L’OPSEU/SEFPO affirme sa solidarité avec les 11 500 membres de la Writers Guild of America (WGA), en grève depuis le 2 mai 2023, et avec les 160 000 membres de la Screen Actors Guild – American Federation of Television and radio Artists (SAG-AFTRA), sur le piquet de grève depuis le 14 juillet.
« Le fait que les acteurs et les écrivains soient en grève en même temps représente un défi énorme pour les travailleurs de l’industrie et les studios, et tout le monde entre deux, qui tirent d’énormes profits, calculés en milliards de dollars, de leur travail », a déclaré JP Hornick, présidente de l’OPSEU/SEFPO. « En faisant grève, ils renforcent le pouvoir des travailleurs afin que les revendications raisonnables formulées dans le cadre de leurs négociations se réalisent, et notre syndicat appuie sans réserve leurs moyens de pression. »
Les écrivains et les acteurs de l’industrie du divertissement se battent contre l’attaque la plus exhaustive qu’ils aient vue en une génération contre la rémunération et les conditions de travail.
Malgré des milliards de dollars de profits chaque année, les entreprises du divertissement ont profité de la transition vers les services en ligne pour sous-payer tant les écrivains que les acteurs. Voici quelques-uns des enjeux auxquels ils se heurtent :
- Paiements résiduels bien inférieurs : Les paiements résiduels, qui sont versés aux écrivains et aux acteurs chaque fois que leur travail est rediffusé ou republié dans d’autres marchés, sont bien inférieurs pour les productions en ligne qu’ils ne l’étaient pour les émissions à la télévision ou les films.
- Salaires inférieurs : L’inflation élevée réduit la rémunération des acteurs. La rémunération médiane des écrivains-producteurs a également baissé de 23 % au cours des dix dernières années, après redressement en fonction de l’inflation. La moitié des écrivains de la WGA travaillent au taux minimal de l’échelle de rémunération. Les entreprises refusent de plus en plus souvent de payer des primes d’échelle pour reconnaître les années d’expérience des écrivains.
- Contrats à plus court terme : Les entreprises offrent des contrats à plus court terme aux écrivains pour les séries télévisées et par épisode, et ne couvrent pas la saison entière de production en cours.
- Demandes de travail gratuit : Les scénaristes sur le marché du cinéma n’ont de rémunération garantie que pour un seul brouillon, même si on leur demande de réécrire ce brouillon à plusieurs reprises. On retient souvent une part de leur rémunération en attendant que toutes les révisions du scénario soient faites, même si elles ne sont pas rémunérées.
- Remplacement d’acteurs avec des images issues de l’intelligence artificielle (IA) : Selon la SAG-AFTRA, l’industrie a proposé dans la négociation que les artistes de fond ne soient payés que pour une journée de travail, que leur image soit numérisée par la technologie de l’IA et utilisée pour tous les autres plans par après, sans consentement ni compensation supplémentaire.
La grève de la WGA a déjà touché des milliers de travailleurs canadiens de l’industrie du cinéma et du divertissement. La Guilde des écrivains du Canada soutient la WGA et ne permet pas à ses écrivains d’accepter du travail appartenant à une unité de négociation en grève sous la juridiction de la WGA.
L’OPSEU/SEFPO soutient les revendications des écrivains et des acteurs de l’industrie du divertissement pour une rémunération juste et équitable pour le travail qu’ils produisent, pour une protection contre l’exploitation de l’IA et pour de meilleures dispositions contractuelles et conditions de travail.
Sources/autres lectures :
WGA Contract Bulletin: Writers are not keeping up
WGA Contract Bulletin: The state of the industry
WGA Member Voices: Why we strike
CNN Live Updates: Actors are going on strike after contract talks collapse