Si vous êtes un membre du SEFPO qui participe à un régime de retraite, préparez-vous à défendre votre droit de prendre votre retraite.
Les élections provinciales du 6 octobre approchent. Dans les semaines à venir, vous entendrez d'autres voix qui demandent au gouvernement de payer une moins grande partie des cotisations aux caisses de retraite. Les groupes d'entreprises diront que vos pensions sont « plaquées platine ». Les « experts » de Sun TV diront qu'il est temps de se débarrasser des régimes de retraite à prestations déterminées, qui vous permettent de savoir combien vous gagnerez à la retraite.
Et ne soyez pas surpris si le chef du Parti conservateur de l'Ontario, Tim Hudak, dit qu'il va « examiner » les régimes de retraite publics s'il est élu premier ministre.
Nous avons toutes et tous le droit de prendre notre retraite dans la dignité. Ceci est vrai autant pour les travailleurs du secteur privé que pour les travailleurs du secteur public. Mais les compagnies les plus riches du Canada voient ça d'un autre œil. Pour augmenter leurs profits, elles veulent garder les salaires à des niveaux bas, et les cotisations aux caisses de retraite sont une forme de rémunération.
Dans le secteur privé, ça fait trois décennies que les entreprises s'acharnent sur les pensions de leurs travailleurs. En 1985, 40 pour cent des travailleurs du secteur privé cotisaient à un régime de retraite. Le plus grand nombre jusque-là. Ce pourcentage est maintenant tombé à 35 pour cent.
Dans le secteur public, le pourcentage de travailleurs qui cotisent à un régime de retraite est deux fois plus élevé. C'est un motif de grande satisfaction pour les caisses de retraite, mais les entreprises ne voient pas les choses ainsi. Les pensions décentes encouragent de nombreuses personnes à chercher un emploi dans le secteur public. Ainsi, pour attirer de bons employés, les entreprises ne peuvent pas couper sur les pensions de leurs propres employés aussi rapidement qu'elles aimeraient le faire. Et ça, ça coupe dans les profits.
Si les entreprises étaient fauchées, on comprendrait. Mais ce n'est pas le cas. Selon Statistique Canada, les entreprises canadiennes laissent actuellement dormir 471 milliards de dollars en espèces. C'est de l'argent qu'elles n'investissent pas pour créer des emplois. C'est de l'argent qu'elles n'utilisent pas pour payer les salaires. Et c'est de l'argent qu'elles n'utilisent pas pour les pensions de leurs employés.
Au lieu de soutenir leurs propres travailleurs, les entreprises s'acharnent sur nous. Tandis qu'elles intensifient leurs attaques dans les semaines à venir, il est possible que vous entendiez vos amis et vos voisins répéter ce qu'ils entendent aux nouvelles. Lorsque cela arrive, vous devez réagir. Voici trois choses à savoir lorsque vous parlez de votre pension de retraite :
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Les entreprises et les politiciens et les experts qui les servent attaquent les coûts de pension dans le secteur public pour garder les leurs à un niveau bas et leurs profits à un niveau élevé.
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Les régimes de retraite du secteur public ne sont pas « plaqués platine ». La pension moyenne d'un travailleur retraité qui participe au régime HOOPP (Healthcare of Ontario Pension Plan) se monte à environ 15 900 $ par année. Un membre du SEFPO qui prend sa retraite de la Fonction publique de l'Ontario (FPO) gagne moins de 17 000 $ par année – soit environ 325 $ par semaine. Les travailleurs retraités de nos collèges communautaires gagnent 22 500 $ par année, avec le personnel de soutien des collèges ne gagnant que 13 730 $. Les retraités qui participent au Régime de retraite des employés municipaux de l'Ontario (RREMO) gagnent en moyenne 14 200 $ par année. Et plus d'un quart de million de travailleurs du secteur public ontarien ne perçoivent aucune pension.
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Les bonnes pensions ne représentent pas un problème à résoudre. Réduire les pensions des travailleurs du secteur public ne fera rien d'autre que créer davantage de retraités à faible revenu. Le vrai problème auquel nous faisons face aujourd'hui en Ontario est que des millions de travailleurs manquent de bonnes pensions. C'est pourquoi nous devons élargir le Régime de pensions du Canada. Et c'est pourquoi il est nécessaire que les employeurs du secteur privé comprennent que le financement de pensions décentes fait partie de ce qu'ils doivent payer pour accumuler leurs énormes profits.
En 2002, les membres du SEFPO qui travaillent à la FPO ont fait du piquetage pendant 54 jours dans le cadre d'une grève ayant notamment comme enjeu central de protéger leur régime de retraite. Nous avons alors combattu un gouvernement conservateur, et nous pouvons le faire à nouveau, s'il le faut. Mais qu'importe où vous travaillez, défendre votre droit à la retraite ne peut commencer après les élections – il faut s'y mettre dès maintenant. Quand on vous en parle, soyez prêt à réagir.
Solidairement,
Warren (Smokey) Thomas
Président, Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario
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