstallation d’un service existant.

Cet appel commun est appuyé par des syndicats et associations syndicales qui représentent collectivement plus d’un million de travailleuses et travailleurs dans la province. Les signataires comprennent la Fédération du travail de l’Ontario (FTO); l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO); le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario (CSHO); le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO); le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (OPSEU/SEFPO); le SCFP-Ontario, y compris les Library Workers et le Social Service Workers Coordinating Committee; la section locale 5115 de l’OPSEU/SEFPO; les sections locales 175 et 633 des TUAC; les sections locales 79, 5399, 4948 et 7797 du SCFP.

Laura Walton, présidente de la FTO, Michael Hurley, président du CSHO, JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO, et Fred Hahn, président du SCFP-Ontario, se sont réunis à l’Assemblée législative de l’Ontario pour tirer la sonnette d’alarme avant le dépôt du projet de loi qui vise à fermer 10 des 17 SCS de la province. Si le gouvernement Ford maintient sa décision, il n’y aura pas de SCS entre Ottawa et Winnipeg, et plus aucun site au nord d’Ottawa.

La décision de la province visant à restreindre l’accès aux soins pendant une crise de santé publique a été critiquée à juste titre comme étant une décision politique mortifère, mais les ramifications pour les travailleurs de tous les secteurs n’ont reçu aucune attention.

Les syndicats disent que la fermeture des SCS se traduira par une hausse des appels au 911, aux ambulanciers paramédicaux, pompiers et policiers, qui auraient pu être évités; par l’augmentation du nombre de patients et des temps d’attente dans nos services d’urgence qui sont déjà dépassés; par la hausse du nombre de surdoses dans nos lieux de travail, comme par exemple les parcs publics, les centres communautaires et les toilettes des bibliothèques, où les travailleurs doivent régulièrement faire face à des urgences sanitaires absolues.

Les travailleurs demandent au gouvernement de l’Ontario « d’agir de manière sensée » – et de soutenir et d’élargir les services de santé assurant la survie, au lieu de les fermer.

Citations :

« Le premier devoir d’un gouvernement devrait être de sauver des vies, mais les décisions de M. Ford continuent de nuire aux travailleurs de l’Ontario. M. Ford a été plus qu’heureux de faire un cadeau de 225 millions de dollars de fonds publics à Beer Store pour l’annulation d’un contrat afin de pouvoir mettre en place son programme “De l’alcool partout”. C’est assez d’argent pour maintenir 10 sites de consommation supervisée en activité pendant 15 ans. Chaque dollar que nous dépensons dans un SCS génère 5,12 $ d’économies futures en soins de santé. » – JP Hornick, présidence de l’OPSEU/SEFPO

« Les personnes qui travaillent en première ligne mesurent l’impact dévastateur des fermetures de sites de consommation supervisée. Les travailleurs qualifiés, qui effectuent des tâches physiques pénibles et qui n’ont pas de jours de maladie payés, ont été touchés de manière disproportionnée par la crise des opioïdes. Les collectivités des Premières Nations, qui sont confrontées à de nombreux décès causés par des drogues toxiques, un taux quatre fois plus élevé que la moyenne provinciale, seront également touchées de façon disproportionnée. Si le gouvernement Ford va de l’avant avec ces fermetures, le seul site de consommation supervisée dans le Nord – où vivent près de 80 % des communautés autochtones de la province – fermera ses portes. » – Laura Walton, présidente, FTO

« À une époque où la population est confrontée à la fermeture continue des salles d’urgence et à des temps d’attente incroyablement longs, y compris pour les ambulances, non seulement la fermeture des sites de consommation supervisée privera les Ontariennes et Ontariens d’un service qui gère les surdoses et sauve des vies sans avoir besoin des ambulanciers-paramédicaux ou des services d’urgence, mais elle contribuera de surcroît à accroître la charge de travail et la pression sur le système de santé qui est déjà gravement sous-financé. »  – Michael Hurley, président, CSHO

« Les bibliothèques ont toujours été les poumons de nos communautés. Étant l’un des rares espaces publics libres encore ouverts, elles sont devenues une autre ligne de front de la crise des drogues toxiques. Chasser les gens des établissements de soins de santé où ils peuvent consommer des drogues en toute sécurité ne résout pas la crise – cela oblige simplement les gens à consommer dans la rue ou dans les toilettes. Je n’avais jamais imaginé que les travailleurs de bibliothèque devraient être formés pour administrer la naloxone au travail. Que devons-nous faire pendant que ce gouvernement prend des décisions politiques qui abandonnent nos concitoyens? » – Brandon Haynes, président, section locale 4948 du SCFP (Toronto Public Library Workers Union); coprésident, Toronto Public Library Workers Union, SCFP

« Dans notre travail d’éducateur quotidien, nous nous attachons à enseigner aux jeunes apprenants l’analyse fondée sur les données probantes et la pensée critique. Le gouvernement Ford pourrait apprendre une chose ou deux de notre approche à l’éducation préscolaire : nous disposons de plus de 40 ans de données probantes, y compris provenant des propres études commandées par la province, qui indiquent que les sites de consommation supervisée portent fruit et devraient être élargis. Quel exemple donne-t-on aux jeunes de l’Ontario qui voient des gens au pouvoir prendre des décisions politiques qui nient les faits et banalisent des décennies de recherche? » – Joe Tigani, président, CSCSO

« Faisant fi des données qui montrent que les sites de consommation supervisée sauvent des vies et assurent la sécurité des membres de la communauté, le gouvernement a travaillé sans consulter le personnel infirmier et les autres personnes qui dispensent ces services inestimables. Il est impératif que le gouvernement revoie sa décision et veille à ce que les milliers de personnes qui ont besoin de soins médicaux d’urgence, de soins préventifs et primaires, de soutiens et d’aiguillages dans les lieux de consommation supervisée puissent continuer d’y avoir accès. Fermer ces sites, c’est mettre ces personnes en danger, et condamner à mort nombre d’entre elles. » – Erin Ariss, IA, présidente provinciale, Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario (AIIO)

« Les conservateurs de M. Ford ont laissé l’ignorance et l’idéologie guider leur décision concernant la fermeture des sites de consommation supervisée, alors qu’ils devraient écouter les travailleuses et travailleurs de première ligne et les autres personnes qui préconisent des pratiques et des politiques fondées sur des données probantes. Pour assurer la sécurité des personnes et des communautés, nous avons au contraire besoin de plus de financement pour les nouveaux sites et les sites existants, dans le cadre d’une gamme de services qui viennent en aide aux personnes vulnérables et marginalisées qui risquent de mourir après avoir consommé des drogues toxiques. » – Fred Hahn, président, SCFP Ontario

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