TORONTO – Dans un effort visant à privatiser encore davantage ses fonctions de ministre, Glen Murray, ministre de l'Environnement et de l'Action en matière de changement climatique, envisage d’impliquer le secteur à but lucratif pour s’occuper des inspections.
Le projet de loi 151, la Loi de 2016 favorisant un Ontario sans déchets, a été introduit à l’Assemblée législative en décembre dernier, dans le sillage des scandales des « écofrais » et de la société privée Ontario Tire Stewardship. Entre autres, le projet de loi 151 permettrait au ministère d’impartir ses services d’inspection.
Le ministère emploie actuellement des agents de l'environnement, qui sont des agents de la paix avec un badge, spécifiquement formés en matière de conformité sur les différents projets de loi, règlements et politiques appliqués par le ministère. L’encadrement du personnel de haut niveau dont bénéficient ces agents les aide à être plus efficaces et respectueux à l’égard des clients et des établissements qu’ils inspectent.
Le projet de loi 151 permettrait au ministère de recourir à des inspecteurs dotés d’un certificat de nomination, suggérant que ce ne seront pas des employés de la Couronne. Ceci est particulièrement préoccupant pour Chris Johnston, lui-même inspecteur environnemental et président de la section locale 308 du SEFPO.
« C’est un autre exemple de privatisation du gouvernement qui contribuera au gaspillage de l'argent des contribuables », a déclaré Monsieur Johnston. « Plutôt que d’embaucher davantage d’agents de l’environnement, le gouvernement préfère faire appel à des agences d’inspection privées. Si l’on se fie aux privatisations précédentes, tandis qu’il réduit le salaire de ses employés, le ministère paiera ces agences plus pour le même service. C’est absolument absurde.
« En outre, vu que nous ne faisons pas notre travail pour accumuler des profits, nous ne bâclons pas le travail. C'est ce qui est arrivé à Walkerton et pendant les épidémies de listérose. Ces crises résultaient du travail bâclé de régulateurs privés.
« Regardez ce qui est arrivé lorsque le ministère des Transports a fait appel à un entrepreneur privé pour faire l’entretien des routes. Carillion avait été trouvé coupable d’avoir enfoui des tonneaux d’huile et de revêtements de peinture toxiques sur les terres du ministère, à Huntsville. C'est ce qui arrive quand on décide de confier l’intendance de notre environnement fragile à des organisations à but lucratif. »
Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, n'est pas surpris de voir que d’autres projets de privatisation sont passés en douce sous le couvert de lois apparemment inoffensives. « Ce sont les détails qui posent problème », nous dit Monsieur Thomas, « et ce, plus que jamais avec ce gouvernement libéral. »
« Ces détails ne sont pas bruyamment annoncés dans leurs communiqués spectaculaires, c’est sûr! Ils sont silencieusement introduits pour donner au secteur privé une plus grosse tranche du gâteau public. C'est juste plus de privatisations à la dérobée. »
Pour plus d'information : Chris Johnston, 705-933-9637