La syndicalisation est la façon la plus efficace d’assurer que les femmes soient payées équitablement, a déclaré Deb Tungatt, vice-présidente de la région 2 du SEFPO, dans le cadre d’une assemblée publique du Comité directeur de la Stratégie pour l'équité salariale entre les sexes du gouvernement provincial, qui a eu lieu à Burlington le 23 novembre dernier.
« De nombreuses personnes, et plus particulièrement dans le commerce du détail, l’hôtellerie et l’industrie des soins à domicile n’ont pas de syndicats pour les aider », a déclaré Madame Tungatt. « Oui, bien sûr, nous avons la Loi sur les normes d'emploi, la Loi sur l'équité salariale et le Code des droits de la personne de l'Ontario, mais ces documents sont souvent difficiles à comprendre. La plupart d’entre nous ne sommes pas capables de naviguer au travers de ces systèmes sans l’aide d’un syndicat. La mise en œuvre de l’accréditation par vérification des cartes d’adhésion faciliterait la syndicalisation et représenterait un avantage énorme. »
Madame Tungatt a capitalisé sur les arguments avancés par le président du SEFPO, Smokey Thomas, lors d'une réunion précédente du comité. Le SEFPO se bat contre les écarts salariaux à la table de négociation, conformément au Code des droits de la personne, a-t-il dit. Par exemple, le syndicat a appuyé une contestation du Tribunal des droits de la personne contre la pratique de la LCBO de sous-payer ses employés occasionnels. « Nous avons de solides arguments et je pense que nous allons gagner », a dit Monsieur Thomas.
Madame Tungatt a dit que « les membres d’une communauté n’abordent pas la question de l’égalité salariale de la même façon que les syndicalistes le font. Malheureusement, les femmes semblent ne pas pouvoir se défaire de ce problème. Et ce n’est pas juste. Il faut mettre l’accent sur les problèmes systémiques, et les femmes ne sont pas responsables de ces problèmes.
« En fin de compte, il faut s’interroger sur la question à savoir qui a le pouvoir et l'autorité, et la réponse est simple, c’est le gouvernement. J’espère que ce comité communiquera cette information et affirmera que : « L’écart salarial entre les sexes est énorme et le gouvernement a le pouvoir de le supprimer; le gouvernement doit faire son travail. »
« Mais la réalité de nos jours est qu’au lieu d'aider les femmes, le gouvernement provincial est un des pires contrevenants. Quand le gouvernement impose des gels salariaux et des mesures d’austérité, qui cela affecte-t-il le plus? Les femmes. Quand le gouvernement réduit le financement accordé aux organisations et organismes de paiement de transfert, n’assume pas ses obligations en matière d'équité salariale ou n’offre pas de journées de maladie payées, ce sont les femmes qui en souffrent le plus. »
L’inégalité salariale nuit à l'économie de la province, selon un rapport du Comité directeur de la Stratégie pour l'équité salariale entre les sexes. « Réaliser une plus grande égalité salariale entre les hommes et les femmes bénéficierait à l’économie de l’Ontario et à l’ensemble de la société », mentionne le rapport. (Traduction libre) « L’écart salarial entre les sexes parle à la fois d’équité et d’impératif économique. Si nous ne comblons pas l’écart, nous risquons de saper la compétitivité des entreprises de l'Ontario et le potentiel de croissance économique de la province. »
Le comité publiera deux rapports intérimaires et un rapport final avec recommandations à la province d'ici la fin du mois de mai prochain.
D’autres réunions sont prévues à Scarborough, Peterborough, Sudbury, London, Ste-Catharines et Brampton. Le président Thomas encourage les membres du SEFPO à assister aux réunions et à promouvoir les droits syndicaux. Vous trouverez la date de ces réunions ici.