Les hôpitaux ont toujours été les piliers de notre système de santé public, mais cette pandémie me rappelle ce passage de Big Yellow taxi, la chanson de Joni Mitchell : « On ne se rend compte de l’importance des choses qu’après les avoir perdues. » [traduction libre]
On n’aime peut-être pas toujours aller à l’hôpital, mais on apprécie nos soins de santé publics et notre capacité d’accéder aux soins hospitaliers quand on en a besoin. Face à une crise sanitaire ou quand on a besoin d’une chirurgie pour sauver notre vie, on remercie le ciel de pouvoir aller à l’hôpital public; on se disait qu’on en aurait peut-être jamais besoin, mais le jour où la vie en décide autrement, on se dit chanceux d’être couvert par ce système.
Malheureusement, après 30 ans de compressions et de privatisation dans les hôpitaux, notre système a été mis en pièces, morceau par morceau. Nous n’apercevons parfois les crevasses que le jour où nous tombons dedans, et la pandémie nous a révélé à quel point elles sont profondes.
Selon un sondage d’opinion publique commandé par l’OPSEU/SEFPO et publié aujourd’hui, la majorité des Ontariennes et Ontariens croient que la crise de la COVID-19 a montré que les hôpitaux de l’Ontario sont face à un problème majeur lorsqu’il s’agit de gérer la capacité pour répondre aux besoins en matière de soins de santé.
Face à la menace constante des variants mortels et d’autres crises à l’avenir, les gens veulent qu’on établisse de nouvelles normes, de meilleures normes; ils veulent qu’on optimise notre système de santé public, et non pas qu’on privatise. Huit Ontariens sur dix pensent que le système de santé public et universel, correctement financé, est mieux à même de préparer l’Ontario à faire face aux futures crises sanitaires que les services de santé privatisés.
C’est peut-être parce qu’ils ont été témoins, durant cette crise sanitaire, des horreurs – négligence, mauvais traitements et pertes de vie inutiles – dans les centres de soins de santé privés aux mains des fournisseurs de soins de longue durée à but lucratif.
Peut-être que c’est parce que la population ontarienne sait que cette crise aurait été moins grave avec un système entièrement public.
C’est la raison pour laquelle il n’est pas surprenant que le soutien aux services publics, comme les soins de santé, et aux travailleuses et travailleurs de première ligne qui les procurent, soit à un niveau record. Parce qu’ils comprennent que renforcer nos capacités hospitalières nous permettra d’être mieux préparer pour surmonter les urgences futures, la grande majorité des gens veulent plus de financement et de personnel pour les hôpitaux de l’Ontario.
Et le soutien du public se transforme rapidement en activisme. Il est indéniable que cette adversité collective a solidifié notre solidarité. Les gens ne sont pas seulement inquiets pour leur santé et pour celle de leurs proches, ils sont profondément préoccupés par l’état de notre système de santé public, auquel ils sont très attachés.
La population ontarienne ne veut pas qu’on revienne à cette obsession pour le déficit et l’austérité. Les gens savent que c’est l’austérité et les coupes qui nous ont mis dans le pétrin. Les vieilles pratiques politiciennes ne fonctionnent plus; nous avons besoin de nouvelles solutions pour résoudre la crise de capacité dans nos hôpitaux.
Nous n’aimons peut-être pas toujours aller à l’hôpital, mais contrairement à ce que dit la chanson de Joni, nous connaissons l’importance des choses que nous avons et nous ferons tout pour les sauver. Nous aimons vraiment notre système de santé public et nous nous battrons pour le protéger.
En toute solidarité,
Warren (Smokey) Thomas
Président de l’OPSEU/SEFPO/
@OPSEUSmokey
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