Dénoncer l'esclavage moderne à l'occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition

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Ce dimanche 23 août est la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.  

La traite négrière transatlantique est le terme donné à la pratique qui consistait à transporter des hommes, des femmes et des enfants africains vers une destination en Europe, dans les Amériques et dans les Caraïbes, où ils étaient vendus et réduits à une vie d’esclavage. 

En cette journée, prenons le temps de marquer cette date historique et de reconnaître la tragédie dont a été victime le peuple africain. Afin d’éviter qu’une telle tragédie ne se reproduise à l’avenir, il est également important de reconnaître les luttes des descendants d’esclaves.

Alors que nous célébrons l’abolition d’une forme d’esclavage, ne manquons pas de souligner l’exploitation humaine qui existe aujourd’hui autour de nous. 

L’Organisation internationale du travail estime qu’il y a près de 40 millions de personnes qui sont aujourd’hui victimes d’esclavage moderne dans le monde. Il s’agit notamment des travailleurs et travailleuses domestiques, agricoles et de la construction. Il y a aussi des personnes qui sont les victimes d’exploitation sexuelle forcée, de mariage forcé, et de travail forcé et imposé par des autorités étatiques. 

Chaque année, plusieurs milliers de migrants viennent au Canada dans le cadre du Programme des travailleurs agricoles saisonniers. Ils contribuent chaque année des millions à l’économie par les impôts qu’ils paient, mais ils ne bénéficient pas d’un grand nombre de services sociaux. À la suite de l’éclosion récente de la COVID-19 dans la communauté agricole de Windsor-Essex, trois travailleurs ont succombé au virus et plusieurs centaines d’entre eux ont été infectés. Les conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent ont engendré un tollé public et des comparaisons avec les conditions rencontrées par les personnes réduites en esclavage. 

Warren (Smokey) Thomas, président du SEFPO, dit que les travailleurs agricoles sont trop souvent forcés de travailler et de vivre dans des conditions bien en dessous des normes acceptables en Ontario. 

« Le mouvement syndical doit parler d’une voix encore plus forte pour demander de meilleures conditions de travail pour ces travailleurs qui cultivent et récoltent la nourriture qui se retrouve dans nos assiettes », a déclaré le président Thomas. 

Il est important de continuer à soutenir des groupes tels que Justicia for Migrant Workers qui luttent pour changer les choses, a indiqué Eduardo (Eddy) Almeida, premier vice-président/trésorier du SEFPO. 

« Justicia for Migrant Workers se bat pour que le gouvernement procure à ces travailleurs des conditions de travail et de vie sûres », a déclaré Eddy Almeida. « On parle ici de droits fondamentaux auxquels tous les travailleurs devraient avoir droit. » 

Peter Thompson, président de la Coalition des travailleurs racialisés, et Elizabeth Ha du Comité provincial des droits de la personne du SEFPO travaillent en étroite collaboration avec Justicia for migrants Workers depuis des années, afin de sensibiliser leurs membres et les membres de la communauté de Windsor-Essex aux conditions de travail des travailleurs migrants.  

Peter Thompson croit que la COVID-19 a attiré l’attention des médias sur les pratiques de l’industrie agricole de l’Ontario, en partie en raison du décès des trois travailleurs migrants, dont la mort aurait pu être évitée si le profit n’avait pas primé sur la sécurité.

« Les agriculteurs sont contrariés, mais tous ceux qui ont le pouvoir de changer les choses ont pointé les autres du doigt et personne n’a eu le courage de dénoncer les pratiques racistes des agriculteurs », a déclaré Elizabeth Ha. « La pression est désormais sur eux au moment où les gens de notre communauté s’inquiètent enfin du traitement qui est réservé à ces travailleurs. » 

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