SEFPO Personnel Scolaire des Collèges bannière

Unis pour bâtir le système collégial dont nous avons besoin : Bulletin de négociation du personnel scolaire des CAAT, numéro 2

Bulletin de negociation du personnel scolaire des colleges
Facebook
Twitter
Email

Unis pour bâtir le système collégial dont nous avons besoin

Les collèges de l'Ontario ont besoin d’effectuer des changements importants dans l'intérêt de leur personnel scolaire, mais également de leurs étudiants, qui ont besoin d’une éducation de qualité pour réussir. C’est le message qui a été exprimé haut et fort par les délégués à la réunion d’établissement des revendications finales.

Venus des quatre coins de l'Ontario, les délégués des 24 collèges publics de l’Ontario étaient réunis, les 4 et 5 mars derniers, pour discuter et débattre des revendications envoyées par les sections locales et déterminer les priorités que l’équipe de négociation mettra sur la table de négociation plus tard cette année.

Les délégués ont examiné plusieurs centaines de propositions visant à relever tous les enjeux auxquels le secteur doit faire face dans le cadre de ce processus décisionnel qui est articulé selon un nouveau format pour cette ronde de négociation. Ce nouveau format a été conçu pour faire en sorte que les besoins particuliers des groupes marginalisés au sein du personnel scolaire soient pris en compte par l'équipe. Pour atteindre cet objectif, les délégués présents ont sélectionné leurs 10 revendications générales et prioritaires pour améliorer les conditions de travail de l’ensemble des membres du personnel scolaire, mais également trois revendications élaborées pour répondre aux besoins particuliers des membres à charge partielle et trois revendications supplémentaires axées sur les questions soulevées par les conseillers et les bibliothécaires.

S’ils étaient mis en œuvre, ces changements permettraient non seulement de relever bon nombre des défis auxquels est confronté le secteur collégial, mais également d'améliorer les collèges de l'Ontario pour le personnel scolaire et les étudiants.

Revendications pour tous les membres

(Indiquées ci-dessous sans ordre de priorité particulier)

  • Améliorer le libellé relatif à la sécurité d'emploi, à la dotation en personnel et à la mise à pied

  • Améliorer le libellé relatif au remplacement et aux considérations

  • Prévenir la sous-traitance, la privatisation ou l’impartition du travail en totalité ou en partie

  • Instaurer la liberté académique et la gouvernance collégiale

  • Renforcer les droits de la propriété intellectuelle

  • Améliorer le libellé sur la charge de travail pour s'assurer que toutes les tâches du personnel scolaire soient consignées sur le FCT et que le volontariat soit éliminé

  • Améliorer les facteurs de pondération de la charge de travail afin d’accorder suffisamment de temps au travail du personnel scolaire

  • Optimiser le libellé afin d’améliorer la représentation syndicale des membres qui travaillent à l'intérieur et à l'extérieur de la province de l'Ontario

  • Améliorer les échelles salariales et les salaires afin d'améliorer notre position par rapport à nos groupes de comparaison et pour tenir compte de l'inflation

  • Améliorer la couverture des avantages sociaux pour tous les membres du personnel scolaire

Revendications pour les membres à charge partielle

  • Obtenir la parité pour le personnel scolaire à charge partielle

  • Améliorer la sécurité d'emploi du personnel scolaire à charge partielle

  • Consigner et compenser toutes les tâches effectuées par le personnel scolaire à charge partielle

Revendications pour les bibliothécaires et les conseillers

  • Établir une formule servant à déterminer la charge de travail des conseillers et des bibliothécaires

  • Fixer des limites sur la charge de travail et le nombre de cas pour les conseillers

  • Établir des ratios de bibliothécaires et de conseillers par rapport au nombre d'étudiants

Prendre position contre la haine

Le samedi 4 mars, les délégués ont profité de la pause du dîner pour aller manifester aux côtés des personnes rassemblées au Nathan Phillips Square, à l’occasion d’une contre-manifestation qui avait été organisée pour dénoncer la haine et un rassemblement anti-musulmans. Porteurs de pancartes où l’on pouvait lire des messages de solidarité avec les musulmans, les immigrants canadiens et les réfugiés, les délégués ont souhaité la bienvenue et exprimé leur soutien aux communautés musulmanes et aux personnes issues d'autres minorités. Le message a été reçu, comme l’ont rapporté les médias, puisqu’il y a eu 30 fois plus de monde à la contre-manifestation en soutien aux immigrants qu’au rassemblement raciste.

Les finances publiques de nos collèges sont meilleures que ce que l’on pensait – mais où est donc l'argent pour les premières lignes?

Excédents des collèges 2015-2016 (5 premiers)

Collège Humber : 29,6 M$
Collège Seneca : 19 M$
Collège Sheridan : 15,7 M$
Collège Algonquin : 11,7 M$
Collège Centennial : 9,9 M$

Malgré les avertissements alarmistes des administrateurs de collège, qui semblent toujours découvrir qu'ils sont ruinés au moment de commencer la négociation collective, la réalité est que le système est presque entièrement excédentaire.

