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Le reportage sur le CDEM fait fi des problèmes systémiques, selon le personnel correctionnel

Toronto – Un reportage récent de Radio-Canada sur les décès de détenus au Centre de détention Elgin-Middlesex (CDEM) à London fait abstraction des problèmes systémiques qui en sont la cause. C’est ce qu’a déclaré le syndicat qui représente les agents des services correctionnels en Ontario.

« Tout le monde est conscient que les prisons de l'Ontario sont des endroits violents où des incidents violents se produisent », a déclaré Monte Vieselmeyer, co-président du Comité des relations avec les employés du ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels et représentant du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO). « Mais ces incidents ne surgissent pas du néant. Afin d’améliorer la sécurité des établissements correctionnels, une couverture médiatique, devrait contribuer à sensibiliser le public et nos dirigeants politiques à la façon dont le système est programmé pour échouer, quels que soient les efforts déployés par les membres du personnel pour le faire marcher. »

Le SEFPO, qui attire l'attention sur les problèmes qui touchent les services correctionnels depuis des décennies, vient de donner un nouvel élan à sa campagne de 2015 : « Services correctionnels en état de crise ». Depuis, le système a connu des émeutes, des agents de correction pris en otages, des attaques violentes contre le personnel et des détenus et des décès de détenus.

« Il y a une crise dans les services correctionnels parce que les détenus qui ont des problèmes de toxicomanie et de santé mentale ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin, a déclaré Monte Vieselmeyer. Il y a une crise parce que la dotation en personnel est insuffisante et les programmes sont inadéquats. Il y a une crise parce que les infrastructures sont délabrées et la surpopulation atteint des niveaux scandaleux dans nos prisons. Il y a une crise parce que des détenus font des overdoses d'opioïdes et d’autres stupéfiants. »

« Nous avons toujours dit que cette crise est insoutenable, mais parfois, je pense que les gens ne savent pas ce que ça veut dire, a-t-il ajouté. Ça ne veut pas seulement dire que les choses vont s'effondrer un jour. Dans ce cas, ça veut dire que le système est en train de s’écrouler. »

Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, a déclaré que le syndicat est sensible au fait que la ministre de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels, Marie-France Lalonde, ait pris la défense du personnel dans ses commentaires à l'émission Fifth Estate. « Mais la crise qui frappe les services correctionnels ne sera pas circonscrite tant qu'elle ne deviendra pas un problème pour l'ensemble du gouvernement provincial », a-t-il ajouté.

« La crise actuelle est une question de vie ou de mort qui ne sera jamais résolue en octroyant une poignée de dollars supplémentaires au ministère des services correctionnels », a conclu le président Thomas. « Pour régler la crise, il faudra que le Conseil des ministres, le ministre des Finances et la première ministre s’impliquent pour coordonner toutes les ressources gouvernementales. Tout au long, et chaque jour, de l’année, les membres du personnel correctionnel exercent leurs fonctions de manière professionnelle, mais ils doivent disposer du soutien dont ils ont besoin. »

Renseignements : Monte Vieselmeyer, 705-627-1942

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