Toronto (Ontario) – Les dirigeants de l’OPSEU/SEFPO se prononcent pour fournir un contexte aux rapports médiatiques sur le déploiement de l’équipe institutionnelle d’intervention en situation de crise (ICIT) au Complexe correctionnel de Maplehurst suite à une attaque injustifiée contre un agent correctionnel en décembre 2023.
L’attaque a eu lieu dans une unité à sécurité maximale qui détient provisoirement des personnes accusées de crimes extrêmement violents ou de membres de gangs. Après l’attaque, on a procédé à l’évaluation habituelle complète des menaces.
« En tant que représentants syndicaux, nous constatons souvent que la direction du ministère ne prend pas au sérieux les menaces et les attaques contre les travailleurs correctionnels », a déclaré Chad Oldfield, président de l’Unité de négociation des Services correctionnels de l’OPSEU/SEFPO. « Mais dans ce cas particulier, après l’évaluation des menaces, il est clairement apparu que ces menaces étaient sérieuses, crédibles et soutenues. C’est pourquoi une fouille complète de l’ICIT dans toute l’unité a été ordonnée et approuvée par les dirigeants supérieurs. »
Les fouilles effectuées par l’ICIT en raison de menaces de premier ordre sont rares et nécessitent une surveillance rigoureuse de la part de la haute direction. Les règlements de l’Ontario autorisent le recours à la force dans certaines circonstances, y compris la conduite de fouilles et le maintien de l’ordre dans un établissement.
« Les membres de l’ICIT sont des agents correctionnels ayant une formation spécialisée pour mener des opérations tactiques dans les conditions les plus dangereuses, instables et violentes », a déclaré M. Oldfield. « Toute opération entreprise est méticuleusement planifiée et approuvée et la haute direction prend ensuite l’affaire en main. Nos membres de l’ICIT de toute la province s’acquittent de leurs tâches spécialisées de façon professionnelle et conformément aux plans approuvés. »
Monsieur Oldfield a rejeté les caractérisations négatives récentes des médias relativement au déploiement de l’ICIT en décembre 2023 au Complexe correctionnel de Maplehurst. « Le langage incendiaire utilisé pour décrire ces opérations montre un manque total de respect pour les travailleurs correctionnels qui risquent leur vie chaque jour pour assurer la sécurité de nos communautés partout en Ontario », a-t-il déclaré. « Les opérations de l’ICIT ne sont pas utilisées comme une forme de punition ou de représailles. Elles sont utilisées pour maintenir l’ordre et la sécurité au sein des établissements. »
Le ministère du Solliciteur général mène actuellement une enquête sur les opérations en question dans l’établissement de Maplehurst. Les travailleurs correctionnels de l’OPSEU/SEFPO coopèrent à l’enquête, avec le plein appui et la représentation de leur syndicat.
« On ne peut pas se contenter de se fier à ce que nous disent les détenus pour évaluer le niveau de sécurité et de menace qui pèsent sur le personnel et sur les détenus à l’intérieur d’un établissement correctionnel », a déclaré M. Oldfield. « Cela n’a tout simplement aucun sens, surtout lorsque la violence perpétrée par les détenus continue d’augmenter dans les établissements correctionnels. »
La violence à l’encontre du personnel correctionnel reste largement incontrôlée. En 2023, on a rapporté plus de 1 800 incidents de violence perpétrée par des détenus contre le personnel correctionnel, dont plus de 950 étaient des voies de fait.
« C’est plus de deux agressions contre le personnel par jour, le plus grand nombre jamais vu », a déclaré M. Oldfield. « Où est le sentiment d’outrage face à la violence que vivent quotidiennement nos membres ? »
Monsieur Oldfield a également mis en doute l’absence de réponse de la haute direction du ministère du Solliciteur général. « Pourquoi sont-ils restés en grande partie muets face à ce récit unilatéral au lieu de défendre leurs employés? Les médias sont prompts à blâmer le personnel de première ligne plutôt que les décideurs qui refusent de fournir les ressources nécessaires au fonctionnement en toute sécurité des établissements. »
JP Hornick, qui préside l’OPSEU/SEFPO, a dénoncé le gouvernement de l’Ontario pour son manque de volonté d’investir pour rectifier les conditions de travail et de vie inhumaines à l’intérieur des établissements correctionnels de l’Ontario.
« Les travailleurs correctionnels travaillent dans les pires conditions qui soient au sein de la province », a dit JP. « Ils arrivent chaque jour dans des établissements surpeuplés qui manquent de personnel, dans des infrastructures qui ne cessent de se détériorer, avec des programmes et des soutiens en santé mentale largement insuffisants pour les détenus. Ça fait des années que l’OPSEU/SEFPO et les dirigeants et membres de l’Unité de négociation des Services correctionnels se plaignent. Et pourtant, les gouvernements successifs refusent de remédier à ces conditions dangereuses, qui entraînent régulièrement violences, urgences médicales, blessures et décès dans des établissements de tout l’Ontario. »
« Le gouvernement Ford peut intensifier ses efforts et soutenir les travailleurs correctionnels en réparant le système correctionnel de l’Ontario », a conclu JP Hornick.