Les dernières données du Système d'information financière des collèges (SIFC) montrent que les finances du système collégial sont saines. Selon le dernier exercice financier (2015-2016), les données du SIFC montrent que le total des revenus au sein du système s'élève à 4,11 milliards de dollars et le total des dépenses à 3,97 milliards de dollars. Pour l'ensemble du système, il s'agit donc d'un excédent d'environ 136 millions de dollars, soit plus de 3,5 % du budget total. On est bien loin du tableau alarmiste qui a été brossé par les administrateurs.

Même en les répartissant par collège, les chiffres sont extrêmement positifs. À l'exception du Collège Sault, qui enregistre un léger déficit d’environ 325 000 $ (moins de un pour cent de son budget de 58 millions de dollars), tous les autres collèges ont un excédent.

Le Collège Humber, l'un des plus grands collèges, affiche un excédent de 29,6 millions de dollars pour l'année – un excédent qui jette une ombre sur son président qui s’est efforcé d’empêcher les travailleurs précaires de se syndiquer afin qu’ils obtiennent de meilleures conditions de travail. En deuxième position, on trouve le Collège Seneca avec un excédent de 19 millions de dollars pour une seule année. En troisième position, on trouve le Collège Sheridan avec un excédent de 15,7 millions de dollars en 2015-2016.

Ces chiffres parlent d’eux-mêmes. Si les collèges veulent que la réussite des étudiants soit une priorité, ils ont les moyens de le faire. La question est de savoir s'ils ont la volonté de le faire.

Quels sont les enjeux de cette ronde de négociation?

Au mois de janvier, deux membres de l'équipe de négociation du personnel scolaire, JP Hornick et Mona Chevalier, ont enregistré des vidéos qui ont été projetées aux réunions d'établissement des revendications des sections locales. Dans ces vidéos, elles expliquent les défis auxquels fait face le secteur et les différentes étapes du processus de négociation et encouragent les membres à s’impliquer et à discuter de ces enjeux avec leurs collègues au sein du système collégial. Si vous n'avez pas eu la chance de les voir, vous pouvez les regarder sur le site Web du SEFPO :

Vidéo en anglais : http://sefpo.org/node/15713; Vidéo en Français : https://sefpo.org/node/15714

Le CCNC

Le Comité consultatif sur la négociation collective (CCNC) est une nouvelle structure au sein du processus de négociation du personnel scolaire des CAAT. Il est composé de 24 membres à temps plein (sélectionnés par les dirigeants des sections locales) et de huit membres du personnel scolaire à charge partielle sur tout le territoire ontarien. Mis sur pied pour apporter une nouvelle orientation, le CCNC a pour objectif d’améliorer la communication, la transparence et la prise de décisions; d'impliquer directement le personnel scolaire au processus de négociation; de s'appuyer sur les connaissances collectives de notre division et de prendre en compte les préoccupations uniques au niveau local et régional. D'autres syndicats du secteur de l'éducation ont utilisé cette approche avec succès pour obtenir des gains dans un contexte d'austérité. L'un des principaux avantages du CCNC est qu'il s’agit d’une autre façon de manifester notre solidarité envers nos membres, mais également d’afficher notre solidarité en les impliquant dans le processus.

Le CCNC a le mandat d’agir comme une ressource sur laquelle peut compter l’équipe de négociation durant les négociations. Le CCNC, de concert avec tous les présidents de section locale, examinera toutes les propositions de libellé de la convention collective (le langage contractuel) avant que l’équipe de négociation ne donne son accord à la formulation proposée. Avec une telle structure, chaque région est représentée, tous les collèges, les petits, les moyens et les grands, sont représentés et les points de vue des membres à charge partielle sont représentés et pris en compte comme il se doit. L'Exécutif divisionnaire, qui continuera son travail durant cette ronde de négociation, coordonnera les réponses et communiquera avec le CCNC et les présidents. Bien sûr, le vote pour ou contre un accord de principe incombe toujours à l'ensemble des membres. Les consultations avec le CCNC ont pour objectif de recueillir le plus grand nombre possible de points de vue sur les questions qui sont discutées à la table de négociation, d’obtenir l’assentiment le plus large possible sur ces questions et de procurer un soutien supplémentaire à la mobilisation.

Mot de la présidente

Notre réunion d'établissement des revendications provinciales a été certainement très animée, mais je veux souligner la profonde solidarité qui prédomine dans toutes nos sections locales.

Après avoir vu les délégués des quatre coins de la province débattre des problèmes auxquels est confronté notre secteur, des solutions et de la meilleure façon de relever les défis auxquels nous faisons face, je ne peux m’empêcher d’aborder cette ronde de négociation avec beaucoup d’optimisme.

C'est vrai que le secteur des collèges doit relever des défis importants, tant en raison des sous-financements gouvernementaux que d’une mauvaise gestion des fonds disponibles par la direction. Avec un si grand nombre de solutions possibles (plus de 300 revendications) soumises par les sections locales pour s’attaquer à ces enjeux et avec tous ces délégués enthousiastes prêts à s’engager pour que leurs revendications deviennent une réalité, comment une équipe de négociation pourrait-elle ne pas être pleine d’espoir?

