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Dévoiler la vérité : Nos histoires de COVID

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En ayant des effets dramatiques sur la santé physique, sociale, économique et émotionnelle des minorités raciales et ethniques et d’autres groupes visés par l’équité, qui ont payé un lourd tribut, la pandémie de COVID-19 a mis en lumière des inégalités de longue date.

Joignez-vous aux comités et caucus visés par l’équité de l’OPSEU/SEFPO à l’occasion d’une série d’histoires/témoignages, intitulée Dévoiler la vérité : nos histoires de COVID, qui parlent des effets de la pandémie sur la santé et le bien-être des divers groupes visés par l’équité et qui montrent combien il est urgent d’agir afin de réduire les inégalités croissantes au sein des populations qui sont exposées à des risques démesurés.

Les effets de la pandémie de COVID-19 sur les personnes LGBTQ

La pandémie de COVID-19 a des effets dramatiques sur les membres de la communauté TLGBTIAPQ2S – c’est-à-dire les personnes trans, bisexuelles, lesbiennes, gaies, intersexuées, asexuées, pansexuelles, queer, en questionnement et bispirituelles. Ces effets pourraient se faire sentir pendant des années avant que certaines personnes puissent se rétablir complètement. L’isolement social et l’augmentation des problèmes de santé mentale auront des conséquences sur la communauté TLGBTIAPQ2S longtemps après la fin de cette crise sanitaire.

L’isolement social et la solitude ont de graves répercussions sur la santé physique et mentale des membres de nos communautés. Les personnes qui sont en transition ou qui sortent du placard se retrouvent confrontées à d’énormes difficultés quand elles se trouvent piégées dans une cellule familiale qui ne les soutient pas. Des membres de la famille et des partenaires peuvent être hostiles ou même violents. Certaines personnes doivent choisir entre rester dans le placard ou chercher d’autres possibilités d’hébergement qui sont souvent difficiles à trouver.

Certaines d’entre elles n’ont pas pu nouer des liens avec la famille de leur choix pendant le confinement, y compris avec leurs amis, amoureux, ex-amoureux et d’autres personnes qui pouvaient leur apporter un soutien émotionnel face à la violence, à l’homophobie et à la discrimination. À cause du coût exorbitant des logements en Ontario, certaines personnes se retrouvent piégées dans des relations abusives. Où aller quand on est victime de violences physiques ou psychologiques de la part d’un partenaire? Nombre de personnes LGBT travaillent dans des industries peu rémunératrices (comme, par exemple, la vente au détail et d’autres services) et/ou n’ont pas la possibilité de travailler de la maison.

Les travailleurs LGBT des services de santé et d’alimentation sont plus susceptibles d’être confrontés à des infections et à la précarité professionnelle. Beaucoup ont perdu leur emploi, sont tombés dans la pauvreté et sont sans revenu. D’autres ont subi des réductions de salaire, ont été contraints d’accepter la précarité et ont recours à l’assurance-emploi. Ces répercussions ont entraîné une augmentation de l’anxiété et des dépressions dans la communauté qui est déjà frappée injustement par la COVID-19, puisque le virus est particulièrement dangereux pour les personnes ayant des comorbidités, comme le VIH et le cancer qui sont répandus parmi les membres de la communauté TLGBTIAPQ2S.

Et la réticence extrême des membres de la communauté à accéder aux soins de santé par crainte de discrimination a été accrue pendant la pandémie. Cela comprend des services médicaux irrespectueux de l’identité des personnes trans, comme le non-respect des noms ou des pronoms, de la visite des partenaires et des modèles de relations « alternatifs ». La COVID-19 a mis en évidence le besoin d’instaurer des services mieux informés en ce qui concerne l’orientation et la diversité sexuelle.

Les personnes transgenres, qui sont sur une liste d’attente pour un service public, comme une demande de changement de nom ou une intervention médicale, sont aux prises avec de l’anxiété et du stress émotionnel à cause de l’arriéré de travail au gouvernement et dans le secteur de la santé qui les empêche d’obtenir leur nouvelle identité. Les personnes transgenres doivent suivre un traitement à base de testostérone ou d’oestrogène pendant un an, puis prendre leur rendez-vous un an après. En raison de la pandémie, elles devront désormais attendre en moyenne un an ou deux ans de plus, voire même plus.

Des études ont également montré que les membres des communautés qui sont défavorisées à plusieurs niveaux, en particulier les femmes noires et trans, courent plus de risque d’être exposées à la COVID-19. Elles sont plus susceptibles de perdre leur emploi et d’être victimes de discrimination.  En conséquence, certaines personnes doivent compter sur le travail du sexe pour gagner un revenu, ce qui augmente leur risque de contracter non seulement la COVID-19, mais aussi le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles (c.-à-d. MST). Les restrictions concernant la distanciation physique ont certainement des incidences sur leur revenu total, ce qui peut les forcer à adopter des comportements plus risqués (c.-à-d. des relations non protégées) afin d’accroître leurs revenus.

Elles peuvent également avoir du mal à accéder aux soutiens en santé mentale, notamment quand elles vivent, ou ont été forcées de retourner vivre, dans des communautés plus conservatrices.  L’incapacité d’accéder à un soutien professionnel, comme l’impossibilité de rencontrer un professionnel de la santé face à face, accroît les difficultés, notamment pour les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale à long terme.  La pandémie a également eu des effets dramatiques sur les personnes TLGBTIAPQQ2S du fait que beaucoup d’entre elles cherchent des services d’orientation et de soutien par le biais de canaux comme les groupes de soutien, les programmes de sensibilisation, les services de counseling et les activités communautaires qui sont en suspens. Heureusement, des organisations militantes ont apporté une aide financière, sensibilisé ces populations à la santé et créé des groupes de soutien en ligne par le biais des médias sociaux et des numéros d’assistance téléphonique.

Les activités de la Fierté, qui sont habituellement organisées dans les communautés, tant urbaines que rurales, visent à célébrer l’avancement des droits des personnes TLGBTIAPQ2S et à continuer la lutte afin de garder les droits acquis après de longues batailles. Ces festivals procurent un sentiment de sécurité, de camaraderie et d’appartenance à la communauté et leur annulation a contribué à l’isolement.

Un festival de la Fierté virtuel n’apporte pas le même réconfort qu’un festival en personne, mais il permet, malgré tout, de renouer des liens avec la communauté, ce qui est particulièrement important en ces temps difficiles et sans précédent. On ne reçoit pas autant d’amour et de soutien en ligne – ni les accolades ni les tapes dans le dos que votre famille biologique ne vous a jamais données.

Mais d’autres confinements se profilent à l’horizon et l’anxiété s’intensifie. En raison de cette période d’incertitude qui ne cesse de se prolonger, la communauté TLGBTIAPQ2S ressentira l’onde de choc de la pandémie pendant longtemps.

Aujourd’hui plus que jamais, il est important de rester en contact avec les membres de la communauté. Les cas de suicide et le sans-abrisme sont en hausse. Appelez un ami et contactez des personnes qui sont seules ou qui éprouvent des difficultés. Communiquez avec vos proches. Appelez vos amis.