Une société compatissante, c'est possible

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À entendre certaines personnes d'affaires parler, on dirait que la situation ne peut qu'empirer pour la plupart d'entre nous.

L'écart entre les riches et les pauvres n'a cessé d'augmenter au Canada depuis environ 30 ans, et cette augmentation n'a rien à voir avec les récessions. Que les temps soient durs ou pas, les riches s'enrichissent, la classe moyenne travaille plus fort et les pauvres s'enlisent davantage.

Malgré cela, les chefs d'entreprise continuent de dire que les réductions d'impôts, les coupures dans la fonction publique et la privatisation bénéficieront à tout le monde.

Ce n'est pas vrai. Si ces politiques fonctionnaient, elles auraient déjà porté fruits. Mais entre temps, les habitants de ce pays souffrent. Dans les villes et dans les villages, dans les fermes et dans les réserves, les souffrances sont réelles. Et nous ne pouvons les ignorer.

Lorsque je discute avec des gens d'affaires, je leur demande s'ils pensent qu'il soit possible pour nous d'avoir une société à la fois compatissante et prospère. Et vous savez quoi? Ils ne disent jamais que c'est impossible. Ils savent bien que c'est possible. Mais les gens d'affaires dans ce pays sont bien trop fixés sur leur nouvelle Lexus pour s'intéresser au prix des aliments pour ceux et celles qui ont faim.

Cela doit changer. En tant que syndicalistes, nous devons encourager le monde des affaires à s'intéresser à la situation.

Des pays comme la Suède, la Norvège et la Finlande rapportent typiquement des taux de pauvreté infantile de 2 à 4 pour cent. Au Canada, ces taux se rapprochent plus de 15 à 17 pour cent. Pourquoi une telle différence? C'est simple. Parce que ces pays ont décidé de veiller sur la situation. Et parce que leurs gens d'affaires se rallient à un consensus national comme quoi la compassion, c'est important.

En mars prochain, notre syndicat commanditera une conférence à Toronto qui réunira 240 personnes venant de syndicats, du monde des affaires, du gouvernement et de groupes communautaires. Ontario 2020 : Planifions notre avenir ensemble est la possibilité pour nous tous de commencer à nous entendre sur la façon de rendre les 10 prochaines années meilleures que les dix dernières.

Je me réjouis énormément de cette conférence. C'est une des façons pour votre syndicat d'apporter de vrais changements dans le monde.

Cette année fut une grosse année pour le SEFPO. Nous avons négocié et remporté quelques excellentes conventions collectives. Nous avons fait pression auprès du gouvernement pour financer les services publics. Nous avons recruté plus de 1 100 nouveaux membres. Et nous sommes sur le point de voir des milliers de travailleurs à temps partiel dans les collèges remporter des droits syndicaux et le respect au travail.

Pour tous ces accomplissements, je tiens à remercier personnellement chaque membre du SEFPO et chaque membre du personnel du SEFPO. Votre travail, en milieu de travail, dans les comités syndicaux, dans les équipes de négociation, au Conseil exécutif et dans le cadre d'événements majeurs comme le Congrès est ce qui rend notre syndicat si formidable.

Il est bon de tourner notre regard sur les accomplissements réalisés, bien sûr. Mais nous devons aussi songer à l'avenir. Le déficit budgétaire provincial pose un nouveau défi et, en 2010, nous nous joindrons à d'autres syndicats, groupes communautaires et autres alliés pour relever ce défi. Notre travail ne consiste pas seulement à repousser les attaques, nous devons aussi défendre notre vision d'un Ontario compatissant et bienveillant.

Ensemble, nous pouvons réussir.

Je vous souhaite une bonne et heureuse saison des fêtes.

Solidairement,

Warren (Smokey) Thomas
Président

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