« De l'argent qui dort ». C'est ce qu'a déclaré le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, cette semaine en parlant des 500 milliards de dollars que les compagnies canadiennes ont enfouis dans leur cachette.
Mark Carney, et plus surprenant le ministre des Finances, Jim Flaherty, ont critiqué les compagnies qui accumulent des matelas bourrés d'argent pendant que notre économie stagne. Les deux hommes ont affirmé que des investissements dans la recherche, la technologie et l'innovation pourraient accroître la productivité du Canada et sa compétitivité à l'échelle mondiale.
Au lieu de cela, les compagnies ont conclu qu'une économie en crise est une économie qu'elles peuvent contrôler.
Depuis que le secteur bancaire des États-Unis a déclenché la crise financière en 2008, les employeurs s'attaquent aux salaires, conditions de travail et pensions des Ontariennes et Ontariens, estimant que les gens inquiets sont des cibles faciles pour mener à bien leur programme économique néoconservateur et servir leur avantage personnel.
La crise est au conservatisme ce que l'humidité est à la moisissure. Ainsi la crise actuelle est-elle amplifiée par ceux-là mêmes qui en prospèrent.
Ce n'est pas le simple fait du hasard si les libéraux ontariens ont orchestré une crise en même temps que les prochaines élections partielles dans Kitchener-Waterloo et Vaughan. Alors qu'aucunes conditions préalables ne sont remplies, ils apeurent les parents en clamant haut et fort qu'un arrêt de travail dans les écoles est imminent. Les enseignants et les conseils scolaires n'ont pas demandé au ministère du Travail d'instituer les mesures légales telles que la conciliation, le vote de grève et le « rapport recommandant de ne pas instituer de commission de conciliation ». Aux yeux des libéraux, tout cela n'a aucune importance! En répétant à tue-tête qu’un conflit est sur le point d’éclater, ils espèrent que les gens commenceront à croire leurs fanfaronnades.
Ainsi, le personnel scolaire des collèges représenté par le SEFPO a été frappé cette semaine par la décision de l'employeur de demander un « rapport recommandant de ne pas instituer de commission de conciliation » — une mesure qui pourrait mener à un lock-out ou à l'imposition d'un contrat pour nos membres. Cette décision radicale des collèges montre qu'ils n'ont jamais eu l'intention de négocier une entente juste et équitable. Ils ont choisi plutôt de déclencher une crise.
Et qui profite de cette situation? Les banquiers. Où devrais-je plutôt dire les bankstas. Des gens que notre premier ministre semble vénérer : Moody’s, Goldman Sachs, Don Drummond et Gordon Nixon, le président du Conseil pour l’emploi et la prospérité.
Les coupures dans les salaires et les avantages sociaux des travailleurs permettent aux compagnies de réaliser des milliards de dollars d'économies en impôt des sociétés qu'elles s'empressent de confier à leurs bankstas. Des bas salaires pour les travailleurs. Bonne nouvelle en haut de l'échelle puisque ça se traduit par des émoluments dans les sept chiffres. Les bankstas appuient les coupures dans nos pensions. Bonne nouvelle en haut de l'échelle puisque ça se traduit par de grosses indemnités et des parachutes dorés.
Le jour de la fête du Travail, les Canadiennes et Canadiens se rassemblent pour célébrer le rôle important des syndicats. Les travailleurs organisés ont combattu, et combattront toujours, pour défendre une classe moyenne forte, montante et résistante. Nous sommes la dernière ligne de défense contre les intérêts des compagnies et des bankstas.
Aux pontes de la droite dure qui nous sous-estiment, je dis prenez garde. Nous nous préparons à livrer une bataille comme ils n'en ont jamais vécue auparavant. Des gens de partout savent d'où vient le problème. Ils ont compris. Mon bureau est inondé d'appels de travailleurs, de chômeurs et même de quelques entrepreneurs, qui louent les efforts du SEFPO pour mettre au grand jour les injustices de notre économie.
Nous mettons en branle un mouvement ensemble : une personne, un groupe et une communauté à la fois. C'est la manière de faire du SEFPO – le syndicat de l'Ontario. L'argent qui dort ne peut rien contre ce mouvement.
Je pense que McGuinty quittera bientôt la scène politique. Les gens souhaitent un nouveau genre de leadership politique. Les bankstas et leurs acolytes entendent le même appel.
C'est le temps de la justice. C'est le temps du changement. Très bonne fête du Travail 2012!
En toute solidarité,
Warren (Smokey) Thomas, président
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