Le Sefpo dans les nouvelles

Le président Thomas ne mâche pas ses mots : La LCBO devrait-elle en faire plus pour lutter contre les vols à l'étalage? Oui

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Le Toronto Star a publié la page en regard de l’éditorial suivante, rédigée par Warren (Smokey) Thomas, président du SEFPO, le 15 janvier 2019. Elle est reproduite ici dans son intégralité.

Imaginez des voleurs errer dans votre lieu de travail et vider les étagères en toute impunité.

Imaginez le sentiment de frustration que vous éprouveriez en sachant que, la plupart du temps, vous devez simplement regarder la scène car vous n’êtes pas autorisé à intervenir. C’est beaucoup trop dangereux.

Imaginez les risques d’agression physique et verbale.

Il s’agit de la réalité que vivent de nombreux travailleurs et travailleuses dans les succursales de la LCBO.

Dans certaines succursales de Toronto, le montant du butin se chiffre à plusieurs milliers de dollars pour une seule journée. De nombreux voleurs revendent quotidiennement les produits volés au marché noir. D’autres, qui sont aux prises avec des problèmes de toxicomanie, les revendent pour satisfaire leurs habitudes de consommation.

Tout le monde sait que ces vols sont en forte hausse, à Toronto en particulier. Selon la police, plus de 9 000 vols à l’étalage ont été signalés au cours des quatre dernières années et demie, ce qui fait de la LCBO, et de loin, le détaillant de vente au détail le plus ciblé de la métropole. La LCBO confirme également que les vols sont à la hausse – la majorité d’entre eux ayant lieu dans les zones urbaines.

Les répercussions se font sentir bien au-delà de la LCBO. Il suffit de regarder la campagne visant à promouvoir la vente de boissons alcoolisées dans les dépanneurs qui est orchestrée par le gouvernement Ford, qui souhaite en finir avec le contrôle pour donner la priorité à la commodité.

Les employés de la LCBO, qui sont la référence ultime en matière de responsabilité sociale, contribuent pour beaucoup à la sécurité de nos communautés, mais il faut faire plus. Et c’est aux dirigeants de la LCBO et au gouvernement de prendre leur responsabilité et de s’acquitter de leur obligation statutaire qui est de protéger ces travailleurs.

J’ai appelé publiquement à la tenue d’une réunion pour résoudre cette crise. Malheureusement, il n’y a pas eu de réponse. Étrange, compte tenu du fait que le gouvernement Ford, sous prétexte de sécurité, avait l’intention de garder secret le lieu de son entrepôt de cannabis privé jusqu’à ce que le SEFPO révèle son emplacement.

Je crains que ce que nous voyons ici ne soit en fait que la partie visible de l’iceberg. Bien que le problème des vols à la LCBO soit sérieux, je parie que ce n’est rien par rapport à la catastrophe qui se produira dans nos quartiers si les dépanneurs obtiennent la permission de vendre des substances contrôlées.

Alors pourquoi une telle augmentation des vols? Plusieurs facteurs interviennent dans cette situation.

Nous savons que la LCBO vend presque deux fois plus de spiritueux de prestige – la cible privilégiée des voleurs – qu’en 2014.

Un autre facteur concerne les ressources policières. Le personnel contacte le 911 pour déclarer un vol, mais la police de Toronto a comme règle de ne pas intervenir à moins que les voleurs soient toujours à l’intérieur du magasin.

En tant que président du syndicat qui représente 8 500 travailleuses et travailleurs de la LCBO, je sais que nos membres sont très fiers de leur travail et de leur magasin. Mais nos membres se sentent impuissants et démoralisés devant une telle situation. Certains craignent que l’attention accrue des médias incite d’autres personnes à passer à l’acte. Cette réalité commande maintenant une action immédiate et proactive.

Il s’agit d’un problème urgent de santé et de sécurité et la direction de la LCBO et le gouvernement provincial ont tous les deux l’obligation de veiller à la sécurité du personnel. Nous n’avons plus le choix. C’est ce que stipule la Loi sur la santé et la sécurité au travail.

C’est la raison pour laquelle j’exhorte la LCBO à rencontrer nos dirigeants et représentants en matière de santé et de sécurité afin de discuter de nos idées pour améliorer la sécurité dans les succursales. Je demande également la formation et la mise en place d’une sécurité à l’interne.

La LCBO doit également accroître durablement la présence de la sécurité dans les succursales, notamment dans celles qui sont le plus durement touchées par les vols. Une protection sporadique est inefficace. La LCBO doit agir pour dissuader les voleurs en assurant la sécurité 24/24 dans toutes les succursales qui ont été les plus durement frappées. Cela permettrait certainement de faire passer le message. Faire travailler un nombre suffisant d’employés de la vente au détail au lieu de réduire les heures devrait être la nouvelle norme. Et personne ne devrait travailler seul. Jamais.

Je sais que certaines personnes lisent les manchettes et se disent qu’il s’agit d’une raison de plus pour privatiser la vente d’alcool. J’ai lu des messages sur les médias sociaux suggérant qu’un commerçant privé équipé d’un fusil de chasse serait un bon moyen de dissuasion. Je suis complètement en désaccord. Ce n’est pas l’Ontario dans lequel la plupart d’entre nous souhaitent vivre.

La LCBO génère d’énormes recettes pour les coffres du gouvernement – de l’argent qui aide à financer les soins de santé, l’éducation et les infrastructures. Mais la vente de substances contrôlées peut être un commerce dangereux. Malheureusement, en adoptant une attitude désinvolte à l’égard de l’alcool et du cannabis, ce gouvernement n’a fait que minimiser les inconvénients aux yeux du public.

Ces substances sont contrôlées pour une bonne raison et c’est pourquoi elles doivent être vendues de manière intelligente, avec prudence et surtout en toute sécurité. Des vies en dépendent.

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