Comment ne pas souligner cette solidarité mutuelle qui s’est manifestée par l'immense soutien à l’idée de présenter plusieurs revendications qui répondent aux besoins particuliers des membres faisant partie des groupes marginalisés de notre secteur, y compris le personnel scolaire à charge partielle, les conseillers et les bibliothécaires. C’est ensuite une solidarité universelle qui a vu jour lorsque les délégués sont descendus dans la rue pour joindre leurs voix à celles des personnes qui étaient rassemblées pour dénoncer la manifestation raciste qui avait lieu de l’autre côté de la rue.

Cette image du Nathan Phillips Square avec les pancartes de solidarité du personnel scolaire au milieu d’autres innombrables pancartes contre le racisme et en soutien aux immigrés, aux réfugiés et aux musulmans, montre que nos membres savent mettre en pratique la maxime selon laquelle « une attaque contre l'un d'entre nous est une attaque contre nous tous ».

Si les collèges de l'Ontario ont été créés afin que le plus grand nombre de gens puisse avoir accès à l'éducation, notamment pour améliorer l'accès à l’éducation des Ontariens à faible revenu et des régions rurales de l'Ontario, ils jouent aujourd’hui un rôle de plus en plus important pour améliorer l’accès à l’éducation des immigrants ontariens.

Cette année marque le 50e anniversaire du système collégial. Tandis que cet évènement sera marqué, à juste titre, par des célébrations qui souligneront la progression du système collégial, il sera également important de reconnaître ses imperfections, notamment les aspects qui doivent être corrigés pour mettre le système sur la voie du succès pour les 50 prochaines années.

Le système collégial avait été lancé en grande pompe – et avec des attentes élevées. Le ministre de l'époque, Bill Davis, qui allait ensuite devenir premier ministre de l’Ontario, avait exposé ces attentes pour le système, en déclarant :

« À long terme, c’est toute notre société qui profitera de cette nouvelle aventure éducative, probablement autant que les étudiants eux-mêmes, grâce à de nouvelles richesses et aux progrès techniques, mais aussi au bonheur et à la satisfaction humaine. » [Traduction libre]

Au nom de son gouvernement, le ministre Davis avait également pris un engagement que le gouvernement actuel ferait bien de se souvenir, en indiquant que :

« Je n'ai pas l'intention d’exclure ni de laisser tomber n'importe quel groupe de jeunes, ni de négliger les adultes ayant besoin de se recycler pour faire face au nouveau monde du travail qui marque cette nouvelle ère. » [Traduction libre]

Malheureusement, nous avons dérivé bien loin de ces idéaux originels.

À partir d’un mandat qui était fondé sur un système uni et financé par le gouvernement afin d'améliorer l'accès à l'éducation pour tous, on a dérivé vers un ensemble d'éléments disparates, qui s’arrachent la part d’un financement insuffisant et en diminution constante. À partir du moment où le gouvernement a encouragé la compétition pour les ressources et les inscriptions, les collèges se sont fait concurrence et ont édifié leur propre fief au lieu de travailler ensemble pour construire l'ensemble du système.

Je regarde autour de moi et je vois un système collégial qui n’investit plus dans le personnel scolaire, le développement des compétences et les services de première ligne qui assurent la réussite des étudiants. Au contraire, je vois d’innombrables exemples de fonds mal gérés, de mauvaises priorités et de moyens visant à détourner l'argent des premières lignes pour l’envoyer dans les poches des administrateurs hauts placés.

À 50 ans, le système collégial est à la croisée des chemins.

Nous pouvons continuer dans cette direction – celle où la réussite des étudiants semble être la dernière des priorités. Ou, si nous en avons la force, nous pouvons prendre une autre direction – celle qui donne la priorité à la réussite des étudiants grâce à une réelle gouvernance collégiale, à suffisamment de fonds gouvernementaux et à une répartition équitable de ces fonds aux premières lignes – là où ils seront les plus utiles pour les étudiants que nous servons.

À notre dernière réunion d'établissement des revendications, vous nous avez clairement indiqué la direction à suivre. Vous nous avez enjoint de redresser et de tenir la barre, peu importe la violence des vents contraires.

Plus tard cette année, votre équipe de négociation acheminera votre message – et votre énergie – à la table de négociation et encouragera la direction des collèges à se joindre à l’ensemble d’entre nous pour bâtir le système collégial de demain.

En solidarité,
JP Hornick
Présidente de l’équipe de négociation du personnel scolaire des CAAT

Pour communiquer avec votre équipe de négociation 2017, veuillez envoyer votre courriel à : bargaining2017@gmail.com.
Rejoignez-nous sur Facebook à : www.facebook.com/OntarioCollegeFaculty.
Suivez-nous sur Twitter à : @CAATfaculty

Télécharger le bulletin de négociation