Après l'arrestation d'un dirigeant syndical, posez-vous cette question : de quel côté êtes-vous?

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La plupart des gens rêvent de partir vers le sud en cette période de l’année. Plus tôt cet hiver, j’ai pourtant pris un vol en direction de l’ouest – en direction de l’hiver glacial de la Saskatchewan pour être exact.

J’ai réservé mon billet d’avion dès que j’ai appris que plus d’une douzaine de membres d’Unifor, y compris leur président Jerry Dias, avaient été arrêtés et accusés parce qu’ils marchaient sur leurs lignes de piquetage à l’extérieur de la raffinerie Co-op à Regina.

En tant que président d’un syndicat de la fonction publique qui représente des travailleurs en Ontario, pourquoi me suis-je rendu dans une autre province pour appuyer des travailleurs du secteur privé qui appartiennent à un autre syndicat?

Comme les médias l’ont rapporté à de nombreuses reprises, c’est parce que je suis un membre de cette importante famille de travailleurs de tout le pays qui se rassemblent pour soutenir d’autres travailleurs.

Il s’agit sans aucun doute d’un moment décisif. Ce lockout illustre de façon presque parfaite l’hostilité à laquelle tous les travailleurs seront confrontés : des employeurs, tant dans le secteur public que dans le secteur privé, qui montent en puissance pour nous forcer à accepter moins au moment même où notre pays n’a jamais été aussi riche.

Le pouvoir de cet employeur, à Regina, est hallucinant. Malgré le fait qu’il engrange trois millions de dollars de profit par jour, il s’évertue à forcer les travailleurs à accepter des concessions à leurs pensions.

Lorsque les travailleurs ont refusé, cet employeur les a mis en lock-out et a dépensé une fortune pour transporter des briseurs de grève en hélicoptère.

Puis, quand les travailleurs et leur dirigeant ont décidé de faire du piquetage à la raffinerie, la police et, en définitive, les tribunaux, ont été utilisés comme des agents de l’employeur. Le président Dias a été arrêté et, même s’il n’a pas été reconnu coupable de quoi que ce soit, il lui est désormais interdit de marcher sur les lignes de piquetage aux côtés de ses membres. 

Il est vrai que la police a relâché le président Dias, mais une décision, prise en haut lieu, a accepté sa libération à la condition qu’il ne marche plus sur les lignes de piquetage à la raffinerie. En d’autres mots, la société a atteint son véritable objectif : c’est-à-dire perturber un piquetage légal sans preuves, sans procès ni condamnation. 

Comment le président Dias peut-il faire son travail de dirigeant démocratiquement élu par ses membres alors qu’il ne peut même pas participer à leurs moyens de pression sans crainte de représailles juridiques graves?

Ce lock-out est la réponse scandaleuse d’un employeur qui se borne à arracher des concessions sans raison. Et nous avons assisté à une réponse encore plus scandaleuse de la part de ceux qui dirigent la police – celle d’intervenir dans un conflit de travail privé. 

Comme l’a déclaré publiquement le chef de la Police de Regina, il y a eu récemment plusieurs homicides à Regina qui exigent l’attention de ses agents. Au lieu de contribuer à la sécurité de la communauté, les agents de police consacrent leur temps de travail à aider une grosse et florissante société à gagner encore plus d’argent aux dépens de ses travailleurs.

De toute évidence, il s’agit d’un litige civil. Alors pourquoi cet employeur fait-il appel au système de justice pénale quand il y a des recours disponibles dans les tribunaux civils.  Les juridictions pénales ne sont-elles pas assez occupées?

Si on permet à la Co-op de s’en tirer comme ça à Regina, on peut s’attendre à ce que d’autres employeurs sans scrupules utilisent également la même tactique aux dépens de leurs travailleurs à travers le pays.

Votre retraite. Vos avantages sociaux. Votre salaire. Votre employeur pourrait s’attaquer à l’un d’eux, ou à tous à la fois.

Et si vous dites non et marchez sur une ligne de piquetage, demandera-t-il à la police locale de vous placer, vous aussi, en état d’arrestation?

Ici en Ontario, le SEFPO a toujours eu de bonnes relations avec les forces de police de la province. Je ne veux pas qu’on leur demande de faire la même chose qu’en Saskatchewan. C’est une des raisons pour lesquelles, en tant que travailleurs, nous disons que ça suffit.

Nous faisons front ensemble en traçant une ligne dans la neige.

D’un côté de la ligne, il y a des forces puissantes qui sont prêtes à tout pour engranger toujours plus de profits. Des forces tellement puissantes qu’elles sont en mesure d’utiliser la police et les tribunaux comme leurs propres agents.

Mais de l’autre côté de la ligne, il y a une force qui est encore plus puissante : des travailleurs unis qui font front avec des syndicats forts comme le SEFPO. Parce que nous donnons d’abord la priorité aux gens, aux familles et aux communautés. Hier. Aujourd’hui. Demain.

En solidarité,

Warren (Smokey) Thomas
Président du SEFPO
@OPSEUSmokey
facebook.com/OPSEUSmokey

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