Un cadeau qui continue de rapporter

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Les meilleurs cadeaux viennent parfois des endroits, ou plus précisément, des personnes, les plus inattendues… Pour la saison des fêtes, le chef conservateur Tim Hudak a livré un cadeau historique.

Hudak et ses doreurs d'image pensaient marquer des points sur la scène politique en s'acharnant sur le SEFPO, le syndicat de l'Ontario. Les résultats n'ont certes pas été à la hauteur de leurs espérances.

Tout a commencé avec une lettre tant médisante que ridicule de leur nouveau porte-parole en matière de travail, un jeune richard du nom de Monte McNaughton (je sais… je me suis moi aussi demandé qui c'était). Cette lettre contenait les calomnies habituelles du PC sur la transparence et la reddition de comptes et accusait le mouvement ouvrier de détruire les emplois tout en folâtrant aux côtés des grands du crime organisé. McNaughton demandait aussi une réponse immédiate de ma part à ses affirmations stupides et paranoïaques.

Ne tenant pas à m’abaisser à ce point, j'ai préféré ne pas répondre aux idioties de ce petit garnement pourri gâté. Plutôt, j'ai mis son leader au défi de débattre publiquement avec moi du rôle des syndicats dans la construction d'un Ontario juste et équitable. Je voulais discuter avec Hudak de la façon dont notre province pourrait assurer un salaire de subsistance à tous les travailleurs, syndiqués ou pas, tout en leur permettant de participer pleinement à une économie durable. J'avais suggéré que l'animateur radio conservateur John Tory mène la discussion.

Un jour ou deux plus tard, pressé par des médias curieux de savoir pourquoi il ne s'était pas encore engagé dans un tel débat, Tim Hudak, l'homme qui dit ne pas craindre de confronter les chefs syndicaux, a battu retraite, et ce, dans le cadre d'une entrevue de l'émission Focus Ontario de Global TV. Sa réponse était claire. Permettez-moi de citer ses propos : «Je n'ai vraiment hérité d'aucun autre don que de celui de la parole – et c'est pour ça que je me suis lancé en politique. » (traduction libre)

Ouah! Vous parlez d'une confession! Ce n'est vraiment pas ce dont l'Ontario a besoin en ce moment. En fait, la dernière chose dont nous avons besoin, c'est d'un leader qui avoue que tout ce qu'il dit n'est que du blablabla. L'Ontario a besoin d'un leader à talents. Pour faire face aux difficultés actuelles, il faut du raffinement et du courage.

Toutefois, de nombreux conservateurs préfèrent abandonner. C'est ce que nous voyons avec Stephen Harper, qui, dans la préface de son livre sur le hockey, remercie l'ancien chef de cabinet Nigel Wright pour ses conseils en matière d'éthique. Plus tard, il jette Wright en bas du train quand ça semble approprié pour marquer un point politique. Rob Ford, l'homme aux mille excuses et cachotteries, adopte un comportement semblable. Et maintenant, c'est Tim Hudak qui entre dans la danse.

Ces dirigeants ont tellement peur de s'éloigner de leur script pour insérer un brin d'intelligence ou d'humanité dans le débat. Pourquoi? C'est simple, ils ne veulent pas qu'on constate leur puérilité.

Il y a environ deux semaines, lorsqu'on m'a présenté dans le cadre de l'émission Focus Ontario, on m'a qualifié d'homme au franc-parler. Et j'en suis fier! Pas de froufrous et pas d'exagérations. J'essaie toujours d'écouter mon cœur avant de parler C'est comme ça que je suis et que je reste.

Ma mère m'a toujours dit qu'il était plus facile de se souvenir de la vérité que d'un mensonge. Elle m'a appris que les gens sont importants. Elle m'a parlé de la dignité de tous les travailleurs. Elle m'a dit que nous méritions toutes et tous le respect d'autrui. Et nous devrions toutes et tous avoir accès à une part des richesses et débouchés en Ontario et au Canada.

Les membres du SEFPO décident tous les deux ans qui mettre au pouvoir. Dans un syndicat démocratique et inclusif, ce sont eux qui choisissent. Jusqu'à maintenant, j'ai gagné leur soutien en ne parlant pas à tort et à travers. Avec tous les défis qui nous entourent, les belles paroles ne peuvent faire place à l'action.

Monsieur Hudak, croyez-moi, vous regretterez de vous être attaqué aux travailleurs pour marquer des points politiques avec vos acolytes irascibles de moins en moins nombreux. Votre aveu indique certaines choses dont nous pouvons convenir : vous n'avez aucun talent; votre capacité limitée à comprendre convient bien à la culture de votre ancien employeur, Walmart; et votre blablabla ne vous qualifie pas pour diriger la province.

Vous l'avez déjà prouvé dans le passé et le peuple ontarien ne manquera pas de se souvenir de vos talents (ou plutôt de votre manque de talents) dans les mois à venir.

Pour terminer, nous tenons à remercier les nombreux membres qui ont téléphoné ou écrit cette semaine pour nous remercier du travail que nous accomplissons chaque jour et nous rappeler combien ils sont fiers d'être membres du SEFPO.

Je vous souhaite à toutes et à tous une magnifique saison des Fêtes et une heureuse année 2014.

En toute solidarité,

Warren (Smokey) Thomas, président

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