Chères consœurs, chers confrères,
L’économie mondiale qui bat de l’aile est rentrée au perchoir à Queen’s Park hier.
Le ministre des Finances Dwight Duncan a annoncé que le déficit budgétaire de cette année va atteindre les 24,7 milliards de dollars. Ces nouvelles, bien qu’elles ne viennent pas comme une surprise, ont choqué malgré tout. C’est un chiffre énorme. Cela a des conséquences considérables pour chaque membre du SEFPO.
Le ministre à promis un « examen exhaustif » des dépenses du gouvernement. Le premier ministre Dalton McGuinty n’a pas voulu exclure qu’il y ait des journées de mise à pied sans paye pour un million d’Ontariens et d’Ontariennes qui gagnent leur vie dans le secteur public de la province. En outre le spectre de la privatisation plane maintenant sur chaque travailleur du secteur public.
Le plan des Libéraux est de nous faire payer.
Il ne fait aucun doute que le déficit est réel et qu’il est énorme. Il équivaut à environ 1 900 $ pour chaque personne habitant en Ontario. Pour donner un autre exemple, il équivaut au montant total du revenu fiscal que la province à recueilli l’an passé à titre de l’impôt sur le revenu sur les personnes.
En tant que province, nous allons devoir régler ce déficit. La question qui se pose est la suivante, qui va payer?
Dwight Duncan n’aura pas beaucoup de chance dans ses recherches de gaspillages dans les services publics (excepté, bien entendu, pour ce qui est des centaines de millions de dollars dont il a fait cadeau aux expert-conseils privés). Nous avons déjà eu un « examen exhaustif » de dépenses dans le services publics de 1995 to 2003. C’est ce qui est connu comme la Révolution du bon sens et les services publics n’ont encore pas récupéré du traumatisme brutal causé lors de ces années-là.
En ce qui concerne les journées de congés sans paye, beaucoup d’entre nous se rappellent malheureusement du « Contrat social » de Bob Rae. Mais bien des choses ont changé depuis ce qu’on appelle désormais les Journées Rae.
D’une part, le Contrat social serait condamné par les tribunaux de nos jours. En 2007, la Cour Suprême du Canada a émis un jugement déclarant que le premier ministre de la C.-B.,Gordon Campbell avait fait une erreur en faisant fi des conventions collectives des travailleurs des services de santé de cette province. Depuis lors, les négociations collectives ont été reconnues comme un droit protégé par la Charte canadienne des droits et libertés.
McGuinty ne peut légiférer une sortie de cette situation. S’il veut utiliser les employés de la fonction publique pour payer la sortie de l’Ontario de la récession, les deux choix qui se présentent à lui sont a) la privatisation; et b) des mises à pied massives.
La privatisation, c’est une idée stupide. Elle coupe les services, elle détruit les emplois, et elle vient toujours avec de grosses dépenses coûteuses. Du point de vue d’un budget, la vente des biens tells que la LCBO – que les partisans de droite aboient après déjà – tuerait l’oie qui pond des œufs d’or.
Quant aux mises à pied massives, elles peuvent seulement affaiblir l’économie locale, détruisent les services dont les gens ont besoin, et feront des manchettes que les Libéraux ne veulent vraiment pas lire.
Alors quel est leur plan ? J’essaie de le deviner : ils pensent que rien que la menace de mises à pied et de privatisation obligera les employés de la fonction publique d’accepter les réductions de salaires ou les « Journées Dalton » qu’il désire en avoir.
Autrement dit, c’est un nouveau Contrat social.
Le problème avec la version 1993 du Contrat social n’était pas la tentative de faire payer pour le déficit que tous les Ontariens et Ontariennes doivent. Le problème, c”est qu’il a mis la responsabilité de le faire sur un seul groupe : les travailleurs du secteur public.
Comment peut-on justifier qu’une secrétaire à temps partiel dans un collège communautaire, qui fait peut-être 27 000 l’année, soit obligée de payer pour le déficit alors que le banquier de la rue Bay ne le soit pas ?
Qu’est-ce qui est le plus important, donner de l’aide professionnelle à un enfant souffrant d’une maladie mentale ou accorder de l’abri fiscal pour les impôts sur le revenu aux sociétés rentables et des primes obscènes à leurs présidents et directeurs généraux ?
Les services publics ne sont pas uniquement pour les employés de la fonction publique. Ils existent parce que nous en avons tous besoin. Et c’est la raison pour laquelle que protéger les services publics n’est pas uniquement le travail des employés de la fonction publique.
Nous choisissons des carrières dans les services publics non pas pour devenir riches, mais parce que nous nous préoccupons – des gens, des familles et des communautés. Il est temps que notre dévouement obtienne le respect qu’il mérite.
Nous avons déjà planifié une stratégie audacieuse pour combattre l’attaque imminente. Cela prendra du courage, de l’engagement, des cerveaux, des ressources, et des qualités de chef. La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a aucun autre organisme au Canada qui soit mieux équipé pour diriger ce combat que notre syndicat, le SEFPO.
Travaillons ensemble comme nous avons fait tant de fois dans le passé, je sais que nous ferons tous qu’il faudra faire.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président
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