Dans un éditorial paru dans The Ottawa Citizen, le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, exhorte le gouvernement Ford à abandonner son projet de loi 124 et à investir adéquatement dans nos écoles afin que les assistantes en éducation (AE) et tous les travailleurs de l’éducation puissent apporter aux enfants le soutien qu’ils méritent.
« Les AE, comme des centaines de milliers d’autres travailleuses du secteur public de la province, sont déjà cruellement sous-payées pour le travail crucial qu’elles effectuent », écrit Smokey Thomas. « Comme si les injustices contenues dans le projet de loi 124 ne suffisaient pas, la vaste majorité des AE sont des femmes, qui sont confrontées à une augmentation alarmante des abus et de la violence. »
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Voici l’article dans son intégralité :
Le président Thomas : Les assistantes en éducation de l’Ontario méritent d’être payées et soutenues convenablement
Dans un éditorial du 18 janvier, l’Ottawa Citizen compare les assistantes en éducation (AE) à des « saintes », et je suis entièrement d’accord. Faisant preuve d’un dévouement et professionnalisme rare, elles surmontent quotidiennement tous les obstacles afin de créer et maintenir un environnement aussi sécuritaire et favorable que possible dans nos salles de classe.
L’éditorial de l’Ottawa Citizen n’aborde pas la prochaine étape logique, mais permettez-moi de le faire ici : le premier ministre Doug Ford et ses ministres sont responsables des perturbations auxquelles les parents, les élèves et les communautés doivent faire face. Et ils n’avaient pas besoin de faire comme ça.
Tout cela est arrivé à cause de ce gouvernement et de son projet de loi 124 cruel et inique qui limite les augmentations salariales du secteur public à un pour cent et qui viole le droit constitutionnel à la négociation collective des travailleurs du secteur public, dont la majorité sont des femmes.
Le premier ministre se vante sur tous les toits de l’« explosion économique », puis il nous chante la comptine « Old Mother Hubbard » quand il s’agit de soutenir des travailleuses qui gagnent environ 40 000 $ par année.
Son augmentation limitée à un pour cent correspond à un dollar de plus par jour pour les personnes qui procurent des soins aux enfants et veillent à leur sécurité dans les salles de classe de la province. Le premier ministre Ford donnera jusqu’à 60 dollars par jour aux parents de ces enfants afin de pouvoir s’attaquer aux enseignants. Cela ne fait pas de beaucoup de sens ni de cents d’ailleurs, à moins, bien sûr, que cet argent ne soit qu’une tentative de subornation visant à casser les syndicats.
Les AE, comme des centaines de milliers d’autres travailleuses du secteur public de la province, sont déjà cruellement sous-payées pour le travail crucial qu’elles effectuent. Comme si les injustices contenues dans le projet de loi 124 ne suffisaient pas, la vaste majorité des AE sont des femmes, qui sont confrontées à une augmentation alarmante des abus et de la violence.
Imposer des réductions salariales par le biais d’augmentations inférieures à l’inflation n’est pas seulement une insulte à leur égard, c’est aussi une insulte à tous les parents et à tous les Ontariens et Ontariennes. C’est un message clair de la part du gouvernement qui montre qu’il préfère accorder des réductions d’impôt aux riches plutôt que d’investir dans un environnement d’apprentissage sûr et stable pour les enfants et les travailleurs de l’éducation.
Comme les enseignants membres d’autres syndicats, les assistantes en éducation et les autres travailleurs de l’éducation membres du SEFPO sont à la table pour négocier de bonne foi et obtenir les outils dont ils ont besoin pour faire leur travail le mieux possible, y compris une rémunération convenable et un nombre d’élèves raisonnable dans les classes.
Mais le projet de loi 124 leur barre le chemin. Il est injuste. Il est inéquitable. Et il ne permettra en rien d’améliorer notre système scolaire.
Pour cela, le gouvernement doit commencer à investir. Et pas seulement dans nos écoles.
Et posez-vous la question suivante : Pourquoi les AE sont-elles de plus en plus souvent confrontées à des attaques et à des actes de violence de la part d’enfants qu’elles sont en train d’aider?
C’est parce qu’il y a des dizaines de milliers d’enfants qui sont sur des listes d’attente pour des traitements de santé mentale, des services de développement et d’autisme. On doit leur trouver un endroit où aller pendant qu’ils attendent, et c’est dans nos classes.
Les AE sont formées pour aider les enfants qui ont des besoins spéciaux, et c’est exactement ce qu’elles veulent pouvoir faire. Mais lorsque la taille des classes augmente, il y a tout simplement trop d’enfants avec trop de besoins. Ils sont frustrés et ils se débattent parfois violemment. Et ce sont les AE qui portent le fardeau.
C’est la raison pour laquelle les AE et les autres travailleurs de l’éducation demandent plus à la table de négociation. Des classes plus petites. Une meilleure formation et de meilleurs équipements de sécurité. Et, oui, une meilleure rémunération.
Et comment Doug Ford et ses ministres réagissent-ils? Comme des chiens savants qui répètent leur numéro de cirque. La vérité est qu’ils devraient dire ceci : « Excusez-nous, mais à cause de nos réductions d’impôt pour les riches et nos copains du milieu des affaires, nous n’avons plus les moyens. »
En fin de compte nos assistantes en éducation seront là pour nos enfants, parce qu’elles sont vraiment des saintes. Le premier ministre peut-il dire la même chose?
Warren (Smokey) Thomas est le président du Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario