Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, a écrit au premier ministre Ford et à tous les membres de son Conseil des ministres, afin de les exhorter à inclure les membres de première ligne du SEFPO dans l’élaboration des stratégies visant à contenir et à éradiquer le coronavirus.
Dans ses lettres, le président Thomas cite la Commission sur le SRAS de 2003, qui avait réprimandé le gouvernement parce qu’il avait ignoré ou réduit au silence les voix des travailleurs de première ligne. Il souligne le fait que la sécurité des travailleurs doit être une priorité absolue et que le gouvernement doit consulter les travailleurs du SEFPO avant de mettre en œuvre des politiques – pour leur bien, pour le bien des personnes à qui ils prodiguent des soins et pour le bien-être de toute la population ontarienne.
« L’objectif du SEFPO est de veiller à ce que chacun de nos 165 000 membres de première ligne rentre chez lui sain et sauf après sa journée de travail », conclut le président Thomas.
Ci-dessous la lettre que le président a envoyée au premier ministre de l’Ontario :
Le 31 janvier 2020
L’honorable Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario et ministre des Affaires intergouvernementales
Salle 281, Édifice de l’Assemblée législative, Queen’s Park
Toronto (Ontario) M7A 1A1Monsieur le Premier ministre,
Comme vous le savez peut-être, le 30 janvier 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’état d’urgence de santé publique internationale en raison de l’épidémie de coronavirus. Afin d’enrayer cette menace, il est donc primordial de travailler ensemble pour appuyer cette solidarité mondiale. Permettez-moi par la présente de vous demander d’impliquer pleinement les travailleurs de première ligne et leurs agents de négociation dans la lutte contre le coronavirus.
J’appuie le travail du Centre des opérations d’urgence du gouvernement, y compris les téléconférences et les rapports de situation quotidiens.
Le SEFPO souhaite apporter son aide et travailler avec vous pour assurer la sécurité et la santé de toute la population ontarienne. Il est important que votre ministère organise une rencontre avec nos experts de première ligne pour discuter de la gestion des risques, ainsi que de l’élaboration et de la mise en œuvre des plans en cas de pandémie.
Permettez-moi de souligner vos obligations en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail et de ses règlements, ainsi que les conventions collectives auxquelles vous et vos organismes de paiements de transfert êtes parties. Toutefois, le partage de l’information qui touche à la santé et à la sécurité des travailleurs ne devrait pas se limiter à des obligations légales ou contractuelles.
Comme je l’ai mentionné dans ma lettre à la ministre de la Santé, Christine Elliott, la semaine dernière, la Commission sur le SRAS avait indiqué en 2007 que les voix des représentants de la santé et de la sécurité au travail, y compris celles des représentants des travailleurs et du ministère du Travail, avaient été réduites au silence ou ignorées durant cette crise. Les conséquences ont été graves et parfois mortelles et cela ne doit pas se reproduire.
La Commission sur le SRAS avait expressément recommandé que « lors de toute future crise concernant une maladie infectieuse, les directives concernant la sécurité des travailleurs soient élaborées avec la participation des parties prenantes au milieu de travail qui doivent les mettre en place. » [traduction libre]
Nous faisons notre part en communiquant avec nos membres et en délivrant leurs recommandations.
L’objectif du SEFPO est non seulement de veiller à ce que chacun de nos 165 000 membres de première ligne rentre chez lui sain et sauf après sa journée de travail, mais aussi de protéger toute la population de l’Ontario.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’assurance de ma haute considération.
Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario
c. L’honorable Christine Elliott, ministre de la Santé
Helen Angus, sous-ministre, ministère de la Santé
Le président Thomas a également écrit à tous les présidents de section locale du SEFPO pour les informer des mesures qu’ils doivent prendre avec leurs membres et employeurs respectifs relativement au coronavirus.
Le 31 janvier 2020
Chères présidentes et chers présidents de section locale,
Comme vous le savez peut-être, le 30 janvier 2020, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’état d’urgence de santé publique internationale en raison de l’épidémie de coronavirus. Afin d’enrayer cette menace, il est donc primordial de travailler ensemble pour appuyer cette solidarité mondiale. En raison de la situation qui peut évoluer rapidement, le SEFPO veut faire en sorte que les présidents de section locale aient accès au soutien dont ils ont besoin. Nous tenons à vous procurer des informations qui devraient vous être utiles pour répondre aux questions des membres de votre section locale.
J’ai écrit à la ministre de la Santé et à tous les autres membres du Conseil des ministres pour souligner l’importance de consulter les travailleurs de première ligne et de les tenir pleinement informés. J’ai également recommandé à chaque ministre d’organiser des réunions afin que nos membres puissent avoir leur mot à dire dans la préparation à une situation d’urgence.
