Loin d’être parfaite, la démocratie, comme l’expliquait Winston Churchill, est le pire système politique jamais inventé, exception faite de tous les autres. Et suite à nos récentes élections fédérales, le cynisme court.
Après plus d’un an et demi, nous nous retrouvons dans la quatrième vague de la pandémie de COVID-19, sous la menace croissante de la variante Delta. Nous voulons des solutions réelles, pas d’autres platitudes et mises en scène politique.
Cette dernière année, les Canadiens auraient eu besoin d’un leadership efficace et de soutien, pas de distractions, et certes pas d’une autre élection. Les 600 millions de dollars dépensés pour ces élections auraient pu être dépensés ailleurs, pour de nombreuses priorités urgentes, comme par exemple pour accroître la capacité de nos hôpitaux.
Au lieu de cela, nous revoilà à la case départ ; les gens ont encore peur et sont, à juste titre, en colère. Nous vivons dans une société extrêmement anxieuse et profondément divisée. Déclencher des élections inutiles à un moment comme celui-ci était non seulement malavisé, mais c’était aussi dangereux, déchaînant l’agressivité et la force d’un groupe en marge, largement représenté par le Parti populaire du Canada.
Espérons que ce parti et son idéologie ne s’infiltreront pas à long terme dans notre société, même s’il a vu sa part des votes tripler.
Quelles leçons devons-nous donc tirer de tout ça? Et avons-nous appris quoi que ce soit?
Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de commettre d’autres erreurs politiques stupides de la sorte. Nous avons besoin de gouvernements qui travaillent dur pour améliorer nos vies et les rendre plus abordables; nous avons besoin de gouvernements qui créeront davantage de débouchés et de stabilité; et nous avons besoin de gouvernements qui prennent leur engagement à servir le public beaucoup plus au sérieux.
Parce que les Canadiens méritent mieux que ça, et dans la période qui a précédé son troisième mandat, le premier ministre Trudeau nous l’avait promis. La situation à nouveau minoritaire de notre gouvernement signifie qu’il doit travailler avec les autres partis, comme le NPD ou le Bloc québécois, pour atteindre ses objectifs et regagner la confiance de son peuple.
Et après six années de promesses rompues, ça ne sera pas facile. Seul l’avenir nous dira si, dans son troisième mandat, M. Trudeau saura nous charmer ou si, au contraire, il devra abdiquer.
Mais d’ici là, tous nos regards seront tournés sur lui pour voir ce qu’il fait au sujet de la réconciliation avec les Autochtones, des services universels de garde d’enfants, des soins de santé, du logement, du changement climatique et de la relance économique dans un monde post-pandémique.
Les libéraux devraient se recentrer et trouver le moyen de réorienter le Canada vers la relance et la prospérité; inspirer l’unité en jetant des ponts et en collaborant avec les autres partis politiques, les autres gouvernements et les peuples et communautés autochtones.
On en a assez des niaiseries et des vaines promesses de ce gouvernement, parce qu’il est temps de passer des paroles aux actes et parce que les électeurs ne seront vraisemblablement pas aussi tolérants la prochaine fois.
Il est temps de réinvestir dans notre secteur public, de reconstruire nos systèmes de santé publique et de soins de longue durée, entre autres, qui sont à bout de souffle. Il est temps d’aider les familles, et les femmes, touchées de façon disproportionnée par la pandémie, en respectant l’engagement pris de fournir des services de garde d’enfants abordables.
Et il est temps que les Canadiens les plus riches paient leur juste part, pour réduire l’impact de la crise de la COVID-19 et contribuer à la reprise économique. Nous devons tous et toutes payer notre juste part, c’est tout simplement la bonne chose à faire.
En tant que dirigeants syndicaux, militants et membres, nous avons nous aussi une leçon à apprendre. Il nous incombe de demander des comptes à ces politiciens et de continuer de nous battre pour un Canada meilleur et plus sûr.
Au lendemain des résultats des élections, les gens ne sont pas impressionnés; ils ont besoin de soutien et de solutions réelles dès maintenant, et ils cherchent un leadership fédéral qui nous les donnera. Le succès du Canada en dépend, et à l’OPSEU/SEFPO, nous continuerons de l’exiger.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président de l’OPSEU/SEFPO
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