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Le plan de privatisation des services de santé mentale aux enfants

Trois unités du Secteur du traitement des enfants du SEFPO ont tenu des votes de grève en 2015 : la section locale 511 du SEFPO, Radius Child and Youth Services, la section locale 539 du SEFPO, George Hall Family and Child Services, et la section locale 666 du SEFPO, Centre de l'enfant et de la famille de Sudbury.

Dans le Secteur du traitement des enfants, les négociations collectives se déroulent dans le contexte alarmant de la restructuration des services qui menace la stabilité d'une main-d'œuvre hautement spécialisée. Les travailleurs en santé mentale sont préoccupés par l'interruption des services aux clients, l'arrivée éventuelle des services à but lucratif financés par les deniers publics et l'impact des restrictions financières sur la prestation des services.

La demande de services de santé mentale pour les enfants a augmenté, tandis que leur financement stagne depuis plus de deux décennies. Au lieu d'investir, le Ministère répond à cette augmentation de la demande en restructurant les services et en transférant un peu plus la reddition de comptes à des organismes tiers.

On compte actuellement 472 organismes qui sont financés directement par le ministère des Services sociaux et communautaires (MSSC) pour assurer la prestation des services de santé mentale aux enfants à travers l'Ontario. Selon l'ébauche du cadre de prestation des services du MSCC, « Pour l'avancement de la santé mentale », le Ministère désignera 33 organismes responsables du soutien, qui devront coordonner et financer directement les services, auxquels il transfèrera également sa responsabilité de financement dans les trois prochaines années.

Les organismes responsables du soutien prendront en charge la prestation des services de santé mentale aux enfants dans les collectivités et administreront le financement des sous-traitants qui fourniront les services. En outre, ils continueront également à fournir directement des services.

Ce modèle de prestation des services est analogue à celui des centres d'accès aux soins communautaires du secteur de la santé qui ont eu d'innombrables problèmes pour procurer des services de qualité et accessibles dans les collectivités qu'ils desservent.

Les professionnels de la santé mentale sont profondément préoccupés par l'introduction d'un modèle général de sous-traitance des services de santé mentale. Plutôt que de financer directement des organismes afin de développer les meilleures pratiques et répondre aux besoins de la collectivité, le Ministère allouera un financement fixe aux organismes responsables du soutien et leur demandera de se débrouiller avec ce montant pour acheter des services.

Le danger de ce modèle de fonctionnement est que les organismes seront en concurrence les uns avec les autres pour obtenir un financement de l'organisme responsable du soutien. Inévitablement, cette nouvelle forme de prestation de services ne fera aucun cas des besoins réels des enfants et des familles.

On ne devrait pas choisir les services de santé mentale aux enfants en fonction du plus bas soumissionnaire.

En fin de compte, un tel système de sous-traitance des services de santé mentale aux enfants finira par coûter plus cher aux Ontariens. En vertu de ce nouveau cadre de prestation et de cette approche fondée sur le principe de la pleine concurrence, le Ministère se soustrait encore davantage de la surveillance directe des services et se focalise plutôt sur les « ententes de responsabilité » et les « indicateurs de performance » pour justifier les financements.

Ce cadre de prestation des services est contraire à la notion même que les services devraient être élaborés en fonction des besoins des enfants et des jeunes pour les garder en bonne santé. En cherchant à satisfaire des exigences pré-déterminées de financement plutôt que les besoins de l'enfant, ce modèle de prestation des services risque de saper les interventions cliniques qui touchent les divers aspects de la santé de l'enfant, comme l'approche collaborative et communautaire, et limitera l'accès à des services de soutien jugés « trop coûteux », tels que les placements thérapeutiques.

En mettant l'accent sur le financement, « En avoir pour notre argent », on encourage un nouveau modèle de prestation des services qui favorise l'intervention à court terme et qui alloue moins de temps à une intervention intégrée et coordonnée des services qui donne à l'enfant les meilleures chances de réussir dans tous les domaines de la vie.

Les enfants ont besoin de services et d'une aide fiables.

Le Secteur du traitement des enfants du SEFPO s'engage à promouvoir et à défendre des services de santé mentale aux enfants et aux jeunes qui sont offerts par des organismes publics, responsables et financés par les deniers publics. Un modèle de prestation des services dont la mission première est de répondre à cette question : quels sont les besoins des enfants et des jeunes?

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