Toronto – Une décision de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) de réduire les primes des employeurs est une insulte aux travailleurs blessés qui souffrent de l’austérité depuis déjà des années, nous disait aujourd’hui le président du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario (SEFPO).
« Cette réduction des primes victimise à nouveau les nombreux travailleurs blessés qui ont souffert pour que la CSPAAT puisse améliorer sa position financière. Cela équivaut à sortir de l'argent du portemonnaie de certaines des personnes parmi les plus vulnérables de la province pour le verser dans les coffres des employeurs », a encore dit Warren (Smokey) Thomas.
Dans le cadre de son assemblée générale annuelle d’hier, la CSPAAT a annoncé une réduction des primes des employeurs d’une moyenne de cinq pour cent en 2017. Dans certaines catégories, la diminution se montera à 14 pour cent. La CSPAAT estime que ce geste économisera aux employeurs de l’Ontario quelque 250 millions de dollars par année,
De l’argent qui serait mieux dépensé à améliorer les prestations des travailleurs blessés, a déclaré David Newberry, un travailleur de première ligne qui intervient au nom de ses collègues.
« C’est une triste répétition d'une tendance que nous ne cessons d’observer dans la province ces 20 dernières années », a déclaré Monsieur Newberry, travailleur juridique communautaire à la Clinique juridique communautaire des consultants auprès des travailleurs blessés de Toronto (Injured Workers’ Consultants Community Legal Clinic) et membre de la section locale 525 du SEFPO.
« La tendance est la suivante, on déclare une crise financière au niveau des engagements non capitalisés, on réduit les prestations des travailleurs et on remet aux employeurs les économies réalisées, sous forme de réduction des primes. Les propres chiffres de la CSPAAT démontrent que 46 pour cent de leurs récentes économies ont directement résulté d’une réduction imposée au niveau des demandes de prestations et de la durée des prestations. Ce sont les travailleurs blessés qui ont en fait payé pour les 250 millions de dollars d’économies accordées aux employeurs. »
Monsieur Newberry a fait remarquer que de plus en plus de travailleurs blessés se tournent vers les banques alimentaires pour subvenir à leurs besoins et aux besoins de leurs familles. Sa clinique voit aussi une augmentation du nombre de travailleurs blessés qui retournent trop rapidement au travail parce qu’ils ne peuvent pas s’en tirer avec les prestations qu’ils reçoivent.
Pour plus d’information : Warren (Smokey) Thomas 613-329-1931