Depuis le lundi 27 janvier, je participe, avec des membres du personnel du SEFPO, à une téléconférence quotidienne avec le Dr David Williams, médecin-hygiéniste en chef de l’Ontario, Clint Shingler, directeur de la Gestion des situations d’urgence pour le système de santé et la Dre Sarah Wilson, épidémiologiste.
Ces téléconférences, qui se poursuivront tous les jours jusqu’à nouvel ordre, sont très importantes pour le SEFPO, car elles nous permettent de voir si le gouvernement de l’Ontario prend les mesures nécessaires et responsables afin de ne pas répéter les erreurs de la crise du SRAS de 2003.
Le ministère de la Santé élabore actuellement une série de lignes directrices afin d’informer adéquatement le public. Afin d’obtenir les renseignements les plus récents publiés par le ministère, nous encourageons les membres à visiter le site Web du ministère à : https://www.ontario.ca/fr/page/nouveau-coronavirus-2019-ncov. La page Web est mise à jour tous les jours à 10 h 30 (HNE).
Bien qu’il y ait actuellement deux cas confirmés à Toronto, tous les membres du SEFPO doivent savoir que le risque pour les Ontariens reste très faible à ce jour. Ces deux personnes sont arrivées à Toronto ensemble sur un vol en provenance de Wuhan, Chine, le 22 janvier. Grâce aux leçons tirées de la crise du SRAS, des protocoles de dépistage ont déjà été mis en place à l’aéroport international Pearson pour détecter tout cas suspect et conseiller aux passagers de limiter leurs propres mouvements et les contacts avec d’autres personnes. Ces mesures permettent de réduire au minimum le risque d’infecter d’autres personnes.
La période d’incubation du coronavirus est d’environ 10 à 14 jours. En conséquence, les autorités gouvernementales devront faire preuve d’une grande diligence durant les prochaines semaines. Le SEFPO suivra de près toutes les initiatives qui seront mises de l’avant par le gouvernement de l’Ontario et cherchera à être impliqué activement et directement dans ces initiatives.
À l’heure actuelle, les membres doivent se poser des questions simples en ce qui concerne leur propre niveau de risque au travail et à la maison. Est-ce que mon employeur devrait/pourrait faire quelque chose de plus pour aider à prévenir une épidémie? Est-ce que les responsables syndicaux de la section locale pourraient faire quelque chose de plus pour faire en sorte que l’employeur prenne toutes les mesures possibles pour prévenir une épidémie?
Un employeur local ne doit pas, et ne devrait pas, attendre des directives précises de la part du gouvernement, lorsqu’il a les moyens d’appliquer certaines des étapes suivantes :
- Tenir des réunions avec les délégués à la santé et à la sécurité au travail dans un court délai, dans les milieux de travail qui ont déjà des comités mixtes de la santé et de la sécurité au travail, afin de discuter des politiques ou procédures qui sont déjà en place pour assurer l’état de préparation et le respect des règles à l’échelle locale.
- Faire, dans les milieux de travail où c’est requis, un examen immédiat de la pandémie ou des plans de continuité des opérations.
- Conduire une évaluation des risques ou un examen des règles et procédures liées aux maladies infectieuses, des protocoles de nettoyage, de l’ensemble du stock d’équipement de protection individuelle, de produits de nettoyage, etc.
Conformément à la Loi sur la santé et la sécurité au travail, l’employeur « …prend toutes les précautions raisonnables dans les circonstances pour assurer la protection du travailleur… », et « …accorde son aide et sa collaboration aux comités et aux délégués à la santé et à la sécurité lorsqu’ils exercent une de leurs fonctions… ». Ce texte de la loi a réellement pour but de promouvoir les efforts de collaboration de la part de l’employeur, notamment lorsque les travailleurs recommandent de prendre des mesures simples et prudentes pour assurer la sécurité générale du lieu de travail.
À l’heure actuelle, la situation concernant le coronavirus en Ontario, bien que fluctuante, continue à être précaire. Notre province a beaucoup appris après la crise du SRAS et la première leçon à tirer est, peut-être, que l’autosatisfaction n’aide personne.
Le SEFPO encourage tous les présidents de section locale à engager la conversation avec leurs membres et employeur afin de faire preuve de leadership au quotidien. Si vous avez des questions ou des motifs de préoccupation ou besoin d’aide, n’hésitez surtout pas à communiquer avec votre délégué du personnel du SEFPO.
En solidarité,
Warren (Smokey) Thomas
Président